Comme indiqué dans mon dernier article, nous étions en vacances, toute la semaine passée.
Nous avons vadrouillé en voiture depuis la Suisse jusqu’en Bretagne, profitant des incroyables paysages de ces magnifiques régions que je ne connaissais pas encore.
Nous avons roulé dans notre nouvelle R5 Iconic jaune.
Je précise que je voulais racheter ma Renault Zoé, 4 ans d’âge, et, en bout le leasing (ou de location longue, comme le disent nos amis français, je crois), mais au moment où je devais le faire, j’ai renoncé.
Non pas parce que la R5 me faisait envie, alors qu’elle venait juste de sortir, et que tous les tests que j’ai lus à son propos sont dithyrambiques, mais parce que, depuis quelques mois, ma Zoé, lorsqu’il faisait un peu froid (autour de 0 à 5 degrés) et brouillardeux, entre octobre et février, se mettait parfois à faire un bruit épouvantable et pour le moins inquiétant lorsque je tentais de la recharger à une borne, sans compter que toute recharge devenait alors impossible.
Seule solution? Attendre quelques heures, pour que tout reparte comme si rien ne s’était passé.
Mon garage Renault, pourtant l’un des plus importants de Suisse romande, ne voyait absolument pas de quoi il s’agissait. « Il faut revenir quand la panne se produit, cher Monsieur »!
Sauf que ça arrivait souvent le soir, en rentrant, et que le lendemain matin, la panne n’était plus active.
Bref, je n’allais pas mettre les 13’000 francs restants sur mon contrat alors que ma voiture allait peut-être me lâcher quelques kilomètres plus loin, juste quand la prolongation de garantie allait s’arrêter.
Raison pour laquelle je suis passé sur la nouvelle Renault 5, une sorte de « boucle bouclée » puisque ma deuxième voiture, dans les années quatre-vingt, c’était justement une bonne vieille et fidèle R5 que j’avais beaucoup appréciée.
Je reviendrai au moins deux fois tout prochainement sur cette voiture assez géniale, tellement sympathique que vous n’arrêtez pas de discuter avec tous les gens qui vous arrêtent ou vous voient sortir de la voiture.
Le nombre de sourires des autres conducteurs, des piétons avec le pouce levé, c’est juste incroyable!
Je reviendrai sur ses immenses qualités et ses quelques petits défauts, aussi.
La R5, c’est environ 410 km d’autonomie sur le papier, et étonnamment, elle est tout près de les tenir au quotidien.
Je ne la charge jamais à plus de 80%, et au printemps et en été, sur les petites routes que j’utilise au quotidien, je constate 320 kilomètres d’autonomie.
Sur l’autoroute, comme toutes les voitures électriques, c’est autre chose, surtout en France où les limitations sont à 130 km/heure (en Suisse, c’est 120, et ça change déjà beaucoup).
Vous pouvez toujours vous dire « bon, je roule à 110 km/h », mais quand vous avez 700 kilomètres à faire, vous finissez par rouler à 130, et là, le planificateur de Google Automotive vous fait vous arrêter tous les 150 kilomètres, pour recharger de 15 à 80 %, alors que vous êtes pourtant souvent bien au-dessus du pourcentage estimé par ce système intégré au système Open-R-Link de Renault.
Certes, il arrive que le planificateur revoie son plan de base constatant que vous avez moins consommé que prévu, mais en gros, quand vous roulez sur l’autoroute, vous rechargez souvent.
Et c’est là que les choses se corsent.
Il faut que vous sachiez une chose: si vous devez recharger à des bornes publiques (toutes celles qui ne sont pas votre borne à domicile), il vous faut absolument un badge, le plus généralissime possible, c’est-à-dire regroupant un certain nombre de réseaux qui chacun proposent le leur.
C’est d’un pénible!
Parce que pouvoir payer avec une simple carte bancaire, comme on le fait dans n’importe quelle station d’essence, c’est encore extrêmement rare.
Ça vient, mais il ne faut surtout pas compter sur la chose pour l’instant.
Mais quand je dis UN badge, prévoyez-en au moins deux.
Sur autoroute
Typiquement, lors de mon premier « plein » sur l’autoroute, Chargemap, qui est pourtant certainement le badge regroupant le plus de fournisseurs en Europe, n’a pas été accepté. Il s’agissait pourtant d’une borne Ionity, fournisseur qui est inclus dans ChargeMap.
J’ai dû sortir mon badge Mobilize qui, lui, a fonctionné.
Encore heureux, parce qu’à cet endroit, aucune carte bancaire n’était acceptée.
Mais cela ne suffit pas!
Un des défauts du planificateur de Google intégré à la R5, c’est parfois de vous sortir de l’autoroute, même si, 30 kilomètres plus loin, une station proposant des bornes (elles en proposent toutes sur l’autoroute) est bien présente et que vous avez au moins deux fois l’autonomie pour vous y rendre, allez savoir pourquoi.
Là, vous roulez quelques kilomètres dans une campagne verdoyante, et au milieu de nulle part, vous tombez sur une station de recharge de 12 bornes ultramodernes… Tesla.
Alors oui, Tesla a été dans l’obligation d’accepter les voitures d’autres marques dans ses stations (je comprends un peu la frustration des utilisateurs de la marque), mais elle ne fait rien pour vous faciliter la tâche.
Ni Mobilize, ni ChargeMap ne sont acceptées, et bien sûr, il n’est pas question d’utiliser ici votre carte bancaire.
Je me suis renseigné auprès d’une dame en Skoda qui venait de télécharger l’application Tesla et qui avait pu lancer la recharge de sa voiture.
Ni une ni deux, je m’y colle, mais le problème, c’est que je n’ai aucun réseau qui me permet de charger ladite application.
Je vais donc vers la seule demeure proche de l’endroit, à savoir un petit restaurant, je commande quelque chose et je demande leurs accès au wi-fi.
Là, je télécharge la chose, je retourne vite vers la voiture, mais voilà qu’il faut configurer l’application et lui donner un moyen de paiement, ce qui ne va pas sans quelques allers et retours entre le restaurant et la voiture.
Au bout d’une demi-heure, je peux lancer la charge qui a au moins l’avantage d’être très rapide.
Tout cela sans parler de la culpabilisation d’utiliser le réseau appartenant à un type que vous méprisez et détestez (et encore, je retiens mes mots).
Nous disions donc, comme nécessaire pour partir:
- minimum deux badges généralistes
- l’application Tesla tout bien configurée à l’avance (grrrr…)
- une carte bancaire (oui oui, ça m’a été utile lorsque les deux badges n’étaient pas reconnus, pourtant chez TotalEnergies — ouf, elle proposait le paiement par carte bancaire —, alors que quelques centaines de kilomètres plus loin, une même station TotalEnergies acceptait mon badge ChargeMap, allez comprendre…)
Et je ne vous raconte pas les ordre des opérations de charge, qui ont leur importance, et qui ne sont pas semblables selon les endroits.
L’important? Rester calme (Madame K est une vraie régulatrice pour moi), surtout quand les opérations sont contradictoires sur une même borne…
Mais bon, là, après une bonne douzaine de pleins, je crois que nous nous y sommes faits, on commence à avoir l’habitude.
N’empêche, à chaque fois que la charge démarre vraiment (il faut toujours attendre quelques dizaines de secondes, histoire que les contrôles se fassent), on se tape la main, avec Madame K.
Je tiens encore à préciser encore que j’ai roulé deux samedis de juillet bien denses et marqués comme noirs dans les journaux télévisés, et que, jamais, je ne suis tombé, sur l’autoroute, sur des bornes saturées.
Une seule fois, une voiture attendait quand je suis parti, sinon, zéro attente constatée.
Hors des autoroutes, c’est encore autre chose…
Autre chose à ne pas oublier avant de partir, le câble de charge qui va bien, au cas où la station n’en disposerait pas.
Toutes les stations d’autoroute sont équipées de câbles, mais, dès que vous sortez de leur réseau, c’est encore autre chose: beaucoup n’en ont pas (les déprédations, que voulez-vous, on peut comprendre les propriétaires de bornes).
Ce câble est lourd et encombrant, dans une R5, il prend de la place.
Mettons-nous en situation maintenant: vous êtes là, à l’hôtel, et vous prenez l’application ChargeMap pour savoir où se trouvent les stations de charge les plus proches.
Nous étions, par exemple, à Saint-Malo extra-muros, eh bien des stations de charge, ça ne pullule pas, dans le coin.
Ou plutôt si, ça pullule, mais alors, à 10 kWh, 5 kWh, éventuellement 22 kWh…
Ouf, une station InterMarché est proposée, avec des bornes proposant de 22 à 120 kWh.
Nous nous y rendons, toutes sont prises, mais 4 nouvelles bornes sont proposées à l’intérieur, toutes neuves.
Problème?
Aucune ne fonctionne (pas pour rien que les 4 étaient libres, j’imagine), elles échouent toutes à la vérification d’étanchéité…
Donc nous repartons et trouvons dans les environs (bien glauques) un garage Renault avec une borne publique (sans câble) marquée « 22 kWh ».
Et voilà qu’elle ne fournit que 10 kWh.
Imaginez, il fallait attendre au minimum 3 heures pour dépasser les 80%.
Je veux bien que, pour la première fois, je tombe sur quelques Renault 4, toutes fraîches sorties pour la première fois d’usine, et que j’aie du plaisir à les découvrir, mais bon, 3 heures, c’est long…
J’ai commencé par lancer la charge, et au bout d’une heure, j’ai fait le pari de retourner à l’InterMarché où j’ai trouvé une borne à 120 kWh, libre, ce qui a rempli la voiture rapidement et nous a permis, pendant l’intervalle, de faire quelques courses.
N’empêche, si nous avions eu une voiture thermique, nous serions partis visiter Dinard à 9 heures 30, avec l’électrique, nous sommes partis à 12 heures 30.
Je peux dire que nous avons bousillé deux matinées sur 8, comme ça.
Vous me direz: tu n’avais qu’à être prévenant et charger la nuit!
Mais ce n’est pas si simple, parce que, si tu vas charger ta voiture sur une borne à 10 kWh, il faut la laisser quelques heures, et après, aller la rechercher, parce que tu ne peux pas la laisser toute la nuit sur la place, d’autres ont aussi besoin de recharger ce d’autant plus que certaines bornes te facturent (et je trouve cela normal), le temps passé à utiliser la place sans charger.
Aucun de nos hôtels ne proposait de bornes de recharge.
Et sur les routes nationales, faire le plein rapidement est possible, mais beaucoup plus rarement, et vous devez faire confiance à la technologie (l’application ChargeMap ou le planificateur intégré à la voiture) puisque les petits symboles indiquant les bornes de charge que l’on voit sur les grands panneaux annonçant les stations sur l’autoroute sont généralement absents sur ce réseau.
Force est de constater que la plupart des stations d’essence ne sont pas encore équipées en bornes électriques, en dehors des autoroutes.
Et en matière de prix?
Pendant ces vacances, nous avons consommé environ 18 kWh aux 100 km, en moyenne, entre l’autoroute à 130 principalement, les routes nationales à 110, les départementales à 80 et les villes à 30 km heure.
Au prix moyen de 0.50 € par kWh à la borne (entre 0.45 et 0.58 €), cela représente 9 € aux 100 km.
C’est donc un peu moins cher qu’une voiture qui consommerait entre 6 et 7 litres aux cents, mais la différence n’est pas exorbitante.
La voiture électrique est bien moins onéreuse à la maison, bien sûr, et plus particulièrement quand on fait en sorte de ne recharger qu’au solaire.
Et pour le plaisir de conduite?
Ce n’est pas compliqué, cette voiture est, de loin, la meilleure que j’ai conduite dans ma vie: un plaisir absolu, à tous points de vue.
Cela dit, le stress de retrouver « quelque chose » pour continuer le voyage est toujours un peu présent, au creux du ventre, dès que vous êtes hors autoroute, et ça gâche un peu la joie.
Et vous, des expériences en la matière?