Une magnifique Vilde Frang interprète Beethoven et Stravinsky

Vendredi soir passé, j’allais avec Mme K et son fils voir un concert de musique épique donné par Tale of Fantasy dénommé Odyssey à l’auditorium Stravinsky, à Montreux.

Allez, un petit film pour vous présenter la chose, même si ce n’est pas le sujet de cet article.

Franchement, j’y suis allé sans trop y croire, cette musique ne représentant pas grand-chose pour moi qui ne suis pas tellement jeux vidéo et heroic fantasy, mais j’ai passé une excellente soirée à écouter cette bonne centaine de musiciens passionnés interpréter assez magistralement cette musique, certes, un peu trop dénuée de nuances pour moi, mais prenante et spectaculaire.

Mais, comme je l’ai dit, ce concert n’est pas le sujet de cet article.

Nous nous rendions donc, autour de 18 heures 30, en train, depuis Morges jusqu’à Montreux, dans un train bien évidemment bondé (c’est une bonne chose!), refusant de perdre du temps et de gaspiller de l’énergie en voiture, même électrique.

Madame K, son fils et moi-même avons trouvé des places un peu éparses dans le train, j’en ai profité pour consulter Qobuz sur mon iPhone, pour voir les nouveautés de la semaine, et j’ai enfilé du coup mes AirPods Pro de première génération pour écouter ce que ce site, que j’adore toujours, me proposait.

Départ sur la sélection du genre, Musique classique, et, je ne sais pas pourquoi, si ce n’est peut-être parce que le violon est mon instrument de prédilection et celui que je pratique, je tombe immédiatement sur ce disque.

Vilde Frang, je ne l’avais jamais repérée, alors qu’elle a déjà une discographie conséquente.

J’ai lancé le premier mouvement du concerto en ré majeur de Beethoven, que je connais bien pour l’avoir écouté une centaine de fois déjà, au moins, et, malgré ces foutus AirPod Pro qui sont de vraies catastrophes pour la musique classique, j’ai, dès les premières notes en soliste de Vilde Frang, ressenti un truc rare, une émotion, du style de celle qui, comme le disent les djeuns, te dressent les poils.

Ce concerto, je ne l’ai jamais entendu comme ça. Même à travers les AirPods, j’avais senti des nuances inconnues, une dynamique complètement folle.

Juste avant d’arriver à Montreux, j’ai eu le temps d’écouter une grande partie de sa cadence, ce moment où la soliste peut, même si la partition est en partie écrite, montrer pratiquement seule tout ce qu’elle peut donner tant en virtuosité qu’en ressenti.

Cette cadence du premier mouvement de Beethoven est juste sublime, sous l’archet de Viled Frang.

De retour à la maison, samedi matin, je suis resté scotché en face de mes Jean Maurer pour apprécier pleinement cet album.

Qobuz parle de « naturel confondant et de grâce infinie » en rapport avec le jeu de la violoniste dans ce premier concerto.

Tout le reste est à l’avenant en ce qui concerne ce concerto en ré majeur Beethoven.

Écoutez et regardez-la jouer ici un extrait du 3e mouvement.

La virtuosité est une chose, et Dieu sait si Vilde Frang est une virtuose, mais le ressenti, l’émotion, l’âme de l’artiste, ses nuances, c’est tout autre chose qu’il est souvent difficile d’apprécier chez certains artistes qui ne sont que techniques.

Ce n’est pas le cas avec Vilde Frang, merveilleuse de nuances et de subtilité que je n’imaginais même pas pouvoir sortir d’un violon, cet instrument absolument magique qui me mettra toujours sur le derrière.

J’ai bien évidemment continué l’écoute de l’album après le troisième mouvement de Beethoven, pour passer au concerto pour violon, lui aussi en ré majeur, de Stravinsky,

Si la musique du XXe siècle n’est, a priori, pas ma tasse de thé, le rapport de la violoniste avec l’orchestre de la Deutsche Kammerphilharmonie Bremen dirigé par le chef finlandais Pekka Kuusisto est un véritable régal, et un bonheur rythmique.

Quelle puissance, quelle dextérité, quel jeu de nuances et de subtilités (oui je sais, je l’ai déjà écrit, mais là aussi, c’est tellement vrai)!

Vous pouvez retrouver Vilde Frank dans ce concerto, en 2021, mais cette fois avec l’orchestre de Radio France pour vous en faire une idée, ici:

Bon, autant vous dire que je suis parti sur une écoute que je veux être la plus exhaustive possible de cette artiste incroyable, et je peux vous assurer que je ne suis pas déçu.

Label Too Much Bô Le Blog du Cuk
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11 Commentaires
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Francois Cuneo
Francois Cuneo
il y a 1 année

Les commentaires fonctionnent-ils?

Oui,

Donc ça y est, je l’ai fait!

Une journée entière sans le moindre commentaire sur un nouvel article!

En 22 ans, ce n’était jamais arrivé.

??

Georges Chassagne
Georges Chassagne
il y a 1 année

Merci François, je ne connaissais pas cette artiste et je vais l’écouter ce soir sur Qobuz avec mon casque Meze+Dac. Concernant les AirPods Pro je n’ ai pas aimé et les ai renvoyé pour revenir au filaire , branché sur mon petit Dac portable, un vrai régal.

ysengrain
ysengrain
il y a 1 année

Bon… je suis assez connu ici pour exprimer que cette musique n’est pas ma tasse de thé.
Néanmoins… oui, d’accord, Vilde Frang est une excellente violoniste qui sait extrêmement bien exprimer des subtilités. C’est comme ça qu’on reconnait les grandes (et aussi les grands, hein ?)
Dans la video du Beethoven, je remarque
– fait très inhabituel: elle joue face à l’orchestre, regarde les autres; elle communique avec eux corporellement.
– dans les passages tutti, l’orchestre est plus épais qu’une meule de Parmeggiano Regiano de 6 ans d’âge. C’est aupoulé non sans, tout de même, de la légèreté.
“malgré ces foutus AirPod Pro qui sont de vraies catastrophes pour la musique classique”: ça n’est pas une découverte… ils n’ont pas été conçus pour ça.
“Ce n’est pas le cas avec Vilde Frang, merveilleuse de nuances et de subtilité que je n’imaginais même pas pouvoir sortir d’un violon, cet instrument absolument magique qui me mettra toujours sur le derrière”… oui, mais la demoiselle possède sans aucun doute un instrument de très haute qualité: Wikipedia écrit “Vilde Frang joue sur un violon de Jean-Baptiste Vuillaume de 1864″; et puis rien ne dit que l’ingénieur du son n’a pas mobilisé quelques curseurs.

Merci pour la découverte

ysengrain
ysengrain
il y a 1 année

J’étais dans un train traversant un surprenant wilderness, sans réseau téléphonique ou Internet. Je me justifie… ce qu’il ne faut pas faire

Francois Cuneo
Francois Cuneo
il y a 1 année

Ysengrain, on voit, dans un de ses films, qu’elle travaille avec l’ingénieur du son en symbiose.

Donc oui, ici, certainement, l’ingénieur du son est excellent.

Comme le violon d’ailleurs.

Le tout est splendide, mais à la base, il y a le compositeur, et les interprètes.

Francois Cuneo
Francois Cuneo
il y a 1 année

Ah mais oui, Georges, le filaire restera loin devant pendant encore un moment.

C’est vrai que, comme le dit Ysengrain, les Airpods ne sont pas faits pour le classique.

Francois Cuneo
Francois Cuneo
il y a 1 année

C’est génial!

Et tellement poétique, merci.

Tu as raté ta vocation (même si tu as été un super instit!): tu aurais dû faire illustrateur (dans tous les domaines du sens, y compris sonores) dans les médias.

Francois Cuneo
Francois Cuneo
il y a 1 année

C’est gentil tout de même!?

ysengrain
ysengrain
il y a 1 année

Puisqu’on évoque le violon… 2 grands dames ont quitté notre monde à 2 jours d’intervalle, cet été. Elles ont été amies, très proches toute leur vie.
Alice Harnoncourt et Marie Leonhardt.
On leur rend hommage ici
Je recommande en particulier la vision légendaire de Marie Leonhardt de la Chaconne de la 2 ème partita de JSB. Pas de mot pour dire. Écoutez jusqu’au bout… sans oublier de respirer !!

Francois Cuneo
Francois Cuneo
il y a 1 année

Je vais écouter ça dès que je serai de retour. Je ne veux pas gâcher avec mes Airpods!
Merci du signalement.

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