Depuis le 20 août 2022, soit depuis un peu plus d’un an, je suis passé au régime végétarien.
Plus précisément, depuis 54 semaines, comme me l’indique mon décompte, je n’ai plus mangé un gramme de viande.
J’ai été un tout petit peu plus souple au niveau du poisson, puisque j’en ai mangé, en tout, je pense, une dizaine de fois, ceci quand les personnes qui nous invitaient ne savaient pas trop quoi me préparer à manger, ou alors quand je me rendais dans un restaurant qui ne proposait rien de végétarien.
Je vais d’ailleurs devenir un tantinet plus strict, me souvenant d’une phrase que j’ai entendue, je ne sais plus où, mais qui m’a marqué: « si les poissons n’étaient pas muets et qu’ils pouvaient hurler quand on les sort de l’eau, personne n’en mangerait ».
C’est vrai que les voir s’étouffer lentement en se retournant frénétiquement, la bouche ouverte, sur le pont du bateau de pêche, dans certains reportages me rend gentiment frappadingue depuis que je l’ai entendue.
C’est fou comme beaucoup d’entre nous détestent les chasseurs (oui oui, je sais qu’ils sont utiles, mais vous ne m’enlèverez pas de l’idée que tirer sur un animal qui est gentiment en train de batifoler dans la nature, c’est inimaginable), mais n’ont rien à critiquer à propos des pêcheurs qui bénéficient même d’une belle image de marque.
La pêche, c’est décontracté, ça demande du temps, ça laisse réfléchir, mais bon, au final, ça tue des poissons, et je ne supporte plus cette idée au même titre que je ne supporte pas qu’on tue une vache, un cochon, une poule, un agneau.
De mon côté, cela fait plus de 20 ans que je me posais la question du végétarisme, et autant d’années que je me dis que, dès que j’en aurai le courage, je ferai le pas, abandonnant la viande, pour des raisons principalement éthiques.
Et puis sont venues toutes les informations qui nous montrent que la viande est une catastrophe écologique, en particulier quand on en abuse, mais pas que.
Enfin, ma fille, elle, est végétarienne depuis quelques années. Elle est partie au Pays de Galles un an, d’août 2022 à juillet 2023, arrêter la viande était l’occasion d’être quelque part un tout petit peu plus avec elle.
Je suis végétarien et je n’ai aucun problème de santé
Le régime végétarien ne m’a posé strictement aucun problème de santé, même si je suis bien conscient qu’il faut être attentif à pallier quelques manques éventuels.
Le fait de ne plus manger de viande peut poser un problème au niveau des protéines animales que vous n’intégrez plus.
Rien de grave, Mesdames et Messieurs, ces protéines animales, vous pouvez les remplacer à partir de sources végétales.
Merci les légumineuses (comme les lentilles et les pois chiches), les noix et les graines.
Mon pain est complet et bio, et je lui intègre des graines (oui, oui, bio, bien sûr) de toutes sortes, c’est bon pour pallier un éventuel manque en fer.
Ce pain, bien évidemment, je le fais moi-même, comme je l’ai écrit dans plusieurs articles, et ceci depuis plus de 4 ans.
Je mange des fruits, toutes sortes de sérés, des fromages blancs, du fromage tout court.
Certains nutriments peuvent être plus difficiles à obtenir dans un régime végétarien, par exemple, la vitamine B12, le fer, le zinc et l’acide gras oméga-3 DHA.
Pour l’acide gras oméga-3 DHA, je mange tous les matins une pipette d’un mélange d’huiles bios régionales, que je me fais moi-même à partir de colza, de chanvre, de caméline et d’olives.
Je complète avec de la Spiruline bio que j’avale tous les matins avec un petit jus de fruit, bio lui aussi.
En ce qui concerne la vitamine B12, eh bien j’avale tous les matins une toute petite pastille de rien du tout signée Burgerstein.
Moins de 18 francs pour trois mois, ce n’est pas la mer à boire. Cela étant, d’autres marques existent, parfois beaucoup plus onéreuses, bien sûr, je me contente pour l’instant de celle-là.
Je suis allé faire des analyses sanguines au printemps, tout est parfait, comme quoi…
Ma conscience? Ça va. Un peu mieux.
Pour quelles raisons est-ce une bonne chose, selon moi, d’être végétarien?
Il y en a tellement!
Pour commencer, je n’ai plus cette impression qui me répugnait de plus en plus, qui consiste à voir, quoi qu’on en dise, du cadavre dans mon assiette.
Cela faisait des années que je détestais me retrouver dans une boucherie, tant la vue de la viande et son odeur m’écœuraient.
En refusant de manger de la viande, je respecte la vie animale, en commençant par ne plus tuer pour manger, mais aussi parce que je participe beaucoup moins à l’élevage intensif.
Je vous en avais parlé à plusieurs reprises lors de la campagne de votations visant à supprimer l’élevage intensif en Suisse: entasser une dizaine de cochons sur l’espace correspondant à une place de parc, dans un hangar sans fenêtre, c’est immonde et je ne l’accepte pas.
Alors, oui, bien sûr, je ne suis pas végane, du moins pas encore.
En mangeant le séré, les œufs et les fromages dont je vous parle plus haut, je participe aux bénéfices de l’industrie agroalimentaire qui n’est souvent pas au top avec le bien-être animal.
Cela dit, je prends du bio, et les animaux sont, normalement, plutôt bien traités dans les fermes qui ont adopté sa philosophie.
Et puis, on sait que la viande est souvent considérée comme une source importante d’émissions de CO2.
Voici ce qu’en dit ChatGPT:
La viande est en effet une source importante d’émissions de CO2 en raison de l’élevage intensif des animaux, de la déforestation, des émissions de méthane et du transport et de la transformation de la viande. Réduire la consommation de viande et opter pour des alternatives végétales peut contribuer à réduire notre empreinte carbone et à atténuer le changement climatique.
Chat GPT, via Elephas
Ai-je quelque chose à ajouter à cela en matière environnementale?
En conclusion
Une chose me semble désormais évidente: je ne reviendrai pas en arrière, je ne mangerai plus jamais de viande.
Après une année, ça ne me manque pas le moins du monde.
Le poisson? Je vais m’en passer désormais complètement.
Je sais que je gêne parfois les gens chez qui je vais manger, mais je vais dès maintenant proposer de venir avec ma propre petite cuisine pour ne pas déranger ceux qui m’invitent.
Je ne fais aucun prosélytisme, j’explique parfois, et toujours parce qu’on me pose des questions, la raison de mes choix.
Certes, ici, c’est un peu différent, mais exprimer ce passage à une manière de manger à mon avis plus éthique et certainement plus durable, c’est une chose que je me sentais obligé de faire.
Cela dit, vous êtes bien évidemment libres de vos choix.
Image de couverture Shutterstock via TechSmith Assets for Camtasia