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Lightroom avance… tranquillement

L’avantage de l’abonnement pour un programme comme Lightroom, c’est que les nouvelles fonctions arrivent au cours de l’année pas forcément quand les versions changent de numéro.

Le désavantage de l’abonnement, c’est que l’on n’a que rarement un effet Woaouh aux passages de versions majeurs.

Les nouvelles versions de Lightroom ne font pas exception à cet adage, et c’est toujours un peu dommage pour le plaisir de la découverte, surtout lorsqu’on voit la concurrence de On1 qui arrive tout soudain en version 2021, celle de Luminar, qui n’est pour ce dernier pas vraiment une concurrence, mais une complémentarité à Lightroom, ou encore celle de DxO 4 avec son tout nouveau DeepPRIME qui sort au moment où j’écris ces lignes et dont je vous parlerai, promis, en début de semaine prochaine, tous ces logiciels alternatifs donc qui redoublent d’inventivité en intégrant toujours plus d’intelligence artificielle à leurs logiciels, avec plus ou moins de bon goût et d’efficacité.

Alors oui, les changements dans la continuité sont le signe d’une certaine maturité: Capture One (j’attends la nouvelle version d’Avalanche qui doit permettre un passage en douceur d’un catalogue Lightroom vers un catalogue Capture One pour me faire une idée, mais je n’arrive vraiment pas à m’y faire pour l’instant, à ce dernier) ne révolutionne pas non plus le genre d’une version à l’autre, mais enfin tout de même: on attend par exemple une nouvelle version du moteur de Lightroom depuis des années et la pression des petits jeunes devrait tout de même faire un peu plus bouger les anciens.

Cela dit, les professionnels continuent à utiliser le tandem Lightroom Photoshop (ce dernier permet de remplacer les ciels un peu de la même manière que le fait Luminar désormais) et ne sont pas des addicts des nouveautés qu’ils disent être pour les geeks dont je fais partie.

Tout de même, Lightroom Classic 10 et Lightroom Desktop 4 apportent aussi leur petit lot de nouveautés intéressantes.

Pour moi, la principale?

Non non, pas la triple roue chromatique pour jouer du « virage partiel » rigolote et facile, mais que je n’utiliserai pratiquement jamais.

Non, pour moi, la nouveauté principale, c’est la nouvelle façon de zoomer dans l’image!

Rendez-vous compte, il a fallu attendre toutes ces années pour pouvoir zoomer librement là où on le désire.

Il suffit de tirer un rectangle dans l’image en maintenant la touche « Commande » enfoncée pour voir la zone encadrée uniquement, ou d’appuyer sur la touche « Majuscule » et de déplacer la souris à droite ou à gauche pour zoomer librement.

Purée, il était temps!

Notez que ces deux méthodes fonctionnent parfaitement sur Lightroom Cloud (Desktop) dans les modules Bibliothèque et Développement, alors que dans Lightroom Classic, elles ne sont pas actives dans le module Bibliothèque.

Pourquoi? Mystère.

En tout cas pas parce que Lightroom Classic va être abandonné, puisqu’Adobe a annoncé que le logiciel serait porté sur les nouveaux Mac Silicon.

Sur ce point, nous sommes donc tranquilles.

Revenons quelques instants sur les roues de l’outil Color Grading. Ceux qui utilisent souvent les virages partiels seront heureux, parce qu’il est évident que cette nouveauté leur facilitera la chose.

Voyez son explication ici.

Les roues sont donc au nombre de 3: une pour les ombres, une pour les tons moyens et une pour les hautes lumières.

Dans le petit film qui suit, je montre d’abord l’effet de la roue sur les basses lumières, puis sur les hautes, et enfin sur les tons moyens.

Ici, la petite démonstration se fait de Lightroom Desktop (la version Cloud) mais vous retrouverez ces outils dans la version Classic et dans les versions Mobile.

Parce qu’Adobe le propose au démarrage de Lightroom Classic, pour la première fois il me semble, j’ai changé le nom de mon catalogue en y ajoutant l’extension « — v10 ».

Est-ce cela qui a fait que lors de l’ouverture de Lightroom Desktop, j’ai eu une vérification de mes images qui m’a pris trois heures?

Au final, tout fonctionne bien, même si Lightroom Classic est actuellement très gourmand en ressource processeur chez moi, et ceci quelques heures après l’avoir lancé et désactivé le module Excire pour être sûr que ce n’est pas lui le responsable.

C’est peut-être ce qui fait que je ne vois pas vraiment actuellement d’amélioration des performances, comme annoncé, en tout cas lorsqu’on fait des corrections locales (pinceau et dégradés par exemple) qui tirent parti des accélérations des cartes graphiques.

Par contre, il est clair que le défilement dans le module Bibliothèque est immensément plus rapide qu’avant. C’est sans doute dû à la nouvelle version, mais aussi au fait que je suis passé récemment sur un SSD externe.

Cela dit, on est encore très loin de la fluidité absolue du défilement de la grille de Lightroom Desktop, qui est juste le meilleur de tous les logiciels que j’utilise dans ce domaine!

Version Cloud qui, elle, ne consomme pratiquement rien en ressource processeur, qu’on se le dise. Visiblement, il bénéficie d’une architecture bien plus moderne, vivement qu’Adobe revoie la version Classic pour Silicon (et pour Intel au passage)!

Tiens, et puisque je parle de la nouvelle version 4 de Lightroom Desktop, une fois de plus, je suis déçu de voir que l’on ne touche que les détails, ici, l’ajout de filigrane complètement personnalisable, qu’on attendait, certes…

Le module pour gérer les filigranes. Notez qu’en cliquant sur « Graphique », vous pourrez intégrer un logo.

… mais en ce qui me concerne, bien moins qu’un module Carte comme celui de la version Classic. Dans Lightroom Desktop, les images contenant des données GPS sont repérées sur un extrait de carte, mais il n’est pas possible de glisser des images qui n’en ont pas vers un point sur une carte pour fixer lesdites coordonnées GPS. Nous sommes toujours obligés de passer par la version Classic pour ce faire.

Et puis, je regrette également qu’il ne soit toujours pas possible de profiter des plug-ins de Lightroom Classic sur Lightroom Desktop.

Tant que ce dernier ne gère pas lesdits plug-ins, tant que le module Carte n’est pas présent sur ce dernier, Lightroom Classic reste incontournable.

Cela dit, ça ne me dérange pas, la version Classic me permet d’avoir un catalogue local sur disque dur de toutes mes images, catalogue exportable vers d’autres logiciels, via Avalanche que j’ai testé ici.

C’est toujours rassurant de savoir que je ne suis pas prisonnier d’Adobe.

En ce qui concerne les versions Mobiles, une nouveauté: l’intelligence artificielle vous aide à retrouver les « meilleures images » d’un album (de dix photos au minimum).

Je ne comprends pas toujours pourquoi une photo est rejetée et pas l’autre, mais cela dépend de plusieurs critères, présence de visages, de couleurs plus ou moins contrastées, de contre-jour qui sont souvent rejetés, et j’en passe.

En conclusion

Je n’ai pas parlé du LiveView en mode connecté à l’appareil, parce que je n’en bénéficie pas, cette fonction étant réservée aux propriétaires de matériel Canon uniquement.

Lightroom n’est pas un programme pour les geeks, c’est un programme pour les photographes professionnels, les amateurs éclairés, qui n’aiment rien d’autre que l’efficacité et la fiabilité.

Ils ont certainement raison, mais Adobe pourrait se bouger le derrière pour apporter de l’intelligence artificielle à Lightroom Classic, moderniser l’interface de ce dernier ou faire évoluer la version 4 de Lightroom Desktop là où on l’attend, à savoir vers un module carte, des plug-ins et toutes ces choses qui font que Lightroom Classic reste un must absolu.

Le problème, c’est que pour que l’intelligence artificielle puisse faire son travail, notamment dans la reconnaissance des objets dans des images (recherche d’avions, de bateaux, d’animaux,…), j’ai bien l’impression que ces images doivent être sur le site de l’éditeur.

Cela, seule la version Desktop en est capable, et j’ai bien peur que la version Classic ne puisse pas en profiter de si tôt.

Et je ne sais pas trop comment Lightroom Desktop pourrait envoyer des images à un plug-in, si ce n’est en la téléchargeant depuis son site, ce qui prend beaucoup de temps.

Adobe est donc toujours le cul entre deux chaises avec ses logiciels, d’autres pourraient en profiter, mais il leur reste du travail pour dépasser le maître.

Je vous retrouve en début de semaine prochaine pour parler de la toute nouvelle version de DxO 4.

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