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Retour vers Lightroom, oui, mais pas n’importe comment, partie 2

2024 01 17 11 47 04

Je vous ai expliqué dans ce premier article, paru en début de semaine, les raisons qui m’ont fait regarder de nouveau vers Lightroom Classic pour gérer mes photos et les éditer.

Dans cet article, j’expliquais mon flux de travail pour débruiter les images particulièrement difficiles avec l’intelligence artificielle intégrée à Lightroom, en évitant son principal défaut: la place énorme prise par les DNG “corrigés”.

J’ai bien lu en commentaires que ces DNG étaient moins volumineux depuis la v13, mais ils restent chez moi énormes, à savoir entre 1.5 et 2 fois plus gros que le NEF original, d’où, pour moi, l’utilité de la démarche que j’ai mise en place.

Cela étant, j’ai critiqué Lightroom depuis des années pour deux défauts qui pour moi étaient rédhibitoires:

Alors oui, le moteur de débruitage par défaut de Lightroom est à la traîne, et les profils de couleur du logiciel pour Nikon et Sony (je crois que c’est meilleur pour Canon) sont tout simplement mauvais et ne rendent pas grâce à ce que savent faire ces appareils.

Franchement, Adobe fait du mauvais travail à ce niveau, j’en veux pour preuve qu’il est possible de corriger ces deux défauts de manière finalement très simple, soit tout seul (et là c’est plus compliqué), soit en passant par des profils et des paramètres prédéfinis offerts par des spécialistes.

Et là, tout change, sous nos yeux remplis de larmes par l’émotion.

Les profils couleur du menu de développement, à droite

Commençons par les profils couleurs du module de développement, dans le panneau de droite.

Par défaut, Adobe attribue un profil “Adobe Standard” (tout plat, tout terne) ou “Adobe Couleur”, largement meilleur, mais bon, insuffisant pour moi.

D’autres profils sont mis à disposition, notamment ceux qu’Adobe a travaillés pour correspondre aux rendus proposés par les boîtiers quand ils font du JPEG.

Franchement, aucun ne me satisfait.

J’ai bien essayé de me créer mes propres profils, mais c’est là que je me rends compte de mon incompétence crasse: ils me plaisent pendant la création, je reviens dessus trois jours plus tard et je me dis que j’avais un truc qui ne devait pas fonctionner dans ma tête, tellement je trouve que soit que j’en ai fait beaucoup trop, soit tout simplement que mes réglages ne me conviennent plus du tout.

Bref, quand c’est moi qui fais, je doute de tout.

Et c’est à ce moment que je me suis dit que je connaissais quelqu’un qui, justement, propose des profils calculés aux petits oignons depuis des années sur son site, et j’ai décidé de faire un premier pas, en achetant un groupe de profils pour mon Z9.

Je suis donc allé sur le site de Jean-François Vibert (JFV plus bas), Photo et Mac, et j’ai commandé ces profils:

Ces profils, une fois installés (c’est tout simple, JFV explique parfaitement la marche à suivre pour le faire), apparaissent à droite du module Développement, dans la zone des profils couleurs, sous cette forme.

Et là, après avoir testé les différentes possibilités, je me suis rendu compte que j’appréciais particulièrement, pour la plupart de mes photos issues du Z9, le profil mis en surbrillance ci-dessus, au point que j’ai demandé de l’attribuer par défaut lors de l’importation d’images issues de cet appareil.

Voici d’ailleurs comment JFV le décrit:

Les profils Standards Pro C et D sont adaptés à d’autres types d’images classiques, tels que les portraits et les packshots, qui nécessitent des teintes plus fidèles et douces. Le premier profil “Standard C” (pour Cyan) se distingue par des tons bleus plus froids et cyan que ceux d’Adobe Couleur, pour un rendu réaliste.

J’ai une préférence pour ce profil “Pro Standard C” lors du traitement des fichiers RAW en général. Selon les cas, je l’applique à une intensité allant de 70% à 100%. Il diffère considérablement du profil Adobe Couleur et il est également très différent du profil “Appareil Photo Standard”.

Ces deux profils Standards C et D offrent des couleurs chaudes plus vibrantes et saturées que celles d’Adobe Couleur, ce qui permet de gagner du temps lors de la retouche. Cependant, pour une utilisation “professionnelle”, les nuances chaudes sont moins accentuées que dans les Profils de la “gamme Standard“.

Site Photo et Mac

Difficile de vous montrer la chose sur un site WordPress qui compresse les images, mais la différence est bien là: d’un coup, j’apprécie les couleurs de mon Nikon dans Lightroom.

Curseur tout à gauche avec profil JFV, curseurs tout à droite, profil Adobe Couleur, la différence est plus flagrante sans passer par WordPress.

Notez le rendu de la peau, bien meilleur sur le profil acheté chez JFV.

Selon le type de photos, j’essaie les autres profils achetés, mais la plupart du temps, le Pro Standard C me va bien, en tout cas lorsqu’il s’agit de scènes de spectacles ou d’ambiance familiale.

Pour les paysages, j’ai tendance à reprendre mes images avec l’un des deux profils Pro Paysage mis à disposition.

Par conséquent, je me suis acheté un deuxième groupe de profils, cette fois pour Z8, mais je suis parti sur les profils standards (et non pas Pro), qui sont un peu plus claquants, en général.

Convaincu par ces profils, j’ai tout doublé pour le Z9 et le Z8, ce qui fait que j’ai la collection complète pour les deux boîtiers.

Le seul petit problème, dans tout ça, c’est bien que tout travail mérite salaire, que du travail, il y a pour parvenir à nous fournir ces beaux profils.

Vous n’achetez pas des profils qui fonctionnent pour tous les appareils, ce n’est justement pas le but, puisqu’ils sont tous différents, équipés spécifiques, mais vous devez le faire pour chaque modèle.

Si vous avez 2 boîtiers Sony A7R IV, vous pourrez utiliser les profils sur les deux appareils, mais si vous avez un A7R IV et un A7R V et un Z7, alors, vous devrez acheter des profils pour le premier et pour le second.

Chez moi, les profils du Z9 ne sont disponibles qu’avec des photos prises avec ce boîtier, vous ne les verrez pas si vous avez pris une photo avec un Z7.

Cela peut bigrement renchérir le prix de Lightroom, nous sommes bien d’accord.

Cela dit, le problème n’est pas JFV, encore une fois, tout travail mérite salaire, et j’imagine bien que créer un profil doit prendre passablement de temps, mais Lightroom qui ne fait pas bien son travail, en natif.

Tant mieux pour les développeurs tiers, mais c’est dommage pour nous.

Les profils ISOs adaptifs

Reste le problème du débruitage des images sans passer par l’AI, méthode que j’ai décrite dans la première partie de cet article sur mon retour vers Lightroom.

Oui, Lightroom, par défaut, est moins bon que les autres logiciels de type DxO, ON1 ou Topaz dans ce domaine.

Mais c’est aussi (pas seulement) parce qu’il n’intervient pratiquement pas en matière de correction, en particulier au niveau du curseur de Luminance qui est toujours, par défaut, à zéro.

Rien que le fait de le pousser un peu à droite permet de réduire le bruit très facilement.

Mais cela ne suffit pas.

Pour assurer à la fois une bonne netteté, la préservation des détails et un bruit minimal, il faut savoir jongler avec les dix curseurs de la figure ci-dessus qui doivent être réglés les uns en fonction des autres.

Et là, Jean-François Vibert, vous propose un jeu de réglages qui font exactement ce travail.

Mais attention! Tous ces réglages changent selon la vitesse ISO choisie, raison laquelle, quand on crée des paramètres adaptifs, ceux-ci s’adaptent à cette dernière.

Comme pour les profils, nous pourrions créer tout seul paramètres ISOs adaptifs, la méthode est décrite ici par Adobe.

Encore faut-il savoir ce que l’on fait au niveau des curseurs, et là, je dois bien l’avouer, je suis nul, et j’ai trop peur de faire n’importe quoi.

Alors que Vibert donne depuis des années des cours sur Lightroom, et met justement l’accent sur l’entier de ces réglages, tellement importants, c’est vraiment sa spécialité.

J’ai donc acheté, en plus de mes premiers achats, le groupe de 4 Presets Adaptifs (sans profils de couleur) qu’il nous propose et qui eux sont compatibles avec tous les appareils.

Selon l’âge et la conception de votre appareil, vous choisirez l’un des 4, tout est expliqué ici.

Alors que l’on soit bien clair: votre photo sera débruitée, certes, mais il restera du grain si l’on regarde l’image à 100%.

D’abord, il est rare que l’on regarde ses photos en taille réelle.

Ensuite, il faut bien admettre que ce grain donne finalement une certaine vie à l’image.

Prenons l’exemple de cette image, prise à 9’000 ISOs.

Cette photo, à 100%, montre un certain grain lorsqu’on passe par la correction interne avec le profil suivant avec application à 100%

Mais ce grain n’est pas désagréable, et si ça vous gêne, vous pouvez pousser le curseur vers la droite, à plus de 100%, au risque alors de peut-être trop lisser l’image (mais pas toujours).

À voir ce que vous préférez entre ce réglage et la correction ISO AI, certes incroyablement performante, mais peut-être trop “numérique et lisse”, bien que tous les détails soient bien là.

Curseur tout à gauche, correction Lightrooom AI, curseur tout à droite, correction Lightroom native, avec un preset ISO Adaptif signé JFV

Reste à savoir quelle version a votre préférence, sachant que la version AI pèsera lourd, si vous gardez le DNG, beaucoup moins, si vous passez par ma méthode (voir précédent article), et carrément zéro si vous gardez la correction interne avec le Preset adaptif.

En conclusion de cette deuxième partie

J’ai un peu l’impression de redécouvrir mon Lightroom avec ces profils et ces paramètres adaptifs.

Lightroom qui ne me plaisait plus du tout depuis quelques longs mois redevient un logiciel qui, certes, doit évoluer et mettre à jour un certain nombre de choses, notamment sa manière de gérer le bruit en interne et la qualité de ses rendus avec ses propres profils: ce n’est tout de même pas normal, même si c’est bien pour eux, de devoirs passer par des spécialistes externes pour corriger ce que l’éditeur de Lightroom n’arrive pas à faire.

De mon côté, j’ai un an et demi de non-traitement d’images dans le logiciel, je suis en train de les reprendre unes à unes (j’avais notamment recadré dans DxO principalement, sans passer par Lightroom, reprenant le tout dans Peakto, il faut le refaire dans Lightroom désormais), et je me rends compte d’un avantage certain de ce logiciel: son ergonomie et sa fluidité.

Sa gestion des masques automatiques est également exemplaire et permet de bien s’en sortir en photos de spectacle, en gardant les fonds bien noirs et les sujets bien éclairés en un clin d’œil.

L’extrait d’image à 100% d’un rideau de décors qui forme une trame avec des carrés de bruit (cliquez pour agrandir) reste d’actualité parfois avec le preset ISOs adaptif, également d’ailleurs avec la correction AI en mode par défaut. Les masques AI en ce cas permettent de sélectionner l’arrière-fond d’un simple clic et de diminuer l’exposition, pour que le phénomène disparaisse. Notez que DxO supprime tout ça sans intervention, mais il faut passer par ses services.

Quelque part, il va falloir faire quelques choix: que garder, en plus de Lightroom, pour éditer mes images?

Difficile pour moi de trancher tout de suite.

Et puis, avec mes 4 groupes de profils (2 pour le Z8 et 2 pour le Z9) plus mon groupe d’ISOs adaptifs, la somme à débourser est rondelette.

Et je n’ai réglé là que le rendu de mes nouveaux appareils.

Maintenant que je vois les apports de ces profils de boîtiers, j’ai envie d’acheter ceux qui pourraient améliorer de la même manière mes anciens boîtiers.

Le problème, c’est que la liste est longue.

Eh oui, j’ai utilisé 88 boîtiers dans ma vie lightroomienne…

Certes, il est clair que la plupart d’entre eux sont de très anciens boîtiers et aucun profil personnalisé ne leur correspond, mais rien qu’en parlant de mes anciens Nikon, Sony et Canon (pour Canon, je ressens moins le besoin de profils personnalisés, Lightroom me semblant meilleur pour cette marque), j’aurais encore une bonne quinzaine de profils à acheter, et il se trouve que je n’ai pas les moyens de le faire.

Je me contenterai pour eux du profil Couleurs de Lightroom, en attendant qu’Adobe, nous propose des profils dignes de ce nom pour nos appareils modernes.

Cela étant, pour mes festivals 2024, je vais éditer mes images sur Lightroom de base, avec les profils évoqués ci-dessus, et seulement au cas où elles seraient vraiment trop “difficiles” pour cela, ce qui me semble plutôt rare, je passerai soit par la correction du bruit AI intégrée à Lightroom, en suivant la méthode donnée ici pour éviter les DNG monstrueux qui en sont issus, soit par un des logiciels spécialisés que j’aurai gardé au final, à savoir soit DxO Photolab testé ici, soit Topaz dont j’ai parlé ici, ou peut-être ON1, si son éditeur décide de corriger ses trop nombreux bugs.

Pas simples, ces choix!

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