Pourquoi je ne passerai pas au Sony A9

Je vous ai parlé l’autre jour de l’annonce du Sony A9.

Eh bien j’ai pu le prendre très rapidement en mains dans mon magasin vendredi passé.

J’ai toujours peur, lorsque je peux enfin toucher un Sony, de me faire prendre par les qualités de ces boîtiers.

Surtout que celui-là, mis à part une molette un peu… molle (ce serait une durette sinon?) de la correction de l’exposition (pas trop dangereuse au demeurant puisque l’on voit très vite le problème dans le viseur ou sur l’écran arrière, mais tout de même), semble avoir fait de sacrés progrès.

Le joystick arrière pour choisir le collimateur AF est enfin de la partie, la batterie semble bien plus performante, donc il y avait un peu à craindre pour mon portemonnaie, même en revendant mon matos Canon.

Pendant le temps d’un bout de recharge de batterie qui était à plat (c’était une batterie neuve), j’ai pu manipuler dans le vide cet appareil qui semble sérieusement construit et toujours parfaitement fini.

La prise en mains est supérieure à cette du A7 R II, avantage d’une taille un poil plus grande, et surtout d’une poignée plus marquée.

Et puis, j’ai mis la batterie dans l’appareil.

Je l’ai mis en marche.

Et en moins d’une minute, j’ai su que je garderai (avec un très grand plaisir), mon 5D Mark IV.

Et pourquoi donc, me direz-vous?

Pas à cause du prix de l’A9 qui est extrêmement élevé (comme tout ce que propose Sony) mais qui reste moins élevé que les boîtiers professionnels Canon ou Nikon avec lequel la marque prétend régater.

Pas à cause d’une gamme d’objectifs que certains trouvent trop limitée: ce n’est en effet plus le cas hormis les objectifs à décentrement (je ne les utilise pas) et les grandes focales, par exemple un beau 400 mm comme les propose la concurrence Nikon et Canon.

Mais pour le reste, pour autant qu’on y mette le prix, les objectifs disponibles pour Sony sont bien là, avec de belles ouvertures, de belles focales, de très beaux zooms, le tout très bien construit.

Pas à cause de 24 MP “seulement”, alors que l’on peut très bien imaginer que dans quelques mois, un A9 R sera disponible avec le double de pixels, faisant perdre énormément de valeur marchande à l’A9 actuel, comme c’est le cas à chaque fois avec Sony.

Pas non plus parce que je ne vois plus tellement d’avantages à la vraie compacité des boîtiers Sony, une fois qu’on leur monte un bel objectif (voir mon article et ma comparaison de poids sur Cuk.ch, pas forcément à l’avantage du Sony).

Un peu parce que j’ai vu que le Sony A9 avait une dynamique du capteur qui était bien moins bonne que celle de mon A7 RII d’alors, voire même une dynamique qui semble, sur le papier, un poil moins bonne que celle de mon Canon (avec une note finale de 1 point de plus pour le A9 par rapport au Canon, sur 100 points). Déception sur ce point puisque c’est précisément lui qui me faisait un peu regretter mon passage chez Canon (voir cet article d’il y a quelques jours).

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Non, ce qui m’a fait remettre l’appareil dans les mains de M. Galbiati, c’est cette tristesse de constater que le viseur, pourtant plus défini puisque disposant de 3.69 Mp contre 2.35 MP sur le A7RII, n’était pas vraiment meilleur que celui du A7R II.

Je me réjouissais de voir cette différence, et je me disais, au vu des qualités de cet appareil, que si elle était grande (la différence donc), je risquais peut-être de craquer.

Mais quelle déception! Moi qui viens de l’un des plus beaux viseurs optique disponible, je me suis retrouvé avec un viseur… comme celui du A7 R II, ou à peine meilleur, avec les mêmes qualités certes (informations incroyables dans le viseur), mais aussi les mêmes défauts, sur lesquels, je ne sais pas pourquoi, j’arrivais à passer par-dessus il y a quelques années, mais qui m’insupportent maintenant.

Ça vibre dans les basses lumières, c’est artificiel partout, y compris à l’extérieur avec de fortes lumières.

J’aime tellement le viseur du Canon que je me demande bien comment je vais faire le jour où les reflex disparaîtront, parce qu’il ne faut pas se faire d’illusions, c’est bien ce qui va se passer dans 10 ans.

Ce viseur pour moi écrase toutes les qualités de cet appareil, en particulier son autofocus incroyable, son silence de fonctionnement.

J’ai retrouvé, depuis quelques mois, les émotions des vraies lumières, lorsque je regarde à travers le viseur du Canon.

Ce passage vers le viseur électronique, je l’avais pourtant déjà fait il y a quelques années, lorsque j’étais passé de mon Nikon D800 au premier Sony A7. Il avait été facilité par la découverte de la compacité des Sony A7 et des objectifs disponibles alors, et du côté Geek des informations apportées par leur viseur.

Mais assez vite, tout en appréciant énormément les Sony, dans mes divers tests, j’ai regretté ce manque d’émotion lorsque l’on photographie avec ces viseurs.

Alors maintenant que je suis retourné au beau viseur optique avec une couverture de 100%, je crois qu’un retour vers ces images artificielles  des viseurs numériques, est tout à fait impossible.

Tant mieux, je pourrai profiter ainsi de quelques pépites sur Canon, à savoir les extraordinaires objectifs ART de Sigma, mais ça, c’est une autre histoire.

 

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apfelpom
apfelpom
il y a 6 années

Je te comprends bien, et ça me paraît logique: regardant au travers d’un viseur optique, prêt à déclencher, on vit le dernier instant “analogique” de l’action qui se déroule. Tous les traitements suivant seront numérique et plus aptes à être visualisés en grand devant son écran qu’en live et au travers d’un viseur numérique miniaturisé (malgré ces avancées, la qualité n’est pas au rendez-vous au regard de ta minute d’appréciation — mais bon, fallait pas t’habituer au super viseur réflex à 100% et analogique ;-).

BIBLIO2
BIBLIO2
il y a 6 années

Bien d’accord. J’utilise le Fuji XT2 et j’ai vraiment dur avec le viseur. En fait, je fais confiance à l’appareil: je sais que la photo sera bonne. Et c’est ce qui le sauve.
A côté de cela il y a quelques avantages; histogramme, poids,…
Bref j’adore mon appareil, mais j’ai horreur du viseur (je préfère ceux du GH5 ou de l’EM1).

Pascal
Pascal
il y a 6 années

Pas d’accord 😉 J’utilise aussi un X-T2 et il me restait un 7DmkII et surtout le 100-400 que j’aimais bien mais qui, comme d’hab chez Canon, ne me procurais aucun plaisir particulier à l’utilisation, contrairement à mes Fuji. J’ai loué pour un week-end le 5DmkIV histoire de voir si je gardais le Canon quand même, par un effet whaou du capteur. Ben je l’ai ramené direct le lendemain matin et j’ai tout revendu mon matos Canon et pris le 100-400 Fuji. Tout de suite compris que le capteur ne m’amenais rien et que l’appareil, de par son poids et l’absence de plaisir à son utilisation, le ferais rester dans l’armoir, avec son collègue 7DmkII, sauf besoin impératif.

Bref, en ce qui me concerne, l’émotion ne passe pas par la qualité du viseur, mais par la scène que j’observe. Au contraire, voir exactement ce que je fais et surtout, de voir si je tire plus à droite ou à gauche dans l’histograme m’est infiniment plus important. L’émotion de la scène, je la vois surtout après, sur grand écran, si j’ai réussi ou nom à capturer ce que j’ai vu.
Par contre, ressentir du plaisir à utiliser son matériel, pas juste parce qu’il faut prendre une image, j’ai put me rendre compte que ça, c’était super important! Le côté sensitif des Fujis et de leurs optiques me fais rechercher le sujet, alors qu’avec les Canon, je le sort si je vois quelque chose que je veux prendre. Ca, ça change tout!

Par contre, l’emotion que me procure le viseur numérique du X-T1 infrarouge, là oui ! Parce que je vois une scène qui n’existe pas en dehors de son viseur et qu’aucun reflex ne pourra jamais me faire voir 😉

calusarus
il y a 6 années

Tu as égayé ma matinée avec ta “durette”.

Albert de St-Félix
il y a 6 années

Très content d’avoir quitté le monde de Sony, pour ne rester qu’avec celui de Canon. Il me reste le Canon 750D et le G7X, tous les autres ont été vendus ou donnés en famille.

Quand je pense qu’à la rue Pichard, ils ont tout fait pour me convaincre de prendre un A6500, et qu’après ils m’ont dit que j’avais bien fait de prendre le 750D, je me pose la question de ce qui est important à leurs yeux, vendre à tout prix ou écouter les besoins du client, ensuite il est trop facile de dire que j’avais fait le bon choix, ça je le sais dans la mesure ou je suis enchanté du résultat de ma dernière acquisition. J’utilise LR CC et DxO OpticsPro 11 pour le post-traitement, Photos pour les échanges.

En tout les cas, en vous lisant je me rends bien compte que vos propose sont eux d’une réelle aide à la décision.

cvanquick
cvanquick
il y a 6 années

il n’y aurait pas un petit problème avec ta phrase ?

“Non, ce qui m’a fait remettre l’appareil dans les mains de M. Galbiati, c’est cette tristesse de constater que le viseur, pourtant plus défini puisque disposant de 3.69 Mp contre 2.35 MP sur le A7RII.”

ysengrain
ysengrain
il y a 6 années

J’aime bien DPreview. Ce ne sont pas des excités affectifs, et leurs appréciations et commentaires m’apparaissent toujours mesurés et bien colorés d’objectivité.
J’invite la communauté à lire les conclusions de la “A9 review” en particulier les conclusions

Remarque personnelle. Je n’ai mis l’oeil que dans un seul viseur électronique, celui de mon Sony HX90V: pas terrible.
Ceci dit, les pros de la video utilisent de tels viseurs depuis des lustres et ne s’en plaignent, me semble t il, pas tant que ça.

Jean-Yves
Jean-Yves
il y a 6 années

Rhôôô, François. Ce goût immodéré pour la crème de la crème ne cacherait-il pas un léger sentiment amoureux déçu par les nouvelles recettes de la laitière ?

jeanclaudes
jeanclaudes
il y a 6 années

C’est de la vieille histoire :
“Vraiment, M. Galbiati pourrait en témoigner, j’étais quasiment prêt à changer tout mon matériel si le 5DSr m’avait complètement convaincu, après avoir mis l’oeil à nouveau dans son viseur.
Mais tant qualitativement qu’en matière de réactivité autofocus, je suis persuadé que le Sony A7R II fait mieux, même si nous sommes, avec ces deux appareils, dans le domaine de l’excellence.
C’est important pour moi, peut-être pas pour d’autres, je le conçois.
Donc sans la moindre hésitation, je garde le Sony A7R II.
Voir dans CUK.CH
Au passage petite pub : Les plus récents mots d’exCuk…

Billon Dominique
Billon Dominique
il y a 6 années

Toujours un mélange d’irrationnel et de rationnel dans le choix de notre équipement (ou de nos rééquipements !) photo. Finalement, à la différence de François, j’ai craqué en prenant le produit en mains dans le magasin (Dechartre à Bordeaux) : coup de coeur pour le viseur très lumineux et très complet (+ écran orientable) et plus rationnellement un gain de poids et d’encombrement appréciable par rapport à mon équipement précédent (D800 et plusieurs focales fixes et zooms). Le gain de poids est lié au boitier bien sûr , mais aussi aux objectifs : j’ai évité les grandes ouvertures sur les zooms (24-70 et 70-200) et pris le 85 1,8 pour les portraits … Que du plaisir depuis … j’essaie tous les jours de tester de nouvelles fonctions/réglages pour tirer le meilleur partie de la bête que ce soit en photo (famille) ou vidéo (sport). Seule frustration : pas d’équivalent pour l’instant au 35 mm 1.8 de Nikon (bon et pas trop lourd). Quel plaisir de refaire un achat chez un revendeur photo professionnel passionné … plutôt que de faire de l’achat en un clic sur amazon pour un aussi beau produit.

Dominique billon
Dominique billon
il y a 6 années

J’hésite sur le zeiss 35 2.8… l’ouverture est elle suffisante pour du flou sur les arrières plan pour des photos de famille en intérieur ? Quid de la qualité ? Il a l’avantage d’etre très compact et léger …j’hésite… un conseil d’utilisateur ?

Brian
Brian
il y a 6 années

Hello, je n’ai jamais mis l’œil dans un viseur optique, mais je m’interroge sur le plaisir que cela procure ? N’est-il pas plus plaisant de regarder la scène directement avec notre œil (voire les 2) sans passer par un morceau de verre ? Qu’apporte de plus un viseur optique ? Par contre je comprends qu’un viseur optique permet de “voir” la photo qui sera prise: on peut donc voir la scène en direct et voir la photo grâce à l’EVF non ?

Brian
Brian
il y a 6 années

j’ai un hybride, avec un EVF. Mais je n’ai en effet jamais regardé dans un OVF. Qu’est ce qui limite la restitution de ces fameuses lumières rasantes dans un EVF ? A priori si le capteur arrive à enregistrer quelque chose ce sera visible dans le viseur non ?

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