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Pourquoi Sony a perdu un fidèle client

Il fut un temps où je changeais de marque d’appareil de photos comme de chaussettes.

Bon, un peu moins, souvent d’accord, c’est une expression, rassurez-vous on tient le coup autour de moi.

J’ai fait je ne sais combien de passages de marque en marque, en partant pour une autre, y revenant un jour, parfois, pour deux semaines, à l’époque, quand on se fichait de l’environnement parce que l’on ne se rendait pas compte, ça faisait rire tout le monde.

Depuis 5 ans, je suis resté chez Sony, après un passage chez Canon qui ne m’avait de loin pas convaincu, notamment au niveau du capteur (c’était le temps du 5D Mk 4, en 2016), passage chez Canon qui venait juste après un premier passage chez… Sony, pendant quelques années.

Sony, autant vous dire que je connais bien.

Ils font certainement les appareils de photo qui amènent les plus belles images, grâce à des capteurs divins, loin devant Canon, même si, je dois l’avouer, je n’ai même pas touché leurs tout derniers appareils.

Sony a révolutionné la photo en amenant les hybrides, suivi des années après par les autres marques qui se gaussaient à son propos pendant tout ce temps.

Sony a des objectifs époustouflants, notamment le 70-200 2.8 sorti il y a peu, alliant légèreté, piqué, et magnifique bokeh.

Cela fait 5 ans que je suis chez Sony pour mon dernier passage, avec d’abord un essai du A7 III, puis du A7 RIII, suivi du A7 RIV et enfin du A1, splendide appareil, au demeurant.

Cela étant, lors de notre mariage l’année passée, mon quart de frère Mathieu Besson avec la complicité de ses super enfants, s’est chargé des photos avec son tout nouvel appareil (en fait, ce n’était même pas le sien, il n’était pas livrable, mais il profitait d’un exemplaire prêté par son magasin, Photo Grancy à Lausanne), le Nikon Z9.

Vous pensez bien que j’y ai jeté un œil, et immédiatement, je me suis dit: de dieu de dieu (je ne suis pas genevois, mais j’utilise beaucoup cette expression à l’oral), ce viseur, c’est de la folie ce qu’il est mieux que le Sony A1, pourtant doté d’une définition supérieure au Z9.

Cela fait un moment que je le sais, que je m’en rends compte au quotidien: Sony utilise les meilleurs viseurs du marché, mais ne sait pas les gérer.

Depuis tout temps, les viseurs Sony vibrent dans les diagonales. Pour le A1, c’est assez rigolo: le viseur est bon quand on regarde dedans, mais dès qu’on enfonce le déclencheur à mi-course, il se met à vibrer, c’est insupportable, et ce quelle que soit la vitesse de rafraîchissement qu’on utilise.

Rien de tout cela dans le Nikon, il ne bouge pas une oreille.

Pourtant, il n’affiche que 3’690’000 pixels, alors que celui du Sony A1 affiche 9’437’184 pixels, presque une définition 3 fois plus grande.

Et je peux vous assurer qu’en matière de définitions, cette différence ne se voit aucunement dans les faits.

Bien au contraire, comme je l’ai dit, le viseur Nikon est meilleur, beaucoup plus agréable, un point c’est tout.

Et cela ne date pas du A1. J’étais déjà déçu du A7R IV qui avait pourtant une définition du double de celle du Nikon Z9.

Je me souviens même d’un test que j’avais fait avec mon ami Zit, au Rock’n Poche, il y a bien des années de cela, lorsque j’avais amené mon Sony A7R II ou A7R I, je ne me souviens plus vraiment, et que je constatais déjà cette vibration dans le viseur.

Zit m’avait montré son petit Olympus hybride, avec viseur (lequel était-ce, je n’en sais rien, la seule chose que je sais, c’est que la définition du viseur était bien moins bonne sur le papier que celle du Sony), et il était plus agréable à viser que le mien, parce qu’il était parfaitement stable, j’en étais tout vert, et Zit en était également étonné.

D’ailleurs, quelques jours après mon mariage (on n’allait tout de même pas faire des tests pendant, on avait autre chose à faire), lors d’une fête familiale, nous avons fait un comparatif avec Mathieu en se passant les appareils: le Nikon Z9 est loin devant au niveau de la visée, c’est tout, et pour tout vous dire, ça m’a un bien énervé.

Où comment les arguments marketing ne font pas tout, il faut savoir utiliser la technologie, pas juste s’en vanter.

Alors bon, il y a cette histoire de viseur, et pour moi, c’est tout de même quelque chose d’important, parce que c’est à travers lui qu’on vise, certes, mais surtout à travers lui qu’on a du plaisir à le faire.

Mais si ce n’était que cela, je serai resté chez Sony, ne voulant plus tellement changer de marque, l’âge venant.

Et puis est sorti le Nikon Z8, dont j’ai vu de nombreuses présentations, et franchement, Nikon a fait très fort avec ce boîtier, vraiment.

Un Z9 sans le grip, sans le GPS et deux ou trois autres petites choses.

J’ai été tenté.

Dans l’intervalle, j’ai pas mal réfléchi sur la politique Sony.

Purée, cette marque est formidable, mais elle te sort un boîtier, et ne le met pratiquement jamais à jour.

Une nouvelle fonction apparaît sur un nouvel appareil de la gamme A (il y a plusieurs déclinaisons de cette dernière), elle apparaîtra toujours sur le nouveau modèle à venir de celle (la déclinaison) que vous utilisez, jamais la vôtre.

Prenez un exemple: avec le A7 IV sont sortis les nouveaux menus Sony.

Pensez-vous qu’ils auraient mis à jour le A7R III au moins le A7R IV avec lesdits nouveaux menus, alors que ces appareils sont plus puissants et pourraient certainement les recevoir?

Mais non, bien sûr que non, et franchement, Sony est lamentable à ce niveau, c’est même à la limite du scandale, comme le dit très bien Damien Bernal dans son dernier Live que j’ai pu suivre, c’était vendredi après-midi.

Alors que Nikon est magnifique en matière de mise à jour, amenant le pré-déclenchement (c’est génial ce truc, regardez plutôt) dans sa version 2 du firmware du Z9, avec plein d’autres petits trucs sympas et corrections diverses, tout comme il l’a fait avec la version 3.1 de ce même firmware, quelques mois plus tard.

Je me rappelle, si je ne me trompe pas, du Canon 7D qui avait été mis à jour de manière drastique en en faisant quasiment l’équivalent d’un Canon 7D mark 2, redonnant, plusieurs années après sa sortie, une nouvelle jeunesse au boîtier, et cela gratuitement.

Chez Sony, on ne bouge pas, on corrige peut-être une fois quelques bugs, et puis c’est tout.

Surtout, ne rien amener de nouveau, surtout, faire payer un nouvel appareil à son client fidèle.

Alors c’est bon, moi, je me suis dit que j’allais revenir à Nikon que j’ai connu à plusieurs reprises dans ma vie, et que j’apprécie beaucoup.

Je voulais un Z8, mais j’ai vu que la différence de prix, en Suisse, avec le Z9, n’est vraiment pas importante.

Alors, faisant de la photo de spectacle (pourvu que je n’aie pas de banding avec l’obturateur électronique uniquement, il paraît que ça se passe très bien, le capteur est prévu pour ça, mais je suis un tout petit peu inquiet), je vois vraiment un avantage au grip du Z9 pour la photo en mode portrait, et pour le reste, le GPS intégré à cet appareil m’a trop manqué dans d’autres appareils pour que je m’en passe sur le Z8.

Je suis donc passé au Nikon Z9, en réduisant drastiquement mes objectifs.

En effet, ces zooms sont devenus tellement bons que je n’ai pas de raison de passer à une focale fixe de type 85 mm. Je ne l’utilisais plus jamais chez Sony, le 70-200 n’étant pas beaucoup plus lourd, se montrant bien plus souple et d’aussi bonne qualité.

Je pense acheter encore un petit NIKKOR Z 26mm f/2.8 pour certaines balades, en vacance, pour un tout petit poids, et c’est tout.

J’ai pu travailler sur ce Z9 tout ce long week-end, j’ai regardé je ne sais plus combien de formations, et je dois dire que cet appareil est tout à fait jouissif.

Même l’autofocus Nikon, historiquement tellement compliqué, me semble parfaitement expliqué ici, et j’ai pu vérifier la chose par des exercices: c’est dingue, cet autofocus est une simple merveille!

Reste à mettre tout cela en pratique.

Dans 6 semaines, j’aurai tout le temps, purée, ça va être chouette.

En attendant, je me réjouis de tester la chose au Festiboc, dont je vous parlerai vendredi, et au Rock’n Poche, dont je vous parlerai aussi, mais un poil plus tard.

Je ne manquerai pas de vous faire partager mes expériences, si ça vous dit.

Ah, juste encore une petite chose: comme j’importe mes images dans Lightroom, mais que je les traite parallèlement dans DxO, je peux voir la différence entre le traitement des deux programmes dans Peakto: pour le Z9, en matière de rendu des couleurs, DxO est excellent, alors que Lightroom qui est d’un terne à pleurer.

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