Cela fait juste 40 ans que j’ai mon permis moto.
Et 24 ans que j’ai celui de grosses cylindrées.
J’ai roulé sur toutes les marques japonaises, Yamaha, Kawasaki, Honda et Suzuki.
J’ai conduit toutes les cylindrées, de la 125 à la 1’600, une Kawasaki VN Tourer en ce qui concerne la plus grosse, que j’ai lâchée le jour où j’en ai eu marre d’avoir à lui polir les chromes au minimum une heure après chaque sortie.
Parce que ces motos-là, si elles ne sont pas rutilantes, c’est la honte, voyez-vous…
Il faut dire que le chemin qui menait à ma ferme, à Bofflens à l’époque, était surnommé par les villageois la Merdenstrasse… C’est dire ce que j’ai souffert.
Ces dernières années, j’ai plutôt recherché le confort, les vitesses automatiques, et suis passé aux scooters, plutôt gros.
Le Honda Spazio (CN 250), dont j’ai parlé ici, décidément mon véhicule préféré.
D’autres, et finalement, un Suzuki Burgman 650 cm3.
Un superbe scooter, capable de tenir sans problème le 180 km/h, avec un bon freinage (ABS), une excellente tenue de route, et ma fois confortable, à défaut d’être très maniable.
Il se trouve qu’en 2016, il avait très peu roulé, suite à une opération de la main que j’ai subie qui m’empêchait de maîtriser la bête de près de 300 kilos, tous pleins faits et avec son coffre.
J’avais dû tout de même le faire expertiser en fin 2015, ce qui m’était revenu quelques centaines de francs.
Mais ce n’est pas tout…
Les assurances? Par an 616 francs.
Les impôts? Par an, 220 francs
Et là, voilà que ce week-end, le scooter ne redémarre pas, malgré la batterie qui semblait pleinement rechargée.
Bilan?
Je dois malgré tout changer ladite batterie, le démarreur, et le contacteur de frein.
Au bas mot, 1’000 francs supplémentaires à sortir.
Tout cela pour rouler, quand tout va bien, environ 3’000 kilomètres par année.
Parce que bon, je déteste rouler quand il fait froid, et encore moins sous la pluie, parce que j’ai peur.
Et puis, Madame K et moi-même, nous aimions bien faire des tours, mais depuis quelque temps, il faut avouer que nous ne sommes plus tranquilles.
Le soir, en campagne, les chevreuils pullulent sur les routes, les renards aussi, et en deux roues, c’est l’angoisse.
En plus de tout cela, avec Via sicura qui est entré en vigueur sur les routes suisses nous risquons de finir assez vite en prison pour un excès de vitesse, certes important en voiture, mais tellement vite fait en deux roues. Et si ce n’est pas la prison, c’est le retrait de permis plus ou moins assuré.
Donc lundi après-midi, après réflexion, j’ai dit au dépanneur du Touring Club Suisse qui m’annonçait les diverses pannes du scooter qu’il pouvait le reprendre et m’en débarrasser le plus avantageusement possible.
Je ne veux en effet plus claquer de l’argent pour rien, et finalement, pour ne même plus avoir tant de plaisir que ça.
Le Touring passera le chercher ce jeudi, j’ai rendu mes plaques et annulé ma carte grise.
N’empêche, cela fait drôle…
Drôle de se dire que, normalement, je ne roulerai plus jamais en moto.
Ben oui, l’âge venant, voyez-vous… Il y a dix ou vingt ans, j’aurais dit qu’un jour, je m’y remettrais peut-être, mais là, il y a vraiment peu de chances que ça puisse arriver.
Cette décision m’a fait aussi comprendre que je deviens gentiment… vieux.