La une du Matin de vendredi m’a fait bondir:
Allons chercher à l’extérieur une description intéressante de la modification relative à la loi sur la protection des animaux, à savoir sur lemonde.fr.
Branle-bas de combat dans les cuisines helvétiques, le gouvernement suisse a interdit, mercredi 10 janvier, la pratique culinaire consistant à plonger les homards vivants dans l’eau bouillante, considérée comme cruelle. Cuisiniers et gastronomes devront désormais étourdir les crustacés au préalable. Les importateurs et les poissonniers devront également améliorer le confort du homard durant son transport et sa détention.
Dans le cadre d’une révision des lois relatives à la protection des animaux, le gouvernement fédéral annonce qu’à compter du 1er mars, « la pratique consistant à plonger les homards vivants dans l’eau bouillante, commune dans les restaurants, ne sera plus autorisée ». Les homards « devront désormais être étourdis avant d’être mis à mort », expose l’ordonnance émise par le gouvernement fédéral. Selon la télévision publique RTS, seuls les chocs électriques ou « la destruction mécanique du cerveau » seront autorisés.
Et puis:
Selon l’ordonnance qui est en consultation jusqu’en février prochain, le homard ne pourra plus être transporté vivant sur de la glace ou dans de l’eau glacée. Il devra l’être dans des caisses refroidies, et chaque animal sera séparé par un élément adapté.
Selon Le Matin, cette décision de notre Conseil fédéral a fait mourir de rire le monde entier.
J’ai mangé deux ou trois fois du homard dans ma vie, dans des banquets.
C’est bon, certes, et alors?
J’ai culpabilisé, parce que je sais, pour avoir vu deux ou trois reportages à la télévision, à quel point la mise à mort de ce crustacé est cruelle.
Un animal qui meurt sur le coup, qui ne ressent rien, comme prétendent beaucoup de cuisiniers, cela ne se débat pas au point qu’il faut une sacrée force pour tenir le couvercle de la marmite d’eau bouillante dans laquelle on le plonge vivant.
Lorsque l’on a vu cela, on n’en mange plus, ou alors parce que l’on ne peut pas faire autrement, lors d’une réception par exemple.
Au pire, et un peu hypocritement je l’admets, au moins, on n’en cuisine plus.
De même avec le transport des ces animaux.
Les mettre dans de la glace d’eau douce, alors qu’ils ne l’apprécient pas plus que nous, que ce sont des animaux d’eau salée (mers froides de préférence, dans lesquelles il n’y a pas de glaçons), ce n’est pas normal.
Surtout qu’il y a matière de faire autrement, certaine le font.
Si les homards avaient des cordes vocales, on serait bien plus attentifs peut-être à leur douleur qui ressort lors de certaines études, tout comme celles d’ailleurs des poissons qui étouffent lorsqu’on les a pêchés et qu’on laisse agoniser sur le pont d’un bateau.
Alors qu’on ne soit pas d’accord avec notre Conseil fédéral, je peux encore très éventuellement comprendre (quoique…), mais, en plus, plaisanter cyniquement sur la chose, c’est une honte.
Dire que “oui, c’est dur, mais c’est tellement bon”, ce n’est aucunement un argument.
Ou alors c’est un argument, mais d’une bêtise crasse.
Moi, sur ce coup-là, je suis fier de notre Conseil fédéral, et fier de faire partie de ce pays, ce qui n’est pas toujours le cas.
Et tant pis si le monde entier nous tourne en bourrique.
L’abolition de l’esclavage ne s’est pas faite en un mois, le respect des animaux prend beaucoup (trop) de temps, mais cette philosophie avance, chaque jour un peu plus.
Tant mieux.