Je me disais, en courant ce dimanche matin en fin de matinée, alors que j’écoutais le dernier album de Camille et Julie Berthollet qui allie le monde de la chanson française à la musique classique dans mes Airpod…
C’est fou cette tendance à devoir se justifier lorsqu’on aime quelque chose de populaire et qui a du succès.
J’ai regardé par hasard (ben voyons…) Prodiges 2018, le concours des arts classiques de France 2, depuis la demi-finale, et j’ai donc regardé et surtout écouté la finale d’hier soir.
Dans cette émission, nous sommes loin des animaux de foire, nous avions à faire avec des enfants drôles, vivants, solidaires en coulisses qui me semblent parfaitement respectés par Fance 2, sans une seule minute de publicité venant interrompre le programme.
Ces enfants avaient toutes et tous une lumière incroyable dans les yeux: celle de la passion qui permet, à travers du travail, du travail et encore du travail, de magnifier un talent certain.
Par exemple, Lynn, ci-dessous, est tout simplement époustouflante de détermination, de technique et d’interprétation dans cette Danse hongroise no 5 de Brahms.
Quant on sait qu’elle a dix ans et ne fait du violoncelle que depuis trois ans, on en reste bouche bée.
Et le touché d’Isaac, 12 ans, qui porte toute sa musique sur ses frêles épaules… je trouve cela magnifique.
Quand je regarde cette émission, je suis tout courbaturé dans le ventre et dans la poitrine tellement je suis angoissé pour eux et tellement ces gamins m’émeuvent.
Ils ont quelque chose de différent, cette passion dont je parlais qui les habite sans doute et une maturité incroyable qui n’enlève pas grand-chose à leur fraîcheur d’enfant ou de jeune adolescent.
J’assume donc: oui, j’apprécie cette émission qui va peut-être représenter l’étincelle qui permettra à des gamins d’étudier un instrument et d’y prendre goût.
Et tant qu’à faire, j’assume aussi le fait que j’apprécie les albums de Camille et Julie Berthollet (Julie Berthollet était Prodige 2014 en violon) pour ce qu’ils sont: des albums populaires de qualité.
Tellement populaires que j’ai lu sur France Musique que Camille et Julie Berthollet étaient no 1 des albums de musique classique les plus vendus, pointant à la 143e place tous marchés confondus.
Le premier album classique à la 143e place…
Alors plutôt que jouer les intellos élitistes, soyons plutôt reconnaissants envers ces deux sœurs d’amener des milliers de gens tranquillement vers la musique classique, fût-ce au départ avec des œuvres relativement faciles d’accès.
https://youtu.be/2T31tRLl_n8
Ladite musique classique a bien besoin d’artistes comme elles, pour attirer ceux qui n’y connaissent rien et qui, une fois l’intérêt éveillé, pourront se tourner vers des œuvres plus difficiles et connaître d’autres interprètes, petit à petit.
D’ailleurs, c’est bien ce qu’elles font, par exemple, dans le très beau numéro 3 qui devient beaucoup plus personnel et retrace trois années d’expériences et de rencontres.
Je précise que Camille a remporté Prodiges 2014 en violon, alors que son instrument de prédilection est le violoncelle…
Sa sœur Julie est également violoniste virtuose, a suivi les écoles avec les plus grands, étudie parallèlement le piano et est arrangeuse.
Vous aurez tous les détails ici, si ces artistes vous intéressent.
Ou ici, avec un chouette petit film que je n’arrive pas à intégrer en direct.
En ce qui concerne leur dernier disque, qui relie le monde de la chanson française avec le monde de la musique classique, je dois dire que j’apprécie l’éclectisme des artistes, la qualité de la plupart des arrangements qui peuvent aller de l’intime duo à la grandeur d’un orchestre symphonique.
Un album très réussi qu’il vaut la peine d’écouter jusqu’au dernier morceau.
Un petit exemple, pas très musique classique, mais très intéressant dans son déroulé, ne serait-ce que par le travail de MB14, assez étonnant.
Allez, bonne fin de dimanche à toutes et tous!
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MB14, je le trouve assez fascinant. Et ce mélange de classique avec ce type de musicien et de chanson, ça donne un métissage que j’aime vraiment bien!
Il faudra que j’écoute alors ce que font ces deux sœurs! Merci pour ce partage!
Merci pour cette nouvelle appréciation sur une ouverture supplémentaire vers la musique classique. Ces deux sœurs semblent faire partie de la famille des passeurs, ces personnes qui cherchent à favoriser la diversité culturelle, les rencontres entre les arts.
Mes vœux à chacun et chacune pour la prochaine année.
“Ladite musique classique a bien besoin d’artistes comme elles, pour attirer ceux qui n’y connaissent rien et qui, une fois l’intérêt éveillé, pourront se tourner vers des œuvres plus difficiles et connaître d’autres interprètes, petit à petit.”
Je suis d’accord à 100 %. Et c’est valable dans tous les domaines qu’ils soient artistiques ou techniques.
Bonne fin d’année à tous.
J’ai vu au moins un commentaire supplémentaire à travers une alerte par mail qui ne s’affiche pas ici. Son auteur, Greg, me confirme avoir envoyé le commentaire à travers son application WordPress.
D’ailleurs, le compteur WP indique trois commentaires, alors que deux sont indiqués par GraphComment, avant celui que j’écris ici, et lorsqu’on ouvre les commentaires, on voit bien 3 fantômes apparaître quelques instants avant de ne voir plus que deux commentaires.
Etrange.
En tout cas, si d’autres sont dans la même situation, sachez qu’il ne s’agit pas de censure. Je n’ai aucun commentaire en attente dans mon administration.
Bonne préparation de réveillon!
“Alors plutôt que jouer les intellos élitistes, soyons plutôt reconnaissants envers ces deux sœurs d’amener des milliers de gens tranquillement vers la musique classique, fût-ce au départ avec des œuvres relativement faciles d’accès.”
C’est bien là toute la contradiction du classique (ainsi que le jazz et autres), qui se défend d’être élitiste mais qui, quelques mots plus loin, ne fait que confirmer cet état de fait !
Ce n’est pas tout à fait ce que je voulais exprimer.
Dans le classique et le jazz, il y a des musiques plus ou moins faciles. Toutes les musiques ont leurs codes qu’il faut apprendre.
Or il devient parfois mal vu de jouer des oeuvres faciles d’accès en classique.
Je suis bien conscient que les soeurs Berthollet sont une bénédiction pour Warner Classic, il n’empêche que ce sont d’excellentes musiciennes et qu’elles ne sont qu’au début de leur carrière.
Je trouve dommage de jouer les intellos élitistes en les méprisant, comme certains le font.
Il n’y a pas de contradiction entre tout ça je crois.
Je poste un commentaire test depuis mon app WP pour voir…
En d’autres temps et d’autres lieux, je dois à François la découverte de Janine Jansen, splendide violoniste dont l’interprétation du concerto pour violon de Tchaikovsky me mets toujours les larmes aux yeux.
Pour rester dans l’art de la musique et de la danse classique, je suggère à tous le programme exceptionnel que nous propose ARTE le soir du 31 décembre, de 22:20 à 0:10, sur le thème : “350 ans de l’Opéra de Paris, soirée de gala”.
Permettez que je vous retranscrive le synopsis :
Pour l’Opéra national de Paris, l’année 2019 est doublement symbolique. D’abord parce que la prestigieuse institution célèbre son 350e anniversaire. Ensuite parce que l’opéra Bastille, l’une de ses deux maisons, fêtera ses 30 ans. En cette nuit de Nouvel An, les spectateurs sont invités à partager ce prestigieux gala d’anniversaire. A Garnier, Vincent Huguet propose, sous la direction musicale de Dan Ettinger, un arrangement d’oeuvres clés du répertoire avec les danseurs du corps de ballet et trois chanteurs lyriques. A l’opéra Bastille, pour les douze coups de minuit, on retrouve Karl Paquette dans le troisième acte du ballet «Cendrillon».
J’ai découvert la magie de l’école de danse de l’Opéra de Paris il y a cinq ans, à travers une série de reportages d’ARTE sur cette école de danse unique au monde.
La série se nommais “Graines d’étoiles”. ARTE revient sur le sujet avec “Graines d’étoiles, cinq ans après. Que sont-ils devenus ?” Une nouvelle série de 5 émissions diffusée actuellement sur la chaîne.
Au milieu de ce monde complètement détraqué dans lequel nous vivons actuellement, cette école est la preuve qu’il n’y a pas de fatalité. Seule la rigueur paie.
La plupart des chorégraphies sont de Rudolf Noureev, cet athlète splendide qui restera pour moi le plus grand danseur de tous les temps.
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Marc, l’Africain
J’ignorais que certains les méprisait, mais ça ne m’étonne pas du tout. Après tout, ce qui caractérise le milieu de la musique aujourd’hui, c’est le commerce. Classique ou pas classique, ça reste d’abord une industrie, et je comprends que ça puisse gêner des puristes. il n’en reste pas moins qu’il en faut aussi pour les autres, et je ne vois aucun inconvénient à toute tentative de dépoussiérer le classique. Il y en a eu beaucoup dans le passé, mais ils ont tous fini par sombrer dans l’oubli, et c’est ce qui arrivera encore ici. Quoi qu’il en soit, je rêve toujours de croiser la route de quelqu’un qui saura me prendre la main et m’initier à la musique classique.
Je me l’enregistre de suite dans mon Zattoo, merci!
Visiblement, ça fonctionne, merci!
Je suis d’accord avec tout ce que tu dis. Ce que je trouve bassement commercial, ce sont ces collections genre « J’aime pas le classique, mais, ça j’aime » qui propose les tubes et rien d’autre. Comment amener les gens à écouter autre chose…?
Merci Marc pour ce conseil de programme TV pour ce soir.
Cher Gilles, je ne vais pas te prendre par la main, mais simplement te conseiller d’écouter beaucoup, beaucoup de musique. France Musique, BBC 3, RTS, etc… Et laisse faire le hasard… Et ne coupe pas trop vite ce qui te semble inaudible, il faut être curieux, expérimenter et être patient. On ne peut être insensible à Beethoven, Mozart, Vivaldi, Couperin, mais aussi à Avro Part, Samuel Barber ou plus contemporain encore. Bonne écoute et bonne année pleine de belles et grandes musiques.
Quel spectacle ! Avec pour finir les adieux de Karl Paquette à la Compagnie…
À 42 ans, c’est la dure règle de l’Opéra de Paris. Le triomphe qui lui a été fait était bien mérité après sa prestation magnifique dans Cendrillon où la règle de l’école de paris était totalement respectée : réaliser toutes les figures – aussi athlétique qu’elle soit – avec le sourire et sans effort apparent. Sublime !