Quel plaisir il y a deux ou trois semaines d’avoir vu, dans la catégorie des nouveautés sur Qobuz, que Maxime Le Forestier venait de sortir un nouveau double album en public intitulé « On a fini par trouver une date, Live 2022 ».
Déjà, je trouve le titre de cet album sympa, après ces deux ans de pandémie qui ont profondément changé nos habitudes culturelles dans la mesure où les spectacles étaient les premières victimes des restrictions, personne n’ayant, quand les salles étaient vaguement ouvertes, envie de s’y enfermer.
La reprise est difficile, il n’y a qu’à voir le public pour le moins clairsemé dans les salles de cinéma.
La culture a souffert, et souffre encore, tout le monde le sait, j’enfonce des portes ouvertes, ça fait moins mal à l’épaule.
Bref, je diverge, comme toujours, revenons à nos moutons.
Dans cet album, Maxime Le Forestier, et ses musiciens parmi lesquels son fils, Arthur qui lui ressemble vocalement, c’est dingue, sont en forme en ce mois de mars 2022.
Ce disque, c’est toute ma jeunesse, quand j’entrais dans les salles pour écouter des chanteurs ou des chanteuses, avec mon violon, par l’entrée des artistes, en faisant croire aux gardiens que j’étais un musicien du récital.
Je déposais ensuite mon violon dans une loge, j’avais un endroit au Palais de Beaulieu et au Municipal, puis j’entrais ensuite par les portes latérales et m’asseyais là où c’était possible.
Je me rappelle, je l’avais vu avec ce subterfuge à Lausanne, au Théâtre Municipal.
J’avais même fait mieux (ou pire, c’est selon): cette fois-là, la placeuse m’ayant vu sortir par la porte des coulisses, m’a demandé ce que je voulais. J’avais prétendu être le cousin de Maxime Le Forestier, et elle m’avait dit “ah bon, alors je vais vous trouver une bonne place!”.
J’ai un peu honte, des fois, parce que j’en ai vu, des concerts, comme ça, la seule difficulté étant de retourner derrière la scène chercher l’instrument après le concert, mais je refaisais le tour et à la fin du concert, plus rien n’était surveillé.
Mais j’étais jeune, voilà…
Alors oui, cet album mélange les anciennes chansons et les toutes récentes avec délice, tout en acoustique, c’est délicieux, j’adore.
Moi, “Comme un arbre”, “La Rouille”, “San Francisco”, “Mon frère”, “Éducation sentimentale” (rigolote, cette dernière d’ailleurs, dans ce disque, faite d’un recollage d’un grand nombre de versions, ça a dû être sympa à voir sur scène, j’imagine), que voulez-vous, ça m’émeut toujours.
Vocalement, c’est parfait, on se croirait en 1980, et musicalement, c’est sans âge, intemporel.
C’est d’ailleurs difficile de savoir quelles sont les nouvelles chansons, tellement les anciennes n’ont pas vieilli d’un pouce.
Il arrive souvent que je me dise, quand j’écoute de la musique de cette époque: purée, j’aimais ça, c’est bien, mais qu’est-ce que ça a vieilli!
Là, rien, nada, c’est toujours actuel, tant au niveau musical qu’en matière de textes.
Ce double album, c’est 26 chansons, ou 1 heure 38 minutes de bonheur, je vous le dis.
Allez, je vous en glisse une que je trouve juste splendide, trouvée sur YouTube, tirée de l’album, et signée Julien Clerc.
Ah, et, tant qu’à faire, laissez-moi vous montrer le film qui a été réalisé pour la sortie de son dernier disque de ses propres chansons Paraître ou ne pas être (il en a sorti trois nouveaux dédiés aux poètes et à Brassens qu’il chante d’ailleurs bougrement bien dans l’intervalle).
Quel bel artiste!