Gryon, village vaudois, au-dessus d’Aigle, situé à 1114 mètres d’altitude, est un endroit tranquille, comme d’ailleurs le sont la plupart des localités de ce joli canton de Vaud.
Elle est connue pour son domaine skiable et reçoit chaque années de nombreux touristes.
J’y suis allé deux ou trois fois, c’est un village assez représentatif de ceux que l’on trouve dans les Alpes vaudoises, où l’on se sent bien.
Et pourtant, il s’y passe de ces choses!
Dans la réalité, je ne sais pas, mais alors dans les livres de Marc Voltenauer, c’est terrible!
«?Heidi gisait dans une mare de sang, la gorge tranchée… Soudain, depuis le sommet d’un nuage orageux, un sillon lumineux fendit le ciel et un éclair s’écrasa sur la crête du Grand Muveran.?»
Lorsque vous arrivez sur le site de l’auteur, c’est cette phrase du dernier roman de Voltenauer qui est mise en exergue.
Il s’agit du deuxième roman d’une série qui va être prolongée, au vu de la fin de ce tome 2.
Purée, il vient quand le 3?
Mais commençons par le commencement, donc logiquement par le premier roman de la série, Le Dragon du Muveran.
Ce roman palpitant, sorti en octobre 2015 et désormais disponible en livre de poche, se déroule donc à Gryon.
Un cadavre nu est retrouvé, sur l’autel de l’église du village, les yeux arrachés, les bras en croix, avec un verset de la Bible accroché au couteau planté dans son cœur.
Beaucoup parlent de roman policier à la nordique, ce qui peut s’expliquer d’une part par le fait que, s’il a vécu la plus grande partie de sa vie en Suisse l’auteur est à moitié suédois, mais aussi d’autre part et surtout par le ton employé dans ce récit.
Ce roman est cru, violent, glauque, ce qui peut surprendre lorsqu’on sait que Voltenauer a été pasteur au tout début de sa vie professionnelle, ce qui se ressent d’ailleurs tout au long du livre puisque ce dernier s’appuie sur un grand nombre de versets bibliques et d’analyses basées sur eux, ce qui, a priori, ne devrait pas m’intéresser, et pourtant…
L’écriture est assez étonnante puisqu’elle fourmille de détails tant dans les descriptions que dans les actions. Des détails de la vie courante, des détails sur Gryon, ses habitants, ses magasins.
Nous sommes plongés dans un thriller passionnant qui fait que l’on a de la peine à poser le livre.
Étonnante aussi, cette manière d’avancer dans le récit tant avec les enquêteurs qu’avec le tueur ou la tueuse (je ne vais pas tout vous dire ou bien?).
Et tiens, ces enquêteurs, puisqu’on en parle…
L’inspecteur Andreas Auer, qui vit avec son ami journaliste, Mikaël Achard, journaliste d’investigation indépendant (après avoir travaillé à 24 Heures grand quotidien vaudois) et qui travaille plus souvent qu’à son tour pour faire des recherches pour son ami, Minus, le St-Bernard, L’Étoile-d’argent, le vieux chalet que le couple vient de reprendre (alors qu’il s’appelait Edelweiss, ce qui faisait trop touristique), et l’équipe sous les ordres d’Auer, Karine Joubert, Christophe, de la police scientifique, le médecin légiste au look de savant fou, Doc, et d’autres encore…
Tous sont attachants, et c’est avec plaisir que l’on comprend que l’on va pouvoir faire tranquillement connaissance avec eux au fil des livres parus et à paraître.
Une intrigue palpitante et un final à couper le souffle, tout y est pour faire un excellent roman policier qui pourrait bien un jour devenir un film, puisque les droits cinématographiques ont déjà été achetés.
Et puisque je parle de final dont bien évidemment je ne vais rien dire de plus, ne faites surtout pas l’erreur de commencer le deuxième livre, Qui a tué Heidi en premier.
Cela m’arrive souvent de lire le deuxième bouquin qui vient de sortir et dont j’entends le plus grand bien, puis ensuite d’acheter le premier (Da Vinci Code en était l’exemple type).
Là, c’est exclu hein, je vous l’interdis!
Le second épisode de cette série se déroule toujours à Gryon, où ne s’entremêlent pas moins de deux affaires terribles et un drame qui pourrait bien remettre en question la vie tout entière de l’inspecteur Auer.
Une intrigue financière liée à un complexe touristique à des centaines de millions au-dessus du village, un tueur russe sans scrupules, un psychopathe pour le moins dangereux…
Moi… je ne suis pas sûr que je vais remettre les pieds à Gryon… ça ne doit pas être un village si sûr que ça!
Cela dit, des voyages y sont organisés pour faire le tour des lieux où les drames se sont produits, où les protagonistes se sont rencontrés ou ont enquêté. Vous trouverez même des petits bouquins proposés par l’auteur pour aller vous promener dans le village et des audioguides, si j’ai bien compris.
Parce que l’une des grandes forces de ces deux romans, c’est que le village est l’un des personnages, et que l’on ne sait plus ce qui est réel ou tient de la fiction.
Bref, deux livres que j’ai dévorés à une vitesse beaucoup plus élevée que d’habitude (je lis lentement), c’est pour le moins bon signe.
Je ne peux que vous les recommander.
Vous le trouverez dans n’importe quelle bonne librairie, même en France je crois, ou sur Kindle, sans le moindre problème.
Bien du plaisir!
En savoir plus sur Le Blog du Cuk
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
Je note. Merci.
Rien à voir mais j’en profite pour recommander le film 3 billboards que j’ai trouvé très fort et, bien qu’américain, pas manichéen du tout. Sur la vengeance, le bien le mal, tout ça…
(Suis nul en critique cinéma hein ?! ) 🙂
Vraiment je recommande vivement.
Je pense que ce film, ce sera pour ce week-end!
Merci.
Il va quand-même falloir que je me décide à les lire, ces deux-là.
Par contre Gryon, c’est largement plus au-dessus de Bex que d’Aigle!
Un cadavre nu est retrouvé, sur l’hôtel de l’église du village…
C’est un palace, ou s’agit-il de l’autel de l’église ?
En 1° lecture, j’ai cru que c’était tchudi qui était morte…..
rogntudjuu, merci, j’ai corrigé.
Sylvain, d’accord, mais on est tout près d’Aigle aussi, et en plus, Gryon fait partie du district d’Aigle.?
Bugraptor “incohèrise” en écrivant
cf vtitre
I buged, sorry. Je recommence.
Bugraptor “incohérise en écrivant
Voir la définition de manichéisme
Oooohhhh !
Un contradicteur provocateur qui vient me chercher des poux pour polémiquer sur la définition du manichéisme !!!
Le vil, l’indélicat, le sournois !
Et moi qui avait fait l’effort d’écrire en mode flash et en un unique post que rien ne justifiait, pensé-je, de devoir compléter !
Tu vois, François. Je cherche la concision, j’évite de m’étendre et de par trop m’étaler en longues périphrases assommantes, j’abrège, je contracte, je synthétise, je mono-poste, et tout de suite, hop, malentendu, incompréhension, raillerie et… forcément… polémique !
Voilà pourquoi je tiens toujours à m’étendre, à couvrir l’entier de l’objet traité, pour être sûr d’être bien compris et de fermer la porte d’entrée à toute propension au malentendu et aux interprétations fallacieuses de mes propos légitimes, mais potentiellement mal compris, une fois par trop condensés…
Mais voilà. Il y a toujours un Ysengrin chafouin 🙂 ou un goupil malicieux pour venir titiller le raptor en cherchant à couper ses écailles en quatre et le soupçonner d’utiliser mal à propos des mots dont supposément il ne maitriserait pas toute la sémantique idoine !
Ah ça mais !
Diantre et malepeste infamante !
Et après on s’étonnera que je me sente obligé de répondre et d’objecter longuement par de prolongés et fastidieux paragraphes précis mais forcément plus verbeux, au risque de lasser l’auditoire par mon indigeste verve de mis en cause courroucé, et de décourager par là les potentiels nouveaux candidats adhérents de passage à s’exprimer sur le sujet du jour de ton blog !
J’en termine donc avec mon introduction et en viens enfin aux faits:
Je connais parfaitement le sens du mot manichéen, et précisément, ce film, bien qu’américain est un pamphlet anti-manichéen précisément. Vous m’accorderez qu’il est courant dans le cinéma d’outre-Atlantique de clairement séparer le bien du mal. On sait d’entrée qui sont les bons et qui sont les méchants. Cela ne change en principe pas du début à la fin, les personnages sont polarisés, ils sont noirs ou blancs (au sens figuré bien-sûr) et en principe, le happy end finit par faire triompher les bons sur les méchants. La morale et la bonne humeur du spectateur étant ainsi sauvés pour le reste de la soirée.
Dans Three billboard il en va tout autrement. Les personnages paraissent pourtant d’entrée clairement séparés entre gentils, sympathiques victimes d’injustices révoltantes et les bêtes et méchants racistes homophobes et harceleurs de l’autre côté. Mais très vite les choses changent et ceux qui nous inspiraient le mépris et la désapprobation morale la plus évidente se mettent à nous présenter d’autres facettes plus complexes et l’on se voit se prendre soudain d’empathie pour eux. A l’inverse, les gentils s’avèrent petit-à-petit ne pas l’être tant que ça, et l’on se prend à ne plus les défendre ou les comprendre absolument… Du noir et blanc manichéen, on découvre un monde plus complexe et tout en nuances de gris. Les jugements hâtifs et superficiels s’avèrent confrontés à une réalité bien plus complexe et l’on comprend peu à peu le propos du film: le bien et le mal, l’amour et la haine, le blanc et le noir, la bêtise et l’intelligence, ne sont pas séparés en camps entre des individus définitivement détestables ou vertueux, mais sont entremêlés de manière bien plus complexe en chacun d’entre nous.
Le tout admirablement interprété par de très grands acteurs par ailleurs très bien dirigés.
Voilà, j’espère avoir été désormais mieux compris. Y-compris dans le fait qu’il n’est pas toujours bien de vouloir écrire trop court pour se faire bien comprendre… 😉
Vraiment je vous recommande une fois encore ce très bon moment de cinéma.
Vous trouverez ici le podcast d’une critique radiophonique récente et que je trouve très juste à son sujet: https://www.rts.ch/info/culture/cinema/9261510–three-billboards-brillante-comedie-noire.html
En fait le lien que j’ai donné donné pointe sur une page de description du film. (Vous y trouverez les bandes annonce)
Mais le podcast de la rubrique ” Débat cinéma ” de l’émission Vertigo avec la critique du film que je vous propose d’écouter est en fait au bas de la page ou directement ici: https://www.rts.ch/play/radio/vertigo/audio/debat-cinema?id=9217351&station=a9e7621504c6959e35c3ecbe7f6bed0446cdf8da
François, merci du conseil concernant l’ordre de lecture des ouvrages. J’ai acheté le second il y a quelques jours, j’allais le commencer 🙂
bugraptor a écrit:
Et après on s’étonnera que je me sente obligé de répondre et d’objecter longuement par de prolongés et fastidieux paragraphes précis mais forcément plus verbeux, au risque de lasser l’auditoire par mon indigeste verve de mis en cause courroucé, et de décourager par là les potentiels nouveaux candidats adhérents de passage à s’exprimer sur le sujet du jour de ton blog
Ah voilà! Je me disais bien que tout ça me rappelait quelque chose:
Il y a quelque chose, c’est vrai!?
@caplan: 🙂 🙂 🙂
Je ne renie pas cette paternité ! J’ai toujours été un fan de ces répliques inénarrables d’Achile Talon !
Ceci dit j’admire les écrivains qui, en effet, sont capables d’écrire court et « d’exprimer leur pensée en quelques traits incisifs ».
J’ai encore beaucoup de travail dans cette direction j’en conviens… 🙂
Un jour j’y arriverai et je laisserai plus de place pour les images…