L’un des premiers dessins animés que j’ai vus avec mes grands enfants, petits alors, c’était Le Roi Lion, de Walt-Disney, sorti en 1994.
Un véritable must que je n’ai pas revu depuis 10 ans, puisqu’avec mon 4e fils, nous l’avons regardé de nombreuses fois au début des années 2000, jusqu’en 2008.
Cela sans parler du jeu sur Nitendo qui était vraiment sympa, et de la comédie musicale à Paris que j’ai beaucoup appréciée alors.
L’annonce du remake par Walt-Disney de ce film m’a un peu turlupiné: comment retoucher à une telle réussite en dessin animé de type traditionnel sans la démystifier?
Évidemment, en 25 ans, le cinéma d’animation a fait d’énormes progrès. L’image de synthèse est passée par là.
Certes, la version de 1994 avait déjà utilisé l’informatique, notamment dans cette scène mythique (qui n’a pas versé une larme quand il l’a vue la première fois), pour reproduire les gnous et leur descente dans la vallée, juste avant que cet extrait ne commence.
Mais cela restait du dessin animé, du bon dessin animé.
La nouvelle version donne dans l’image de synthèse complètement dingue.
On ne sait plus si l’on regarde un documentaire ou un film de fiction, par moments.
Regardez plutôt, si vous ne l’avez pas vue, la bande annonce:
Comment?
J’aurais pu faire un effort et vous offrir la version française de la chose?
Le problème, c’est que j’ai entendu d’un peu partout dire que cette version française est assez lamentable et qu’il valait bien mieux voir la version originale sous-titrée (très bel anglais cela dit en passant), ce que nous avons donc fait.
Et en 3D en plus, moi qui normalement n’aime pas ça, il me semble l’avoir dit assez fort ici.
Mais ici, force m’est de dire que l’on oublie très vite cette 3D dans ce film, très douce, qui apporte un joli confort de vue, notamment dans la lecture des sous-titres juste avancés comme il faut.
Oui, la 3D, comme ça, je n’ai rien contre.
Alors, vous l’avez compris, esthétiquement, ce film est tout simplement superbe.
Et en ce qui concerne l’histoire, l’émotion?
L’histoire est la reprise conforme du dessin animé original et, au niveau du scénario, il n’y a pas de surprises, l’équipe ne s’est pas trop gratté la tête.
Mais il y a une différence.
Comme une lenteur, j’ai d’ailleurs lu certains critiques qui parlent de vide, lenteur qui nous permet de regarder le paysage, lenteur qui nous permet de prendre notre temps.
Est-ce mieux que le film original? Moins bien?
Un truc qui me dérange avec les dessins animés récents pour enfants et leurs parents, c’est le besoin de faire du bruit et des gags toutes les dix secondes: c’est fatigant, c’est insupportable.
Ici, rien de tout cela.
Certes, il y a de l’humour quand entre en jeu Pumbaa le phacochère et Timon la mangouste; Zazou, le majordome volant est rigolo lui aussi.
Mais c’est un peu comme si cet humour était dilué dans le temps, ce qui ne me dérange pas d’ailleurs.
C’est tout doux.
D’une manière générale, nous sommes comme plus spectateurs que dans le dessin animé, moins pris aux tripes par l’intrigue.
Il y a comme une sorte de recul, un peu comme lorsqu’on regarde un documentaire.
Encore une fois, cela ne me dérange pas, mais j’en sors avec un sentiment étrange.
Reste qu’à la question, si je dois présenter le dessin animé ou son remake à n’importe quel public cible, je choisirai le premier, plus fort tout de même émotionnellement (et comme j’aime bien pleurer juste ce qu’il faut dans un film…), mais je suis tout de même très content d’avoir vu cette nouvelle version fort intéressante.
Et puis, ça m’a permis de retrouver les musiques et les quelques chansons qui me trottaient dans la tête il y a bien des années, musiques toujours aussi sympas.
Alors oui, un chouette moment à passer au cinéma, quel que soit votre âge.
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Ce sont des gnous, pas des zébus 🙂
Vraiment aucune modification de l’histoire en elle-même ? Parce que même si je ne m’étais pas ennuyé, j’avais trouvé le scénario assez « bateau »… J’ai sans doute perdu pas mal de mon âme d’enfant.
Merci, j’ai cherché partout, je n’ai pas trouvé et n’étais pas sûr de l’animal (d’où mon point d’interrogation). Je corrige!
Non, aucun changement dans le scénario.
Le rythme choisi montre pour moi l’âge adulte de l’industrie du cinéma américain. Il lui a fallu plusieurs décennies pour arriver à la plénitude de cet art qui est pourtant tout en contrainte et liant des opposés complémentaires (voir les liens entre le producteur et le réalisateur)
Là, il me semble que c’est bon en effet.
C’est bien qu’il n’y ait pas de changement contrairement au Livre de la Jungle et comme ils ont modifié Sher Kan ?
Pas vu la nouvelle version… Donc je ne peux pas me prononcer, désolé.
J’avais trouvé l’original d’une niaiserie sans nom, avec tous les poncifs et tout ce que je déteste dans les productions Disney, et il est évident que je n’aurais pas mis un kopeck pour aller voir la version réchauffée qui, par ailleurs, n’a pas l’air de soulever les foules.
Ils sont passés où les vrais chefs d’œuvre de la maison, Blanche Neige, les Aristochats, le Livre de la Jungle … (et l’OVNI Lilo & Stitch).
« Un truc qui me dérange avec les dessins animés récents pour enfants et
leurs parents, c’est le besoin de faire du bruit et des gags toutes les
dix secondes: c’est fatigant, c’est insupportable. »
François, vous vous faites vieux et moi aussi d’ailleurs, c’est pour cela que je me permets cette remarque. De mémoire, le premier long métrage Disney qui marquait cette transition était Aladin en 1992. Cette première accélération ne m’avais pas parue désagréable à l’époque, certainement en raison de la nouveauté.
Le principal problème de ces bruits et gags toutes les 10 secondes, c’est le côté systématique et mécanique. Rappelez-vous quand vous regardiez les court-métrages de Tex Avery, les gags, même s’ils étaient rapprochés arrivaient de manière très naturelle et agréable.
Absolument d’accord!
Sur tous les points du commentaire (sauf sur le fait que nous nous faisons vieux, vous et moi?)
Par la volonté de “réalisme”, on perd surtout la sensibilité et la dramaturgie/humour qu’avait le dessin animé…