Cette fois, j’en ai marre, et il faut que ça sorte.
Je ne parle presque plus de politique ici, mais là, oui, il faut que ça sorte.
Dites, vous vous souvenez de cet article?
Je pourrais pratiquement écrire le même en ce lendemain de votation, en Suisse, où la dernière initiative pour préserver la biodiversité qui va mal chez nous, comme partout ailleurs, a été refusée par le peuple, en ce dimanche 22 septembre par 63% des votants.
Cette fois, l’initiative qui était soumise au peuple était intitulée: Pour l’avenir de notre nature et de notre paysage (Initiative biodiversité)
Vous pouvez lire son texte complet dans le lien ci-dessus ou tout simplement ici.
Vous verrez qu’on y parle de beaucoup de choses, mais pas d’agriculture.
Mais vous voyez, nos paysans affiliés à l’USP, à savoir Union Suisse des Paysans ont pris cette initiative comme une énième forme ce critique à leur encontre.
Pour eux, déjà, tout bon écologiste doit être pendu pendant qu’il reste un arbre.
Et comme à chaque fois qu’on parle d’environnement, pan, c’est parti, ils recouvrent leurs champs de milliers de banderoles avec des NON à l’initiative extrême, ou encore Non à l’accaparement de 30% des terres.
Une campagne (c’est le cas de le dire!) mensongère, ne serait-ce que parce que cette initiative n’a rien d’extrémiste, et ne parle jamais de 30% de terres confisquées.
Dites, juste pour dire…
Je me souviens qu’à chaque fois que nous parlions, dans l’enseignement, de faire une mini-grève de deux heures, avec, bien sûr, parce que nous sommes responsables voyez-vous, un service de garde pour les enfants qui n’auraient eu personne à la maison pour les garder, on nous parlait de “prise d’otage des enfants”.
Eh bien, excusez-moi, mais les paysans suisses de l’USP, quand ils obéissent comme des moutons à leur association au pouvoir considérable au parlement, que font-ils d’autre que prendre nos champs, nos paysages en otage, justement?
Est-ce qu’ils se rendent compte que personne ne peut ne serait-ce que régater, parce que personne ne dispose du quart du dixième de la surface d’affichage qu’ils ont à disposition?
Se rendent-ils compte qu’ils nous agressent tous les deux cents mètres lorsque nous roulons ou sommes en train dans les campagnes, en plus, avec des mensonges éhontés?
Alors, nous, on fait quoi?
On met une toute petite banderole devant notre haie (arbustes locaux et divers) comme celle-ci:
Je ne peux pas vous montrer la nôtre, qui était encore plus sobre, parce que, voyez-vous, il y a des tarés par autour de chez nous qui nous l’ont volée.
Les mêmes qui avaient volé notre banderole contre l’élevage intensif, sûrement.
Déjà qu’équilibre, il n’y a jamais eu entre leurs milliers de banderoles partout, et nous qui avions, dans le coin, la seule banderole, à notre connaissance, pour le OUI, il a encore fallu qu’ils nous la piquent.
Bonjour la démocratie et le droit d’expression!
Parce que vous croyez que je n’ai pas envie, me sentant personnellement agressé à chacune de leur bannière croisée, de leur foutre le feu, de les voler ou de les déchirer?
Ben non, j’ai une certaine tenue démocratique, même face aux mensonges éhontés.
Deux choses encore, et après, je me calme.
Nous sommes allés voir deux conférences sur le sujet.
La première conférence, c’était à Morges, et un paysan défendait l’avis des partisans à l’initiative, mais me semblait gêné par la campagne.
Je suis allé parler avec lui à la fin de ladite conférence.
Il m’a expliqué, tout gêné, que les slogans de campagne étaient imposés par les pontes suisses allemands de l’USP, et que ce que je viens de vous expliquer plus haut, à savoir que l’initiative ne parlait pas des arguments avec lesquels ils faisaient campagne, notamment celui des 30% de terres confisquées qui pouvait en effet être fallacieux, le mettait mal à l’aise.
Il m’a aussi expliqué qu’il n’en pouvait plus de voir l’UDC (l’extrême droite, chez nous) phagocyter le monde paysan, même en Suisse romande.
La seconde conférence, c’était à Aubonne, avec pour invités perstigieux Lisa Mazzone (ah, Lisa Mazzone, quelle femme! Présidente des Vert·e·s, ancienne Conseillère aux Etats) et Fernand Cuche, paysan bio et ancien conseiller d’État neuchâtelois, un héros, pour moi.
Fernand Cuche nous expliquait que les paysans de l’USP étaient formatés par leur association, qu’ils devaient être “conformes”, et que beaucoup n’osaient pas s’exprimer, s’ils n’étaient pas d’accord avec les “hautes sphères”…
Que l’USP n’avait rien anticipé sur ce qui se passait dans l’agriculture actuelle, et qu’ils n’avaient plus d’autre alternative qu’être sur la défensive, et bousiller toute tentative de progrès.
Ah oui, parce qu’en plus, ils sont persuadés d’être meilleur que partout ailleurs, il n’y en a point comme la Suisse, en matière d’environnement, selon eux.
Sauf que…
Prenez cette enquête du 1er septembre 2024:
On est pratiquement pire que tout le monde, en Europe!
Les paysans de l’USP se plaignent de ne pas être aimés et compris.
Ben vous voyez, tout ce qui se passe ne me donne pas vraiment envie de me rapprocher d’eux.
Et puis une chose, mais alors, nom de dzou, au moins qu’ils arrêtent alors de se plaindre du gel, de la sécheresse, du trop d’eau, de tout ce qui ne va jamais!
Parce qu’ils en sont en partie responsables (oui, moi aussi, je sais, j’ai acheté un iPhone l’an passé, pas besoin de me le sortir en commentaires, mais je fais tous les efforts que je peux sinon pour éviter de foncer moi aussi dans le mur).
Bon.
Ça, c’était pour les votations de dimanche (j’y reviens rapidement sur un autre point plus bas).
Mais vendredi, on apprenait que le Conseil Fédéral voulait réaliser des économies par milliards sur le dos de l’environnement, du social, mais par contre, oh la la, on ne touche pas à l’armée.
Non, mais il faut lire l’article de 24 Heures (qui est loin d’être un journal de gauche), voyez ce qui est touché, franchement, ça vaut la peine, il faut oser:
Accueil extra-familial des enfants aux oubliettes
Le Conseil fédéral persiste et signe. Pas question de financer de façon pérenne l’accueil extra-familial des enfants. C’est du ressort des cantons. Elisabeth Baume-Schneider a rappelé que le Conseil des États planche sur un autre financement via les cotisations salariales. Cela se traduit par 900?millions d’économies.
Assainissement écolo des bâtiments raboté
Le fonds pour assainir les bâtiments de façon écologique va perdre 400?millions. Albert Rösti estime, comme les experts, qu’il y avait un grand effet d’aubaine. À savoir que les propriétaires encaissaient bien volontiers des subventions étatiques pour des travaux d’assainissement qu’ils auraient de toute façon entrepris.
Diminuer les forfaits fédéraux pour l’asile
La Confédération débourse près de 4?milliards par an pour l’asile. Le gouvernement veut réduire la facture de 500?millions. Les experts préconisaient de limiter les forfaits aux cantons, ce qui les pousserait à intégrer plus rapidement les personnes à l’asile sur le marché du travail. Le Conseil fédéral estime la piste bonne mais «à approfondir» avec les cantons. Il devra aussi discuter avec eux d’un autre sujet chaud: la coupe de près de 300?millions qu’il veut faire dans le pot en faveur des cantons pauvres.
Économies sur le rail et la route
Le Conseil fédéral donne son feu vert à une économie de 200?millions dans le fonds ferroviaire. Il appuie aussi une coupe d’une centaine de millions dans le fonds routier, mais relève qu’il doit encore approfondir la question. En revanche, le gouvernement renonce à couper la subvention de 150?millions pour encourager le transport des marchandises sur le rail. Mais uniquement parce que le parlement s’est saisi de la question.
Aux étudiants de payer plus
Le Conseil fédéral veut diminuer sa subvention aux hautes écoles cantonales (120?millions) et aux écoles polytechniques (78? millions). Il estime que les étudiants peuvent payer davantage pour leur scolarité. Un avis partagé par le parlement.
Moins de subventions pour l’AVS
Le Conseil fédéral veut payer près de 300?millions de moins pour les rentes AVS. Il aimerait en fait changer le mécanisme qui, pour l’instant, le pousse à payer toujours plus d’année en année. Il faut savoir que le gouvernement verse désormais chaque année plus de 10?milliards pour les rentes AVS.
Couper dans l’Administration fédérale
Le Conseil fédéral admet, et c’est nouveau, qu’il y a trop de gras dans l’Administration fédérale. Il veut économiser 300?millions, dont 60% toucheront le personnel. Les experts préconisaient de supprimer 1300?postes. Le gouvernement dévoilera ses batteries dans les prochains mois.
L’armée est épargnée
Il y a un secteur qui n’est pas touché par le sécateur, c’est l’armée. Le Conseil fédéral, qui se bat contre le parlement pour freiner la hausse des dépenses militaires, n’a pas voulu s’engager ici sur ce champ de mines. Il a aussi laissé tomber des économies qui touchaient les cantons au niveau des hautes écoles. Concernant l’aide à la presse, la coupe est moins sévère que celle préconisée par les experts.
Extrait de 24 Heures du samedi 21 septembre 2024
Purée, quand tu lis ça, tu te demandes comment elles et ils osent, dans un pays qui va bien, et qui est l’un des moins endettés au monde.
Tu te demandes comment elles et ils osent se regarder dans la glace, le matin.
Franchement, c’est la honte, et même la droite du parlement se pose des questions, c’est dire!
Alors bon.
Ce gouvernement qui se croit tout permis parce que le peuple suisse a voté plus à droite la dernière fois pour les élire, de temps en temps, il prend des claques.
Ce fut le cas dimanche pour la réforme du deuxième pilier qui a été refusé par 67% de la population qui montre qu’elle n’a plus confiance.
Pan dans la gueule, Mesdames, Messieurs!
Eh bien, vous savez quoi?
Ça fait du bien.