Le Festiboc 2017 doit vous dire quelque chose puisque je l’avais annoncé ici.
Il s’est déroulé dans des conditions idylliques, tout avait été superbement préparé par toute une équipe de bénévoles qui se sont donnés comme des bêtes.
Bravo, Mesdames, bravo Messieurs.
En plus, cette année, le travail a été magnifiquement récompensé puisque pas mal de monde s’est retrouvé sur la place du village de Bofflens, c’était vraiment un super moment.
Vivement l’édition 2018.
C’est mon premier festival où que j’suis le photographe officiel sans être avec mon Sony, puisque je suis repassé sur Canon EOS 5D Mark IV, je l’ai expliqué ici.
Deuxième nouveauté, j’ai décidé de ne plus utiliser la mesure de la lumière spot, mais de faire confiance au calcul de Canon en utilisant la mesure évaluative.
Troisième nouveauté, j’ai fait quelques infidélités à mon Zomm 70-200 f2.8 que j’aime tant dans ces conditions, pour utiliser, par longs moments, un nouveau Sigma 50 mm f/1,4 DG HSM.
Commençons par la deuxième nouveauté (ben oui, on n’est pas toujours logique dans la vie…): la mesure matricielle évaluation du Canon, en photo de spectacle.
Depuis des années, je fais un calcul de la lumière en mode spot lié au capteur autofocus, en général au centre, avec mémorisation de la lumière lorsque le déclencheur est à moitié en foncé, pendant le décalage du sujet, jusqu’au déclenchement proprement dit. J’ai toujours pratiqué comme ceci sur Nikon et sur Sony.
Avec Canon, ce n’est pas possible. Il faut enfoncer le bouton de mémorisation de l’exposition pendant le décalage du sujet, ce qui complique tout de même les choses.
Donc, j’ai suivi les conseils de Jean-François Vibert, qui m’écrivait ceci en mail lorsque j’ai acheté des appareils et que je me plaignais du manquement de Canon à propos de cette fonction:
“Pffff. La mesure Spot? Quelle perte de temps! Même en argentique, lorsque je faisais des photos de concert pour Sony Musique, je n’ai jamais utilisé la moindre mesure Spot! C’est totalement inutile et extraordinairement lent, tu es à peu près certain de rater l’instant décisif. Les modes de mesure ont beaucoup progressé, on en est plus là…
Utilise plutôt la correction manuelle d’exposition avec la molette arrière (sous le pouce, cette molette est là pour ça). C’est ça, la bonne méthode… En plus avec le format RAW, tu peux rattraper tellement l’expo, que 1 diaph d’erreur n’a vraiment rien de dramatique!
Je crois que tu te prends beaucoup trop la tête avec la technique: la photo c’est l’instinct… Et la vitesse!”
Alors bon, j’ai fait des photos les deux soirs avec cette mesure évaluative.
Et je suis tout de même moyennement content.
D’abord, et là, je vais en revenir au point 1 des changements, à savoir celui de la marque, si le Canon est extraordinaire de jour avec des portraits d’enfants en matière de colorimétrie, il est bien plus pénible à utiliser que celui de mon Sony A7.
Ce dernier était d’une souplesse incroyable, le Canon l’est beaucoup moins.
Je suis bien d’accord que les projecteurs à LED d’un petit festival sont placés parfois très près des musiciens, et que leur lumière est très violente et ponctuelle ou ciblée, si vous préférez, que ce n’est pas le cas du tout à Nyon ou au Rock’Poche, mais tout de même, malgré une correction d’exposition entre -1 et 2.2/3 d’EV, j’ai des hautes lumières cramées sur certains fronts que je peux, certes, corriger dans Lightroom, mais tout de même…
Le capteur Sony est meilleur dans ces conditions.
Je demande aussi à voir ce qu’il en sera de la colorimétrie en conditions de Rock’n Poche.
Parce que là, nous sommes carrément dans les rouges, toujours gérés plus difficilement qu’avec le Sony A7.
Alors OK, la lumière ne changeait pas, elle était fixe, donc je me réjouis de voir ce que de la va donner dans différentes ambiances. Pour l’instant, je crains un peu.
Passons au positif maintenant, parce qu’il en a tout de même.
J’ai installé sur mon Canon une poignée additionnelle BG-E20, permettant d’ajouter une batterie supplémentaire.
Déjà que la batterie Canon est 2 à 3 fois plus endurante que la Sony, là, le fait d’en avoir deux m’a permis de passer les deux soirs sans me faire aucun souci, mais en rechargeant pour la forme samedi dans la journée, entre les deux soirées. Après 700 photos samedi, il me restait les 3/4 de l’autonomie.
Purée que ça fait du bien de ne pas être obsédé par le changement et le rechargement de ces accumulateurs!
Et le Grip est vraiment un bonheur dès qu’il s’agit de photographier en mode portrait, avec la totalité des commandes importantes reprises sur ce dernier.
Certes, il alourdit l’appareil, mais dans ces conditions, et avec une bonne courroie confortable, on ne s’en rend même pas compte.
L’autofocus de son côté est supérieur à celui de mes précédents A7, c’est bien agréable.
Et ce 70-200 f2.8 Canon, mais quelle merveille!
Cliquez sur les images pour passer en mode “galerie” avec possibilité de vois l’image en taille réelle.
Reste à parler rapidement du Sigma 50 mm f/1,4 DG HSM.
C’est bien simple, j’adore cet objectif. Certes, il est lourd (815 grammes), un tantinet encombrant (85.4 x 99.9 mm), mais rien qu’au touché et en le regardant, il respire la qualité, jusqu’à son bouchon. Oui, c’est le plus bel objectif que j’ai eu entre les mains depuis un bon bout de temps.
Il met au point (bon, il est sur un Mark IV tout de même hein!) instantanément est silencieusement (merci la motorisation HSM, pour Hyper Sonic Motor).
De plus, il assure un piqué exceptionnel.
Encore faut-il pouvoir s’approcher des musiciens, ce que j’ai pu faire, tous m’ayant donné leur autorisation, et vive les petits festivals et les groupes qui ne sont pas encore des stars avec la tête comme un melon.
Bref, vous l’avez compris, pour moi, il y a du bon et du moins bon sur cette première expérience de concert avec mon nouveau Canon.
Faudrait mieux pas qu’il me déçoive trop au Rock’n Poche.
Bon, cela dit, il y a plein de pros qui utilisent Canon en spectacle, c’est donc peut-être moi le problème, ou qu’il y a de l’espoir avec un autre éclairage…
Allez savoir…
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Ah ben zut, je l’avais programmé pour midi et 1 minute, au lieu de minuit et 1 minute…
Faut dire que le système de programmation de l’heure péclote un peu sur WordPess.com, il faut toujours s’y prendre à deux fois.
Désolé, et bonne journée!
J’ai un ami spécialiste de la photo de concert, il est sur canon, et obtient des photos simplement extraordinaires.. je l’envoie sur ton blog !
Avec plaisir. Merci.
Mais j’ai bien l’impression que le problème vient d’un manque de dynamique du capteur Canon face à celui du Sony.
Le viseur électronique de mon Sony est irremplaçable en photo de concert, j’ai le pouce sur la molette arrière et je vois le résultat.
Oui oui, je suis bien d’accord que c’est un avantage, n’empêche, la visée optique reste bien plus agréable. Mais je n’ai pas encore testé le A9 qui a un bien meilleur viseur que le A7 semble-t-il. Cela dit, la dynamique du A9 n’est pas terrible non plus, même inférieure à celle du Mark IV (c’est dire!). Donc elle ne réglerait pas le problème.
“S’encoubler”, “pécloter” : mieux que la méthode Assimil, apprenons à parler le Suisse Romand avec François 🙂
Merci !
Encore !
Pour en venir au sujet de l’article, j’ai vraiment l’impression, à première vue et en comparant avec tes photos du Rock’n Poche 2016 qu’au niveau dynamique, entre le Canon et le Sony… y’a pas photo, si j’ose m’exprimer ainsi.
Oui, je vais d’ailleurs en parler demain, de tout ça.
Cela dit, le A7RII de Sony aurait peut-être été en difficulté aussi. Le problème, c’était vraiment ce projecteur très froid, sous la petite tente, à 1 mètre de certains musiciens (en fait toujours des chanteuses). C’était vraiment violent. Je demande à voir ce qu’il va en être au Rock’Poche, avec des projos bien plus puissants mais à distance respectable des musiciens. Cela dit, le Sony était une telle merveille dans ce domaine…
Sony fournit la quasi totalité des capteurs ohro, y compris PhaseOne et Hasselblad, Nikon,… il doit bien y avoir une
raison. Ce type de photos, j’y ai renoncé avec mon Mk III
François, moi qui développe les raw de tous le monde au Rock n Poche (puisque vous me les donnez) je dois avouer que je n’ai guère vu de différence entre tous les boîtiers (D800, Mk III, tes Sony et des Olympus). On regardera ensemble au festival.
Quant à la dynamique, je suis perplexe, je vais être très franc,contrairement à vous, je n’ai jamais été véritablement impressionné par la dynamique des capteurs Sony (à part celle de mon phase one 😉 ), par contre je suis d’accord avec Ysengrain le MkIII est mauvais sur ce point, le MkIV est véritablement meilleur, c’est pour moi le boîtier le plus polyvalent que j’ai pu avoir.
Par contre, j’ai une remarque sur les projecteurs LED.Lors de prise de vue lors une émission TV à L’Espace des Mondes Polaires, mes photos étaient aléatoirement sous-exposées de + de 3 diaph. Je me suis aperçu que les projecteurs LED des caméras faussaient totalement la mesure de lumière du Canon et j’ai dû passer en manuel. Un autre photographe équipé en Nikon a eu le même problème. Pas compris, c’était la première fois que cela m’arrivait.
J’ai eu un doute, je viens d’aller comparer les images du RNP 2016 (en brut), pour moi il n’y a pas beaucoup d’écart entre le sony, le D800 et mon MkIII de l’époque, le tout en condition de festival. C’est vrai que l’on est souvent entre 5 000 et 20 000 Iso. A voir cette année.
OK, si tu le dis, je te crois volontiers. On en parle demain?
Envoyé de mon iPhone
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Allez, je plonge dans le bain des commentaires après quelques années parmi les lecteurs silencieux de Cuk…
J’aime bien ce genre d’article qui invitent à réfléchir sur sa pratique… Intéressantes les informations sur la mesure évaluative pour les photos de concert. Personnellement, j’en fais un peu en amateur et pour le fun et principalement dans de petites salles avec des conditions de lumières particulièrement pourries: petite scène, projecteurs dans la figure, lumières virant souvent dans les rouges, très sombre et gros contrastes changeant constamment (typiquement des endroits comme la Cave du Bleu Lézard à Lausanne: https://zeclick.net/gallery-category/backstage/ ). Je n’ai jamais réussi à obtenir de résultats sympas en mesure évaluative, donc je spot’ise 😉
Une fois qu’on a sa routine en place je ne suis pas sur que je perd plus de temps à faire ma mesure spot vs. faire tourner la molette arrière de correction d’exposition. J’imagine que c’est un de ces débats entre photographes qu’on arrivera jamais à trancher…
Sur de plus grosses salles avec des lumières moins intimistes (https://zeclick.net/gallery/20100324_elliott_murphy/ ), la mesure évaluative serait surement plus simple et pertinente. Du coup l’article donne envie de retester, histoire de ne pas s’enfermer dans ses habitudes.
ps: pour le moment, mon bon vieux 5D MkII fait de la résistance… arrêtez de me tenter avec le MkIV…
Très belles photos en tout cas, merci!
Ben tu vois françois, pas besoin de dynamique pour faire de très belle photos et avec un MKII. Pas de raisons que ton MKIV n’y arrive pas.
Ben oui, je vois, elles sont très belles. Mais T. le dit lui-même, il bosse en mode spot. Je crois que je vais y repasser, mais ce mode est bien moins pratique que sur les A7 ou les Nikon, où l’on peut mémoriser l’exposition en même temps que l’autofocus avec le déclencheur. Purée, pourquoi ils ne proposent pas ça dans les fonctions personnalisées? J’ai cherché sur le net, beaucoup s’en plaignent.
Dommage j’étais hyper-overbook ce WE et j’ai pas pu passer par Bofflens, ça avait l’air cool-sympa ce Festiboc …
Question : je sais bien que tu parles de tes soucis de technique dans ce papier … malgré cala, je me demandais pourquoi tu ne crédites pas le nom des musiciens/groupe qui figurent sur tes images (rien déjà que pour les remercier de te servir de cobayes ? pour cet article) ?
C’est difficile, il y avait les groupes, mais plein d’invités. Faut que je replonge dans le programme alors, et je vais oublier du monde. Donc je préfère me taire!