Je vous ai parlé ici, le 9 septembre, du fait que je suis végétarien depuis plus d’une année, 61 semaines, pour être exact.
Je vous ai dit aussi que pendant les premières 50 semaines, j’ai mangé en tout une petite dizaine de fois du poisson lorsque j’étais en visite, pour ne pas ennuyer mes hôtes qui ne savaient pas trop quoi faire pour moi, quand je leur disais que je ne mangerais pas de viande.
Ou alors, exceptionnellement, quand j’allais au restaurant et qu’il n’y avait pas de plat végétarien, ce qui est de plus en plus rare, j’ai pu partir sur un plat autour d’un filet de perches, par exemple.
J’ai ajouté en conclusion de cet article que je ne consommerai désormais plus de poisson.
J’ai tenu parole depuis, et cela va continuer, je refuserai, même exceptionnellement, d’en consommer.
Pourquoi donc?
Eh bien déjà parce qu’un poisson a un système nerveux extrêmement développé, qui lui permet de connaître le stress et la douleur.
Je répète ce que j’écrivais il y a peu: si les poissons pouvaient crier lorsqu’ils sont sur le pont d’un bateau à se tortiller en train de crever par milliers, personne n’en mangerait, scandalisé par cette manière de faire.
Mais s’il n’y avait que cela!
Vous êtes abonnés à Netflix?
Regardez Seaspiracy, ce film nous montre le monde de la pêche, et c’est édifiant.
Tout est pourri, dans le monde du poisson, c’est bien pire que dans le village des Gaulois qui résistaient à César.
Absolument tout.
La pêche industrielle tue les dauphins et les baleines pris dans des filets qui raclent le fond des océans, ne laissant plus rien sur leur passage.
Et quand on sait que certains de ces filets tirés par ses usines flottantes pourraient avaler une cathédrale, on se dit qu’il y a quelque chose d’inquiétant tout de même, alors qu’on sait que le plancton est essentiel, notamment, comme gestionnaire du CO2, et pour toute la biodiversité.
Les espèces disparaissent, un thon rouge pouvant être vendu plus de 3.5 millions d’euros (non, mais vous vous rendez compte?) attire les convoitises, ce d’autant plus qu’ils sont de plus en plus rares, comme tant d’autres.
Les crevettes en Thaïlande? Les ouvriers sur les bateaux sont de véritables esclaves, qui sont enfermés des années par des capitaines véreux, jetés par-dessus bord après avoir été abattus (ou pas, il ne faut pas gaspiller des balles, vous voyez), lorsqu’ils sont malades ou se révoltent.
L’élevage censé protéger le poisson sauvage?
Baliverne, puisque les poissons qui y sont élevés sont nourris… avec de la farine de poissons pêchés dans les eaux des océans.
Les déjections desdits poissons d’élevage foutent en l’air l’écosystème, l’exemple nous est montré en Écosse, notamment en ravageant les forêts de mangrove.
La pêche durable? Il semble qu’elle n’existe tout simplement pas.
Parce que le pire, vous le verrez en constatant ce film, c’est que les labels MSC et Dolphin Safe sont des escroqueries, souvent liées et financées de près ou de loin par des entreprises industrielles.
Pire, du pire, certaines ONG très connues luttant contre le plastique, comme Plastic Pollution Coalition ne parlent jamais des filets de pêche qui représentent la plus grande part des plastiques qui polluent de manière dramatique les océans, les poissons, les oiseaux, et bien évidemment nous, les humains.
Là, également, des collaborations avec l’industrie de la pêche font que Plastic Pollution Coalition ne veut rien dire sur les problèmes liés à cette industrie, notamment sur ces fichus filets, véritables plaies pour les baleines, les dauphins et les tortues, entrant dans leur estomac, ou alors en les blessant, ou encore en les emprisonnant.
Tout cela est catastrophique bien évidemment, mais le sommet, c’est qu’en plus, le poisson devient carrément mauvais pour notre santé.
Toujours dans le film, la question posée au Dr Michael Greger, auteur de livres sur la nutrition, à savoir que va-t-il nous manquer si nous ne mangeons plus de poisson, celui-ci répond très sérieusement:
« vous n’aurez plus cet apport de métaux lourds, très toxiques, comme le mercure, vous allez diminuer votre consommation de dioxine, de PCV, et autres polluants organiques persistants, la chaîne alimentaire aquatique contient le plus grand nombre de polluants industriels, alors, un poisson propre n’existe pas, il est soit pollué, soit très pollué ».
Dr Michasel Greger
En conclusion
Vous pouvez consulter le site réalisé autour du film Seaspiracy ici.
Ce documentaire est sorti en 2021, il est donc récent.
Certains se défendent en prétendant qu’il force un peu le trait.
Certes, nous sommes sur Netflix, les documentaires sont toujours traités de manière un peu dramatique, il n’empêche, ce qui est montré est bien réel et scandaleux.
La seule chose que nous pouvons faire, pour le bien des poissons, celui des victimes collatérales comme les dauphins (45 dauphins tués pour pêcher 8 thons rouges, par exemple, tout ça sous le label MSC), les tortues de mer, les oiseaux, et finalement nous-mêmes, c’est d’arrêter d’en manger.
Je suis conscient que ça met à mal une industrie, des emplois.
Mais ces derniers sont-ils plus importants que la planète?
Depuis 61 semaines, sans viande, et depuis un mois sans poisson, je vais très bien, rien ne me manque, et je pense faire du bien à la planète.
Et vous? Vous vous sentez concernés?