Avertissement et mise à jour de l’article: je suis revenu sur mon avis assez négatif montré ici à propos de DxO, je l’ai écrit dans cet article.
De plus, ce mercredi 15 mars, DxO Photolab 6 est enfin devenu compatible avec les RAWs Nikon du Z9 haute définition. Mieux, même la version 5 a droit à cette mise à jour, et c’est important de le préciser, parce que rares sont les éditeurs à faire évoluer les versions autres que celle en cours.
Le 16 mars 2023
Une fois n’est pas coutume, je vais donner la parole à mon quart de frère (lui met des tirets à cette expression, je le laisse faire, moi pas), Mathieu Besson, qui va vous expliquer ses déboires avec DxO.
Mais avant cela, permettez-moi juste une petite introduction.
DxO PhotoLab vient de sortir en version 6.
Vous connaissez ma fidélité à cette entreprise franco-américaine, je la suis et teste ses logiciels, sur Cuk.ch d’abord puis sur ce site, depuis la version 1 (même bien avant, quand DxO ne s’appelait pas encore PhotoLab, voir les explications sur ce point plus précises de Mathieu, plus bas) et je suis d’ailleurs persuadé que DxO PhotoLab est le meilleur développeur du RAW du marché depuis un sacré bout de temps, voire depuis toujours, en fait.
Cela reste d’actualité avec le passage à la version 6 qui améliore encore son débruiteur, puisque DxO DeepPrime, la technologie maison qui fait des merveilles en version 5, avec vos photos toutes délavées et bruitées prises en très hautes ISO, peut aller encore plus loin en passant à DxO DeepPrime XD (pour haute résolution), revendique désormais deux steps supplémentaires, ce qui est considérable.
Son dématriçage (le processus de conversion des couleurs) et le débruiteur s’améliorent donc considérablement.
J’ai fait des tests sur des photos prises sans lumières ou presque à 12’600 ISO.
DxO 5 et son DeepPrime font déjà des miracles (mais Dieu que Lightroom est mauvais dans ce domaine en comparaison!), et DeePrime XD fait certes un petit peu mieux, mais il faut être concentré pour s’en rendre compte.
Progrès il y a, certes, mais les deux steps gagnés par rapport à DeepPrime “tout simple”, je demande à voir.
Bon, alors regardons sur une image à 4’000 ISO exportée en JPEG par Lightroom, DxO dans ses deux modes, DeepPrime et DeepPrime XD.
D’abord, l’image Lightroom.
Ensuite l’image DXO Mode DeepPrime
Enfin, DxO DeepPrime XD
Franchement, même si l’on n’est pas ici en taille réelle, même en agrandissant, si la différence est énorme entre DXO et Lightroom, la différence est difficilement perceptible entre les deux modes de DxO.
Regardons un extrait de cette image en taille réelle.
Lightroom nous donne ceci:
DxO Photolab 6 DeepPrime nous donne ceci:
DxO PhotoLab 6 DeepPrime XD
Hem… Juste pour vous montrer ce que propose ON1 2023, sorti il y a deux jours:
Y en aurait-il qui ont du souci à se faire?
Sans compter le masquage intelligent du nouvel ON1 que je n’ai vu nulle part ailleurs.
Bon, nous verrons ça plus tard.
DxO PhotoLab 6 propose également son nouvel espace colorimétrique personnel, “parfaitement adapté aux dernières générations d’écrans wide-gamut”, selon l’éditeur.
Un nouveau mode d’épreuvage-écran est également de la partie, ce qui est fort pratique lorsqu’on fait des tirages, et que je n’ai donc pas testé parce que… je ne tire pas.
Un nouvel outil de clonage, un peu amélioré, et c’est quasi tout pour cette mise à jour facturée tout de même 110 francs suisses, j’imagine autant en euros, moins d’un an après avoir demandé 90 francs suisses pour la mise à jour vers la version 5.
J’ai fait le pas, en mettant à jour également ViewPoint vers la version 4 (pour corriger les perspectives) du même éditeur, pour la modique somme de 65 francs, tout en ayant mis à jour également il y a deux mois la NickCollection, toujours du même éditeur, NickCollection qui elle aussi réclame son dû chaque année ou presque, comme PhotoLab.
Tout cela pour une suite de logiciels que je ne veux pas abandonner par fidélité, mais aussi parce qu’il réussit à faire vraiment des miracles avec des photos qui pourraient être perdues si je ne les développais qu’avec Lightroom.
Est-ce que la petite centaine de photos que je développe avec ladite suite chaque année vaut autant d’argent, je me pose de plus en plus la question.
Et lorsque je compare les images comme je l’ai fait plus haut, certes, DxO reste important pour améliorer des images en hauts ISO par rapport à Lightroom, mais le passage vers la V6 ne me semble vraiment pas nécessaire.
À l’avenir, peut-être ne vais-je garder que DxO PhotoLab et abandonner le reste de la suite, au vu des progrès faramineux qui viennent de montrer leur nez chez ON1, ce dont il faudra d’ailleurs que je vous parle bientôt.
DxO, faites attention à ne pas trop tirer sur la corde tout de même.
Je me posais donc ces questions, et voilà-t-y pas que Mathieu Besson, dont je parlais plus haut, sans savoir que j’étais déjà un peu grinche contre DxO, me compte une histoire qui vient de lui arriver avec cet éditeur.
Je vous laisse la lire ici.
Ah la la, ma bonne dame, tout fout le camp!
… il y a tant de choses importantes qui partent en vrille, le climat, l’énergie, le Covid, l’inepte invasion… Dur de savoir que faire de tous ces bouleversements si difficiles à expliquer à nos enfants.
Heureusement, heureusement, il y a des choses beaucoup moins graves qui vont à vau-l’eau: aujourd’hui, c’est DxO qui me plonge dans un abattement profond.
J’utilisais avec bonheur ce logiciel épatant depuis 2005, presque à ses tout débuts (DxO Optics Pro, son nom à l’époque, a été créé en 2003). Au fil de mes changements de boîtiers Nikon, D70, D200, D700, D4 en 2012, et tout récemment un extraordinaire Z9 (il fallait bien cela pour le mariage de mon quart-de-frère François avec mon quart-de-belle-sœur Madame K), DxO m’a fidèlement accompagné pour tirer le suc de mes meilleures photos. Je l’utilisais parcimonieusement, comme on sirote un grand whisky…
Mais là, je m’aperçois que c’est devenu un tord-boyaux: les photos du Z9, enregistrées par défaut en RAW “High Efficiency” (une technologie de compression sans perte, appelée TicoRAW, algorithme développé par la société intoPIX), n’étaient pas lisibles par mon (pas si) ancien DxO v4, acheté en 2020.
Fin août, je pensais qu’il me suffirait d’acheter la version courante de ce logiciel, DxO PhotoLab 5 Elite, et que tout rentrerait dans l’ordre. Je contacte leur Support pour savoir si mes anciennes versions donnent lieu à un prix d’upgrade ou de licence complète, je paie 110 francs, et je télécharge.
… et… mauvaise surprise, en v5 je ne peux pas non plus lire les fichiers de mon Nikon, mince!
Je re-contacte leur Support le lendemain, qui me répond en substance “Le mode HE RAW n’est pas encore supporté, nous ne savons pas quand cela le sera”. Super. Ils ne m’en ont pas parlé le jour d’avant, ne savent pas m’en dire plus sur leur roadmap, et ne m’offrent pas de remboursement non plus. Classe!
La semaine dernière, je relance l’application pour voir si un module Z9 est sorti dans l’intervalle… et surprise, je constate que c’est carrément une toute nouvelle version qui est arrivée, la v6.
Je re-contacte le Support, je leur demande si, vu que je viens d’acheter une licence v5, et que je n’ai pas pu l’utiliser du tout, s’ils me feraient la fleur de m’offrir une licence v6, tant qu’à faire.
Et naturellement, le Support (toujours la même personne, à moins que ça ne soit une IA un peu benête, même si cet adjectif n’existe qu’au masculin) me répond que “Non mon cher Monsieur, ça fait “far too long” que vous avez acheté votre licence v5, il vous faut re-payer une mise à jour à 110 francs”. 40 jours = “far too long”, apparemment chez DxO. Sympa!
Ah oui: plus haut, j’écrivais “tant qu’à faire”, parce que la v6… ne lit toujours pas les HE RAW de Nikon! Formidable!
Ça me laisse un peu las et songeur, quant à ces mises à jour, leur fréquence et leur prix, c’est un peu comme si DxO voulait à tout prix sortir un “full release” chaque année… sans se soucier au fond d’y apporter des améliorations notables, voire essentielles. Parce qu’au fond, la v6 est exactement aussi incompatible avec mon Z9 qu’une v4 de 2020. De mon point de vue, on pourrait presque dire que pendant trois ans, si j’avais scrupuleusement mis à jour mon logiciel — si je l’utilisais professionnellement, par exemple — en réalité mon expérience du produit n’aurait pas été améliorée. Et pourtant, durant cette période, j’aurais donné trois fois 110 francs aux développeurs de DxO.
Franchement, un logiciel important, ça doit coûter combien, en francs par jour, pour vous? Et ça doit évoluer à quelle vitesse par rapport aux appareils existants sur le marché?
La sempiternelle danse virevoltante du hardware et du software, en somme…
Bon, tout n’est pas noir dans ce monde, même si la nuit c’est quand même préférable: j’ai découvert une entreprise française hallucinante l’an dernier, qui ont réussi — je pèse mes mots — à réinventer le télescope: Vaonis, avec le Vespera. C’est un télescope entièrement automatisé, magnifique, sur batterie, avec une application iPad sublime (Singularity), un sac de transport parfait, un support aimable et efficace, et en plus ils ont réussi à produire ces équipements après une campagne KickStarter en pleine crise logistique mondiale… Un peu à l’inverse de la célèbre phrase d’Alan Kay, cité par Steve en 2007, Vaonis a réussi à faire un magnifique logiciel, en créant un hardware sublime.
Si vous achetez un Vespéra, vous pourrez boire des bières en photographiant M31 durant une longue soirée d’été, et en voyant la photo s’assembler, minute après minute, sous vos yeux.
Mathieu Besson
En 30 minutes, voici ce qui apparaît sur l’iPad:
Dingue, non? Tout ça en buvant de la bière dans le jardin!
Et si vous êtes vraiment très riche et que vous aimez vraiment les astres, faites-vous un immense plaisir en vous offrant un Hyperia!
En revanche, du côté de chez DxO, pour moi, plus rien à espérer, et je trouve ça dommage, j’avais eu beaucoup de plaisir avec cette application. Tant pis. Pour eux.
Mathieu Besson
Ouah, il me plaît bien, son Vespera!
Mais revenons-en à notre DxO.
C’est drôle, parce qu’en fait, je me rends compte que nous en sommes exactement au même point de notre questionnement Mathieu et moi, sachant que lorsqu’il m’a téléphoné pour me raconter son histoire et que je lui ai demandé d’avoir la gentillesse de me l’écrire, l’introduction que vous avez lue ci-dessus était déjà quasi prête mardi soir ne me restait qu’à terminer l’article.
Je n’ai plus qu’eu à l’adapter pour qu’elle puisse présenter l’article de Mathieu.
Alors si deux clients si fidèles en sont à se poser des questions sur la suite de la suite, c’est tout de même inquiétant, à moins que nous ne soyons que les deux à penser ainsi.
DxO a été dans de grandes difficultés il y a quelques années, les choses ne sont pas simples pour eux.
L’idée serait, il me semble, d’essayer de fidéliser la clientèle.
Il nous semble, à Mathieu et à moi, qu’ils s’éloignent de plus en plus de cette philosophie.
Mais quel dommage!