Vous savez que le « local » est privilégié en matière de vacances dans tous les pays.
La Suisse n’y fait pas exception, tous les messages que nous entendons à la radio, lisons dans les journaux ou observons à la TV convergent sur un point: restons chez nous, par sécurité certes, mais également par solidarité envers nos entreprises liées au tourisme de près ou de loin.
Je comprends ce message, et j’irai à Amsterdam en train avec ma fille, comme je l’ai déjà écrit ici, parce que j’avais tout commandé avant la pandémie et que, comme la Hollande n’est pas un pays à risques pour la Suisse, je ne peux pas me faire rembourser ce que j’ai déjà payé.
Cela dit, comme je l’ai expliqué ici dans l’article consacré aux vélos électriques, nous sommes partis deux jours en Emmenthal, dimanche et lundi passé.
Nous avions choisi un chouette hôtel 4 étoiles, mais pas trop cher, dans un manoir au centre-ville de Langenthal.
Lors de notre périple en vélo, nous avons constaté qu’un grand nombre de bistrots, de magasins bien utiles aux touristes étaient simplement fermés.
Alors, acceptons la chose un dimanche (et encore!), mais le lundi, c’était tout pareil.
Je veux bien que le lundi soit en général le jour de congé (en tout cas le matin) en Suisse pour bien des magasins, mais enfin, tout de même!
Si, à juste titre, l’on se plaint à longueur de journée dans les médias cités plus haut que la situation est incroyablement dure pour l’industrie du tourisme, que jamais l’on ne rattrapera le confinement de mars et d’avril, alors il y a quelque chose que je ne comprends pas.
Pourquoi ne profite-t-on pas d’essayer d’ouvrir tout ce qui peut l’être et qui a du sens pour justement rattraper quelque peu tout ce qui a été malheureusement perdu?
Je prends l’exemple de notre hôtel.
Fermé le dimanche, mais bon, on veut bien nous coller une enveloppe avec notre clé sur la porte d’entrée.
OK, nous acceptons. En arrivant vers 15 heures, nous tombons sur les deux jeunes et sympathiques propriétaires qui nous expliquent qu’ils sont là par hasard (sic) et que nous avons de la chance de tomber sur eux (resic).
Dimanche après-midi, dimanche soir, jusqu’au matin, il n’y avait aucun personnel (mais quelques touristes, une vingtaine, je pense).
Le lundi matin, une jeune dame, absolument seule dans l’hôtel, qui nous a servi le petit-déjeuné.
Jeune dame à qui il a fallu téléphoner un peu plus tard pour que l’on puisse régler notre nuit.
Pas très accueillant.
Autre exemple?
En allant vers Olten, nous croisons un endroit charmant, Aarburg.
Il est dominé par un château et une vieille ville magnifiques.
Nous passons par-derrière, grimpons (à pied) un joli chemin dans la verdure, et arrivons à l’endroit où il était possible de visiter cet ensemble.
Fermé.
On se renseigne: l’endroit, caché derrière de magnifiques remparts, ne sont accessibles que deux jours par semaine, je ne me rappelle plus lesquels et impossible de trouver l’horaire sur Internet pour me remémorer la chose, en tout cas, je n’ai pas trouvé.
En France ou partout ailleurs, on aurait profité d’un site aussi magnifique.
Autre chose: nous avons dû faire recharger nos batteries à Olten. Pour ce faire, nous avons mangé dans un petit restaurant salon de thé lundi, et une fois que nous leur avons bien fait comprendre que nous allions largement consommer, nous leur avons demandé s’il était possible de charger lesdites batteries.
Les gérantes ont accepté, mais de Dieu si on avait l’air de les embêter. Au point que je leur ai dit que je leur paierai l’électricité consommée.
Je ne sais pas moi, mais un sourire, ça aurait été de trop?
Je vais prendre un autre exemple d’avant la pandémie.
Riederalp, petit village départ de nombreuses pistes de ski, accessible uniquement par téléphérique.
Magnifique, isolée, mais un joli village tout de même avec quelques hôtels et des chalets rustiques, mais aussi des appartements de location.
Nous allons prendre notre repas du soir, tout contents Mme K et moi dans un des restaurants, il était un peu plus de 20 heures. Nous avons bien vu que nous dérangions.
En fait, ce restaurant qui aurait été ouvert partout ailleurs jusqu’à 23 heures fermait à 21 heures. Attention: je ne parle pas de cuisine qui ferme à 21 heures, mais de restaurant complet.
Le soir suivant, nous avons dû chercher dans le village pour trouver UN restaurant qui fermait plus tard.
Non, mais, dites-moi que je rêve!
Enfin, je ne résiste pas à vous diriger vers un article que j’avais écrit en 2012 sur notre passage dans une auberge du Lac Taney. Je l’ai relu ce matin, c’était déjà édifiant, et le souvenir de cette nuit passée au beau milieu de la nature magnifique reste marqué dans ma mémoire, pas seulement positivement.
Cela fait donc des années que je me dis que le tourisme suisse est à la traîne, qu’il se plaint tout le temps (avant la pandémie, aussi), mais qu’il ne fait pas grand-chose pour qu’on lui fasse honneur.
J’imaginais que la pandémie allait donner un coup de pouce à l’accueil.
Eh bien, à première vue, il n’en est rien.