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Nyon, dernier jour: et dire qu’on a failli ne pas y aller!

Rentrés samedi soir, après l’épisode tellement déprimant de Renaud, au vu de la pluie qui tombait dru en fin de nuit, nous nous sommes dit que, peut-être, nous ne retournerions pas dimanche sur la plaine de l’Asse.

Et puis, c’est fatigant 5 soirs de festival.

Nous étions toujours dans ces dispositions quand finalement, le soleil est revenu.

Quand même, il fallait se bouger, des semaines comme cela, ce n’est pas toute l’année, allez hop, départ, nous allions profiter de cette ambiance un peu magique une fois de plus.

Nous sommes arrivés sur les dernières notes du traditionnel concert classique donné par l’orchestre de chambre de Genève, qui visiblement avait attiré pas mal de monde aux Arches, et, vu l’applaudimètre, remporté un gros succès.

Vous me direz que pour quelqu’un qui est branché musique classique, c’est un peu un comble d’avoir raté LE concert du style sur le festival.

Et moi je vous répondrai que je n’aime pas trop la musique classique amplifiée, et passant dans les sonorisations pas faites pour elles.

Vous me ferez remarquer alors mon inconsistance puisque j’ai beaucoup apprécié le concert du 14 juillet à Paris que j’ai relaté ici.

Et là, du tac au tac, je vous expliquerai que je ne l’ai pas écouté devant une de ces sonorisations dont je vous parlais juste plus haut, mais à travers les enceintes de mon salon, avec une prise de son parfaitement réalisée pour la télévision, comme le serait celle pour un disque.

Mais assez parlé d’un concert que nous n’avons pas vu, dont la grande force est d’amener peut-être quelques spectateurs à venir à la musique classique.

C’est toujours ça de pris.

Premier concert de la soirée, Imany.

Sacrée claque, qu’elle nous a envoyée, cette femme à la voix grave, un peu comme raide au départ sur ses jambes, qu’il faut comme apprivoiser.

Une entrée en lice assez spectaculaire, voyez plutôt:

Entre ses propres chansons et de nombreuses reprises aux arrangements originaux, avec sa formation 2 guitares, clavier, basse batterie et deux violoncelles, elle a su enflammer la Grande scène, ce qui n’est pas toujours facile à 18 heures.

Un version de Bohemian Rhapsody originale (extrait)

Bref, un concert assez osé, qui superbement fonctionné.

Nous sommes passés ensuite au Club Tent pour écouter KT Gorique (hi hi!).

Cette jeune Suissesse a gagné en 2012 le Championnat du monde de rap freestyle à New York, juste pour dire.

De la belle énergie, une manière de déclamer et rythmer le texte à tomber par terre et propre à cette musique, un beau visuel aussi, du très bon, certainement, mais voilà, c’est du hip-hop, c’est chouette, mais un moment.

Et puis, nous voulions voir Boulevard des Airs, dont j’ai longuement parlé ici, puisqu’ils étaient Rock’n Poche 2014.

Si ce groupe avait été une révélation pour moi cette année-là, j’ai été fort déçu ce dimanche aux Arches.

Ce n’est peut-être pas de leur faute, nous sommes arrivés un peu tard, et nous n’étions pas particulièrement bien placés (mais pas si mal non plus).

Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y avait pas cette magie que j’avais rencontrée en 2014, dommage.

L’énergie passait mal.

Nous sommes alors allés manger, et, comme souvent à Nyon, nous avons discuté avec des gens que nous ne connaissions pas à propos de nos ressentis sur les différents concerts de la semaine, et nous avons raté la plus grande partie de ce qui avait l’air d’un très chouette concert: Bachar Mar-Khalifé.

Malheureusement, le petit extrait ci-dessous montre mal le son magnifique de cette formation que je trouve quelque part plus tournée sur le jazz que sur le rock électro signalé dans la page dédiée sur le site de Paléo.

Avec, entre autres, une percussionniste d’enfer.

Fantastique concert ensuite, au Dôme, avec un groupe Guadeloupéen qui nous apporte une sorte de rock-blues créole, mais à mon avis moins typé que décrit le programme de Paléo et incroyablement original: Delgrès.

Une formation époustouflante: Voix-guitare, batterie, tuba (ou trompette par moments).

Oui, vous avez bien lu! Tuba.

Mais qu’est-ce qu’il vient faire ici, cet instrument, pour devenir un des trois principaux du groupe?

Eh bien jouer la ligne de basse, tout simplement.

Et comment! Tout simplement génial.

Ça ouvre, ça donne, c’est à la fois… une basse, rythmique, et tout et tout, et puis, différent, parce que c’est un tuba.

Je vous montre ici, même si l’iPhone a un tout petit peu écrasé le son de la basse du tuba, écoutez moi comme ça tourne!

Laurent, si tu me lis, dis à Ludivine de ne pas rater ça pour un prochain Rock’n Poche!

Après ce concert, nous avons attendu, près du feu, le traditionnel feu d’artifice, fort réussi, comme chaque année.

Et puis, bouquet final, pas du feu d’artifice, mais du Paléo de cette année, Manu Chao.

J’avais écrit ici à quel point j’avais détesté son concert de 2008, au même endroit, donc bien sûr sur la Grande scène.

Le concert de cette année était un peu meilleur. D’abord, le son était excellent.

Et nous avons eu des bouts de chanson où le but n’était pas de faire sauter les gens.

Oh, ils étaient courts, ces moments, mais on se rend compte alors de la qualité du groupe, c’est même, avec la section cuivre, parfois prenant.

Et puis, on tombe très vite dans du binaire thac boum tchac boum tchac boum (a dire vite et haché).

Regardez cet exemple: au début, ça tourne bien, et puis… à 0:55…

Je me suis d’ailleurs fait la réflexion: très souvent, on est pas loin des tubes de Patrick Sébastien.

Vous me direz, il y en a qui aiment.

Moi pas, j’appelle ça du mauvais goût.

Mais puisqu’il en faut justement pour tous (des goûts donc), pourquoi pas, surtout en concert final. Visiblement, ça a plu à beaucoup de monde, même si d’un coup, l’Asse a perdu plus de la moitié de son public, qui est rentré à la maison.

On va dire que c’est parce que tout le monde n’avait pas forcément les vacances.

Et nous, nous sommes partis sur le parking, rejoindre le ballet des gens qui, la clé en l’air, essayaient tant bien que mal de faire clignoter leur voiture, afin d’enfin la retrouver.

Avec juste encore une petite lueur de ce Paléo 2017, au loin.

Je vous retrouve demain pour un bilan de ce qui a bien fonctionné, et de ce qui devrait être amélioré en général dans ce festival.

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