Dans la série « La recharge des véhicules électriques, ce n’est toujours pas ça », et après « La voiture électrique, en vacances, ça reste un tantinet stressant, même en R5… », voici un nouvel épisode de mes aventures en voiture électrique.
Oui, en vacances, trouver une borne de recharge n’est pas simple, je parlais dans un précédent article des difficultés que nous avions rencontrées en France cet été, mais, près de chez nous, en Suisse, la situation n’est pas non plus géniale.
C’est marrant d’ailleurs, parce qu’avec ma Zoé d’avant, je n’avais jamais été vraiment confronté à la recharge dans ma vie quotidienne.
Pourquoi donc?
Parce qu’arrivé à la maison, dès que j’étais en dessous de 40 %, je mettais ma voiture en charge, je ne programmais rien, la Zoé étant incapable, de toute manière, d’arrêter la charge à 80 %.
Avec la Renault 5, la programmation devient intéressante puisque vous choisissez le pourcentage de charge maximale (ce qui est évidemment un minimum).
Oui, mais voilà: la programmation de la R5 utilise la philosophie « Dis-moi quand tu veux que ta voiture soit chargée, et à combien de pourcentage tu veux que je le fasse ».
Il m’est donc arrivé plus d’une fois:
- de brancher ma voiture la journée pour profiter du soleil, et d’oublier que la programmation était enclenchée. Et comme cette dernière demande que la voiture soit prête à cinq heures du matin (je veux profiter du tarif nuit lorsque je rentre en fin de journée), rien ne se passe, la voiture ne peut pas se dire « je profite du soleil, je commence à charger » (ce qui est un petit peu con con, vous l’admettrez).
- de brancher la R5 le soir, et d’oublier que la borne était en mode « Eco ++ », ce qui signifie « je ne charge QUE quand il y a du soleil ». Vous imaginez le résultat, de nuit?
- carrément d’oublier de brancher ma voiture, parce que je sais que je n’en ai pas besoin le lendemain. Par contre, le surlendemain…
Par conséquent et au vu de ce qui précède (pléonasme?), il m’est arrivé également plusieurs fois de me retrouver à 50 kilomètres de chez moi et de me rendre compte, à ce moment-là uniquement, que la voiture n’était pas chargée, et qu’il faudrait que je recharge avant de rentrer.
Eh bien, depuis février, j’ai pu me rendre compte que la recharge, en Suisse, ce n’était pas un plaisir, la plupart du temps.
Pas de câble à la borne
Déjà, j’ai pu me rendre compte d’une chose: un bon quart des bornes proposées au public sont dépourvues d’un câble permettant de la relier à la voiture.
Vous avez l’air malin, devant une borne que vous avez enfin réussi à trouver, sans câble de liaison.
Vous me direz: ta voiture en est dotée, alors quoi, hein, t’avais qu’à le prendre avec!
Oui, certaines voitures ont un coffre spécial pour ranger le câble de charge.
Pas la R5.
Et ne me dites pas qu’il y a une trappe pour le ranger, j’ai vu au garage qui me l’a vendue que ce n’est pas possible, et de toute façon, ladite trappe est utilisée chez moi pour le caisson de basse de l’option « hi-fi » de la voiture (ce que j’ignorais en prenant cette option indispensable pour moi).

Et ne me dites pas non plus que je n’ai qu’à laisser le câble dans le coffre, il prend une place énorme, surtout si, comme moi, j’ai des caisses de matériel à transporter au moins une fois par semaine.
Et puis, dites, il ne faudrait pas se poser ce genre de questions, non?
Lorsque vous partez joyeusement faire le plein avec votre voiture thermique, vous savez, celle qui fait vroum vroum, est-ce qu’on vous demande de transporter avec vous le tuyau à brancher sur la pompe à essence?
Non, hein, alors bon, ne venez pas me donner de leçon sur comment je dois me comporter quand je vais faire le plein d’électricité, non mais!
Bon, j’ai compris, je mets ce foutu câble, bien lourd, difficile à enrouler (qui consomme donc de l’énergie à transporter), soit dans le coffre, soit devant la banquette arrière.
Ce qui n’est pas pratique si mon coffre est utilisé et que j’ai des passagers à l’arrière.
Mais pitié, mettez des câbles accrochés aux bornes, et le problème est réglé!
Bornes introuvables
Vous pensez que votre planificateur sait tout et ne se trompe jamais?
Vous pensez que Chargemap, l’un des services les plus connus, est votre ami?
Eh bien, détrompez-vous.
L’autre jour, sur Lausanne, je demande à Chargemap de trouver les bornes près de moi.
Parfait, il me donne les adresses:
- Pré-du-Marché. Bien, mais la carte Chargemap ne fonctionne pas! Un comble tout de même! Et puis… attendez la suite…
- Croisée du chemin du Valentin et de Vinet: il m’y amène (vous y êtes!), mais les bornes n’existent pas. J’y suis retourné à pied (ma maman vit dans ce quartier), je le jure, zéro borne disponible, et j’ai cherché.
- Parking souterrain de Beaulieu: très bien, je vois aussi à l’entrée du parking le signe que l’on peut recharger sa voiture.
Mais où nom d’une pipe? On pourrait au moins te dire l’étage?
Que nenni, tu tournes, tu tournes, et finalement, c’est à la sortie qu’elles sont situées (4 malheureuses bornes), mais cachées par de gros véhicules qui les utilisent.
Vous savez, dans ces situations, moi qui ne suis vraiment pas violent, je peux vous dire que j’insulte dur la terre entière!
Et à Orbe: Chargemap m’indique des bornes qui, à nouveau, soit n’existent pas ou sont absolument introuvables, soit m’envoient à l’usine Nestlé: une bonne trentaine de bornes disponibles, bravo, mais réservées aux employés de l’usine.
Finalement, je trouve UNE borne près de la gare, heureusement libre, mais j’ai dû demander où elle était cachée.
Bornes compliquées, en panne, ou monocartes
Aire d’autoroute de Bavois, en rentrant de Neuchâtel, lieu de passage important du tourisme suisse.
quatre malheureuses bornes, dont une en panne (que j’ai bien sûr tenté de faire fonctionner jusqu’à ce quelqu’un me dise que j’étais le troisième qui allait renoncer).
Les trois autres occupées, mais pas forcément en train de charger, les conducteurs des voitures jurant (ah ben tiens, je ne suis pas tout seul, mais eux, en suisse-allemand) parce qu’ils n’arrivaient pas à faire démarrer la charge!
Heureusement, l’un d’eux a abandonné, j’ai pu me glisser à sa place et faire ce truc incroyable que lui-même n’était pas parvenu à effectuer (nom de dzou ce que je peux être fort): démarrer une charge de ma voiture!
Ceci après avoir tenté la chose avec trois cartes différentes, qu’on se le dise.
On se prosterne devant la borne, s’il vous plaît.
Et on se dit que c’est tout de même un scandale de devoir jongler avec 4 cartes et une application (Tesla, ouh la honte) pour espérer pouvoir faire le plein.
Lorsque vous partez joyeusement faire le plein avec votre voiture thermique, vous savez, celle qui fait vroum vroum, est-ce qu’on vous demande de transporter avec vous toutes les cartes de distributeurs de pétroles?
Vivement 2027 et l’obligation faite de permettre le paiement par des cartes bancaires, comme pour l’essence.
Mais pourquoi attendre si longtemps?
Bornes publiques, mais pas pour tout le monde
La dernière qui m’est arrivée, c’est la recharge sur les bornes publiques lausannoises, plus particulièrement celle de Pré-du-Marché.
Je vous en ai parlé au début du présent article.
Je vous ai expliqué, plus haut, que je n’avais pas pu recharger avec une carte Chargemap, mais heureusement, j’ai pu le faire avec une carte Mobilize.
Lorsque je visite ma maman, je profite d’une de ces bornes pour faire le plein, c’est très pratique.
On nous explique bien que si on laisse la voiture dépasser la charge plus d’une heure (je crois), on va devoir payer un supplément, ce qui est tout à fait compréhensible.
L’autre jour, je vois un préposé au stationnement en train de coller une des voitures parquées.
Je me dis que je vais en profiter pour tirer au clair ce qui peut m’arriver si je suis parqué sur une de ces places.

– Bonjour Monsieur l’agent, pouvez-vous m’expliquer s’il vous plaît (c’est fou ce que je peux être poli face à un uniforme, moi) pourquoi vous collez cette voiture, je vois que sa charge n’est pas terminée?
– Mais Monsieur, c’est tout simple, regardez, elle n’a pas de macaron!
–Comment ça, elle n’a pas de macaron? Il faut un macaron pour faire la recharge, ici?
Je précise qu’à Lausanne, les habitants peuvent payer leur stationnement à l’année pour la modique somme de 500 francs, sans être sûrs d’ailleurs de pouvoir trouver une place.
– Mais Monsieur, regardez le panneau!
Bon, ça a l’air grand, comme ça, mais c’est beaucoup moins évident quand on vient se parquer (voir photo d’avant).
On voit bien l’interdiction de stationner, on voit bien que les voitures électriques sont exemptées, mais on ne fait pas attention à la suite qu’on n’imagine même pas!
L’agent m’explique bien que plein de gens se font prendre au piège, et que les contraventions pleuvent.
–Mais comment font les touristes, alors?
– Il y a quelques places à Lausanne, mais très peu, qui sont marquées « 2 heures maximum ». Nous savons que cela pose problème, nous le remontons en haut lieu, mais la commune veut absolument favoriser sa population.
Ce que, quelque part, je peux comprendre.
Mais purée, encore une encouble pour les touristes ou les gens de passage pour utiliser une voiture électrique un tout petit peu confortablement!
Et permettez-moi de poser une question: pourquoi Chargemap propose-t-il ces places à toutes et tous?

Franchement, Chargemap m’a énormément déçu depuis que je l’utilise.
Il ne m’a que très rarement aidé, il vaut mieux faire confiance au service intégré à la voiture, mais qui n’est pas forcément beaucoup plus malin.
En conclusion
La Suisse n’est pas meilleure que la France en matière de recharge électrique, et par ici comme ailleurs, la recharge d’un véhicule reste vraiment inconfortable.
Et dire que tout le monde espère que la voiture électrique va remplacer la voiture thermique!
Mais que font les politiques pour que ça fonctionne?
Rien, ça reste à l’automobiliste qui fait des efforts de se débrouiller.
Et nous sommes en octobre 2025, ne venez pas me dire que les choses n’auraient pas pu aller plus vite.
Cela étant, pour rien au monde, je ne voudrais revenir au thermique, mais j’ai la chance d’avoir une borne à domicile.
Pour ceux qui ne l’ont pas, l’achat d’une voiture électrique reste très compliqué, qu’on se le dise!
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La dernière phrase de ton billet me concerne directement. Ce n’est donc pas demain que je commanderai une voiture électrique. Pourtant, je suis convaincu que c’est l’avenir et certain que ce doit être très agréable à conduire.
On va bientôt obliger l’achat de ce type de véhicule, mais les infrastructures sont très très loin du compte. Sans parler du prix cde ces voitures. Rien n’est vraiment fait pour les éventuels intéressés.
En ce qui concerne tes bornes réservées aux habitants, le coupable est certainement la Ville qui ne les a pas codées correctement. Elles apparaissent dans d’autres app aussi comme bornes publiques.
Mais voilà une petite anecdote estivale pour te rassurer, ça arrive à tout le monde. En route vers Rome, heure du déjeuner, nous décidons de nous arrêter à Orvieto plutôt qu’à l’Autogrill. Petit détour mais qui vaut vraiment la peine pour ceux qui ne connaissent pas.
Petite ville italienne typique au sommet d’une colline, voitures bannies hormis pour les résidents et parking légèrement sous-dimensionné à l’entrée. Et miracle, deux bornes dont une libre: parfait pour faire le plein pendant la visite et le repas avant de reprendre la route.
Une fois garé, je commence à éplucher mes très nombreuses cartes de recharge et mes très nombreuses apps. Vu la jungle des tarifs en Italie (de 0.45 à 1.10 €, le fait que les apps sont souvent moins fiables que les cartes RFID pour démarrer la recharge, c’est indispensable.
Arrive un couple en Smart électrique, le type me demande si je m’en vais, je lui dit que j’arrive et il disparaît. Je continue ma recherche de la carte qui va fonctionner (tout en sortant mon câble) et au moment où je vais passer la carte, la borne m’affiche « borne réservée ». Arrive le type avec la Smart qui m’explique qu’il vient de réserver (après m’avoir observé pendant mes recherches) et que je dois lui laisser la place.
J’avais faim, de quoi rouler jusqu’au prochain chargeur rapide, il faisait beau, j’ai ravalé mon cable et suis parti me retrouver un stationnement. Je ne sais pas qui est le dément qui a pensé intelligent de permettre de réserver des bornes.
Effectivement, je ne comprends pas pourquoi ce dispositif de réservation existe toujours.
Sinon, je suis en voiture électrique depuis 4 ans et c’est toujours un plaisir.
Concernant les recharges, en France, il y a de plus en plus de bornes. Maintenant, c’est l’entretien de ces bornes qui pose problème : ce n’est jamais fait ou très rarement. Sauf sur autoroute.
Il commence a avoir des vols de câble de forte section : pas de risque tant que l’on n’est pas branché.
Pour les bornes AC jusqu’à 22kW, il n’y a jamais eu de câble attaché. Et les paiements par carte bleue commencent à arriver. Ouf, il était temps.
j’ai vécu un problème similaire du côté de Sion la semaine dernière, impossible de trouver de borne de recharge fonctionnelle 🙁
je trouve cela fort dommage qu’en 2025 nous aillons autant de difficulté à trouver des bornes en état.
Autrement, il y aurait ça…