DxO PhotoLab et FilmPack 7 sont disponibles depuis 15 heures, ce mercredi 27 septembre.
J’ai eu la chance de pouvoir jouer avec leur version bêta depuis deux semaines, je me permets de vous donner ici mes appréciations sur ces nouveautés.
Je commence par DxO PhotoLab 7, mais avant tout, je remets les choses dans leur contexte.
Vous savez tout le bien que je pense de DxO PhotoLab, c’est actuellement le moteur de développement de mes fichiers RAWs.
Pour rappel, mon flux de travail est le suivant:
- J’importe mes images dans Lightroom qui s’occupe de les classer par dossiers, c’est désormais la seule chose que je fais avec ce logiciel qui, franchement, ne m’intéresse plus au niveau de l’édition.
- Je travaille mes photos directement depuis DxO PhotoLab en donnant le dossier importé et nouvellement créé comme cible pour que le programme voie les images.
- J’exporte mes images en JPEG de 2’000pts sur 2’000pts dans le même dossier après édition.
- Je regarde ensuite le tout dans Peakto, qui considère que les JPEG fraîchement exportés sont des aperçus de bonne qualité qui bénéficient de toutes les améliorations apportées par DxO PhotoLab.
J’ai donc la possibilité de voir côte à côte le RAW géré par Lightroom et la photo traitée par DxO dans Peakto.
Ben excusez-moi, il n’y a, comme on dit, pas photo, justement.
- Dès que je veux modifier une image traitée par DxO PhotoLab depuis Peakto, je demande à ce dernier de traiter l’image dans DxO PhotoLab à nouveau, qui reprend le RAW avec les corrections déjà effectuées, nouveau petit export qui écrase le précédent.
Notez que je pourrais même m’éviter l’étape des exports en JPEG: Peakto reprend très bien les aperçus de DxO PhotoLab, mais ces derniers ne sont pas d’excellente qualité pour un affichage joyeux dans Peakto.
Ça a l’air compliqué, comme ça? Dans les faits, pas du tout, c’est hyper efficace, Peakto étant le catalogueur, DxO le moteur qui me permet d’éditer mes images, tout devient alors transparent.
Tout ça pour vous dire que DxO PhotoLab est un logiciel fondamental pour moi, et que son passage d’une version majeure à l’autre revêt une certaine importance.
La nouvelle version 7 de PhotoLab est disponible
Nous sommes en automne, fin septembre, c’est normalement à cette date que la nouvelle version annuelle de PhotoLab est mise à disposition, cette année ne fait pas exception à la règle.
Je rappelle que DxO ne vend pas son logiciel sous abonnement et que vous avez dans les mains à chaque fois une version avec licence perpétuelle que vous pouvez garder un an ou bien plus, tant que le logiciel vous suffit et qu’il fonctionne avec le système.
PhotoLab 6 est compatible avec Sonoma et nativement compatible avec les nouveaux processeurs Apple, sur ce dernier point, rien à craindre, donc.
Personne n’est forcé de faire la mise à jour chaque année.
Quoi de neuf, cette année?
Les nouveautés, cette année, sont à chercher au niveau de la gestion de la couleur, du noir et blanc, et de l’interface qui a été passablement revue.
Commençons par une nouvelle fonction que je n’ai pas testée parce que je n’ai pas de charte couleur compatible, à ma grande honte (j’ai tendance à faire confiance à la balance automatique des blancs de mon appareil).
Avec la nouvelle version 7, vous avez un outil intégré qui permet d’étalonner vos images sans passer par un logiciel à part.
Vous pourrez ainsi appliquer à vos images chéries des profils couleur de précision et qui sont de ce fait plus fidèles à la réalité, ceci à l’aide d’un outil tout simple qui reconnaît 6 chartes de Datacolor et Calibrite.
Comme le montre l’image ci-dessus en provenance de DxO (puisque je n’ai pas testé, désolé), il suffit de prendre dans la scène d’une future série de photos sous un même éclairage, une image avec votre charte ouverte.
Vous sélectionnez ensuite la bonne charte dans PhotoLab, vous tirez un rectangle autour de la charte « physique », et vous cliquez sur les couleurs, comme montré dans la figure précédente. Paf, votre profil est fait.
Couleurs: de nouveaux styles ou types de rendus
De nouveaux styles de couleurs plus modernes sont de la partie dans cette version 7:
Associés avec l’espace colorimétrique de travail DxO Wide Gamut (le nouvel espace de travail déjà disponible en V6, alors que l’ancien était basé sur Adobe RGB, surtout, ne vous privez pas de l’utiliser, les résultats sont largement meilleurs), vous obtenez facilement, avec ces styles, des rendus qui en jettent, tout en restant naturels et en ne tombant pas dans l’excès.
Noir et blanc, bien plus simple et logique!
Ah la la! Pour trouver les options de noir et blanc, auparavant, dans DxO, il fallait chercher à chaque fois et trouver là où ce n’était pas ma logique.
Désormais, un seul bouton, au bon endroit, vous permet de retrouver tout ce dont vous avez besoin.
Comme vous le voyez ci-dessus, quelques rendus de base sont livrés avec le produit, que vous pourrez bien évidemment retravailler avec vos petits doigts, notamment à l’aide du mélangeur de canaux pour le Noir et Blanc qui est désormais à disposition, même si vous n’avez pas FilmPack installé.
Comme toujours, si vous avez l’excellent FilmPack dont je parle plus bas installé, vous aurez en plus près d’une centaine de rendus particuliers tant pour la Couleur que le Noir et Blanc, tous correspondants à des pellicules argentiques, cinématographiques ou des rendus numériques de différents boîtiers.
Tout devient fluide, et l’intégration de FilmPack, qu’on soit en mode Couleur ou Noir et Blanc, est juste parfaite.
La palette des réglages locaux revue de fond en comble
La revue de la palette des réglages locaux est totale, pour le meilleur.
Tout est désormais disponible dans ces réglages locaux, que vous choisissiez pour créer votre masque un U-Point, le pinceau, un masque de luminosité, un dégradé, ou encore une ligne de contrôle (bonjour le nombre d’outils disponibles, d’ailleurs, c’est dingue, j’adore ce logiciel!).
Même la roue de couleurs (Color Wheel) est présente dans les retouches locales, c’est vraiment chouette.
Notez que les U-Points sont toujours bien présents, mais DxO PhotoLab n’affiche plus les curseurs sur l’image sous forme d’égaliseur, beaucoup de photographes s’étant plaints de cette fonction qui cachait une partie de l’image (j’aimais bien, moi, pourtant).
Les réglages sont bien rangés dans la palette désormais et permettent plus de précision (on peut entrer des nombres).
L’affichage des masques est plus clair qu’avant, notamment si vous désirez les afficher en noir et blanc, cette option n’étant plus limitée au points de contrôle, mais à tous les types de masques.
DxO PhotoLab intègre les LUTs
Qu’est-ce qu’une LUT?
J’avais préparé un joli petit paragraphe pour l’expliquer, mais samedi, voilà que je tombe sur un excellent article de Réponses Photo qui explique la chose bien mieux que moi.
La LUT, gérer la colorimétrie comme au cinéma
Il suffit de regarder des films récents tels que Blade Runner 2049 (Denis Villeneuve) ou Asteroid City (Wes Anderson) pour voir se dégager des univers cinématographiques rendus distinctifs en partie par les couleurs employées.
L’étalonnage des couleurs (dit “color grading”) est un poste important sur un tournage, et pour traiter des séquences entières, les techniciens utilisent ce que l’on appelle une “LUT”, un sigle pour “table de correspondance”.
La LUT est un outil servant à changer une valeur de couleur et à la remplacer par une autre. Cela permet d’ajuster par exemple les couleurs de peau en agissant sur les teintes, la saturation, etc.
Une LUT est généralement personnalisée sur toutes les valeurs de couleur et cherche bien souvent à rester proche du réel tout en proposant un univers propre.
Bien sûr, tout est possible et l’on peut créer par exemple un traitement simulant un film infrarouge. La LUT permet en tout cas de traiter à l’identique plusieurs images pour donner une cohérence visuelle à une série d’images.
Il est tout à fait envisageable de réaliser soi-même des LUT ou autrement d’en acheter pour quelques euros en ligne afin de les appliquer sur ses logiciels de post-traitement de la même manière qu’un preset traditionnel.
Réponses Photos 365
Petit exemple vite fait:
Notez que des dizaines de milliers de LUTs existent et que vous pouvez souvent les télécharger gratuitement pour les intégrer à vos logiciels.
DxO PhotoLab 7 les intègre désormais, 17 sont proposés de base.
Dommage qu’on ne voie pas l’aperçu rapide de ces LUTs en se promenant dans le menu avant de les sélectionner, d’autres logiciels le permettent, et c’est bien pratique.
Il est même possible de choisir l’espace colorimétrique du LUT pour mieux lui correspondre et, bien sûr, de régler son intensité (en appliquant plus ou moins ses effets).
Les prix de DxO PhotoLab 7
Voici combien va vous coûter PhotoLab 7 selon que vous partez de rien ou d’une version précédente.
DxO PhotoLab 7 est testable 30 jours sans limitation technique et sans entrer de carte de crédit.
Passons à FilmPack 7, maintenant
Les nouveautés de FilmPack 7
Commençons par rappeler ce qu’est FilmPack.
Les développeurs de FilmPack (DxO donc) veulent sauvegarder le savoir-faire des pellicules argentiques dont beaucoup n’existent plus, et cela depuis 2006, date de la première version du logiciel.
Depuis les origines du produit, ils sont partis à la recherche des dernières bobines encore à disposition, histoire de ne pas perdre le patrimoine.
DxO a, quelque part, fait du Jurassic Parc, comme nous l’expliquait la personne qui nous a présenté le logiciel il y a deux semaines, en allant chercher l’ADN de la pellicule, puis il l’a extrait et l’a redonné à FilmPack pour que ce dernier reproduise fidèlement le son comportement selon le contexte de la prise de vue.
FilmPack n’est pas un filtre Instagram, c’est une analyse scientifique du comportement d’une pellicule qui est ensuite simulée dans le logiciel.
FilmPack est une application autonome, je l’ai dit souvent ici, mais qui s’intègre à d’autres logiciels, notamment Lightroom (copie TIFF nécessaire), mais aussi bien sûr à DxO PhotoLab, sous forme de palettes d’outils, sans passer par une copie TIFF du RAW, ce qui est, bien sûr, fort appréciable.
Masque de luminosité intégré
La version 7 propose un masque basé sur la luminosité de l’image, qui permet de contrôler le seuil d’entrée et de sortie avec les transitions nécessaires pour retoucher localement un élément d’une photographie au niveau du contraste, de la balance des blancs ou de la luminosité.
En élargissant le point d’entrée du masque (je peux aussi régler finement les transitions d’entrée et de sortie), j’obtiens en un clin d’œil la chanteuse tout entière, je peux encore effectuer des corrections éventuelles avec une gomme ou un pinceau.
Bon, allez DxO, étape suivante, vous me faites une petite AI de derrière les fagots qui puisse choisir d’un coup le sujet ou l’arrière-plan, ce sera encore plus pratique, même si, dans le cas de cette photo, c’est vraiment simple avec ces masques d’arriver au même point.
Notez que la couleur des masques est ici aussi réglable (comme dans PhotoLab donc) et son intensité peut être réglée.
Et puisque je parle de PhotoLab à nouveau, je signale que les masques de luminosité y sont intégrés si vous avez installé FilmPack.
Time Machine augmentée
La Time Machine de FilmPack permet de remonter dans le temps et d’explorer des moments de l’histoire de la photo ces 200 dernières années. Une fois que vous trouvez un rendu qui vous plaît, rendu correspondant à une époque donnée, vous pouvez l’appliquer à votre photo à travers la pellicule qui a été employée.
22 nouveaux événements historiques pour un total de 104 qui nous sont désormais offerts (ou vendus, si vous préférez).
5 nouvelles pellicules sorties après 2010 sont disponibles dans la V7.
Rendus numériques et cinématographiques
FilmPack ne se contente pas de simuler le comportement de pellicules photo, il fait de même avec des rendus de boîtiers numériques et de films cinématographiques.
Nous comptons désormais:
- 89 simulations de films cinématographiques (dont 5 de plus dans la version 7)
- 45 rendus numériques (dont 20 de plus en version 7, notamment les boîtiers Nikon de dernière génération).
Interface plus intuitive et largement plus puissante
L’interface de FilmPack est désormais plus intuitive, notamment parce qu’il nous propose un petit navigateur qui ressemble à celui de DxO PhotoLab, navigateur qui nous permet de trouver nos images bien plus simplement qu’avant.
La palette de personnalisation permet maintenant d’afficher ou pas des groupes d’outils en un clic.
Je rappelle au passage que, certes, FilmPack permet de travailler avec des préréglages incluant la simulation des pellicules par exemple, comme je l’ai écrit plus haut, mais que vous pouvez tout personnaliser dans la palette de droite.
Je déroule maintenant le menu Développement qui était fermé ci-dessus et vous voyez immédiatement qu’il y a de nombreuses nouvelles possibilités offertes directement dans l’application, notamment tous les réglages de luminosité ou ceux consacrés à la balance des blancs.
Notez également que les groupes peuvent être réinitialisés d’un coup (sans passer par chaque curseur) en cliquant sur la flèche de retour.
Petite finesse: lorsque vous cliquez sur le nom d’un curseur modifié, cela vous montre l’image avec ou sans son impact: c’est très pratique.
Une intégration parfaite dans DxO PhotoLab
Je l’ai déjà dit ici, mais ça va mieux en le répétant, DxO PhotoLab intègre FilmPack 7 dans ses palettes si vous avez installé ce dernier.
Comme vous le voyez tout en bas de la zone en surbrillance, il est même possible d’afficher sa Time Machine.
Dans Lightroom ou Photoshop, c’est un peu différent: vous partez de l’un de ces derniers, vous envoyez un Tiff à FilmPack qui vous permet de traiter l’image dans le logiciel, et une fois le travail terminé, vous renvoyez la chose à Lightroom.
Les prix de FilmPack 7 sont les suivants:
Il s’agit de licences perpétuelles, si la mise à jour vous semble ne pas en valoir la peine, vous passez votre tour, ce qui serait tout de même peut-être un peu dommage cette année.
En conclusion
DxO s’est donné, ces derniers temps.
Entre la fin de la refonte complète de la suite Nik dont j’ai parlé ici dernièrement, et les nouvelles versions présentées ici de PhotoLab 7 et de FilmPack 7, il ont dû un peu transpirer, j’imagine.
Reste le petit problème de la redondance entre la Nik Collection d’un côté, et FilmPack et View Point de l’autre, tous associés à PhotoLab.
Pour moi, c’est tout simple, c’est PhotoLab et FilmPack surtout, View-Point de temps en temps, qui sont mes logiciels de travail, même si je trouve la suite Nik Collection intéressante.
Pour moi, c’est clair, tant FilmPack 7 que PhotoLab 7 méritent un Too Much Bô que vous voyez affiché ci-dessous.