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Pourquoi je ne me réabonnerai pas aux concerts de l’Orchestre de Chambre de Lausanne

Pour que tout soit bien clair, je ne vais jamais viser dans cet article l’excellence des musiciens de cet orchestre mondialement reconnu, qui a été dirigé par les plus grands, a accompagné les solistes les plus prestigieux, tout au long de ses 75 ans d’existence, puisque c’est justement en 2017 que l’orchestre fêtait cet anniversaire important.

Son jeune chef titulaire et directeur artistique, JOSHUA WEILERSTEIN, est brillant, charismatique, curieux, et j’apprécie les moments qu’il passe à expliquer au public la musique qu’il va jouer, à la remettre dans son contexte.

La saison a été belle, j’ai aimé ce lundi soir par mois où j’ai pu vivre de beaux moments musicaux.

Mais je ne me réabonnerai pas, pour trois raisons.

Une salle inconfortable

Je l’ai déjà écrit, la salle du Métropole à Lausanne est indigne d’un tel orchestre.

Comme je l’ai expliqué dans l’article, les sièges du balcon, alignés en colonnes, poussent les gens à se pencher pour voir quelque chose, ce qui fait grincer les sièges au point que l’on entend plus lesdits grincements que les pianissimos, parfois.

Au parterre, où j’ai migré après un premier concert catastrophique dans ce domaine (des grincements dont), est un peu meilleur.

Cela dit, lors des deux derniers concerts les sièges du parterre étaient du même tonneau que ceux du balcon: les sièges de cantine que l’on peut accrocher ensemble, à peine rembourrés d’un placet d’un demi-centimètre d’épaisseur, inconfortables au possible font que les gens ont envie de bouger, même s’ils sont très sages.

Et en bougeant, ils font grincer les sièges.

Insupportable.

Insupportable aussi le fait de ne pas oser soi-même bouger d’un quart de mm, de peur de déranger les autres avec lesdits grincements.

Un public peu motivant

Le lundi soir, je suis très content d’aller au concert, je me réjouis à chaque fois.

Mais me trouver dans ce public est assez pénible.

Déjà, il faut vous dire que j’ai 59 ans, donc bientôt 60, et que je dois être, sauf exception (lorsque les musiciens de la haute école de musique viennent renforcer l’orchestre, une fois par année, et que leurs amis et amies viennent les voir, ce qui met une belle ambiance) l’un des 20 plus jeunes dans la salle.

Ce n’est pas que je fais du jeunisme (à près de 60 ans, il ne manquerait plus que ça), mais je constate que ce public âgé fait souvent partie de ce que l’on appelle la Bonne Société Lausannoise (BSL), assez peu joyeuse, et ce n’est rien de le dire.

En fait, comme vous ne faites pas partie de la bande, vous êtes vu comme quelqu’un qui dérange. Rejoindre sa place (je suis au centre d’une rangée) pourtant largement dans les temps, semble une agression pour ces gens, qui vous tirent une tronche pas possible.

Encore heureux que ma voisine fût sympathique cette année, et que nous ayons pu discuter un peu juste avant le concert.

Bref, je sais que je peux choquer en écrivant cela, mais l’ambiance est pénible et triste.

Nom d’une pipe, nous allons écouter de la musique ou bien? Il y a de quoi être heureux normalement!

Et puis, cet âge avancé du public m’inquiète pour l’avenir de la musique classique. Comment va-t-elle pouvoir continuer si les jeunes ne viennent pas.

Je me console en me disant que depuis que je suis petit, que je vais régulièrement à ces concerts, le public a toujours été âgé. Peut-être que les jeunes de maintenant iront aux concerts classiques lorsqu’ils vieilliront.

Un peu court, mon cher

Je n’ai rien de particulier à dire sur le prix des concerts.

Il se trouve que j’aime être bien placé, que j’ai pris des places de première catégorie, que je ne suis pas encore à l’AVS (Assurance vieillesse en Suisse) et que j’ai largement passé 26 ans.

C’est mon choix, 70 francs, par rapport à ce que l’on paie pour aller voir du rock ou de la chanson française, ce n’est vraiment pas cher.

Mais tout de même, le dernier concert de la saison me pose un petit problème:

Bon.

Déjà, c’était 3 compositeurs autrichiens qui ont composé leur musique au début du 20e siècle, ce qui n’est pas gage de facilité et qui explique qu’un bon tiers de la salle était vide.

Cela dit, le Erich Wolfgang Korngold (qui a écrit pas mal de musiques de films) était assez divin, j’ai vraiment beaucoup aimé.

Mais regardez bien le programme.

Le concert a commencé à 20 heures, à et 20 heures et 23 minutes, c’était l’entracte.

Je m’excuse, mais je me sens un peu floué.

La deuxième partie a duré 38 minutes, auxquelles il faut ajouter les changements de pupitre conséquents entre les deux œuvres, heureusement agrémentés d’une explication de ce que l’on allait entendre et de ce qu’on avait entendu de cette excellente cheffe d’orchestre qu’est Simone Young.

Bref, entracte de 25 minutes, applaudissements, mises en place (3 en tout) compris, à 21 heures 32, j’étais dehors de la salle, en route vers ma voiture.

Et puis, j’ajouterai que l’on va aussi à ces concerts pour écouter les solistes invités.

Là, nous avons eu droit à une excellente prestation certes de Michaela Schuster au chant, mais de… 16 minutes.

Oh, je sais, ça fait un peu mesquin de parler ainsi. Je sais bien qu’on ne juge pas la qualité d’un concert à sa longueur, mais tout de même.

Là, j’ai eu l’impression qu’on me prenait un tout petit peu pour un pigeon.

Et juste pour dire: pas le moindre petit bis pour nous faire plaisir…

En conclusion

Le nouveau programme de la prochaine saison est en ligne.

J’irai certainement voir deux ou trois concerts, mais il est clair que je ne me réabonnerai pas.

J’irai voir de plus petites formations, ou j’écouterai de la musique chez moi, soit depuis Qobuz, soit sur Medici, dont j’ai parlé ici.

Je serai au moins confortablement assis, profitant du son parfait de ma chaîne adorée.

Et personne ne me fera une gueule pas possible.

 

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