J’aimerais vous donner quelques nouvelles de deux programmes qui ont changé ou vont changer la manière de jouer de la musique, que ce soit pour le débutant ou le professionnel.
Jeudi passé, j’étais avec ma prof de violon, nous jouions le 3e mouvement du concerto de Bach pour deux violons en ré mineur.
J’avais ma partition de premier violon sur l’iPad, et je lui ai donné la partition papier du deuxième violon, photocopiée sur 4 ou 5 feuilles A4.
Nous avions deux lutrins.
Moi (ouh que je suis malpoli, je commence par ma petite personne): un lutrin en bois, exactement celui-là
Et j’avais préparé pour ma prof un lutrin métallique, le même que celui-là:
Je ne sais pas si vous avez déjà essayé de déplier ce type de lutrins, sans savoir comment faire, ne serait-ce qu’une fois dans votre vie, mais c’est l’enfer! On peut l’abîmer en quelques secondes définitivement.
Pourtant, il y a un truc, et quand on l’a compris, c’est le bonheur!
Les grandes oreilles en haut, les petites oreilles en bas.
Ça a l’air facile, comme ça, mais si vous ne savez pas, c’est l’horreur vous pliez les barres et après…
J’en reviens à la situation de départ, vous savez, le concerto de Bach, tout ça tout ça…
De mon côté, j’ai allumé mon iPad, lancé Newzik, ouvert ma partition d’un clic, appuyé sur un signet 1 fois du doigt pour arriver à la bonne page du début du 3e mouvement, et j’étais prêt, j’ai juste allumé ma pédale « tourne-page » ce qui m’a pris trois secondes, ce qu’il faut faire une fois pour toutes.
En tout, quinze secondes montre en main.
Ma prof a réparti ses 4 ou 5 pages sur un lutrin, ça tombait de tous les côtés, parce que les feuilles volantes, ça vole (d’où leur nom je pense), ceci afin de ne pas avoir besoin de tourner les pages, comme je faisais… avant.
Avant d’avoir un iPad Pro qui a changé ma manière de lire et de jouer de la musique.
Toute cette introduction pour vous dire des nouvelles rapidement de deux de mes programmes préférés et que j’utilise tous les jours dans le domaine musical, Newzik et Tomplay.
Newzik sur l’ordinateur, via le web
Je vous ai déjà parlé longuement de Newzik ici, en tout début d’année qui se trouve être un candidat sérieux au Too Much Bô de l’année 2020, ce logiciel de lecture de partitions tellement agréable qui permet d’envoyer d’un coup une annotation sur une page envoyée à tous les musiciens de la même partie.
Newzik a reçu un Too Much Bô bien mérité ici.
Cela dit, un peu plus haut, je vous ai vanté l’iPad, qui est un outil magnifique pour le musicien d’orchestre, le soliste (qui ne joue pas par cœur, cela dit, il peut l’utiliser pour travailler), ou les gens comme moi qui simplement ont du plaisir à travailler à la maison.
Mais son affichage peut être par exemple un peu petit pour un chef d’orchestre qui doit suivre toutes les parties.
On pourrait imaginer un pupitre avec un grand écran intégré, permettant de lire les partitions comme « en vrai ».
Cela n’était pas vraiment possible avec Newzik (certes, on voit sur leur site un essai grandeur nature avec une énorme tablette), mais ça l’est désormais, mais pour l’instant seulement en beta, les partitions pouvant être lues via une connexion Web.
Bon, pour l’instant, comme je l’ai dit, cette nouvelle fonction est en beta, et il y a deux choses un peu embêtantes:
- pour l’instant donc, en l’état de développement, il n’est pas encore possible d’annoter ses partitions via le Web.Par contre, bien sûr, on peut le faire sur l’iPad et les annotations seront automatiquement synchronisées avec votre compte, donc avec l’applications Web.De toute façon, pas sûr que ce soit très pratique d’annoter des partitions sur un ordinateur, il faudrait au moins un écran tactile. Cela dit, un iPad comme bloc note à côté de l’écran pourrait faire l’affaire.
- Toujours pour l’instant, le tourne-page via la pédale n’est pas non plus encore implémenté. Cela dit, pour un chef d’orchestre, c’est moins important.
Mais presque tout le reste y est, voyez plutôt:
Et puis, avoir Newzik sur le Web permet d’ouvrir la plateforme à d’autres systèmes qu’iOS.
Bref, je me réjouis de voir arriver cette version officiellement, même s’il est bien évident que, de mon côté, n’étant pas chef d’orchestre et étant l’heureux propriétaire d’un iPad Pro 2018 (eh non, je n’ai pas changé pour un 2020, je me soigne, je me soigne, et je trouve que je progresse chaque jour), je resterai sur la version iOS qui continue à s’améliorer au fil du temps.
Tomplay, un mode playlist et la mémorisation de vos réglages
Tomplay est également un lecteur de partitions, mais d’un genre tout à fait différent puisque la plateforme vous propose des milliers de morceaux, voire dizaines de milliers (rien qu’entre la précédente mise à jour et la nouvelle, 800 de plus sont disponibles).
Mais ces partitions ne sont pas qu’écrites, elles sont également jouées, et vous pouvez choisir le tempo et ce qui vous accompagne. Un orchestre (quand il est disponible), un piano, un quatuor, avec votre partie ou non, et ce au tempo que vous préférez, presque sans perte de qualité si vous modifiez ce dernier paramètre.
De tout cela, j’en ai parlé à plusieurs reprises, ici et ici, et j’ai même attribué le Too Much Bô logiciel de l’année 2019 à Tomplay.
Son nouveau mode de lecture des partitions, avec un système de tourne page automatique absolument divin, je l’ai expliqué ici, est tout à fait étonnant, rien de mieux n’existe actuellement.
Mais la toute nouvelle version ajoute deux choses dont je ne pourrais plus me placer:
- un mode playlist, qui permet de faire en sorte que le programme joue les morceaux qui y sont ajoutés l’un après l’autre, sans avoir à passer par le menu principal, ce qui est d’autant plus utile qu’un concerto demande le téléchargement d’autant de partitions que de mouvements, donc de trois, en général.
- une mémorisation du tempo et du choix des instruments qui vous accompagnent. Ah, mais ça, c’est un vrai bonheur, parce qu’auparavant, devoir faire ces réglages pour chaque mouvement était à la longue tout à fait rébarbatif.
Bon, force m’est de déplorer encore un petit bug: lorsque la partition propose un mixage des instruments, celui-ci n’est pas mémorisé, ce qui est bien dommage.
Ah, mais c’est que Tomplay approche sérieusement de la perfection.
Comme je l’ai écrit à ses concepteurs, j’attends qu’on puisse pratiquer avec Tomplay en mode travail, sans accompagnement pour travailler tranquillement la partition.
Là, c’est possible, mais il faut tourner les pages à la main.
Eh oui, c’est soit un tourne-pages automatique quand l’accompagnement est en fonction, soit on tourne les pages du bout du doigt quand il ne l’est pas.
Il faudrait vraiment que Tomplay gère les pédales qui tournent la page sur pression du pied.
Et puis, les annotations ne sont pas encore tout à fait top, il faudrait que le pencil d’Apple soit beaucoup plus réactif que ce qu’il ne l’est.
Ces améliorations sont dans les tuyaux, je me réjouis vraiment d’en profiter, mais sinon, quel plaisir de jouer avec Tomplay!
On se sent moins seul.
En conclusion
Content de voir que ces programmes évoluent régulièrement pour nous apporter à chaque fois plus de plaisir et de confort!
Franchement, je ne sais même plus comment je faisais avant.
Ah, encore une chose…
Ce sera normalement le seul article de la semaine, c’est un week-end prolongé dont j’aimerais profiter et que je vous souhaite excellentissime.