Eh bien, voilà!
Francis avait raison.
Depuis que je suis sur Qobuz, cela fait plus de 6 ans, j’ai souvent eu envie de m’écouter un petit Cabrel.
Un artiste que j’aime beaucoup, en particulier son dernier disque, sorti il y a deux ans, magnifique tant dans ses textes que de ses musiques.
Mais impossible de le trouver sur les plateformes de streaming.
Francis Cabrel refusait de mettre ses albums à disposition de ces dernières, jusqu’à il y a quelques jours.
Oh, pas pour lui, explique-t-il, mais pour les jeunes artistes qui, selon lui, seraient perdants avec le revenu très faible tiré des écoutes tant sur Apple Music que Spotify, Teedle ou autre Qobuz. Selon lui, ils souffrent déjà, et le streaming ne va pas les aider.
Et voilà que tout soudain, Cabrel décide de mettre l’entier de son répertoire sur toutes les plateformes pour fêter ses 40 ans de carrière, et quelle carrière, soi dit en passant!
Ce qui est assez drôle, c’est que dans cette interview donnée à RTL, Francis Cabrel semble tomber de la lune: «?J’ai décidé d’exposer mon répertoire sur les plateformes de streaming, chose que je refusais de faire depuis longtemps et à laquelle même j’étais hostile. Je me suis abonné pour voir ce que ça donnait à l’une d’entre elles, j’écoute des nouveautés, des gens que j’aime, c’est vrai que c’est hyper pratique. Donc je me dis qu’après tout pourquoi pas, mes chansons vont en profiter, c’est une idée qui en vaut une autre et qui fait quand même que c’est un événement?».
Il se questionne ensuite sur le fait que les gens lui demandent pourquoi on ne le trouve pas quand on a envie de l’écouter, pour des fêtes.
Il admet finalement que son catalogue y est désormais, et que c’est tant mieux, parce que maintenant dit-il, «?les gens consomment comme ça?».
Et tant mieux pour lui puisqu’il le dit lui-même, il a réussi à négocier des droits d’auteurs «?pas trop mal?»… pour lui.
Alors bon.
Je ne sais pas trop quoi penser.
Il est clair qu’avec le streaming, tout n’est pas absolument rose pour les artistes.
Cet article de France Info l’explique bien, mais il semble que ce soit aussi un moment difficile à passer, et qu’assez vite, selon cet article, les revenus des artistes (et des maisons qui les produisent) vont repasser à la hausse.
Pour moi, l’une des solutions passe par l’arrêt pur et simple du Spotify gratuit, puisque visiblement, ce sont les artistes qui font les frais de cette gratuité.
Mais pour en revenir au sujet du jour, gageons que Francis Cabrel a bien négocié ses droits, comme il le laisse entendre.
C’est peut-être d’ailleurs parce qu’il a résisté et n’a pas été pris dans la grande masse du début des contrats en groupe du streaming, en cela, il a fait tout juste.
Il semble ne rester pratiquement que Jean-Jaques Goldman qui résiste, peut-être arrivera-t-il alors à négocier encore mieux que Francis.
Maintenant, quand ce même Francis Cabrel nous explique n’avoir pensé qu’aux jeunes lorsqu’il refusait le streaming, j’ai tout de même des doutes.
Pourquoi cède-t-il alors maintenant?
Dans sa négociation pour ses propres droits, aurait-il amélioré le sort desdits jeunes?
J’ai quelques doutes.
Cela dit, bien joué! Parce qu’en ce qui me concerne, avec le temps, j’ai acheté tous ses albums qui m’intéressaient sur Qobuz.
Donc maintenant, je le paie deux fois quand je l’écoute en streaming.
Voire trois, parce que j’avais acheté plusieurs de ses CD physiques, au fil du temps.
Ah ben non, 4 fois en fait, en tout cas pour le premier album que j’avais en vinyle!
Oui, Francis avait raison, en tout cas financièrement, pour lui et pour sa maison de disques.
Ci-dessous, l’entier de l’émission consacrée à l’artiste et à son passage sur les plateformes