Site icon Le Blog du Cuk

Test des nouveautés de DxO PhotoLab 8

2024 09 15 17 51 02

Comme chaque mi-septembre, DxO PhotoLab passe à la version suivante, la 8 cette année.

J’avais testé l’an passé la version 7.

Une recherche sur DxO dans le champ dédié en haut à droite du site que vous lisez en ce moment vous permettra de comprendre que je suis ce logiciel depuis les débuts de ce blog, et que je suis bien plus fidèle à ce produit encore puisque je le faisais déjà du temps de Cuk.ch en 2004, testant alors ce magnifique produit qui s’appelait DxO Optics Pro.

2004, c’était l’apparition de DxO sur le marché de l’édition photographique, eh oui, vous calculez vite et bien, DxO fête cette année ses 20 ans, et sa… 19e version!

Bref, je suis passionné de PhotoLab, pour moi tout simplement le meilleur logiciel de retouche d’images.

Mais bon, c’est quoi déjà, DxO PhotoLab?

Petit rappel du connu.

PhotoLab est un logiciel qui développe vos images, plus particulièrement les RAW avec deux particularités:

PhotoLAB a gagné de nombreux prix tout au long de ses 20 ans d’histoire.

DxO est aussi un logiciel de retouche très complet dans tous les domaines, y compris les retouches locales à l’aide de sa technologie U-Points associés à divers types de masques, un catalogueur qui l’est un peu moins (ce n’est pas vraiment sa spécialité mais il tient la route, tout en en faisant bien moins que Lightroom dans ce domaine).

Il existe en tant qu’application autonome et en tant que plug-in pour Lightroom et Photoshop.

Quelles sont les avancées de cette nouvelle version 8?

Six catégories d’améliorations sont au programme.

Nous les détaillons ici.

Une nouvelle technologie de débruitage DeepPRIME XD2s

Une nouvelle technologie de débruitage apparaît dans cette version 8 de DxO PhotoLab 8 dénommée DeepPRIME XD2s.

Elle complète trois autres technologies plus anciennes, à savoir Haute Qualité, PRIME, DeepPrime et remplace DeepPRIME XD.

Cette technologie est nouvelle disais-je, mais seulement sur DxO PhotoLab.

Nous la connaissions sous le nom de DeepPRIME XD2 dans le petit frère de PhotoLab, à savoir PureRAW 4, testé ici il y a plus de… 6 mois.

Je reparlerai de ce “détail” un peu plus loin dans cet article parce qu’il a une légère tendance à m’agacer, voyez-vous.

Le “s” de “XD2s” étant censé améliorer encore un poil le “XD2” de PureRaw 4, mais seulement sur certains boîtiers (je ne sais pas lesquels).

De toute manière, je vais être franc et clair: j’ai désinstallé PureRaw de ma machine après mon test (je n’allais pas garder sur mon précieux disque dur les deux logiciels, PhotoLab 7 étant plus complet mais… ne bénéficiant pas de la dernière technologie, grrrr…), donc je ne peux pas comparer XD2 et XD2s. De toute manière, l’éditeur parle d’une différence minime entre les deux, et encore, je le répète, seulement sur certains boîtiers.

Permettez-moi de représenter XD2s dans les mêmes termes que j’utilisais pour présenter la version XD2 de PureRAW, extraits:

DeepPRIME et DeepPRIME XD2 effectuent la réduction de bruit en même temps que s’effectue le dématriçage, ce qui est un réel plus selon l’éditeur.

DeepPrime et DeepPRIME XD2 sont deux algorithmes basés sur l’IA afin de gérer au mieux le bruit à partir d’un apprentissage profond de milliards d’images, contrairement aux deux premiers niveaux que sont Haute Qualité et Prime qui sont, eux, basés sur des algorithmes traditionnels basés sur des méthodes dites déterministes.

DeepPRIME sera utile pour les images sans difficultés particulières selon l’éditeur, alors que DeepPRIME XD2 le sera pour des images particulièrement difficiles.

DxO nous explique que l’amélioration de la version 2 de DeepPRIME consiste à rendre les détails plus croustillants tout en respectant les zones de flou apportées par le bokeh. L’idée est de trouver la meilleure balance entre les deux.

Je continue à reprendre ce que j’avais écrit alors dans le test de PureRAW pour montrer la différence entre les versions DeepPRIME et DeePRIME XD, puis entre les versions DeepPRIME XD et DeepPrime XD2, inutile de tout recommencer, les résultats seraient les mêmes.

En italique dans la suite cet article, voici ce que j’écrivais en mars, avec quelques modifications de texte.


J’ai pu faire quelques essais difficiles à montrer pleinement sur un blog WordPress au vu de la compression des images.

Soit un RAW pris à 16’000 ISOs, dans de très mauvaises conditions lumineuses

Voici un détail 1:1 du RAW original:

Et voici maintenant le travail effectué par DeepPRIME et DeepPRIME XD2

Curseur tout à droite, vous voyez l’image DeepPRIME, tout à gauche DeepPrime XD2

Si la comparaison n’est pas flagrante, voici les images séparées:

DeepPRIME (cliquez pour agrandir)
DeepPRIME XD2 Cliquez pour agrandir

Et dites-moi, qu’est-ce que donne DeepPRIME XD1, intégré à PhotoLab 7 par rapport à XD2?

Curseur tout à gauche, vous avez DeepPRIME XD2, curseur tout à droite, vous avez DeepPRIME XD1

Comme plus haut, je vous montre les images séparément, que vous pouvez agrandir en cliquant dessus:

Il faut savoir que DeepPRIME XD1 a été traité avec PhotoLab 7, et que ce dernier ajoute des corrections de luminosité, contraste, et tant d’autres choses, alors que DeepPRIME XD2 a été traité avec PureRAW 4 (équivalent à ce que propose PhotoLab 8 que nous testons dans le présent article), qui lui se contente du dématriçage, du débruitage et des corrections optiques sans appliquer d’autres corrections que vous devrez effectuer dans votre logiciel d’édition.

Enfin, pour comparaison, voici ce que donne la correction avec AI fournie par Adobe Lightroom

Extrait du test de PureRAW 4


Vous l’avez compris, PRIME XD2 (s ou pas s) est vraiment une avancée que j’attendais depuis plus de 6 mois dans PhotoLab, les résultats étant vraiment meilleurs qu’en PRIME XD.

Elle est enfin là, cette avancée, dans la version 8, reste à savoir pourquoi nous n’avons pas pu en profiter avant, j’y reviens, comme je l’ai évoqué, plus bas.

Pour conclure ce sujet sur le dématriçage et le débruitage, j’aimerais ajouter que même si DxO utilise l’intelligence artificielle et le Deep Learning, l’entreprise ne se sert jamais de vos images pour les entraîner.

DxO enrichit son intelligence depuis 20 ans avec ses propres calibrages et images de la vie de tous les jours, l’entreprise dispose ainsi d’une immensité de données à sa disposition qui lui suffisent amplement.

Le traitement d’images se fait localement sur votre ordinateur et vos photos ne transitent jamais vers un serveur.

Il faut préciser que l’IA n’est pas créative chez DxO, elle ne sert pas à compléter des photos avec ce qui n’était pas dans la scène, elle n’est là que pour améliorer les images, et Dieu que les résultats sont bons.

Elle ne sert pas non plus dans une aide au masquage, comme le proposent les concurrents (Lightroom, On1 et j’en passe), et ça, c’est tout de même dommage.

Une vraie grosse loupe pour voir vos corrections en temps réel

Jusqu’à présent, voir les corrections de débruitage (notamment) de vos images était un peu complexe.

Dans la version 7, il fallait:

Désormais, la v8 nous offre une vraie loupe confortable.

Les choses se passent bien plus simplement et confortablement en V8:

Cette loupe change vraiment la vie de l’utilisateur de PhotoLab, et je la trouve encore plus pratique qu’un agrandissement pur et simple de l’image à 100% qui force à scroller dans l’image puisqu’avec elle, on a une vision à la fois globale et détaillée de l’image.

Ce qui différencie également cette loupe dans PhotoLab 8 du travail effectué dans Lightroom pour un débruitage avec l’IA, c’est qu’il ne m’oblige pas à créer un énorme DNG pour voir les résultats (même si ce DNG a un peu diminué ces derniers mois en taille), ce qui pour moi reste un vrai problème de Lightroom sur ce point précis.

Avec cette loupe, vous savez véritablement ce que votre image donnera lorsqu’elle sera traitée pour l’export, sans utiliser de place sur votre machine, et ledit export pourra parfaitement avoir pour cible un JPEG largement suffisant ensuite dans la plupart des cas, sans prendre autant de place que tout ce que propose la concurrence.

Magnifique travail donc de DxO!

Des masques de sélection basés sur la teinte

S’il était possible en V7 de faire des sélections en se basant sur des couleurs, mais sur l’entier de l’image, il est possible de le faire également en v8 avec des teintes, et plus fort encore, de manière locale.

Soit une image de base:

Je clique dans le bleu du fond avec la pipette du sélecteur de teinte:

Le masque s’affiche (ici en vert, parce que j’ai choisi cette couleur en bas de la figure).

Vous pouvez bien évidemment l’affiner avec les outils gomme et pinceau, ce qui n’était pas possible avec la roue de l’outil TSL qui fonctionne un peu de la même manière, mais de manière globale, sans possibilité d’affinage avec lesdits pinceau et gomme.

Je précise encore que le vert sur la manche du chanteur n’est pas un effet de masque, regardez sur l’image, il s’agit d’un vert qui fait partie de la scène, je n’ai pas à le toucher ici. Mais si ça l’avait été, j’aurais pu l’effacer avec le pinceau.

Vous pouvez régler la tolérance de sélection à droite, dans la palette d’outils.

Vous faites tous les réglages désirés sur les masques jusqu’à obtention de ce que vous désirez.

Cette nouvelle roue est un réel plus dans PhotoLab et je vais l’utiliser bien plus souvent que l’outil Masque de luminosité arrivé dans le logiciel l’an passé.

Cela étant, je serais partant également, comme évoqué plus haut, pour une aide au masquage par l’IA de type “sujet principal” qui masquerait entièrement le chanteur, ou “arrière-plan” qui afficherait tout sauf le chanteur, comme le propose Lightroom ou d’autres.

Dans une v9? Je ne vois pas un éditeur de photo ne pas gérer ce type de masques à l’avenir.

Une amélioration de la netteté de l’optique

PhotoLab 8 améliore la netteté de l’optique en peaufinant ses algorithmes, notamment dans certaines conditions d’images à fort contraste qui gardaient un halo, sous forme de franges ou d’artefacts à certains endroits.

Je n’ai pas eu le temps de mettre en pratique ces corrections et surtout de le constater dans lesdites conditions.

Je vous propose de voir ici une animation de ce que propose l’éditeur:

Animation du site DxO

Une nouvelle courbe de tonalité

Oh que je suis mauvais dans ce domaine, et pourtant, là, le nouvel outil (1), avec sa pipette (2), rend les choses bien plus simples.

Si vous remontez un peu plus haut dans ce test, vous verrez que la veste du chanteur montre un reflet vert sur sa manche. Ici, je l’ai supprimé grâce à la pipette et en tirant la courbe vers le bas.

Ce n’est peut-être pas académique, mais ça fonctionne.

Un nouveau canal Luma (pour Luminance) permet de gérer le contraste sans toucher à la saturation.

Le canal Luma ici en jaune.

Cette nouvelle courbe de tonalité est certainement géniale pour les photographes qui travaillent intensément avec la couleur et qui s’y connaissent bien, notamment avec des valeurs numériques, au besoin, mais elle est aussi superbement ludique et me permet de m’y retrouver bien plus facilement qu’avec d’autres solutions au qu’avec la version précédente de PhotoLab.

Les valeurs numériques dont je parlais plus haut

DxO a voulu rendre cet outil accessible au plus grand nombre, cela me semble réussi.

Le flux de production amélioré

Un nouveau mode de comparaison est bienvenu dans cette nouvelle version 8, la comparaison avec une image de référence que vous choisirez à votre convenance à l’aide du menu dédié.

Comme vous pouvez le constater dans la figure ci-dessus, il est même possible de choisir une image externe (qui ne serait pas de vous) comme référence.

À gauche, l’image de référence, vous faites défiler à droite les images que vous voulez comparer à l’aide des boutons de navigation en bas de la fenêtre: vous êtes sûrs ainsi d’avoir une même colorimétrie (par exemple) sur une série d’images.

Ce nouvel outil de comparaison, lorsque je me suis penché dessus, m’a fait découvrir un de ses complices que je n’utilisais jamais parce que j’ignorais son existence, à savoir le mode de comparaison avec les images de sortie.

Vous pouvez comparer votre RAW avec le JPEG de sortie. Ce n’est pas nouveau donc, mais j’en parle ici parce que je trouve ça très pratique.

À gauche, le JPEG, à droite, l’image dans DxO en taille 1:1

La navigation et le chargement d’images sont donnés comme plus rapides, même si cela ne m’a pas frappé, mais je n’ai jamais été gêné par une éventuelle lenteur de la version V7.

Autre amélioration notable: le rendu des LUTS ou des préréglages dans les menus est visible en temps réel sur l’image.

Pour moi qui utilise FilmPack intégré à PhotoLab, c’est vraiment une avancée que j’attendais depuis un moment.

Typiquement, dans les rendus, je promène mon curseur sur la liste proposée et je vois immédiatement le rendu sur l’image sans avoir besoin de l’activer.

Le genre de petites choses qui vous changent la vie.

Licence perpétuelle

DxO tient à sa politique commerciale de vente en licence perpétuelle, ce qui devrait en réjouir plus d’un même si… (voir point suivant).

Pour tout utilisateur de DxO PhotoLab, cette nouvelle version vaut la peine d’un nouvel investissement.

De même, je ne saurais que conseiller DxO à tout photographe qui ne l’utilise pas encore, tout en sachant que je ne touche pas un seul centime pour une quelconque vente que je vous aurais éventuellement convaincu de faire, que ce soit en nouvelle licence ou en mise à jour.

Avant de conclure, un point qui me fâche

Depuis 20 ans, je suis persuadé que DxO Optics Pro puis PhotoLab ont toujours été les meilleurs logiciels de leur temps dans le domaine de l’édition photographique, je persiste et signe.

Ce qui suit n’a rien du tout à voir avec la qualité du logiciel.

Depuis 20 ans, je suis aussi persuadé que DxO a commis d’énormes erreurs commerciales qui lui ont coûté pas mal de ventes.

Tout a commencé avec, au début, et pendant des années, une protection qui gâchait le plaisir de l’utilisateur payant le logiciel et ses nombreux modules.

Je me suis battu avec les représentants de la marque à l’époque, avec lesquels j’avais de bonnes relations, pour qu’ils retirent cette foutue protection.

Ils l’ont fait, il n’y a plus de problèmes depuis des années, mais je dois encore souvent, par courriel, rassurer les gens qui m’écrivent pour me dire qu’ils ne veulent plus de DxO et de ses protections catastrophiques.

Je répète encore et encore que tout cela, c’est du passé, qu’ils ne vont avoir aucun problème à ce niveau.

Puis sont venus les problèmes liés aux mises à jour.

J’en ai exprimé deux déjà sur ce blog:

Eh bien cette année, je dois le dire, je suis furieux je ne suis pas du tout content.

Pourquoi donc?

Tout simplement, comme je l’ai expliqué plus haut, parce que PureRAW, le petit frère de PhotoLab, signé du même éditeur, a bénéficié de la technologie PRIME XD2 en mars, et que nous avons dû attendre plus de 6 mois pour en bénéficier sur PhotoLab, logiciel phare de DxO.

Et PRIME XD2, ce n’est pas un détail, c’est une évolution majeure du logiciel.

Ce n’est pas le petit “s” ajouté à la v8 (PRIME XD2s) qui change la donne, selon moi, ce petit “s” n’est que là pour que DxO se donne bonne conscience d’avoir retardé la sortie de sa nouvelle technologie.

Pourquoi donc a-t-il fallu attendre 6 mois?

Il n’y a aucune raison technique à cela.

Non.

Il y a une raison commerciale: DxO voulait tout simplement avoir assez à manger pour sa nouvelle version de septembre et pour qu’on paie une mise à jour.

Ce n’est vraiment pas normal pour les clients de PhotoLab, c’est un peu compréhensible de la part de l’éditeur, mais c’est mesquin.

Alors quoi?

Finalement, est-ce qu’une version perpétuelle est vraiment la solution, si c’est pour freiner les évolutions technologiques?

À choisir, je préfère nettement finalement l’abonnement qui nous permet d’avoir rapidement ce qui se fait de mieux chez un éditeur.

Oui, ce qu’a fait DxO sur ce coup-là, c’est immensément décevant, mais finalement, ça ne m’étonne pas, ce n’est que la suite d’une série de mauvaises décisions commerciales dont je suis témoin depuis tant d’années.

En conclusion

Sil l’on fait abstraction du détail qui fâche, pour moi, DxO PhotoLab 8 est une version qui apporte des fonctionnalités qui font que la mise à jour, comme je l’ai dit plus haut, en vaut vraiment la peine.

Un superbe logiciel qui mérite son label Too Much Bô.

Quitter la version mobile