Monsieur Oskar Freysinger n’a pas été réélu au Conseil d’État valaisan.
Ce Monsieur, vice-président de l’UDC suisse (Union démocratique du centre qui porte mal son nom puisque ce parti est à l’extrême droite de notre panel politique), ne siégera ainsi plus au Conseil d’État valaisan.
Monsieur Freysinger, qui, rappelons-le, fricote allègrement avec l’extrême droite européenne, qui a décoré le plafond de son bureau avec un drapeau du IIe Reich lié au néonazisme alors qu’il était tout nouveau Conseiller d’État brillamment élu il y a 4 ans, ne trouvant à répondre aux questions qu’on se posait à ce propos que «Il s’agit d’un élément décoratif qui n’a aucun rapport avec mon idéologie», Monsieur Freysinger, donc, n’a pas été réélu par le peuple valaisan.
Monsieur Freysinger, qui n’a pas hésité à dire en public, à la radio, que ça ne le dérangeait pas de dire un bon gros mensonge en politique, pour faire passer son idéologie a été bouté hors du gouvernement ce dimanche.
Monsieur Freysinger qui adore se montrer à torse nu, comme un personnage russe qu’il semble apprécier beaucoup, qui voit “l’élection de M. Trump comme une lueur d’espoir” a été désavoué par le peuple valaisan.
Monsieur Freysinger, qui avait pris comme consultant pour l’État du Valais un survivaliste largement controversé, survivaliste dont il avait dû se résoudre, suite à une forte pression politique et populaire à se séparer, devra se trouver une nouvelle activité.
Monsieur, Freysinger, qui est si fier de sa testostérone, de sa virilité, a peut-être été désavoué par l’électorat féminin, allez savoir…
Monsieur Freysinger, qui a engagé un chef de service pour le département de l’instruction publique qu’il dirige (encore pour quelques semaines), alors que ce Monsieur était en pleine polémique puisqu’il était soupçonné de ne pas payer ses impôts, Monsieur Freysinger, toujours, n’a pas été réélu et n’a obtenu certainement qu’une infime partie des votes des enseignants qui, semble-t-il, avaient voté pour lui en grande partie il y a quatre ans, pensant peut-être que l’enseignant qu’il était allait faire du bien à l’école.
M. Freysinger, chef de l’école, qui ne voulait plus scolariser les enfant sans papier, alors qu’ils le sont dans tous les cantons suisses, ne mettra jamais cette pratique en place.
J’ai parlé avec des directeurs d’école valaisans pendant la dernière législature: ils étaient tous dépités, catastrophés de ce que l’école prenait dans la figure dirigée par leur chef.
Monsieur Freysinger, si sûr de son arrogance, de son humour, de son aura, n’a pas été réélu pour toutes ces raisons, et certainement tellement d’autres aussi.
Monsieur Freysinger, parfois si fatigué par la tâche, alors qu’il était tout à la fois Conseiller d’Etat, Conseiller national, et vice-président de l’UDC suisse, pourra enfin se reposer un peu.
Mais peut-être que M. Freysinger n’a pas été réélu parce que certains ont osé se lever courageusement contre lui.
Ainsi, cet enseignant valaisan, Yannick Délitroz, qui était pratiquement seul, alors que personne, il y a un mois seulement, n’imaginait que le Valais n’allait pas réélire Monsieur Freysinger, et qui s’est frontalement opposé, lui, à son patron, parce qu’il était choqué par une publicité de l’UDC, et qui a organisé une manifestation qui a rencontré un franc succès au mois de février pour dire stop au Conseiller d’État.
Et peut-être aussi que Monsieur Freysinger n’a pas été réélu parce qu’un collectif citoyen a trouvé des fonds sur la toile pour imprimer 160 000 dépliants distribués aux ménages valaisans pour dire ce qu’il y avait à dire sur le personnage et sur son travail pendant 4 ans.
Comme quoi, quand on veut, on peut.
Ce qu’ont fait ces gens est tout simplement magnifique.
Alors voilà, M. Oskar Freysinger ne sera plus Conseiller d’État, et il est des nouvelles comme celle-là qui vous font passer un excellent début de semaine.
Je sais, ce n’est pas gentil du tout d’écrire des choses comme ça. En général, j’ai toujours un petit pincement au cœur en voyant des gens qui ne sont pas réélus.
Mais là, pas.
Mais alors pas du tout du tout.
La seule chose que je crains un peu, c’est que pendant 4 ans, on ne l’a pas beaucoup entendu à la radio, Monsieur Freysinger, alors qu’avant, la RSR et d’autres l’invitaient parfois plusieurs fois par semaine, parce qu’il fait de l’audience, voyez-vous, et qu’avec tout ça, l’air de rien, il pouvait ressasser à chaque fois son message.
J’ai bien peur qu’il faille à nouveau supporter son cynisme et ses mensonges, son humour tellement lourd aussi.
En attendant, ne boudons pas notre plaisir!
Bonne semaine à toutes et à tous!
PS: mon correcteur ne reconnaît pas le mot “Freysinger”. Eh bien non, je n’ai rien contre Antidote, moi, je ne vais pas lui apprendre ce mot.