Site icon Le Blog du Cuk

Adamsberg et ses collègues sont ridicules dans le dernier Vargas, c’est bien triste

Je crois bien avoir lu toutes les enquêtes du Commissaire Jean-Baptiste Adamsberg écrites par Fred Vargas.

J’apprécie cette auteure, j’adore cette série, ce personnage d’Adamsberg nonchalant, dans ses rêves, sans méthode apparente, mais qui finit toujours par arriver là où il veut.

J’apprécie ses collègues, Danglard, encyclopédie vivante et père au foyer, Violette Retancourt, lieutenante au physique puissant, Hélène Froissy, obsédée par le fait de devoir nourrir toute la brigade, Mercadet et son impératif besoin de sommeil plusieurs fois dans la journée, maladie cachée à sa hiérarchie, mais acceptée par ses collègues, Veyrinc, Noël et Voisenet, tous avec leurs qualités et leurs défauts.

Tout ce petit monde est bougrement humain, touchant, poétique quelque part.

La dernière enquête, Quand sort la recluse, date déjà de 2017 et se trouve être très réussie.

Cela fait donc 6 ans que l’on attendait une nouvelle “aventure”, qui nous est arrivée mi-mai, intitulée “Sur la dalle”.

J’ai enfin eu le temps de le lire la semaine passée.

Vous dire que j’ai été déçu est un euphémisme.

Rien ne tient la route dans ce roman.

Adamsberg est, comme les autres personnages, une caricature de lui-même qui maintenant, et cela me semble nouveau, est très fier de ses particularités, de ses idées qui, comme des bulles, remontent de la vase et qu’il doit vite attraper avant qu’elles ne disparaissent pour ne prendre que cet exemple.

Il “devine” des scénarios là, comme ça, alors que personne, mis à part Vargas, ne pourrait les imaginer, ce qui lui permet d’arriver à trouver un certain nombre d’indices, sauf que ça ne tient jamais la route.

C’est juste pratique pour l’auteure.

Et puis, un petit exemple: Adamsberg est en danger de mort, 8 policiers le protègent en faisant la tortue avec des boucliers, comme dans Astérix, mais Monsieur le Commissaire va se prélasser sur la dalle d’un dolmen pour méditer, alors que lesdits policiers restent juste en dessous, tout autour, à surveiller que personne ne lui tire dessus.

Autre exemple? Violette Retencourt est tout simplement, dans ce roman, une femme douée de pouvoirs extraordinaires, femme qui, après avoir fait péter de vraies belles menottes en se tordant les poignets au fond d’un coffre de voiture, peut assommer et arrêter deux gros méchants bandits aguerris et lourdement armés, venus d’on ne sait trop où (d’une ancienne affaire en fait, pourquoi on nous la fourre ici, aucune idée), ou encore, un peu plus loin dans le livre, qui peut rattraper un acrobate qui est champion d’athlétisme et qui s’entraîne toujours, en quelques centaines de mètres de course à pied en lui sautant dessus.

Les bandits, caricaturaux eux aussi, sont cons comme leurs pieds, au point qu’ils meurent ou se font choper comme des débutants.

Ce livre est ridicule, vraiment, au point que je me demande si c’est vraiment Fred Vargas qui l’a écrit.

Quelle tristesse!

Bon… ça n’enlève rien aux précédents, et cela ne m’empêchera pas de lire le prochain, si prochain il y a, parce que là, je me demande si l’auteure n’est pas au bout du chemin avec sa brigade particulière et qui était si attachante, jusqu’à ce dernier opus.

J’ai un peu cette même impression de grand massacre d’une œuvre qu’on a pu voir un temps avec les Astérix (ben tiens, j’y reviens), signés par Uderzo tout seul.

Bref, vous l’avez compris, un livre à éviter, surtout si vous aimez l’ambiance particulière que l’on retrouvait autour d’Adamsberg, dans les volumes précédents.

Quitter la version mobile