Nooooon, je rigole hein, là, juste au-dessus, dans le titre.
Je ne suis pas tout à fait inculte non plus…
Georg Friedrich Händel ou Haendel est un compositeur allemand digne représentant de la musique baroque, devenu sujet anglais (tiens, ça, je ne savais pas, et là, il s’est appelé Handel, raison pour laquelle on le trouve souvent sous ces deux graphies), né le 23 février 1685 à Halle et mort le 14 avril 1759 à Westminster.
J’avais un copain musicien de rock (mais aussi en classe professionnelle en piano ET en violon au conservatoire, en plus d’être champion suisse ou vaudois, je ne sais plus, de patinage artistique, il y a des gens qui vous filent des complexes), avec qui j’ai créé un groupe il y a… ouaf… longtemps, qui disait que Bach était l’un des premiers rockers de l’histoire. D’ailleurs, baroque, ça finit par quoi, dites voir?
Hmm?
Tout ça pour dire que je suis tombé vendredi dans la journée sur un disque absolument étonnant et ma fois quelque peu interpelant.
D’abord, je l’ai écouté pendant quelques secondes (parce que j’aime beaucoup Haendel), et puis je me suis dit que Qobuz avait du se mélanger les pinceaux, j’étais dans un intro jazz, pensez-donc.
Et puis je suis repassé à autre chose, il y avait quelques sorties intéressantes cette semaine, notamment le dernier Martha Argerich and Friends que j’attends chaque année avec impatience.
Et voilà que samedi, je tombe sur ça:
Ah! Ils ont dû réparer, que je me suis dit.
Et Qobuzissime en plus! Label qui n’est pas donné à tout le monde, très loin de là.
Et j’y suis retourné.
Mais non, ça commence toujours par du jazz, alors j’ai lu la présentation.
Ça fait jaquette de disque classique non?
Je vous en donne un extrait, de cette présentation:
« Haendel Goes Wild », c’est un peu « Haendel se lâche » et en effet, le moins que l’on puisse dire, c’est que dans cet album signé Christina Pluhar, il se lâche jusque dans les extrêmes. Car la harpiste, théorbiste et luthiste autrichienne s’est saisie d’une forte poignée d’arias, mouvements de concertos et ouvertures de Haendel (ainsi qu’un peu de Vivaldi) pour les confier non seulement aux musiciens baroques de l’ensemble L’Arpeggiata, mais aussi à une demi-douzaine de musiciens de jazz de tous styles. Il en résulte une relecture tour à tour manouche, klezmer, salsa, New Orleans, lounge, blues etc., que chacun peut adorer ou détester selon son propre degré d’adaptabilité.
Extrait de la présentation de Qobuz du 1er septembre 2017
Alors je vous le dis tout de suite, moi, je fais partie de ceux qui apprécient, même si certains instruments, comme la clarinette peuvent parfois surprendre.
Cet album est incroyable parce qu’il reprend Haendel et Vivaldi, (oui, un peu comme ils l’écrivent juste au-dessus, dans la citation, un morceau je crois) mais on passe d’un style à l’autre d’une manière pratiquement imperceptible.
Je vais me permettre une image un peu osée: vous voyez la boîte de vitesse automatique Volkswagen à double embrayage (celle que j’ai sur ma SEAT)? On ne sent absolument jamais passer les vitesse. Tout est incroyablement doux.
C’est la même chose ici, les arrangements sont d’une telle finesse que l’on ne sait plus quand on est dans l’orchestration d’origine, avec un excellent orchestre baroque, L’Arpeggiata avec lequel Christina Pulhar travaille depuis des années, et une non moins excellente partie vocale assurée par Nuria Rial (soprano) et Valter Sabadus, (contreténor).
Nous sommes à des kilomètres de ces orchestres de variété qui nous prenaient un must d’un compositeur bien connu, rajoutaient une batterie rock dessus pour que ça sonne tube de variété justement.
Ici, on se laisse transporter et on part dans différents univers avec un plaisir certain.
Et pour ceux qui seraient scandalisés que l’on triture parfois l’oeuvre de de grand compositeur qu’était Haendel, je reprends un passage de l’explicatif du livret de l’album:
Alors hein, bon… tout petits les reproches, Christina Pulhar a bien le droit de reprendre cette musique à son tour, et à en faire cette oeuvre cohérente et musicale.