Tous les lecteurs de Cuk.ch se rappellent, j’imagine avec le sourire et plein d’images dans les yeux, d’Anne Cuneo qui a été une fidèle rédactrice de ce site pendant tant d’années, jusqu’à son décès, le 11 février 2015.
Mais Anne n’a pas été que rédactrice sur le site de Cuk.ch, bien sûr.
Elle était un sacré morceau de la culture suisse romande, tout à la fois écrivain, journaliste, journaliste TV pendant tant d’années, auteur de théâtre, metteuse en scène, réalisatrice de films, traductrice, chroniqueuse, et j’en oublie.
Elle a gagné tant de prix, en Suisse, en France aussi.
Cuk.ch
Anne était aussi profondément lausannoise et y avait des attaches importantes.
Dans sa série policière “Une enquête de Marie Machiavelli”, les protagonistes se promènent dans un Lausanne que ceux qui vivent dans cette ville reconnaissent vraiment bien.
Plusieurs autres livres d’Anne mettent également Lausanne en vedette parce qu’elle y parle de sa vie qui s’y est déroulée pendant de longues années.
Et même quand elle l’a quittée pour Zurich et Genève, elle y revenait très régulièrement, Lausanne, c’était un peu chez elle.
Il y a quelques semaines, la Ville de Lausanne a fait paraître un bel ouvrage consacré aux cent femmes qui ont fait Lausanne,
Elles sont artistes, militantes, scientifiques, politiciennes, sportives ou pédagogues et, de l’an 1000 au 20? siècle, elles ont marqué de leur empreinte le développement de la Ville de Lausanne. Le destin de 100 d’entre elles est raconté dans un livre tout public, illustré par Hélène Becquelin.
« 100 femmes qui ont fait Lausanne. Dans les pas des pionnières » est un projet de la Ville de Lausanne. Il est réalisé par un groupe d’expertes, sociologues, journalistes et historiennes lausannoises et romandes. Les illustrations sont l’œuvre de la dessinatrice Hélène Becquelin. Éditions Antipodes, disponible en librairie dès mars 2021.
Ville de Lausanne
Déjà, bravo à la Ville de Lausanne à travers son service de la cohésion sociale, de l’égalité et diversité, d’avoir permis la réalisation de ce très chouette livre, tant par la qualité des femmes présentées que par les textes et les illustrations qui les mettent en lumière.
Ce livre n’est d’ailleurs qu’un début puisque des plaques commémoratives les mettant à l’honneur vont être installées dans la ville, par exemple là où elles ont habité.
Sûr que les nouvelles rues ou les nouvelles places de la ville feront désormais une large place aux femmes, voir la préface des politiques citée plus bas dans ce texte.
Il est temps.
Plus que temps.
Aux autres villes de faire le pas, maintenant.
En parlant de domaines de compétences, nous retrouvons pour toutes ces femmes, outre l’odyssée de la littérature dont je viens de parler pour Anne:
- luttes militantes et engagement social
- régner, légiférer, diriger
- éducation et institutions sociales
- sciences et académie
- santé du corps et de l’esprit
- aventure et sport
- danse et musique en scène
- photographie, cinéma et mode
- peindre et sculpter le monde
- sur les ondes et dans la presse
- au nom de la religion
- anonymes, invisibles et oubliées
Sortir un livre sur ce thème est non seulement une reconnaissance tardive pour les femmes, mais un acte politique sincère d’une Municipalité très orientée à gauche.
Voici comment le Syndic (le Maire) de Lausanne Grégoire Junod et la Conseillère municipale Florence Germond préfacent cet ouvrage:
Des milliers de femmes auraient pu faire l’objet d’un portrait: nous en avons choisi cent, dont le parcours inspirant, parfois hors du commun, toujours courageux, a fait de Lausanne ce qu’elle est aujourd’hui.
Elles sont artistes, militantes, scientifiques, politiciennes, aventurières, philanthropes ou encore pédagogues. Le destin de ces pionnières aux talents et aux accomplissements souvent méconnus fait écho aux débats actuels sur la place des femmes dans la société. Leur contribution essentielle à l’histoire lausannoise et suisse a souvent été passée sous silence par un récit officiel porté par les hommes.
La Municipalité de Lausanne a voulu leur rendre hommage, raconter leurs parcours, retracer aussi les interdits, les représentations stéréotypées et les obstacles auxquels elles se sont heurtées du fait de leur genre. Ces discriminations ont pris plusieurs formes: interdiction d’accéder à certaines filières universitaires, absence de soutien de l’entourage, formes d’art ou de littérature interdites aux femmes ou encore un droit de vote et d’éligibilité qui n’a été acquis qu’au prix de longues années de lutte. Raconter l’histoire de ces femmes, c’est aussi mettre en lumière la force et l’audace qui les ont animées pour se faire une place là où, le plus souvent, on ne les attendait pas.
Se limiter à cent femmes n’a pas été chose facile. Tant d’autres portraits auraient pu trouver leur place dans l’ouvrage. Un comité consultatif, constitué pour l’occasion et composé d’historiennes et d’historiens, ainsi que de représentantes de groupements féministes lausannois, a contribué à établir cette liste. Les personnalités choisies sont toutes décédées. Elles ne couvrent ainsi pas la diversité des domaines que les Lausannoises ont investis plus récemment.
Les cent femmes de l’ouvrage sont nées à Lausanne, y ont vécu ou l’ont fait rayonner dans le monde.
Seules des sources historiques secondaires ont été utilisées. Nous avons conscience que, pour cette raison, les femmes finalement choisies sont celles qui sont nées dans un milieu considéré comme digne d’intérêt par l’histoire ou parce qu’elles-mêmes s’adonnaient à l’écriture et ont donc laissé une trace de leur quotidien. Mais à travers elles, c’est à toutes les femmes restées dans l’ombre de l’histoire que nous entendons rendre hommage, qu’elles soient ouvrières, migrantes, paysannes ou simplement anonymes et dont la contribution à notre société n’a jamais été reconnue à sa juste valeur.
Notre ville ne serait pas ce qu’elle est sans le travail et l’engagement de ces très nombreuses femmes. L’espace public a été pensé par et pour les hommes: les noms des rues, places et ponts de la ville ne cessent de nous le rappeler. La visibilisation des femmes dans l’espace public est une priorité pour la Municipalité qui souhaite donner à chacune et à chacun une place légitime au sein de la cité. Nous ferons en sorte que les lectrices et les lecteurs de cette publication retrouvent à l’avenir certains noms de l’ouvrage sur une plaque de rue, de place ou sur une plaque commémorative de l’espace public.
Florence Germond, Conseillère municipale et Grégoire Junod, Syndic
Lausanne doit être le reflet de sa population, nous nous engageons pour cela.
Bonne lecture!
Bravo Madame,
Bravo Monsieur.
Merci beaucoup.
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?
Oui, c’est vrai.
Mais tu m’as fait peur, j’ai cru que je n’avais pas vu le “briller”!
J’ai cru à ton montage, donc!?
Oh. Super. Et très bien de placer des plaques commémoratives aussi. Ça rééquilibre un peu…
J’adore ce travail de mémoire, si nécessaire, bravo Lausanne !
Merci pour ce partage et bravo à Lausanne pour cette initiative. Ah si Paris pouvait s’en inspirer…
100 femmes… en choisir sens, montre une volonté de travail important et de réflexion.Bravo aux auteurs.Anne… Je ne l’ai jamais rencontrée.Nous avons plusieurs fois correspondu; j’avais été impressionné de sa connaissance autour de Francis Tregian , Musiciens du XVIe siècle et du Fitswilliam virginal book
Ce que tu n’as pas compris, c’est que ça brille après un bon nettoyage. C’est pour ça qu’il y a un ? dessous!
Ah… eh bien, c’est un peu normal qu’elle le connaisse, elle a écrit le Trajet d’une rivière qui lui est consacré et qui a remporté je ne sais pas combien de prix, dont celui des libraires en France.
Et quand Anne écrivait un roman historique, je peux te dire qu’elle y passait du temps en recherches, notamment en Angleterre où elle est restée plusieurs mois pour discuter avec tous les spécialistes du genre.
C’est là aussi que tu sors??
Et d’ailleurs j’ai oublié le signaler, mais ça n’était pas le sujet du jour, elle a fait une vidéo tout à fait passionnante
Il me semble qu’on y travaille : Féminisons les noms des rues !
Exact! ?
Ça s’appelle se faire vaporiser !?
Une pensée pour Anne Cuneo.
Je ne l’ai connue qu’au travers des sites de François, mais la qualité de ses interventions et des quelques écrits qu’elles nous avait donnés à lire m’on marqué.
C’est dire si je suis passé à côté de ces nombreuses autres activités.
Bravo à la Ville de Lausanne et ses élus pour cette initiative qui va dans le (très) bon sens.
Femmes, je vous aime, vous sans qui nous ne serions rien.
Je serais intéressé de savoir si quelqu’un ici pourrait nous citer le nom d’une femme qui aurait inventé et commercialisé une arme de guerre ?
Mieux vaut cent femmes que sans, ça tombe sous le sens !
Ah! Tu rejoins Renaud, là!:-)
Avec une Maire telle que les Parisiens ont la chance d’avoir (c’est une opinion personnelle), il m’aurait été étonné que le sujet ne soit pas pris en main.
On y vient, on y vient!
56% de femmes au nouveau Grand Conseil neuchâtelois ce week-end.
Les choses avancent, enfin!
Oui, c’est une chouette Municipalité.
Tu veux dire « à part Mme Thatcher ! », ben, oui, je le rejoins ! Mais les bistros sont fermés? (enfin, apparemment plus en Suisse…).
J’aimerais la voir dire au revoir à Macron sur le perron de l’Élysée. Mais…
Laissez-vous surprendre, elle en serait capable, non!!
Qu’elle ait les capacités pour occuper le poste, je n’en doute pas une minute.
Le souci c’est qu’il faudrait que la gauche s’unisse autour d’elle, et, là, les égos sont tels que ça va être compliqué.
Mais j’adorerais qu’elle me surprenne !
Bravo à mon caupain Claude Pahud, des éditions Antipodes, pour cette parution ! Et pour les 100 femmes qui vont faire Lausanne, je vous suggère cette autre caupine 😉
Juste les terrasses, chez nous, sont ouvertes.
L’intelligence devrait primer, pas la gauche, ni la droite, on devrait pouvoir voter pour des gens qui ont le format adéquat
Je suis allé écouter deux morceaux. Cuba et la Suisse, ça donne quelque chose de beau.
Merci pour le lien!
Oui, mais Mr Séchan et moi, une terrasse nous irait parfaitement !
Eh, oui, mais…
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Dans l’ensemble même s’ils ont quand même de sacrées casseroles urbanistiques comme l’actuelle Riponne ou dernièrement, la volonté de supprimer la « forêt » du Flon. Le métro m2 rattrape ceci, heureusement.
Merci pour ce beau relai!
Claude Pahud – Editions Antipodes
De rien, merci d’avoir été un acteur important de ce livre.