Avertissement: cette humeur est essentiellement helvético-suisse, mais je suis presque certain qu’elle peut être transposée très facilement “ailleurs”.
Je rebondis aujourd’hui sur l’émission sur la consommation “À Bon Entendeur” diffusée sur la RTS mardi 16 avril.
On y parle des prix chez les hard discounters en comparaison de ceux chez nos institutions qui sont, depuis toujours ou presque, Migros et Coop.
On y apprend que les premiers sont juste à peine moins chers que les deux dernières, pour autant qu’on cherche les prix les plus bas dans ces enseignes.
En effet, Migros et Coop ont sorti depuis quelques années leur ligne “tout en bas de la gamme” (pas forcément mauvais d’ailleurs) pour contrer Aldi et Lidl.
Tout est bien décrit, dans cet article de rts.ch.
Je ne vais pas ergoter sur les résultats, ce que je sais, et nous en discutons souvent avec nos connaissances, c’est que dans des conditions réelles, où l’on ne cherche pas forcément les prix les plus bas, notamment parce qu’on achète du bio, Coop est largement plus cher que Migros, qui elle-même est bien plus onéreuse qu’Aldi (Lidl, je ne sais pas, je n’y vais jamais).
Je sais également que les deux géants orange (c’est la couleur de leur logo, amis français, belges et d’ailleurs) se font des marges de malades sur le bio (freinant en cela la demande et donc la production biologique), Aldi étant bien plus raisonnable dans ce domaine qui est l’une de leurs niches depuis quelque temps.
Bref, là n’est pas la question, si je suis agacé depuis pas mal de temps, c’est par la politique d’actions de Migros et de Coop.
Dans l’émission À Bon Entendeur, dont j’ai parlé plus haut, on voit que beaucoup de Suisses profitent des actions dans ces deux enseignes pour s’en sortir au final un peu à moindre coût.
Il est vrai que l’on trouve, chez chacune d’elles, un grand nombre d’actions qui permettent d’acheter bien moins cher des produits, pour autant qu’on en achète une certaine quantité.
Mais en profitons-nous vraiment?
Eh bien pas toujours!
Depuis pas mal de temps, Madame K qui vérifie toujours les tickets m’expliquait que plus souvent qu’à son tour, une ou deux actions ne passaient pas à la caisse, qu’elle soit automatique ou tenue par une caissière.
Moi, j’oublie de vérifier la totalité de mon ticket, je ne regarde que les actions faciles à repérer, mais je constate également un certain nombre de problèmes.
Un exemple: nos courses de samedi passé à la Coop
Je suis parti dans un coin faire mes courses, Madame K dans le sien pour faire les siennes, et nous nous sommes retrouvés à la caisse automatique, chacun avec un ticket assez long.
Résultat des courses?
Pour Madame K:
- un ensemble sous cellophane de trois paquets de délices à mettre au four était en action avec 33% de rabais (3 pour deux, en fait), avec pourtant un code-barres spécifique à l’emballage. Elle n’en a pas profité, l’action étant simplement “oubliée” par le magasin.
- des yoghourts étaient en action, pour autant que l’on n’oublie pas de prendre un bon en couleur de la taille d’une feuille A5 (bonjour le gaspillage de papier et d’énergie!).
Encore faut-il penser à prendre ce papier et surtout à ne pas l’oublier au fond du caddie au moment de passer à la caisse. Madame K a oublié, ce que j’aurais certainement fait aussi, nous n’avons donc pas profité de cette action.
C’est de notre faute?
Vous êtes sûr que ce n’est pas pensé pour?
En ce qui me concerne, deux problèmes:
- la Coop adore nous faire acheter deux produits de même type, et nous offrir le troisième.
Il y avait cette action sur les fruits secs biologiques, j’ai donc mis dans mon panier 3 paquets de figues bios Demeter à 4.95, 3 paquets de cerneaux de noix à 3.95, et 3 paquets de raisins secs à 2.20.
Si vous comptez bien, j’aurais dû avoir une remise de 11.10, or, le rabais (que l’on ne peut vérifier qu’une fois qu’on a payé) était de 6,95. - les Halloumis (fromage à griller étaient en action pour autant qu’on en achète plus de deux; j’en ai acheté 4 (5.50 la pièce tout de même, soit 22 francs) pas de rabais à la caisse, mais une explication après vérification: le rayon des halloumis en action était vide, celui d’à côté, où il y avait les bios, ceux que j’ai pris, ne l’étaient pas. Le problème, c’est que la grosse étiquette marquant l’action débordait sur la colonne de “mes” halloumis. Tant Madame K que moi nous sommes faits piéger.
Comment avons-nous réagi?
Nous avons bien vérifié les deux nos tickets respectifs, et nous avons appelé la caissière responsable des caisses automatiques.
Remarquez que moi, je n’ai pas vraiment eu besoin de le faire, j’ai été contrôlé aléatoirement. Je ne sais pas pourquoi, mais c’est très souvent le cas ces derniers mois et je dois dire que ça a le don de m’agacer.
Je précise que la seule fois qu’une erreur a été relevée, c’était en la faveur du magasin, j’avais scanné deux fois un produit.
Déjà que l’on effectue leur travail, il faut encore ressortir ses marchandises des sacs, ça a le don de m’énerver et de m’humilier.
À la Coop, ils ne vérifient qu’un petit nombre d’articles, à la Migros, la dernière fois, le gars a vidé complètement 3 sacs de commissions, je suis devenu carrément mauvais… J’imagine qu’il pensait que j’étais un dangereux criminel.
Mais revenons à nos tickets.
La dame des caisses automatiques a bien constaté les erreurs, mais elle n’était pas sûre que ça en soit vraiment, il a fallu faire deux téléphones au rayon.
Ensuite, elle nous a dit qu’elle ne pouvait rien faire, il fallait aller au kiosque et demander à la responsable de voir ce qu’elle pouvait faire.
Nous avons donc dû faire la queue, tout réexpliquer à notre nouvelle interlocutrice, ennuyer au moins dix personnes derrière nous qui voulaient acheter des journaux et des fleurs.
Cette dernière a refait des téléphones, a dû entrer les erreurs dans un journal, et nous a finalement remboursé notre argent (l’erreur des délices pour Madame K, l’erreur des 3 pour deux qui ne passaient pas pour moi.
Nous nous sommes donc fait rembourser un peu plus de 10 francs, mais cela ne compte pas bien sûr les articles piégeux (oubli de valider le bon, erreur de choix de l’article) qui sont en fait autant de pièges à cons.
10 francs, ce n’est pas énorme, mais quand on multiplie ces erreurs par le nombre de personnes qui ont acheté les mêmes actions que nous (certainement plus d’une centaine sur ce samedi), cela représente beaucoup d’argent “volé” aux clients de la Coop.
Et Migros n’est pas en reste!
Les autres moyens de vente problématique chez ces enseignes
Si nous résumons les problèmes constatés, nous avons donc:
- les actions qui ne passent pas en caisse
- les bons qu’il ne faut pas oublier de scanner
- les “achetez deux articles dans une gamme de produits, vous en recevez un gratuit”, qui souvent, enlèvent les trois produits les moins chers, même si vous en avez acheté trois de chaque.
- les étiquetages au rayon marquant des actions et qui prêtent à confusion (on croit l’action sur un produit à acheter en grand nombre pour en profiter, alors qu’elle est bien réelle, mais sur un autre)
J’ajouterai deux autres problèmes à ma liste:
- les actions valables un certain nombre de jours annoncées au rayon, actions que les responsables dudit rayon “oublient” de retirer une fois qu’elles ont expiré.
À noter que nous avons plusieurs fois demandé aux vendeurs de retirer l’indication d’une action qui n’existait plus, nous sommes revenus plusieurs heures plus tard juste pour voir: l’indication n’était pas retirée, alors, ne me dites pas que parfois, l’erreur n’est pas délibérée. - ces fichus bons qu’il faut soit rechercher dans un carnet ou dans une application dédiée sur nos téléphones (avec un réseau souvent catastrophique dans les magasins pour s’y connecter).
Mais bon sang, pourquoi faut-il les activer, ces bons?
Pour qu’on ne prenne pas le temps de le faire ou pour qu’on oublie?
Du moment que l’action existe, qu’on nous l’active automatiquement, nom d’une pipe!
On a autre chose à foutre dans la vie que préparer ses commissions en fouillant dans le carnet ou en scrollant pendant des plombes pour voir si l’article qu’on choisit ou qu’on va choisir dispose d’un bon!
En conclusion
Si les exemples que je vous ai donnés concernant nos courses de samedi étaient des exceptions, cela ne vaudrait pas la peine d’écrire un article à leur sujet.
Le problème, c’est que justement, ce sont des exemples, et que les erreurs plus ou moins crasses constatées sont incroyablement fréquentes.
Mme K (je rappelle ce que j’ai écrit au début, elle vérifie par principe tous les tickets) m’assure que des actions qui ne passent pas en caisse (pour parler généralement), c’est entre une fois sur deux et une fois sur trois.
Quand je vérifie, je constate les mêmes choses.
Alors quoi?
Au vu de la complication pour “récupérer” son argent, quand c’est possible, j’imagine que pas mal de gens décident de ne pas le réclamer, même lorsqu’ils remarquent les erreurs.
Parce quand on demande, on passe pour des râleurs au mieux, des emmerdeurs de manière générale, et je n’ai pas souvent entendu d’excuses de la part des responsables.
Enfin, je crois savoir que si vous vous faites contrôler à la caisse automatique, une erreur est tolérée une fois, la suivante, vous allez avoir des problèmes.
Que dire alors de ces erreurs, dans l’autre sens?
Je n’ai jamais volé la Migros ou la Coop, par contre, j’ai souvent l’impression qu’eux l’ont fait avec nous.