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4’500 kilomètres en Renault Zoé

Je vous ai parlé il y a peu de temps de mon passage à la voiture électrique, à savoir une Renault Zoé et à cette occasion, je vous ai expliqué le pourquoi dudit passage à l’électricité et du comment j’allais alimenter les batteries du véhicule d’ici l’automne.

Restait à en dire plus sur mon vécu avec ce nouveau véhicule, notamment en matière de recharge, d’autonomie et de plaisir de conduire.

L’autonomie de la Renault Zoé

J’ai une Renault Zoé Intens R135 (135 pour 135 chevaux).

Il faut savoir que deux moteurs sont disponibles pour cette voiture, le modèle 110 chevaux et le modèle 135 chevaux.

Il s’agit dans les deux cas de moteurs asynchrones, donc sans terres rares.

Il faut savoir que le moteur 135 chevaux est largement suffisant puisqu’il permet des accélérations de 0 à 100 km/h en 9.5 secondes, en tout cas pour moi qui roule en respectant scrupuleusement les limitations de vitesse en Suisse, à savoir 30 ou 50 km/h en ville, 80 dans sur routes en dehors des agglomérations, et 120 sur les autoroutes.

L’accélération linéaire permet de dépasser un véhicule plus lent avec une très bonne sécurité.

De toutes mes voitures, la Zoé est celle qui accélère le plus fort, tout donnant une impression de douceur que les conducteurs de voitures électriques seuls peuvent comprendre.

Dans la vraie vie, je roule à 80% en mode Eco, ce qui signifie que la voiture est optimisée pour dépenser le moins possible d’énergie, notamment en ce qui concerne les accélérations (qui restent tout à fait acceptables) et la gestion de la pompe à chaleur de la climatisation.

Les seuls moments où je passe en mode normal, c’est lorsque je roule sur l’autoroute, puisque le mode Eco est limité à 100 km/h.

Cela étant, en enfonçant la pédale des gaz, il est toujours possible de débloquer ce mode momentanément.

Reste que lorsqu’on passe en mode normal, on a l’impression de libérer la voiture qui devient comme plus légère.

Mais j’insiste sur le fait que dans la plupart des cas, le mode Eco est largement suffisant pour nos routes et nos localités, ce serait stupide de ne pas en profiter.

Pour être tout à fait complet, deux modes de conduite (que l’on soit sur Eco ou standard) existent: le mode D et le mode B.

Le mode B offre un frein moteur beaucoup plus puissant qui permet de se passer presque complètement de la pédale de frein, tout en optimisant la recharge du véhicule à chaque décélération.

À nouveau, cette manière de conduire sans presque jamais toucher la pédale centrale demande une toute petite adaptation, mais on en est vite accro, au point que je m’arrange la plupart du temps pour ne pas charger ma voiture au-dessus de 95%, puisqu’entre 95 et 100%, le mode B est un peu moins efficace.

Certaines voitures proposent des niveaux de puissance de freinage automatique, à l’aide de palettes au volant, malheureusement pas la Renault Zoé, mais ce qui est disponible dans cette voiture est déjà très efficace.

Je roule principalement sur ce qu’on appelle chez nous des routes principales ou cantonales, c’est-à-dire des routes fluides, limitées à 80 km/h, avec des traversées de localités à 50 km/h.

La Zoé consomme 13,7 kW/h depuis que je l’ai achetée.

Je constate une autonomie en général d’environ 340 km alors que la norme WLTP annonce 397 km.

Je précise que je ne vais jamais jusqu’à zéro, mais lorsqu’il me reste 20% de charge, je suis autour de 270 km de trajet effectué.

Cela étant, je ne voulais pas écrire cet article avant de partir en vacances à la montagne pour voir comment la Zoé se comportait dans les montées.

Dernier trajet en cours en ce mois d’août: Bière Zinal, avec un crochet à Lutry (descente vertigineuse jusqu’au lac Léman puis remontée qui l’est tout autant depuis le lac jusqu’à l’autoroute), pour un total de 170 kilomètres.

17 kilomètres de route secondaire entre Bière et Morges (80 km/h), 4 km pour le crochet vers Lutry, 20 km entre Sierre et Zinal de route de montagne bien pendue pour arriver à 1680 mètres d’altitude, 125 km d’autoroute à 120 km/h sur mon régulateur de vitesse, circulation fluide mais avec deux ou trois chantiers nécessitant de descendre à 80 km/h.

Arrivé sur le lieu de villégiature: 40% de batterie restante.

Le retour a été évidemment encore plus économique puisque j’ai chargé ma voiture à 93% (pour profiter du frein moteur optimal dans la descente), arrivé à Sierre, après la descente de la route de montagne, j’étais à 97%.

De retour à la maison, j’étais à 41% d’autonomie.

Les chiffres donnés pour ma petite semaine à Zinal où j’ai un peu roulé sur des routes de montagne sont les suivants, en comptant les trajets aller et retour de mon domicile à ce village et inversement:

La recharge

Depuis que j’ai ma voiture, j’ai rechargé deux fois sur une borne publique limitée à 22 kWh.

Je me suis inscrit pour ce faire sur le réseau EVPass (Green Motion) qui semble être le plus important en Suisse et j’ai fait l’acquisition de l’application qui y est liée.

J’ai fait ces deux recharges pour savoir comment l’on fait, c’est un peu comme les chaînes à neige n’est-ce pas, ce n’est pas au moment où l’on est dans la panade qu’il faut essayer le système.

Bien m’en a pris parce que la première fois, ça n’a pas été tout simple, aucun mode d’emploi n’étant affiché sur les deux bornes disponibles, et comme je devais lancer ma charge avec mon Mobile, ce n’était pas évident, déjà par le simple fait que deux bornes étaient présentes et qu’aucune correspondance n’était faite entre ce que m’indiquait le téléphone et la réalité. En plus, je crois bien qu’une des deux bornes ne fonctionnait pas, ce qui explique (peut-être) mes difficultés.

Depuis, j’ai lié mon abonnement SwissPass (pour les chemins de fer entre autres) à mon compte, et il me suffit de passer la carte devant le lecteur de la borne pour que la charge fonctionne. Enfin… c’est ce qu’on m’a dit, je n’ai pas encore testé la chose.

Bref, ma voiture étant capable de charger à 50 kWh, partant les deux fois de 20%, il m’a fallu un peu plus de deux heures pour la retrouver à 100%, ce qu’il ne faut en fait jamais faire, puisque les derniers 20% vont bien plus lentement, comme sur votre iPhone, que la charge de 0 à 80%.

Bon, il faut dire que je ne suis pas encore un spécialiste de la borne publique, puisque je recharge ma voiture chez moi, tous les trois jours, en m’arrangeant pour que ma charge soit environ à 85 % au maximum, sauf bien évidemment quand je sais que je vais faire un plus long trajet que d’habitude (mes trajets quotidiens tournant autour de 70 à 80 kilomètres).

Oui, avoir une voiture électrique, si on veut éviter les bornes publiques, c’est être prévoyant.

En tout cas pour moi et pour l’instant, puisque je n’ai actuellement qu’une connexion à une prise standard, demandant, pour une charge complète (ce que je n’ai jamais fait), 30 heures.

Cela va changer puisqu’entre septembre et octobre, mon installation photovoltaïque sera opérationnelle et que j’aurais alors une borne qui devrait me permettre de charger ma voiture immensément plus rapidement, et presque gratuitement, tout en étant presque parfaitement clean (pour ceux qui auraient quelque chose à redire, merci de lire cet article).

Du bruit pendant la recharge

Je pense que je n’ai aucune chance qu’on vienne installer une borne publique devant ma fenêtre, et j’en suis fort aise.

Parce que voyez-vous, lors de ma deuxième charge à celle publique de ma commune, je vais rechercher ma voiture, et à 50 mètres, j’entends comme un bruit de soufflerie, mais fort, hein: c’était ma Zoé qui refroidissait ses batteries pendant la charge avec la pompe à chaleur. Certaines voitures ont un circuit hydraulique plutôt qu’un système à air, j’imagine que ça doit être plus silencieux.

En tout cas, si vous installez une borne privée, regardez d’abord le bruit que fait votre voiture à la charge, avant de le faire sous votre fenêtre de chambre à coucher.

Je n’en revenais pas du ramdam que faisait la Zoé.

En fait, depuis, ce bruit, je l’ai entendu à nouveau sur ma connexion privée, mais comme la charge est plus lente, c’est beaucoup moins souvent et moins fort.

Surtout, ma Zoé se recharge dans mon garage, ce qui fait que je ne l’entends absolument pas.

Le plaisir de conduire

En fait, je vous en ai déjà parlé quelque peu dans les lignes précédentes.

Ce que je peux dire, c’est que jamais, mais alors vraiment au grand jamais, je ne voudrais revenir à la conduite d’une voiture thermique.

Je conduisais une voiture automatique, j’ai depuis des années et des années été un adepte de ces boîtes, la voiture électrique, c’est la même chose, mais en trois fois mieux, en trois fois plus agréable, en trois fois plus silencieux puisque l’on n’entend pratiquement que les bruits de roulement.

Cette conduite à une pédale, sans presque jamais appuyer sur la pédale de frein est non seulement écologique puisqu’elle permet une recharge efficiente et qu’elle réduit drastiquement les poussières de plaquettes et de disques de frein, mais elle est également incroyablement agréable pour le conducteur, notamment dès qu’on est en descente, dans un col de montagne par exemple, mais pas seulement.

Le bonheur, quoi.

Le préchauffage ou le refroidissement du véhicule à distance est également un plus très agréable, surtout si la voiture est branchée: cela évite d’utiliser la pompe à chaleur pendant la course pour le faire, ce qui augmente l’autonomie.

J’ai la chance d’avoir un volant et un siège chauffants, c’est bien agréable quand il fait froid le matin, ce qui a été le cas au début de ma vie commune avec cette Zoé.

Le chauffage et la climatisation du véhicule pendant le trajet sont tout à fait efficaces et peu bruyants.

J’apprécie également les feux de route automatiques qui fonctionnent parfaitement, je crois que je n’éblouis pas trop ceux qui viennent en face.

Je regrette nonobstant l’absence d’un régulateur adaptif (le régulateur “standard” et le limiteur de vitesse sont bien présents) après avoir connu ce bonheur dans ma précédente voiture.

Cela étant, la lecture des panneaux couplée au GPS est agréable, mais je regrette qu’ils ne soient pas couplés au limiteur de vitesse. J’ai lu dans le mode d’emploi que c’était le cas, mais alors je n’ai jamais trouvé comment faire, si c’est vraiment le cas.

L’ordinateur de bord (une sorte de grand iPad) est assez agréable, les mises à jour de cartes du pays principal (la Suisse pour moi) se font automatiquement, tout comme les mises à jour du système, via une carte GSM intégrée au véhicule et gratuite pendant dix ans, les mises à jour de cartes l’étant pour 3 ans.

Les autres mises à jour de cartes se font par USB.

Et, grand bonheur, le GPS est un Tomtom: quel pied après avoir eu ces horreurs de Garmin dans mes SEAT pendant 7 ans!

Au niveau confort, j’ai lu dans un dernier test de citadine que la Zoé était classée 8e après… la SEAT Ibiza.

En tant que conducteur, pour avoir eu les deux, ce n’est pas du tout mon classement: la Zoé est plus souple mais semble plus plaquée au sol (ah, le centre de gravité bas puisque les batteries sont placées sous les sièges) que ma SEAT qui, il faut le dire, était équipée de jantes 18 pouces, ce qui, il est vrai, n’est pas un gage de confort sur ces petites voitures.

Par contre, à l’arrière, il semblerait que les gens soient moins contents et se sentent peu tenus.

Il est important toutefois que vous fassiez un essai en Zoé avant d’en acheter une: en effet, le siège est assez haut il n’est pas réglable en hauteur.

Moi, j’aime bien, ça me rappelle ma vie familiale avec plein d’enfants dans mes Renault Espace de l’époque, mais peut-être que ce ne sera pas le cas pour vous.

Enfin, sur le point du confort, la voiture semble bien finie, avec des plastiques tendres sur la planche de bord, et des tissus sympas face à vous.

Mais j’ai retrouvé les plaisirs (si l’on peut dire) des voitures françaises après 7 ans passés par le groupe Volkswagen dont fait partie SEAT: les petits bruits qui m’agacent au plus haut point.

J’ai le tableau de bord qui vibre, je ne sais pas où, lorsque la route est en mauvais état, et parallèlement à ce dernier, dans la même situation, je me retrouve avec un petit gazouillis d’oiseau vers mon oreille gauche, exactement le même que j’avais dans ma Renault Clio d’avant mes SEAT, voiture que j’avais gardée 12 ans. Ils sont forts chez Renault de ne pas être capables de corriger un problème de ce type 19 ans après.

En conclusion

La Renault Zoé est pour moi la voiture qui m’aura fait passer du thermique à l’électrique.

Pour cela, je lui en serai éternellement reconnaissant.

Je n’ai pas besoin d’en rajouter plus, tout a été dit dans l’article.

Un vrai bonheur.

Image de couverture site Renault

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