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La poule aux œufs d’or des éditeurs photos: les add-ons

Beaucoup sont remontés contre Adobe parce que l’éditeur est passé au système de l’abonnement.

J’ai beaucoup parlé de ce sujet, en grande partie pour défendre Adobe, société que je n’apprécie pas plus que ça, parce que son abonnement est imposé, certes, mais qu’il reste tout à fait abordable.

Je vais le défendre encore un peu plus ici, parce que je suis reconnaissant d’une chose très importante à cet éditeur: il me fout la paix.

Il me fout même une paix royale.

Alors que les autres…

Prenons au hasard Capture One.

Celui-là, au niveau marketing, c’est le pire.

Pas une semaine où je ne reçois pas au moins quatre invitations pour passer à la nouvelle version.

D’abord avant que la version arrive: et vas-y que je te propose la 21, tellement géniale que tu verras, tu ne pourras pas t’en passer, mais sans te dire en quoi elle le sera, si géniale.

Et puis, on te fait un tout petit peu de teasing, avec une nouvelle fonction incroyable: le Speed Edit! Ouaoouh! On peut maintenant gérer les curseurs de Capture One avec le clavier.

Pratique, mais va-t-on acheter la nouvelle version pour ça sans en savoir plus?

Et pourtant, le harcèlement continue, alors tu te dis que bon, tu vas craquer (de toute façon, j’aurais acheté la mise à jour, mais bon, j’aurais voulu en savoir plus tout de même avant de le faire), en te disant que comme ça, on va enfin te laisser tranquille!

Mais que nenni!

Ça continue à te demander de faire la mise à jour, comme si tu ne l’avais pas déjà faite.

Et maintenant que Capture One est sorti (bof bof, les nouveautés…), eh bien ça ne s’arrête pas.

Et quand c’est fini, au bout de quelques semaines, ce sont les graaannndes actions qu’il ne faut suuuuurttoooouuuut pas rater pour acheter le logiciel, ou des add-ons à des prix défiant toute concurrence, et bien sûr seulement quelques jours, qui sont renouvelés à peine l’action terminée.

Luminar?

ON1?

Ils sont pareils, en un peu moins grave, mais, mis bout, tous ces courriels de ces trois éditeurs finissent par m’agacer la moindre quand j’ouvre mon gestionnaire de mails.

Alors oui, Adobe m’envoie bien de temps en temps un courriel pour m’annoncer un truc, mais c’est pour ça que je suis sur sa liste de diffusion pour être au courant UNE fois d’un communiqué à propos d’une nouveauté.

Il faut dire qu’Adobe, une fois qu’il t’a vendu…

… te dérange encore quelques fois dans l’année pour te proposer un concours ou éventuellement de t’abonner à la suite complète de ses produits, mais c’est vraiment plutôt rare.

Tandis que les autres, ils ont encore des ajouts qui leur rapportent plein d’argent après t’avoir vendu leur logiciel à te vendre, et ils ne se gênent pas de te le rappeler.

L’abonnement, ils en crèvent tous d’envie

Déjà, OK, Lightroom te force à l’abonnement, mais puisque tu l’as pris, il ne te le propose chaque semaine, tandis que Luminar, ON1 ou Capture One, une fois que tu les as achetés en version unique, n’arrêtent pas de te proposer d’y passer (à l’abonnement donc).

Parce que oui, ils en proposent tous au moins tous un!

On sent bien que certes, ils sont gênés parce qu’ils ont fait une bonne partie de leur pub ces trois dernières années sur le fait qu’eux qui sont si bons, si à l’écoute de leurs clients en ne faisant pas comme le grand méchant Adobe en imposant un abonnement, mais qu’ils crèvent d’envie de passer à ce modèle de vente.

Prenons quelques exemples parmi leurs offres:

Capture One propose une licence (ou plusieurs licences uniques en fait), mais également des abonnements, voyez plutôt

Si l’on regarde la version « standard » qui peut développer toutes les marques (je suis bien obligé de prendre celle-là puisque je suis passé par tant de marques d’appareils), c’est presque le double de la version d’Adobe, mais Photoshop n’est pas de la partie, pas plus que les applications Web et Mobile.

Luminar AI (ou 4) nous propose une licence unique, mais insiste lourdement pour que nous nous abonnions à Luminar X qui offre des ressources supplémentaires (je reviens dessus plus bas).

Notez que cette petite chose est facturée tout de même 59 € la première année, puis 99 € les suivantes.

J’ajouterai que le logiciel Luminar lui-même coûte 79 € (puis 10 ou 20 € de moins chaque année), mais qu’il ne permet de s’activer que sur UN ordinateur. Vous avez un portable ET un poste fixe? C’est 20 € de plus, et vous serez alors limité à DEUX machines.

ON1 se vend en licence unique 98 francs suisses (90 € environ), la première année, puis 78 € les années suivantes.

Un abonnement est proposé à ces prix, selon le cloud demandé:

Cet abonnement est d’ailleurs très intéressant puisque c’est clairement l’offre la meilleur marché face à la concurrence.

Vous me direz: « mais pas du tout! L’offre Adobe Cloud est à 11.85 par mois pour 1 Tb! ».

Eh non, parce que l’offre de ON1 permet de n’envoyer QUE des RAWs compressés à leur sauce si on le désire dans le cloud, ce qui prend beaucoup moins de place que les originaux synchronisés, et si vous avez besoin de la version 1 Tb avec Adobe, vous n’aurez pas besoin de plus de 200 Gb chez ON1, à moins de vouloir, bien sûr, synchroniser les originaux, ce qui permet de les partager dans un album si vous voulez les proposer au téléchargement. De plus, avec l’offre de ON1, vous n’envoyez dans le cloud que ce que vous voulez bien y mettre, contrairement à Adobe dans sa version Cloud pour qui, c’est tout ou rien.

Et puis, cette offre est intéressante parce qu’elle permet d’utiliser ON1 également sur mobile, ce que je n’ai jamais fait puisque je suis chez eux en version licence unique.

J’ai pensé un temps passer sur ON1, mais pour moi, il n’est pas encore assez abouti, ou, tout au moins, je n’y retrouve pas mes petits, et je trouve l’interface bien moins pratique que dans Lightroom.

De plus, ON1 nous propose un abonnement un peu à la Luminar, pour bénéficier de vidéos supplémentaires, et d’une partie des différentes ressources dont je parle plus bas.

La poule aux œufs d’or des add-ons

Les abonnements, c’est une chose, mais les éditeurs ont trouvé d’autres ressources pour enrichir à la fois nos logiciels vers plus d’automatismes et leur trésorerie: les add-ons.

Tous?

Non… Adobe, encore une fois, nous fiche la paix. Ils n’ont rien à proposer (que je sache), mais d’autres s’en chargent en cas de besoin, comme ici Northlandscape qui nous offre d’assez beaux presets (des préréglages que vous pouvez utiliser tels quels ou retoucher au besoin).

Mais une nouvelle fois, faisons le tour de la concurrence.

Luminar nous vend des modèles, des ciels, et des objets à placer dans le ciel…

Et vas-y que je t’achète une petite collection de 25 ciels à 39 € (et Dieu sait s’il y en a, de ces collections), une petite collection de 12 modèles pour embellir les forêts (19 €), et d’autres petites choses encore!

La facture s’alourdit vite parce que ça fait envie. C’est fait pour, d’ailleurs.

ON1 nous propose à peu près pareil, à savoir toute une série de préréglages et de luts indispensables selon eux.

Capture One n’est pas en reste, lui qui nous met en vente des packs de styles, ou des styles individuels.

En conclusion

Oui, d’accord, Luminar est plus marrant que Lightroom et très efficace pour vous aider à améliorer, souvent spectaculairement, vos photos, je viens d’en parler dans ce test, vendredi. Il fait des trucs que Lightroom ne sait pas faire, ou alors avec l’appui de Photoshop, et quelques heures de travail, que vous réglez en trois secondes avec le produit de Skylum.

Mais Luminar n’a pas vraiment de catalogue efficace et ne propose rien pour synchroniser nos images sur le cloud avec des versions mobiles.

Oui d’accord, ON1 est un programme fabuleux, avec des préréglages intéressants. Mais il manque encore de finition, et je regretterai toujours que son éditeur n’ait même pas daigné m’appeler quand je leur ai signalé le bug majeur qui détruit le catalogue de Lightroom (eh oui!) lorsqu’on utilise leur convertisseur pour passer dudit Lightroom à leur programme, j’en ai parlé ici avec preuves à l’appui.

C’est grave, pour moi, et carrément rédhibitoire pour que je fasse le pas.

Un éditeur avec un mauvais support, je ne l’accepte pas, déjà que j’ai énormément de peine avec Adobe à ce propos.

Capture One est un beau programme qui m’intéresse, mais, s’il est le meilleur quant au rendu colorimétrique de bien des appareils, il reste tout à fait abscons pour moi, et son catalogue n’est pas à la hauteur de celui de Lightroom. La version 21 n’apporte aucune amélioration à ce niveau.

Vous comprendrez, après lecture de cet article, que si ces trois éditeurs se font les chantres d’être les gentils face au méchant ogre Adobe, j’ai bien l’impression que ce sont eux, en fait, qui font tout pour nous pomper le maximum d’argent.

J’hésite franchement à me retirer de leurs newsletters, mais comment serai-je alors au courant de leurs vraies nouveautés?

Cruel dilemme.

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