Si vous avez lu Le Blog Du Cuk ces derniers temps, vous savez que j’ai fait pas mal de festivals cet été, et que je me suis beaucoup plaint du son produit par les sonorisateurs des artistes.
Je mets le concert de Montreux avec Julie Armanet et Albin de la Simone à part, puisque j’ai vécu à ce moment l’équivalent de la qualité d’un bon concert classique, dans une salle magnifique. Vous pouvez lire ici le compte rendu de ce moment magnifique. Et puis aussi celui de Camille qui était, malgré la pluie, parfaitement réussi.
Mais dès qu’il s’agit de plein air, ça a souvent été pour le moins mauvais, souvent à cause des artistes eux-mêmes d’ailleurs.
En attendant vendredi 1er septembre le concert de Janine Jensen au Festival de Sion, il me restait un festival à faire: le Venoge Festival.
Un petit festival devenu presque grand, puisque 25’000 personnes s’y sont rendues en 5 jours, du 16 au 20 août 2017.
C’est le révolver sur la tempe que j’ai pris deux billets pour ce dimanche, pour ma fille qui tenait absolument à aller voir et écouter Tal, une chanteuse franco-israélienne de 27 ans, bien connue des adolescentes et de leurs jeunes mamans.
Il faut vous dire qu’en voiture, je me suis farci ses différents albums à je ne sais combien de reprises, parce que je suis bon comme le bon pain, et que j’accepte de souffrir pour le bien de mes enfants.
Quand j’écris que j’avais le révolver sur la tempe, j’exagère, parce que ça me faisait super plaisir d’aller voir un concert avec elle, et que je voyais bien qu’elle était aux anges, qu’elle en parlait depuis des semaines, de ce concert.
Je me suis donc retrouvé à 1 mètre de la barrière, à attendre une heure et demie sous un soleil de plomb que le concert commence, me rendant gentiment compte que je devais bien être le plus vieux de tout le public, essentiellement féminin, mais pas que.
Et puis, Tal est arrivée.
Vous dire qu’elle est belle, c’est un euphémisme, mais ce n’est pas pour cela que nous étions venus la voir l’écouter.
Purée, en parlant d’écoute, mais que le son était bon!
Nous avons enlevé nos bouchons d’oreilles, et c’était encore meilleur, sans que nous soyons le moins du monde agressés par un volume écrasant toute sensibilité.
Tout y était, et c’est tant mieux voyez-vous, parce que ses musiciens sont de vraies bêtes.
Tiens, écoutez-moi ce bassiste, en solo de présentation:
Ça aurait été dommage tout de même de nous passer de ses lignes tant rythmiques que mélodiques dans les chansons non?
Tal est très différente sur scène que dans ses disques dans lesquels elle est un peu aseptisée par une sorte de formatage qui m’agace passablement lors des trajets en voiture (oui, avec ma fille il faut suivre s’il vous plaît, je n’écoute pas ça tout seul, qu’on se le dise).
La musique prend des couleurs funk, elle s’africanise aussi, passe par la Jamaïque dans certains morceaux reggae.
Ça balance, ça tourne, c’est vivant, et c’est assez… beau, oui, je dois bien l’avouer.
Tal laisse de la place à ses musiciens, à ses choristes, on dirait même parfois qu’elle se gêne un peu d’être en avant-scène par rapport à eux.
Il y a du plaisir, de l’affection dans cette équipe, ça se voit et ça s’entend.
Tal peut chanter, seule, devant sa guitare, ou derrière son piano (électrique).
Cette chanson en Hébreux est touchante, et il faut oser la faire en plein festival en plein air. Exactement le contraire de ce que je reproche aux autres artistes que j’ai vus dans les festivals ne pas laisser de place à l’émotion.
Et puis, Tal a une belle voix, chante juste (AutoTunes n’est pour rien là dedans, j’en suis persuadé), et peut nous offrir des musiques bien différentes de ce qu’elle nous propose sur ses albums.
Voyez plutôt
Bon, je me giflerai d’avoir raté le solo (pourtant long) du guitariste, mais en plein soleil (mais alors vraiment en plein soleil), il est difficile de voir ce que l’on vise avec l’iPhone. Vous verrez que vocalement, le groupe fait de belles choses si vous laissez aller un peu la vidéo.
Bref…
Cette femme a du talent, c’est clair.
Je crois même que si j’avais su ce que j’allai voir et écouter, j’aurais pris un billet sans même que ma fille me pousse à le faire.
Et vous, ça vous est déjà arrivé de n’attendre pas grand-chose d’un événement, et d’être surpris en bien après coup, comme on dit chez nous?