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Test du Sony A7R IV


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Cet article est quelque part la suite du test du Sony A7R IV entamé vendredi avec l’article consacré à son viseur.

Commençons, comme il se doit, par donner les spécificités de cet appareil pour l’instant encore hors-norme puisqu’il est doté du capteur plein format doté de la plus haute résolution, toutes marques confondues.

Sony nous explique ce qui suit:

  • Capteur CMOS Exmor R plein format 35 mm 61,0 mégapixels et processeur de traitement d’image BIONZ X (35,7 x 23,8 mm)

  • Plage de sensibilité 100 – 32 000 ISO standard (Photos: 100 – 32 000 ISO (les valeurs ISO comprises entre 50 et 102 400 ISO peuvent être définies en tant que gamme ISO étendue), AUTO (100 – 12 800 ISO, limite inférieure et limite supérieure sélectionnables), Vidéos: Équivalent 100 – 32 000 ISO, AUTO (100 – 12 800 ISO, limite inférieure et limite supérieure sélectionnables)

  • Mises au point automatiques hybrides rapides avec détection de phase de plan focal de 567 points et à détection des contrastes de 425 points

  • Prise de vue continue ultra-rapide jusqu’à 10 images/s avec suivi AF/AE

61 mégapixels, certains se demandent à quoi ça peut bien servir…

Je suis pratiquement sûr que parmi ces gens qui avancent des arguments que je peux comprendre, à savoir « ça ne sert à rien sur un tirage photo normal » ou « ça prend de la place sur un disque dur », ou encore « les ordinateurs souffrent avec de telles quantités de données pour une image », aucun n’a utilisé quelque temps un appareil numérique doté d’un capteur avec une très haute résolution, par exemple de 42 MP comme on en trouve chez Nikon, Sony, ou même de 50 MP comme celui du Canon 5DSR.

La haute définition, c’est à l’écran la possibilité de zoomer et de découvrir des détails incroyables, c’est la possibilité de recadrer parfois violemment dans l’image tout en gardant une définition acceptable, c’est aussi, étonnamment parce que l’on discutait autrement de cela il y a encore juste quelques années, des pixels plus fins qui permettent la diminution du bruit sur un tirage.

Eh oui, l’époque où la montée en pixels signifiait automatiquement des images plus bruitées, c’est du passé.

Les ordinateurs à la traîne?

J’ai un MacBook Pro 15 pouces Retina 2016, je n’ai aucun problème à traiter mes images tout à fait confortablement, que ce soit dans Lightroom, Luminar (si l’on excepte l’ouverture du catalogue toujours trop longue) ou ON1.

Le seul argument en défaveur de la haute résolution en images, c’est l’utilisation de bande passante qui n’est pas écologique pour l’instant, même si de plus en plus d’entreprises, notamment Apple, font tout pour que les fermes de serveurs soient alimentées par de l’énergie renouvelable.

Alors, ce capteur 61MP, il est à la hauteur de sa résolution record?

Je vous en parle plus bas.

Le boîtier et l’ergonomie

Le boîtier grandit encore un peu par rapport au R III qui lui-même avait pris de l’envergure par rapport au R II.

Par rapport au R III donc, le boîtier est plus épais de 4 mm, plus large de 2 mm et plus haut de 1 mm et tout ceci, associé à la nouvelle poignée plus prononcée et mieux dessinée apporte une meilleure prise en main, même avec de gros objectifs.

Comme toujours chez Sony, pas de côté ostentatoire: le sigle A7RIV est écrit tout petit sur la partie supérieure gauche du boîtier: plus discret, difficile (sauf sur la lanière que je n’utilise pas, préférant en avoir une plus large)! Notez également la poignée plus profonde permettant une meilleure prise en main de l’appareil, en particulier avec de gros objectifs.

 

Vous constatez sur les précédentes images que Sony n’a pas cédé à la mode du petit écran LCD au-dessus du boîtier, ce que certains regretteront peut-être.

Le poids augmente de 8 grammes, ce qui ne se sent pas du tout.

Avec ses améliorations nous avons un peu le beurre et l’argent du beurre, à savoir une meilleure prise en main et un poids qui n’évolue presque pas.

Sony a fait d’autant plus du bon boulot sur ce boîtier qu’il a revu les molettes faisant ressortir complètement sur le boîtier la molette arrière, anciennement intégrée à la carrosserie, dotant celle de la correction d’exposition d’un petit ergot qui permet de verrouiller, si vous le désirez, votre réglage.

Molette de correction d’exposition verrouillée, vous ne pouvez plus la tourner; notez juste à sa gauche la molette arrière qui n’est plus intégrée au boîtier, mais placée au-dessus, pour une meilleure sensation.

 

Molette déverrouillée, vous pouvez la tourner. Notez encore deux des 4 boutons personnalisables C1 à C4.

L’air de rien, ce nouveau verrouillage optionnel est une bonne chose, il évite les mauvaises manipulations.

Comme vous le voyez, le déclencheur tombe parfaitement sous l’index et se montre sensible juste comme il faut.

La latence au déclenchement? On oublie, elle est humainement totalement imperceptible.

J’apprécie aussi l’interrupteur on-off qui l’entoure, au bon endroit en tout cas pour moi.

D’une manière générale, j’apprécie l’ergonomie de ces boîtiers, mais il est bien évidemment clair qu’il faudra passer un moment pour personnaliser les 4 boutons C1 à C4 ainsi que les touches de la molette, ou même les autres boutons si l’on ne veut pas profiter des fonctions pour lesquelles ils ont été prévus (boutons AEL ou AF par exemple), ceci afin d’éviter des plongées en apnées dans les menus.

À noter que l’attribution des fonctions aux boutons personnalisables est désormais plutôt bien réalisée dans lesdits menus.

La tropicalisation a également été revue, notamment au niveau des petites portes latérales qui avaient fait l’objet de quelques récriminations sur le Web. Selon Sony, tout est réglé désormais avec ce nouveau modèle.

J’ajoute encore que ce boîtier est en alliage de magnésium, gage de légèreté et de résistance.

Un petit regret?

Puisque la forme du boîtier change, il est bien évident que la poignée optionnelle qui reprend l’ergonomie pratiquement identique des boutons pour le cadrage vertical et qui permet de travailler avec deux batteries est à changer, ceci pour une VG-C4EM qui coûte près de 400 francs et qui n’est pas encore disponible à l’heure où j’écris ces lignes.

Cela dit, la prise en mains de l’appareil sans cette poignée est bonne, elle n’est plus nécessaire, ce d’autant plus que l’autonomie de l’appareil tout aussi bonne que celle du A7R III, voire très légèrement meilleure au vu de ce prétend Sony.

J’ai pu, par exemple, prendre 180 photos en soirée, faire toutes sortes de réglages sur l’appareil, et me retrouver avec 82 % d’énergie de retour à la maison, avec bien sûr une seule batterie puisque je n’avais pas cette poignée.

Pour la photo de spectacle par contre, pouvoir bénéficier des « double commandes », vertical-horizontal, c’est un bien beau confort.

Pour en revenir aux boutons du boîtier normal, sans poignée, vous noterez à l’arrière tout ce que l’on a l’habitude de voir sur un Sony A7 depuis la version 3.

L’écran, tout d’abord, strictement le même que sur la version 3, à savoir doté d’une définition de 1’440’000 points, alors que tant Nikon que Canon proposent mieux avec 2.1 MP sur leurs hybrides. Dommage que Sony n’ait pas suivi.

Comme sur le précédent modèle, il est tactile: on pourra ainsi choisir la zone de mise au point sur l’écran, l’utiliser comme un trackpad pour faire faire bouger le collimateur de mise au point (si l’on choisit mode autofocus) soit sur sa totalité, soit sur sa moitié de droite, ce qui est d’ailleurs chaudement recommandé si vous ne voulez pas que votre nez fasse bouger ledit collimateur.

Mais il n’est toujours pas possible de naviguer avec un doigt dans les menus ni dans les images en mode lecture, encore moins de zoomer dans ces dernières autrement qu’en passant par un bouton et la molette.

Comme je l’écrivais dans l’article de présentation de l’appareil, je ne sais pas ce qu’ils ont comme blocage chez Sony dans ce domaine, mais j’aimerais bien que cela évolue dans un firmware prochain.

Moi je dis: quand on vend un appareil à 4’500 francs, on met le meilleur dessus, et il me semble que sur ce point bien précis qu’est l’écran, Sony a un tout petit peu mégoté.

Enfin… Il faut bien en garder un peu sous le pied pour la version 5!

Puisqu’on en est à l’écran, comme sur les précédents modèles, il peut basculer verticalement, ce qui est une très bonne solution.

Je n’ai jamais réussi à me faire à ces écrans qui basculent sur deux axes, je ne sais très vite plus où j’en suis (je sais, je suis un peu limité comme gaillard).

Vous utiliserez ce basculement pour une prise de vue à l’écran au ras du sol par exemple…
… et celui-ci pour prendre des photos par-dessus une foule.

Pour revenir à l’arrière du boîtier, vous repérez les boutons personnalisables 3 et 4, la touche Menu qui nous amène vers les 40 pages qui permettent de régler l’appareil, chaque page étant classée dans un des 6 onglets les regroupant, la plupart d’entre elles affichant 6 lignes, ce qui nous donne pas loin de 200 fonctions.

OK, il va falloir un peu de temps pour s’y retrouver, dans ces menus, mais comme dans tout appareil numérique sophistiqué.

Sony est parfois montré du doigt sur sa logique de menus. Je suis d’accord que ce n’et pas simple, mais quel appareil fait beaucoup mieux?

Si vous venez d’un Sony, l’adaptation sera relativement facile, si vous venez d’une autre marque, cela nécessitera un temps un peu plus long d’adaptation.

Mais dans l’autre sens, c’est aussi le cas. Vous avez toujours été sur Canon? L’ergonomie de ces boîtiers sera facilement compréhensible pour vous. Celui qui vient d’une autre marque aura de la peine, j’en sais quelque chose, moi qui suis passé ces dernières années d’une marque à l’autre.

Cela étant, les fonctions utilisées au quotidien seront affectées aux boutons personnalisables, et un menu « Mon menu » est bien utile pour y caser celles que nous utilisons souvent (pour activer ou désactiver le bip de mise au point par exemple, ou passer l’obturateur en mode entièrement silencieux).

Bref, pour moi, aucun problème avec les menus de cet A7R IV qui ne changent pas beaucoup du A7R III, mis à part certains écrans un peu plus parlants qu’avant, comme celui que je vous ai présenté plus haut, concernant les touches personnalisables.

Continuons, toujours avec la partie arrière du boîtier.

La touche d’enregistrement vidéo (en rouge) est idéalement placée pour qu’on ne l’active pas par erreur: cela ne m’est JAMAIS arrivé avec le A7R III, alors que ça avait été le cas avec les tout premiers A7.

Je passe sur les classiques AEL et AF-ON qui sont eux aussi personnalisables, pour venir vers le joystick, un peu plus gros que celui du A7R III et nettement plus agréable que ce dernier. Je rappelle que ce joystick est surtout utilisé pour déplacer les collimateurs autofocus à activer.

Le bouton Fn donne toujours accès aux 12 réglages que vous avez décidé d’y placer, puisque ces réglages sont eux aussi personnalisables, pour un accès hyper rapide.

Enfin, la molette arrière cliquable sur 4 pôles personnalisables en plus du bouton central (qui l’est lui aussi) contribue à l’incroyable faculté qu’a ce Sony à se plier à vos désirs: il s’agit vraiment d’un appareil que vous pouvez régler à votre goût, jusque dans les moindres détails.

Continuons l’inspection du boîtier en passant sur les côtés.

À gauche derrière la porte du haut, nous avons:

De haut en bas, la prise micro, la prise jack pour un casque, la prise micro-HDMI…

Puis, toujours de haut en bas, derrière la deuxième porte, nous trouvons l’USBC (compatible 3.2), le micro-USB.

À noter que j’utilise la prise USBC pour transférer mes images (et en même temps recharger l’appareil). Un câble est fourni, mais je préfère utiliser le câble Apple spécial transfert de données. Le déchargement des images sur un disque est ainsi très rapide.

De même, le travail sur un ordinateur externe tire parti de cette meilleure connectique.

À droite, nous trouvons la porte qui cache les deux ports de cartes SD, cette fois tous les deux supportant des cartes compatibles UHS-I et UHS-II (ouf!).

Sur l’avant du boîtier, le bouton de déverrouillage de l’objectif, idéalement placé puisqu’on peut appuyer dessus tout en tenant l’appareil face contre soi par la poignée avec la main gauche, le pouce enfonçant le bouton pendant qu’on tourne l’objectif, avec la main droite soit avec la main droite, depuis l’arrière de l’appareil, majeur sur ce bouton, pendant qu’on tourne l’objectif avec la main gauche.

Dans les deux cas, ce bouton est bien placé, parce que la tenue du boîtier par la poignée et l’enfoncement du bouton se font facilement de la même main.

 

 

Bref, mis à part l’écran, qui pourrait être meilleur, mais qui n’est de loin pas mauvais, cet appareil fait tout juste, je n’ai rien à lui reprocher.

Retour sur le viseur tout neuf et défini

Le nouveau viseur du Sony est actuellement ce qui se fait de mieux sur un appareil plein format, à égalité avec le Panasonic Lumix S1.

J’en ai parlé dans cet article, mais je vais tout de même y revenir rapidement parce que depuis quelques jours que je le pratique, je peux affiner mon avis.

Tout d’abord, je replace ici ses spécifications d’usine:

Viseur électronique (couleur) 1,3 cm (type 0.5), OLED UXGA
NOMBRE DE POINTS
5 760 000 points
RÉGLAGE DE LA LUMINOSITÉ (VISEUR)
Automatique / manuel (5 pas entre -2 et +2)
CONTRÔLE DE TEMPÉRATURE DE COULEURS
Manuel (5 pas)
COUVERTURE DE CHAMP
100 %
AGRANDISSEMENT
Env. 0,78 x (avec objectif 50 mm à l’infini, -1 m-1)
RÉGLAGE DIOPTRIQUE
De -4,0 à +3,0 m

Je pratique ce viseur depuis quelques jours, et je me rends compte que j’ai fait un peu mon difficile dans le premier article.

D’abord, je suis venu à la conclusion, ces derniers jours, que jamais, aussi subtil soit-il, un viseur électronique ne donnera strictement le même rendu qu’un viseur optique, je vais écrire un article sur ce sujet bientôt.

Compte tenu de ce préalable, le viseur du nouveau A7R IV est remarquable.

Sa définition change vraiment la donne par rapport au A7R III précédent (3.6 MP) et encore plus par rapport au A7 III (sans le R) et les autres modèles A7 qui plafonnent à 2.4 MP.

En conditions normales, notamment dans la prise de vue de portraits, même en très basse lumière, il est vraiment agréable.

Reste le petit défaut du léger scintillement dans certaines conditions, sur certaines textures ou sur certaines diagonales, mais c’est surtout parce que je suis très attentif aux qualités de ce viseur dans le cadre de mes essais pour ce test que je le remarque.

En réalité, ce scintillement (léger, je le répète) n’est pas dérangeant, même si je préférerais qu’il soit totalement absent.

Les forts contrastes à l’extérieur en plein soleil accentuent un peu cette impression de scintillement, notamment sur les feuillages, mais le progrès par rapport aux modèles précédents est immense, même si je suis sûr que dans 5 ans, on fera encore mieux, et même si, je le répète, il y aura toujours une différence avec un viseur optique.

Cette stabilisation du boîtier, quel bonheur!

La stabilisation 5 axes du boîtier est bien sûr toujours de la partie. Et c’est tant mieux puisqu’elle travaille en symbiose avec la stabilisation interne de certains objectifs ou stabilise ceux qui ne disposent pas de stabilisation interne.

On me dira tout ce qu’on veut: si je peux choisir, je stabilise ma prise de vue, ce d’autant plus que je ne suis pas le plus fort pour éviter sans aide le flou de bouger.

Cette stabilisation est, selon Sony, encore améliorée sur ce boîtier et permet de gagner 5.5 paliers.

Par exemple, la photo suivante a été prise au 25e de seconde, 200mm de focale, évidemment à main levée.

Plein cadre

Détail de l’image précédente

Pas mal tout de même.

Un obturateur mieux amorti, toujours plus silencieux

Sony a fait un gros effort pour amortir l’obturateur de son appareil.

Le A7R III avait déjà fait des progrès par rapport aux précédents modèles, le A7R IV va encore plus loin.

Le déclenchement est très doux, et les vibrations dans le boîtier sont minimes.

Notez que, comme dans les précédents modèles, une obturation entièrement électronique rend l’appareil totalement silencieux au besoin, notamment en spectacle.

J’avais constaté dans ce mode quelques effets de bandes justement dans les lumières violentes des projecteurs, tant avec le A7R II que le AR III.

Là, avec le nouveau capteur, ce ne sera peut-être pas le cas, mais je n’ai pas de spectacle à me mettre sous l’œil en ce moment, malheureusement.

A ce que j’ai vu, les photos que j’ai prises dans ce mode, même en gros contrastes ne présentent pas ce défaut.

Juste au passage, un détail à taille réelle de l’image précédente:

Cela dit, c’est déroutant, la prise de vue totalement silencieuse (sans bruit d’obturateur et sans bip de mise au point, les deux n’étant pas liés), mais qu’est-ce que c’est pratique dans certaines situations imposant la discrétion!

Un autofocus hyper réactif

L’autofocus du A7R IV a été également amélioré depuis la version III de ce boîtier.

J’écrivais ceci dans mon article de présentation de l’appareil:

L’autofocus améliore encore son efficacité déjà magistrale: on passe à 567 points en détection de phase (contre 399 sur le A7 R III), et la détection de contraste, elle, en reste aux 425 points du R III.

Notons que c’est encore mieux que le A7 R III donc, mais un peu moins large que sur les A9 et A7 III (sans le R).

Il s’agit là d’un tout nouveau système AF, avec le 4 D Focus de Sony

Une illustration de ce qu’est le 4D focus peut-être?

Tout ça c’est très bien, mais ça donne quoi dans la vraie vie?

D’abord, j’apprécie la plus grande couverture des capteurs.

Le suivi de l’œil en temps réel est tout à fait impressionnant. C’est étonnant: une fois qu’il a croché sur l’œil, il ne le lâche plus, même si la personne se déplace rapidement de manière non linéaire.

Vous pouvez voir un exemple de la chose ici.

Et s’il ne prend pas l’œil, ce qui peut arriver, c’est le visage qui est suivi, et dès que possible, l’œil prend le dessus.

Très fort!

Notez que le A7R III dispose désormais, avec son nouveau firmware, également de cette fonction, tout comme le nouveau suivi de l’œil des animaux!

Eh oui, les Sony peuvent suivre mettre au point sur l’œil d’un animal et le suivre en temps réel.

Bon… Il faut juste lui dire qu’il faut qu’il cherche l’œil sur un animal ou sur un humain.

Passer de l’un à l’autre est très simple, il suffit d’affubler cette commande à un bouton personnalisable si vous l’utilisez beaucoup, ou au moins dans votre Menu rien qu’à vous pour la retrouver très vite.

Et puis il faut aussi avoir un animal qui bouge sous la main.

Moi j’ai un chat, mais quand je vise sur lui, la mise au point se fait bien sur son œil, mais d’ici à ce que je puisse le faire bouger…

Cela dit, j’ai pu essayer deux ou trois fois.

Avec le 200 mm, il faut tout de même être assez près de l’animal.

Quand l’œil est croché, c’est bon, il le tient. Mais l’accroche est un peu moins efficace qu’avec un humain dont l’œil est bien plus facilement repéré.

Peut-être parce que mon chat a les yeux jaunes…

Photo plein cadre

Détail de la photo précédente (cliquez pour agrandir)

En ce qui concerne le suivi de l’œil, un reproche que l’on a fait au A7R III lors de sa sortie était qu’il n’était pas possible de choisir sur quel œil l’appareil devait mettre au point.

Maintenant, on peut le demander au A7R IV par un simple appui sur un bouton (pour autant qu’on l’ait configuré pour ce faire), c’est fait en moins d’une demi-seconde.

La figure suivante montre la commande de menu, mais lorsqu’on l’affuble à un bouton (moi, pôle sud de la molette arrière), l’interface est encore plus simple: un clic une fois, c’est l’œil gauche, une nouveau clic, c’est l’œil droit qui est choisi et ainsi de suite.

Pour le reste, cet autofocus est fulgurant.

Je savais que Sony était une référence dans le domaine, mais là, c’est assez impressionnant, et même dans la pénombre, en désactivant le faisceau d’aide infrarouge qui vous rend peu discret, ce que je fais (désactiver la chose donc) sur tous mes appareils.

Associé aux rafales de 10 images par seconde, il fait des merveilles.

Sur une série de photos comme celle-là, seules les 2 photos qui étaient en deçà de la distance minimum du 24-70 f2.8 étaient floues.

La mise au point se fait sur l’œil, pas sur le verre de la lunette.

Un détail de la photo du bas tout à droite de la première image.

Et la qualité d’image?

Il est possible, en utilisant la fonction Pixel Shift, de prendre des images d’ultra-haute définition:

Seize images composées, prise de vue multiple Pixel Shift

Fonction déplaçant le capteur par incréments d’un ou un demi-pixel dans un ordre programmé pour capturer 16 images à pixels modifiés, dans une image haute précision de 240,8 mégapixels à partir de données originales à 963,2 mégapixels (équivalent). Photos d’architecture et d’art reproduites avec un haut niveau de détail, avec textures, couleurs, atmosphère, scènes et 3D réalistes.

Pour cela, il faut absolument que le sujet soit statique et l’appareil sur un trépied

J’avais fait des essais avec le A7R III, c’était beau, d’accord, mais le moindre bouger gâchait l’ultra haute définition.

En dehors de mon test, je n’avais jamais utilisé cette fonction.

Pour vous dire franchement, je n’ai pas essayé la chose sur ce nouveau boîtier, parce que franchement, 61 MP, moi, ça me suffit.

Un capteur simplement époustouflant

Parlons-en, de ces 61 MP.

Ce nouveau capteur Sony, c’est tout de même quelque chose.

Je rappelle que Sony est le fabricant qui équipe Nikon, et que comme par hasard ces deux marques sont loin devant Canon en matière de souplesse du capteur, de dynamique si vous préférez.

On pouvait avoir peur que l’arrivée de 20 MP supplémentaires abîme l’excellence du 42 MP que l’on trouve sur d’autres appareils Sony et quelques Nikon.

Eh bien ce n’est pas le cas.

Commençons par le bruit dans l’image, avec la montée des ISOs avec cette image de test rendue sans retouche par Lightroom, qui, rappelons-le, laisse du grain pour privilégier la matière en ne corrigeant pas le bruit de luminance par défaut.

Image de base donc, ci-dessus (la légende apporte toujours des précisions sur l’image au-dessus.

Voyons ce que cela donne aux différentes sensibilités sur un détail de cette image en 1:1.

ISO 400

 

ISO 800

 

ISO 1’600

 

ISO 3’200

 

ISO 6’400

 

ISO 12’800

 

ISO 25’600

 

ISO 51’200


ISO 80’000 (quatre-vingt mille!)

 

102’400 ISO (cent deux mille quatre cents!)

Cet exercice montre une montée en ISO régulière, comme vous le constatez.

Mais prenons la photo à quatre-vingt mille ISOs: certes, elle est bruitée à l’échelle 1:1, mais elle reste exploitable à une taille raisonnable, même si les couleurs sont quelque peu désaturées et le bruit visible. L’exercice en taille réelle n’est là que pour montrer les capacités d’un appareil.

Regardez ce que cela donne en plein cadre:

Quatre-vingt mille ISOs!

Et même, ici, celle à cent deux mille quatre cents ISOs reste tout à fait utilisable:

Cent deux mille quatre cents ISOs!

 

Ce capteur n’est pas seulement bon, il est aussi souple, avec sa dynamique de 15 IL.


Non seulement ce capteur est souple, mais il est, vous l’imaginez bien au vu des spécificités, incroyablement défini, comme le montre un détail de la photo précédente ci-dessous:

 

Revenons à la souplesse du capteur.

Ici, un JPEG non retouché.

 

Ici, un RAW interprété tel quel par Lightroom

J’aime bien ces ombres sur cette photo, mais imaginons que je veuille les remonter.

Je pousse le curseur à +68 et j’obtiens ceci:

Un détail des ombres remontées peut-être?

Pas de bruit. C’est impeccable.

On essaie plus loin, dans le ridicule? Je monte le curseur des ombres au maximum (mais qui ferait ça dans la vraie vie?)

 

Image très propre dans les ombres remontées à 100 %

Alors oui, on ne va pas souvent remonter les ombres comme ça, d’ailleurs, c’est beau les ombres, ça garde du mystère, mais cet exercice montre ce que peut faire ce capteur en matière de dynamique.

Continuons avec un JPEG, qui pourtant n’est pas fait pour ce genre de changement drastique de réglages.

Voici le JPEG de base:

Et voici la même avec le curseur des ombres montées à +60.

Je préfère la première (même si elle n’a pas tellement d’intérêt) à la seconde en matière d’image, mais l’on voit bien ce que le capteur a sous le pied.

D’ailleurs, si cette image devait avoir le moindre intérêt, pour moi, ce serait comme ça:

 

Et en ce qui concerne la colorimétrie?

Certains reprochent à Sony d’être moins bon que LA référence (LEUR référence devrais-je dire), à savoir, Canon.

Je le précise tout de suite: j’apprécie la colorimétrie Canon, tout en lui reprochant un magenta un peu trop poussé jusqu’à il y a peu. Je ne me trompais pas puisque sur les derniers appareils, ils ont changé très légèrement cette colorimétrie, diminuant… le magenta.

Comme vous avez pu le voir sur les quelques exemples montrés dans cet article, la colorimétrie Sony est bonne.

Il n’y a aucun problème sur les visages. Je vous le prouverai bientôt lorsque j’aurai des photos qui ne sont pas privées à vous montrer.

Pour l’instant, j’ai pris 200 portraits environ, que je ne veux pas dévoiler ici parce que ce sont des proches qui n’ont pas demandé à être sur Internet, comme ça, mais je vous garantis que les couleurs des chairs sont très bonnes.

Ce n’est pas la même colorimétrie que Canon, ni même que Nikon, pas plus que celle de Fuji ou même de Panasonic, voire de Leica, c’est la colorimétrie Sony, qui est ici tout aussi plaisante que les autres, n’en déplaise à certains qui eux « savent » ce qui est juste, le juste étant la colorimétrie de « LEUR » marque!

Et la vidéo?

Sony est connu pour ne jamais être à la traîne pour la vidéo.

Petit problème, je ne me sens pas capable d’en parler, ne filmant pratiquement plus jamais. Je compte bien m’y remettre quand j’aurai du temps libre.

Les spécifications sont ici.

Vous me pardonnez de ne pas développer ce point précis?

Merci, vous êtes très gentils.

En conclusion

Ma conclusion ne peut être que provisoire.

En une semaine, sur mon temps libre, je n’ai certainement pas fait le tour complet de cet appareil.

Je constate simplement que si le A7R III a apporté une grande maturité aux appareils Alpha, le A7R IV trouve le moyen d’améliorer encore la copie en proposant un appareil doté d’un capteur exceptionnel, d’un autofocus qui l’est tout autant, d’un viseur en énorme progrès, d’une ergonomie améliorée, notamment dans la prise en main.

Cet appareil va certainement encore un peu évoluer avec les nouveaux firmwares à venir, et il y aura, dans les années futures, de nouveaux progrès, de nouvelles fonctionnalités qui verront le jour sur une version 5, mais franchement, là, on commence à se demander comment ils vont pouvoir faire beaucoup mieux.

Ah oui, un écran tactile même dans la sélection des menus et pour zoomer.

Vous nous faites ça, Sony, pour dans… disons… trois ans, qu’on ait le temps d’apprécier ce modèle?

En attendant, bam, le Sony A7R IV reçoit le label Too Much Bô.

 

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