Alors là, la situation est assez compliquée.
Commençons par le commencement: je déteste prendre des photos avec un iPhone, il faut bien que je l’accepte et ce n’est pas faute d’avoir essayé de nombreuses solutions tant logicielles que physiques pour essayer de me convaincre que oui, photographier avec un Smartphone, c’était une alternative tout à fait valable à un bel appareil de photo comme je les aime tant.
Rappelons en quelques-unes, de ces solutions:
- l’application Halide, testée ici
- l’application Leica LUX, testée ici
- la poignée SnapGrip, testée ici
Je voudrais en tester une nouvelle ici, physique: le Grip Fjorden dont j’ai souvent entendu dire le plus grand bien.
Oui, parce que vous vous souvenez, la poignée SnapGrip ne m’avait vraiment pas convaincu.
Seulement voilà, à l’heure où j’écris ces lignes, Fjorden a été racheté par Leica qui distribue désormais la poignée, Leica qui édite l’application Leica LUX.
Il en découle que le Grip Fjorden est livré avec une application gratuite pour le moins complète, peut-être plus encore que l’est Halide ou l’application… Leica LUX, mais ladite application n’est pratiquement plus mise à jour: la dernière mouture date de trois mois, juste pour corriger un bug avec l’arrivée d’iOS 18, Leica préférant certainement que l’utilisateur passe sur son application payante (70 francs suisses par année) qui intègre plutôt bien la poignée Fjorden.
Jusque-là, vous suivez?
Attendez, attendez, ce n’est pas fini!
Vendredi passé, Leica a annoncé la sortie d’une toute nouvelle poignée Leica (vendue 300 francs suisses, ben, normal, c’est du Leica, quoi…), et je me demande bien ce qui va arriver à la poignée Fjorden.
La poignée Fjorden, c’est quoi?
L’idée de la poignée Fjorden, comme l’est celle de ses concurrentes, c’est de vous permettre de prendre des photos avec votre iPhone de manière bien plus confortable qu’en le tenant simplement entre vos doigts écartés.
À cela s’ajoute le fait d’ajouter des boutons physiques à l’iPhone, le premier étant le déclencheur et d’éviter de prendre des photos uniquement avec l’écran tactile.
Fjorden « relie » ces boutons via Bluetooth avec l’iPhone.
Comme avec le SnapGrip, il s’agit de reconnecter ce dernier avec la poignée en appuyant une première fois sur le déclencheur après chaque découplage qui s’effectue automatiquement au bout de 5 minutes d’inactivité et ne peut pas être forcé manuellement.
Pour fonctionner, la poignée exige une batterie CR 2032 qui devrait assurer une autonomie de plusieurs mois (entre 6 et 12, selon le constructeur).
Pour utiliser cette poignée, vous devez également passer sur un étui dédié pour votre iPhone:
Dans le Bundle que j’ai acheté, vous voyez l’étui pour l’iPhone (2), soit dit en passant très agréable et qui a remplacé avec bonheur mon étui Apple en cuir synthétique qui était une vraie catastrophe et le Grip lui-même (1).
Notez que le bundle est vendu 219 €, ce qui n’est pas rien, mais la pièce n’est pas qu’un simple bout de plastique, la preuve:
Une fois l’étui installé sur l’iPhone, il suffit de clipser la poignée en appuyant sur un petit bouton, manipulation qui permettra également ensuite de retirer la chose.
À noter que la pose complète de la poignée devra être assurée par deux petits tétons supplémentaires, et que le tout ne va pas forcément de soi.
J’ai, quant à moi, toujours un peu peur que tout ne soit pas bien clipsé, mais, en général, tout se passe plutôt bien et lorsque tout est en place, la poignée est bien solidaire de l’étui.
Une poignée uniquement en mode paysage?
Autant la SnapGrip dont j’ai parlé plus haut permet de passer du mode Paysage en mode Portrait en une simple petite torsion de la chose, autant la poignée Fjörden ne semble faite que pour le mode Paysage.
En effet, on peut, selon le fabricant, passer en mode portrait en appuyant sur le bouton de verrouillage pour déclipser les deux tétons, mais ces derniers sont alors à l’air libre et ne stabilisent plus rien: tout est alors brinquebalant, franchement, je n’ose pas prendre des photos dans ce mode, j’ai bien trop peur que mon iPhone ne se casse la figure par terre.
Franchement, on touche ici au domaine du bricolage, je ne sais pas comment un fabricant comme Leica peut nous proposer un truc pareil.
Ce n’est pas pour rien qu’ils sortent cette nouvelle poignée dont je vous ai parlé plus haut qui, elle, vous permettra de prendre des photos dans les deux modes de visée, visiblement de manière bien plus propre.
Je préfère quant à moi tourner l’iPhone pour photographier en mode Portrait, mais je perds alors une partie des avantages d’une poignée au niveau de la tenue.
Et à l’usage, en mode Paysage, elle vaut quoi, cette poignée?
Je vais parler de la poignée Fjorden associée à l’application Leica Lux que j’ai détaillée ici.
À noter que la poignée est également parfaitement intégrée à l’application Fjorden, mais cette dernière, si elle est puissante, reste très complexe, et je suis persuadé que son apprentissage n’en vaut pas la peine, Leica ne va certainement plus la faire évoluer.
Par contre, la poignée est presque inutile avec d’autres applications, notamment Appareil de Photo d’Apple ou Halide. En effet, vous pourrez appuyer sur le déclencheur et prendre des images, mais c’est tout. Tous les boutons ne serviront à rien, donc, hors Leica LUX ou Fjorden, point de salut.
La poignée est parfaitement intégrée, notamment en matière de réglages des boutons de fonction (et elle est très bien finie, il faut le préciser).
Ah, mais, nom d’une pipe, c’est que je ne vous ai pas encore parlé de l’ergonomie des boutons!
Le déclencheur
En 1, vous avez le déclencheur qui réagit comme celui d’un appareil de photo, à savoir que vous pouvez faire le point en appuyant sur lui à mi-course.
Dans l’application Leica, la mise au point se fait sur un collimateur qui devient vert une fois qu’elle est effectuée et elle reste verrouillée jusqu’à ce que vous preniez la photo ou que vous relâchiez le déclencheur.
C’est très agréable et, sur ce point, nous sommes très proches du déclenchement sur un vrai appareil de photo, sans délai perceptible dû au Bluetooth, je tiens à le préciser.
Le bouton de fonction
En 2, vous trouvez un bouton de fonction auquel vous pouvez attribuer un réglage depuis la page Leica Lux dédiée.
La molette de réglages
En 3, vous avez la molette de réglages qui servira à régler les ISOs, la vitesse, la balance des blancs, ou la correction d’exposition.
On passe d’un réglage à l’autre en cliquant sur ladite molette, Leica a fait de l’excellent travail dans ce domaine.
Le petit levier très pratique
Le petit levier, sur l’avant de la poignée, permet de passer d’un objectif à l’autre en le poussant soit sur la gauche, soit sur la droite.
Cela étant, vous pouvez lui attribuer deux autres fonctions, ce d’autant plus si vous n’avez qu’un seul objectif sur votre iPhone.
Et alors, au final, elle vaut le coup, cette poignée Fjorden?
Avant de conclure, j’aimerais juste préciser que la poignée peut être utilisée comme un petit pied pour regarder son iPhone sans le tenir, verticalement ou horizontalement, mais ce n’est de loin pas sa fonction principale, la chose étant peut pratique (il faut passer par un déclipsage partiel de la chose).
Je vais être très clair: cette poignée ne change pas vraiment la donne en ce qui me concerne.
Je continue de ne pas aimer prendre des photos avec un iPhone et, même si cette poignée arrange un peu les choses, elle ne transforme pas le smartphone en vrai appareil de photo confortable, notamment en mode portrait.
Je la préfère à la SnapGrip, parce qu’elle dispose de plus de réglages et qu’elle est immensément mieux intégrée aux deux applications compatibles avec elle (la SnapGrip étant une poignée avec un simple déclencheur).
Mais cette dernière est plus pratique pour passer du mode Paysage au mode Portrait, et elle offre un petit plus: elle peut se recharger via USB et permet même d’apporter un petit regain de puissance à l’iPhone puisqu’elle est aussi une (toute) petite batterie externe.
Rappelons que la poignée Fjorden a besoin d’une pile bouton pour fonctionner.
Au final, j’ai décidé de continuer à prendre des photos avec iPhone pour dépanner, mais je ne veux plus visiter une ville en ne comptant que sur lui, en tout cas pour l’instant.
J’ai d’ailleurs mis en pratique cette bonne résolution lors de mon passage quelques jours la semaine passée à Paris.
Mais de ça, je vous reparlerai la semaine prochaine, certainement.