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Magnifique “Violons en lice”

Vous savez peut-être, si vous n’êtes pas tout à fait nouveau sur ce site, que j’ai une grande affection pour les instruments à cordes, et plus particulièrement pour le violon.

Lundi soir, alors que je rentrais d’une chantée de mon école (qu’ils sont mignons, les élèves de 4 ans qui chantent des chansons de Noël!), j’étais branché sur Espace 2, la radio culturelle de suisse romande, qui est un peu le France Musique de chez vous, amis français.

Le lundi soir, il y a sur cette chaîne, une émission que j’aime beaucoup, c’est Disques en Lice.

Vous prenez une même oeuvre, et vous l’écoutez à l’aveugle dans plusieurs interprétations différentes, avec quelques spécialistes, qui sont dans la même situation que vous, et qui s’expriment ensuite sur les différentes prestations.

Cela donne des discussions souvent passionnées, mais toujours étayées, et cela peut même amener des critiques assez dures sur des musiciens ou des chefs renommés: l’avantage des écoutes à l’aveugle!

Personne n’est à l’abri.

L’émission de lundi était très différente.

Pour vous la décrire, je vous cite le texte mis en exergue du site de l’émission:

Nos invités: Girolamo Bottiglieri, Chiara Banchini, Fabrizio von Arx, André-Marc Huwyler, Robin Jousson
Trois violonistes d?exception: Chiara Banchini, Fabrizio von Arx et Girolamo Bottiglieri; quatre violons sublimes: un Stradivarius incomparable, un Guarnierius monté baroque extraordinaire, un Lupot lumineux et un Jousson moderne et prometteur sont joués et analysés en public. À vous d?en découvrir toute la richesse, ainsi que l?éloquence musicale de leurs musiciens.

Le lien pour écouter l’émission, c’est ici.

Mais vous pouvez aussi utiliser le lecteur intégré:

https://leblogducuk.ch/wp-content/uploads/2017/12/disques-en-lice_20171218_full_disques-en-lice_98efc7d5-ff17-4fe8-bef7-ad184e6eaa02-128k.mp3?_=1

Pour votre information, Hendré-Marc Hwyler et Robin Jousson sont des luthiers reconnus.

Dans l’émission, un des violons est construit par Robin Jousson et est comparé au célèbre Stradivarius Madrilene de Fabrizio Von Arx.

Le but n’est pas du tout de dire lequel est le meilleur ni de faire une guerre anciens contre modernes. D’ailleurs, le Stradivarius est monté «?Moderne?», ce qui fait qu’on peut le comparer au magnifique Guarnierius de Chiara Banchini, un violon baroque restauré d’époque.

Ce qui est tout à fait passionnant dans cette émission qui dure plus de deux heures, et que j’ai déjà eu l’occasion d’écouter deux fois, dans ma voiture, mais aussi dans d’excellentes conditions d’écoute, c’est la passion qui anime ses protagonistes.

Le passage où Fabrizio nous fait découvrir son Stradivarius est tout bonnement exceptionnel.

Pour tous ces gens, le violon n’est pas qu’un magnifique instrument, c’est un être à part entière, avec son caractère.

Chiara Bianchini exagère à peine lorsqu’elle dit avec un sourire dans la voix qu’elle espère que son violon sera toujours d’accord de jouer avec elle après avoir été joué avec Girolamo Bottiglieri, puisque c’est lui qui nous les fait tous écouter dans un premier temps, ce qui permet une bonne base de comparaison.

J’aime bien le passage dans lequel le journaliste Jean-Luc Rieder demande à Fabrizio Von Arx (je crois):

– Nous ne disons plus le propriétaire d’un violon, nous disons «?l’utilisateur?» d’un violon.

Et le musicien de répondre:

– Je n’aime pas tellement ce mot, je préfère parler quant à moi de partenaire.

Il règne, tout au long de ces plus de deux heures, un profond respect entre les musiciens, les luthiers et Jean-Luc Rieder.

Ils prennent le temps d’aller au fond des choses, ça fait du bien, ce d’autant plus que nous avons droit à quelques petits concerts privés avec orchestre ou piano en fin d’émission.

Oui, ça fait du bien, tout ça, et cette émission est indispensable si vous aimez un tant soit peu la musique classique et plus particulièrement bien sûr, l’un de ses plus dignes représentants, le roi violon.

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