Ce dernier samedi après-midi, j’ai vécu un beau moment.
Mais d’abord, il faut que je vous explique.
Je suis né à Lausanne et j’y ai vécu tout juste 20 ans.
Je suis profondément attaché à cette ville où il fait tellement bon vivre.
Si vous venez quelques jours au bord du lac Léman, ne manquez pas de faire une visite d’au moins un ou deux jour de Lausanne.
Et préparez-vous à monter, descendre sans cesse dans vos pérégrinations, la ville étant construite sur trois collines bien pentues. Il y a bien deux ponts qui les relient entre elles, mais vous devrez tout de même prévoir quelques petites haltes, dans un bistrot ou dans l’un des nombreux parcs qui agrémentent cette ville magnifiquement verte.
Cela dit, comment la visiter?
Que vous connaissiez Lausanne comme votre poche, que vous y soyez déjà venus plusieurs fois, ou que vous y veniez pour la première fois, j’aurais une proposition assez formidable à vous faire.
Parce que oui, je disais en première ligne de cette humeur que j’avais passé un très bel après-midi, samedi, en me promenant dans la ville de Lausanne, guidée par Isabelle Falconnier, déléguée à la politique du livre de la Ville de Lausanne, Présidente du Salon du Livre et de La Presse de Genève, et, ici en particulier, auteure d’une promenade littéraire montrant Lausanne comme Anne Cuneo l’a décrite dans ses livres.
J’y reviens plus bas, à cette promenade, mais il faut que je vous parle du livre qui a été verni en grande pompe samedi soir, en présence du Syndic de Lausanne, de la rectrice de l’Université de Lausanne, en présence de plusieurs centaines de personnes au Cinéma Capitole.
Grégoire Junod, Syndic de Lausanne (photos iPhone 7, on fait ce qu’on peut…)
Il s’agit de Lausanne, promenades littéraires, aux éditions Noir sur Blanc.
Je reprends la présentation du livre faite par son éditeur (on ne va pas réinventer la roue, ou bien?):
«Quel traitement Georges Simenon réserve-t-il à Lausanne, sa ville d’adoption, dans ses romans ? Y a-t-il des œuvres littéraires qui mettent en scène le gymnase de la Cité, le château d’Ouchy, l’église Saint-François ? Dans quelle maison C. F. Ramuz est-il né ? Où était le siège de la Guilde du livre ? Les écrivains de passage ont-ils évoqué les cafés, les parcs et les hôtels lausannois ? La bande dessinée et le polar font-ils une place à la capitale vaudoise ? Autant de questions auxquelles répond cet ouvrage, qui est aussi bien un guide destiné au promeneur curieux, qu’un parcours à travers des textes dont le dénominateur commun est la ville de Lausanne, arpentée en suivant vingt itinéraires thématiques ou centrés sur un auteur.
Lausanne, promenades littéraires propose de découvrir de manière originale un espace urbain qui recèle quantité de surprises, tout en invitant à la lecture des écrivains, célèbres ou méconnus, pour qui Lausanne a été un lieu de vie singulier ou un décor irremplaçable.
Coordonné par Daniel Maggetti et Stéphane Pétermann, ce volume est issu d’une collaboration entre le Centre de recherches sur les lettres romandes de l’université de Lausanne et la Ville de Lausanne.
Les promenades ont été conçues par Alessio Christen, Alain Corbellari, Anne-Lise Delacrétaz, Isabelle Falconnier, Daniel Maggetti, Bruno Pellegrino et Stéphane Pétermann.
Les dessins sont de Fanny Vaucher»
À ce propos, j’adore les dessins de Fanny Vaucher, justement, ses couleurs, sa fraîcheur, et sa vision malgré tout réaliste des endroits qu’elle nous fait visiter.
C’est beau, et ses dessins montrent bien l’atmosphère qui règne à Lausanne.
Les promenades proposées sont les suivantes:
La promenade Anne Cuneo
Nous avions donc la chance d’avoir l’auteure de la Promenade Anne Cuneo, Isabelle Falconnier comme guide, avec laquelle nous avions rendez-vous au pied de la tour 24 heures, à l’Avenue de la Rasude 6, l’endroit ou Anne Cuneo est arrivée en Suisse, un orphelinat à l’époque tenu par des sœurs catholiques.
Et puis, le petit groupe d’une vingtaine de personnes que nous étions (la promenade était complète) s’est rendu dans les divers endroits qui ont été importants pour Anne, et dont elle a parlé avec beaucoup de détails dans ses livres.
Nous sommes passés par le Conservatoire de Lausanne, à l’époque Galeries du commerce, par le mythique café du Grütli,
la vue sur les escaliers du Marché, depuis la terrasse du Grütli
puis celui qui ne l’est pas moins, le Barbare,
Le Barbare, fermé suite à la retraite de sa propriétaire, pour plus d’un an, afin de le rénover. Isabelle Falconnier, au centre, en pleine lecture.
que tous les Lausannois ont fréquenté un jour ou l’autre, objet d’une fermeture dans le début des années 70, parce qu’il était un repère de gauchistes et soi-disant de fumeurs de joints, défendu alors par toute la jeunesse lausannoise lors de manifestations mémorables.
Nous sommes passés ensuite au Rôtillon, le quartier de Marie Machiavelli, l’enquêtrice des romans policiers d’Anne, qu’elle a décrit avec tellement de détails. Elle n’aimait pas ce qu’était devenu ce quartier, totalement métamorphosé et reconstruit, pourtant avec goût de l’avis de tous les participants à la promenade.
Nous avons terminé ladite promenade devant le restaurant Le Couscous.
En suivant les balades proposées, vous verrez, bien évidemment, les coins dont on parle moins dans les guides traditionnels, mais ceux qui sont bien évidemment plus traditionnels.
Depuis la petite terrasse du Barbare, par exemple
Ou depuis le pont Bessière, sur le chemin de la promenade
Alors oui, les endroits visités sont beaux, vivants, mais ce qui rendait le parcours passionnant, c’est qu’Isabelle Falconnier nous lisait avec beaucoup de vie des extraits des livres d’Anne, à propos de l’endroit où nous nous trouvions, en le remettant en plus dans l’histoire d’Anne, dans son vécu.
La grande force du livre, c’est de nous faire visiter la ville à travers le regard des auteurs, ce qui est intéressant pour ceux qui la découvrent, mais qui l’est tout autant pour ceux comme moi qui y ont vécu ou qui y vivent encore.
Visions critiques parfois, les auteurs pouvant se montrer durs avec la ville (Anne qui l’aimait profondément en est un exemple dans certains textes), ne croyez pas que les chercheurs ont voulu faire un panorama tout rose de Lausanne.
Vraiment… je conseillerais à tous ceux qui ont envie de découvrir ou de redécouvrir cette chouette ville de prendre en compte Lausanne, promenades littéraires, comme guide prioritaire pour la (re)visiter.
Notons enfin qu’en dehors des promenades d’auteurs, vous en avez des thématiques, hôtels, écoles, églises, jardins publics, humour, éditeur, BD, polars, éditeurs, spectacles, toujours en relation avec des écrits et des textes d’auteurs.
Un grand livre, qui méritait bien le respect que le nombreux public lui a montré samedi.
Je remercie au passage tous ceux qui ont participé au spectacle, au film, et la chanteuse Billie Bird, purée, c’est beau, ce qu’elle fait. J’ai cherché un album d’elle, visiblement, il n’existe pas encore, mais si quelqu’un sait où je pourrais le trouver s’il existe, je suis preneur!
- Date de parution : 16/03/2017
- Format : 18 x 24 cm, 224 p., 28,00 EUR €
- ISBN 978-2-88250-458-6