Les choses ne sont pas toujours simples en matière de photographie sur iPhone, surtout depuis l’arrivée du ProRaw d’Apple, dont j’ai déjà parlé un peu ici.
En faisant une recherche l’autre jour sur ce nouveau format de fichier, je suis tombé sur le site d’Alessandro Michelazzi photographe depuis une quinzaine d’années et qui tient, entre autres choses, un blog tout à fait intéressant pour tous ceux qui s’intéressent à la photographie et consacre un certain nombre d’articles à l’iPhonographie.
Je rappelle que par iPhonographie, j’entends “photographie avec un smartphone” et que je ne limite pas la chose à Apple.
Alessandro y consacre même une galerie depuis dix ans et vous verrez en préambule de ladite galerie que le Monsieur a toutes les références pour parler de ce sujet.
Et l’un de ses articles est entièrement consacré au ProRaw d’Apple, ce nouveau format RAW de type DNG qui permet d’obtenir normalement le beurre et l’argent du beurre, à savoir la photo brute (le RAW) non (ou peu) compressé, sur laquelle, un maximum d’édition est possible parce que le fichier garde toutes ses finesses, même celles cachées dans les ombres ou les ciels a priori brûlés, et les traitements qui sont normalement effectués par les appareils lorsqu’on prend une photo en JPEG, qui elle, n’est que très modérément éditable parce que compressée.
Et ça, c’est le rêve de tout photographe: bénéficier du RAW, et donc tout pouvoir changer après coup, mais ne pas avoir besoin de passer des heures dessus, laissant les algorithmes poussés de nos appareils et de leurs logiciels faire le maximum.
Le RAW “ProRaw” bénéficie ainsi de la photographie computationnelle, ce qui n’était pas imaginable il y a quelques années, voire il y a quelques mois seulement.
Cette photographie computationnelle qui gère toute seule plusieurs prises de vues à la fois par exemple pour sortir la substantifique moelle de ce que peuvent faire les si petits capteurs de nos téléphones.
Cette photographie computationnelle sans qui ces mêmes capteurs rendraient des images du type de ce que l’on a pu connaître sur nos téléphones il y a 5 ans.
Pour en revenir au ProRaw d’Apple, vous verrez dans cet article en anglais (assez bien traduit par Google si ça vous dit) que les choses ne sont pas tout à fait aussi simples qu’Apple veut bien le dire.
Enfin, quand j’écris “assez bien traduit par Google”, je précise juste qu’un point incroyablement important l’est de manière catastrophique, voyez plutôt: l’un des premiers sous-titres de l’article est “Why Apple ProRaw Is A Big Deal” que Google traduit ainsi: “Pourquoi Apple ProRaw Est Un Gros Problème”.
Incroyable non? Quasiment l’inverse de ce que voulait dire l’auteur de l’article, il faut le faire tout de même!
Sur Safari, c’est bien mieux: “Pourquoi Apple ProRaw Est Une Grosse Affaire”.
Remarquez que sur ce coup, DeepL qui est presque toujours le meilleur traduit comme Google…
Tout d’abord, pour ses fichiers ProRaw, Apple a pris semble-t-il le parti de privilégier l’absence du bruit et effectue bien un traitement irrécupérable à ce niveau, voyez ce qu’explique l’auteur de l’article:
Pour le moment, la façon choisie par Apple pour le ProRaw est de traiter la réduction du bruit directement dans la phase de calcul avec la photographie numérique.
Ce que nous obtenons donc, c’est un fichier déjà propre sans bruit numérique. D’une part, par conséquent, cela facilite le travail ultérieur pour un utilisateur novice, d’autre part, cependant, il y a un manque de netteté générale lorsque nous zoomons beaucoup sur la photographie : nous remarquerons que tous les détails sont “lavés”, ce qui est typique des fichiers qui ont été “excessivement” nettoyés du bruit numérique.
et un peu plus bas, Alessandro ajoute:
Si vous êtes un amateur de détails au détriment d’un plus grand bruit dans le fichier, dans ce cas, vous devrez examiner d’autres solutions, telles que Raw pris par Halide Camera App.
Alessandro Michelazzi
Il faut savoir que depuis le moment où Alessandro a écrit cet article, Halide gère le ProRaw à la prise de vue, mais peut également fournir un DNG normal, je vous ai parlé de tout cela dans le test que je lui ai consacré.
Lightroom compatible ProRaw depuis ce mardi
Et puis, pour compléter l’article d’Alessandro (si j’ose me permettre de le faire), je dois préciser que quelque chose est obsolète dans ce dernier au moment où vous lisez ces lignes, c’est la déception que peuvent ressentir les utilisateurs de Lightroom à l’ouverture d’une image ProRaw sur ce logiciel. En effet, si Lightroom sait depuis des mois ouvrir ces photos et est déjà tout à fait capable de les éditer, il était par contre bien incapable de tirer parti des avantages de ce format de fichiers, à savoir magnifier votre photographie sans votre apport, comme sait le faire Photos d’Apple.
Mais ça, c’était jusqu’à ce lundi 15 mars puisqu’une mise à jour de Lightroom déployée ce mardi matin ou lundi dans la nuit active automatiquement un profil ProRaw sur les programmes d’Adobe qui tient compte de ce que sait faire Apple, et ceci à l’importation des images.
Si cette mise à jour n’est pas encore tout à fait disponible pour Mac ce lundi soir, elle l’est sur iPhone et je la découvre à l’instant, quelques minutes avant que cet article soit en ligne.
23:55 alors que l’article sort dans six minutes, on peut dire que c’était chaud bouillant!
Il semble en effet qu’Apple et Adobe aient travaillé main dans la main sur ce développement de nouveau format, donc c’est relativement normal que ce dernier puisse savoir comment s’y prendre avec ce nouveau format de fichiers.
Donc, nous pourrons tous, pour autant que nous soyons les heureux propriétaires d’un iPhone 12 Pro ou 12 Pro Max (ou versions ultérieures bien sûr), profiter des bienfaits du ProRaw également sur les programmes d’Adobe.
À suivre dès ces prochaines heures, voire prochains jours, même si j’ai déjà pu voir la différence sur deux ou trois images sur iPhone, et que le résultat me semble tout à fait probant.
On peut dire ce qu’on veut, mais ils sont forts, chez Adobe.
MAJ de mardi matin 16 mars: ça y est, l’application est disponible sur Mac!
En attendant, je vous laisse découvrir le site d’Alessandro Michelazzi, j’espère qu’il vous plaira autant qu’à moi.