Il y a quelques semaines, j’écrivais un test sur protections auditives sur mesure Elacin ER en en disant le plus grand bien.
En commentaire à cet article, Noisequik demandait
Est-ce que quelqu’un a déjà essayé la fonction analogue (NDLR: de réduction de bruit) des AirPods?
Laurent Vera, un des responsables du Rock’n Poche lui répondait ceci:
Oui, le responsable des studios de la salle de musiques actuelles, le Fil, ne jure plus que pas ses AirPods Pro pour l’atténuation du son. Je vais essayer pour le Rock’n Poche.
Conditions de l’essai
Eh bien, même si la protection auditive n’est pas la fonction principale des AirPods Pro, j’ai essaé cette réduction de bruit sur deux soirs du Montreux Jazz Festival (scène du Lac, en plein air, 6’000 spectateurs) et un soir, petite scène en plein air à Morges (La Crique), musique forte pendant que les gens essaient tant bien que mal de discuter à leur table.
Alors, ça donne quoi?
Petit rappel des technologies embarquées
Les protections auditives sur mesure Elacin ER sont des protections faites sur mesure en silicone, incorporant différents filtres, à choix, permettant de réduire de manière linéaire le volume sonore, protégeant ainsi nos précieuses oreilles pendant les concerts.
Ces protections sont incroyablement efficaces et n’enlèvent en rien le plaisir d’écouter le concert, puisque la réduction, je le répète, est linéaire, ce qui donne simplement l’impression, quand on les enfile, de baisser le volume sur une chaîne hi-fi.
Les AirPods Pro USB-C, dernière génération à l’heure où j’écris ces lignes, sont des écouteurs dotés d’une réduction du bruit active, que l’on peut détourner en protection auditive: il suffit de passer en mode réduction de bruit, et ne rien écouter en provenance de son iPhone.
Comment configurer ses AirPods
Bien évidemment, il faut pincer la branche de ses AirPods pour les mettre en mode « Réduction de bruit ».
Les modes sont les suivants:
- Pas de réduction de bruit
- Mode Transparence
- Adaptatif
- Réduction de Bruit
Quand vous êtes en concert, c’est ennuyeux de passer d’un mode à l’autre, il y en a trop.
Pour faciliter la chose, vous passez dans les Réglages, Bluetooth, et vous cliquez sur le petit i (information).
Vous tombez sur une fenêtre très complète de réglage pour les AirPods.
Vous pourriez simplement passer en mode « Réduction de bruit » sur les boutons de gestion du bruit.
Cela ne règle pas vraiment le problème.
En tout cas pas pour moi, puisque chaque fois que j’enlève mes AirPods, ceux-ci se mettent dans un mode qui n’est pas forcément celui que j’avais réglé.
J’ai résolu en grande partie le problème dans les réglages dédiés aux deux écouteurs (droite et gauche) en limitant le choix des modes disponibles.
Attention: il n’est pas possible de ne choisir qu’un mode, vous devez au minimum en choisir deux pour chaque écouteur.
J’ai fait les choix suivant:
Écouteur, droit:
Écouteur gauche:
Ainsi, un seul pincement, que ce soit à gauche ou à droite (j’utilise toujours l’écouteur de droite pour changer de mode) permet de revenir à la réduction de bruit au cas où ce n’est pas cette dernière qui a été choisie par les AirPods.
Les AirPods au Montreux Jazz Festival, premier soir
J’ai effectué un premier soir de test au Montreux Jazz Festival avant d’avoir fait les réglages ci-dessus (je pensais n’avoir pas besoin de les faire), en passant des Elacin ER aux AirPods Pro USB-C à de nombreuses reprises.
Les AirPods m’ont bien ennuyé à chaque changement, parce qu’ils passaient, comme je l’ai dit, à chaque mise en place, dans un mode qui n’était pas forcément celui que j’avais choisi.
Et c’était parti à chaque fois pour des tâtonnements en passant d’un mode à l’autre à travers les 4 choisis par défaut.
Au bout d’une heure de concert, j’ai décrété en avoir assez de ne pas savoir où j’en étais dans les modes, et je me suis dit que ces AirPods étaient nuls, et que je préférais, et de loin, mes Elacin.
Cela étant, je ne suis pas du genre à abandonner comme ça, surtout si je dois écrire un article sur le sujet.
J’ai donc potassé le lendemain la documentation sur les AirPods, et suis arrivé aux réglages montrés un peu plus haut.
Les AirPods au Montreux Jazz Festival, deuxième soir
J’ai ainsi pu me concentrer, cette fois, sur la qualité sonore des AirPods.
Ce qu’il faut savoir, c’est que vous écoutez alors ce que les AirPods veulent bien vous transcrire au niveau sonore, électroniquement.
On peut tirer un parallèle avec la photographie: le viseur électronique de tous nos appareils hybrides nous montre une image interprétée électroniquement par l’appareil.
Les Elicin peuvent, eux, être comparés à une visée optique un peu sombre, vous montrant l’image réelle, mais avec un peu moins de luminosité.
Pour en revenir aux AirPods…
J’ai pu constater que ce qui passe plutôt correctement, ce sont les aigües et le médium.
Les basses, c’est vraiment moins bon.
Du coup, l’équilibre n’est pas là.
J’ai constaté également de nombreux claquement, ou craquement, je ne sais comment expliquer, mais il est clair que les AirPods saturaient souvent.
Franchement, c’est pénible, et après plusieurs passages des Elicin aux AirPods et inversement, j’ai finalement, avec un grand soulagement, laissé pour le reste des concerts les Elicin, au confort (physique et sonore) incomparable.
Les AirPods à la Crique
Nous étions à la Crique, la semaine passée (voir en introduction), en famille, et ma fille qui m’avait vu faire mes essais au Montreux Jazz a essayé la réduction de bruit avec ses AirPods Pro de première génération.
Elle m’a dit: mais c’est carrément mauvais, comment tu as pu supporter la chose à Montreux?
Je lui ai répondu que j’avais la nouvelle génération qui réduisait bien mieux le bruit, et j’en ai profité pour essayer ces derniers (les USB-C donc) que j’avais dans ma poche dans ces conditions.
Pour rappel de la situation: scène en plein air face à une cantine (en plein air elle aussi) très sympathique, musique forte, mais pas insupportable, sauf si l’on veut discuter, ce que tous s’évertuent à faire, la musique ne cassant pas la baraque.
Eh ben ce fut complètement catastrophique.
Alors qu’il y avait de nombreux musiciens sur scène, je n’entendais que la voix et une guitare électrique.
Les guitares acoustiques et la basse et une bonne partie des percussions n’existaient tout simplement pas, alors que sans les AirPods, elles étaient très présentes.
Quelle horreur!
En conclusion
Pour moi, il n’y a vraiment pas photo.
Les AirPods peuvent être utilisés pour réduire le bruit, mais la réduction est tout sauf linéaire.
En plus, ils saturent quand ils sont vraiment nécessaires parce que la musique est beaucoup trop forte.
Alors oui, bon, ils peuvent dépanner, mais ne peuvent pas du tout être comparés aux Elicin ER en matière de protection auditive.
Je ne sais pas si vous avez pu essayer (voire comparer) de votre côté, mais si c’est le cas, je suis curieux d’avoir votre avis sur la chose.
Attention, je ne juge pas ici les AirPods ici en tant que casque pour écouter de la musique (ils s’en sortent plutôt pas mal), mais en tant que protection auditive, qu’on se le dise!
Et j’irais même plus loin en répétant ce que j’ai dit en début d’article: la protection auditive n’était pas le but d’Apple en sortant ces AirPods qui sont destinés à l’écoute.
’Donc même s’ils sont très mauvais dans ce domaine, on ne peut en tenir rigueur à Apple.
Je n’ai pas cette expérience là.
” J’ai constaté également de nombreux claquement, ou craquement”
J’ai un casque Bluetooth Sennheiser.
Il produit aussi de manière inopinée des craquements qu’il soit connecté à l’iPhone ou au Mac
Comme quoi, pour ces casques, quand il y a trop, il y a trop… Cela dit, étonnant tout de même, vu que tu écoutes de la musique classique.
Ça craque aussi avec le jazz !!
Ayant des airpod pro de première génération, je n’ai pas pu tester la chose, le mode adaptatif étant absent de ces modèles. Au final j’ai gardé mes protections sur mesure au festival.
Je vais encore essayer de manière plus approfondie ce mode Adaptif qui ne me semble pas du tout convenir, pourtant:
Comment peut-il faire une réduction de bruit linéaire, s’il cherche constamment à s’adapter à un environnement sonore, sachant que la musique et son volume changent en permanence?
Merci François d‘avoir joué le jeu et testé tes AirPods en concert !
Par contre, c’est le mode adaptatif qu’il faut utiliser pour se faire 😆
Je suppose qu’en changeant de mode, tu as du tomber sur ce dernier mais qu’il ne t‘a pas non plus convaincu ?
Autre chose, sur mes AirPods (Max), le mode choisi reste toujours actif et ne bouge pas. Mais je me vois mal les utiliser en concert d’autant qu’ils n’ont pas cette fonction adaptive.
Bref, si une fois tu en a l’occasion et que tu te trouves dans un endroit où le son est à peine trop fort, essaie le mode adaptatif : tu seras peut-être surpris.
OK pour le mode adaptif.
Cela étant, les deux premiers soirs, j’ai tout testé en passant d’un mode à l’autre, et aucun ne m’a convaincu.
Dès que je peux, je vais essayer à nouveau uniquement avec ce mode. En fait, je vais l’essayer à la maison, avec ma chaîne hi-fi avec un beau volume.
Quant aux craquements, ils sont dans tous les modes.
Oui, d’après les tests, cela produit une atténuation de 10 dB ce qui n’est hélas parfois pas suffisant.
Je suppose que c’est toujours mieux que les protections en mousse distribuées au concert mais n’égalera jamais tes Elacin.
D’ailleurs, cette utilisation n’a jamais été communiqué par Apple ni documentée…
Ce qui est dingue, je trouve, c’est que outre le prix devenu exorbitant des places de concert, il faille en plus s’équiper de bidules à 200/300/400 boulettes pour y assister sans risque auditif. Bon, moi je n’y vais plus jamais : je suis devenu agoraphobe* ! Et j’ai déjà, grâce à des sonorisateurs fadas (très très peu peuvent prétendre au titre d’ingénieur du son !), des acouphènes fréquentes.
* Dans « Le Pluriel », Brassens dit : « Quand on est plus de quatre on est une bande de cons ».
Je suppose que c’est le prix à payer pour que le volume soit adéquat dans la plus grande surface possible. Je dois souvent me diriger hors du flux direct des haut-parleurs pour ne pas être agressé.
Non non. Il y a des fadas. Le dernier cinglé « croisé » (virtuellement) nous a gâché une séance de cinéma (et là il y a des hp partout donc pas besoin de mettre fort). On a du mettre des mouchoirs dans les oreilles pour réussir à rester jusqu’à la fin.
C’était au Flon? Ils sont cinglés, chez Pathé, dans ce complexe!
Oui! J’ai plus jamais envie de revoir Indiana Jones!
Ça ne m’étonne pas. J’ai souvent eu envie d’aller leur dire qu’ils étaient frappadingues avec le volume. D’ailleurs, je l’ai fait, en fait.
Et tu as eu une réponse?
Mais non, ou plutôt, ils m’ont dit qu’ils prenaient note…
Bon, de toute façon, au Flon, en gros, ce sont des films qui ne m’intéressent plus trop, je préfère les Galeries, c’est du Pathé aussi, mais un peu plus pointu tout de même.
Cela dit, pour aller voir Indiana Jones, je vais volontiers au Flon, et la prochaine fois, je prendrai mes protections auditives!😀
Je ne sais pas comment ça marche avec les Airpods, mais sur mes Sony c’est le mode transparent que j’utilise (il propose un slider de volume qui abaisse le niveau sonore de manière linéaire) et pas le mode réduction de bruit, qui réduit au maximum avec une réduction plus forte dans les basses puisque c’est ce qui est le plus facile à effacer via la technologie ANC.
Le mode réduction de bruit, je l’utilise quand mes oreilles ont besoin d’une vraie pause.
Rien que le fait de pouvoir augmenter ou diminuer la réduction de bruit me semble intéressant!
Mais l’avez-vous testé en concert? C’est un casque qui recouvre les oreilles, je pense, donc pas tellement pratique dans ces conditions?
Peut-être qu’un bon moyen afin de réduire le volume sonore de façon totalement “naturelle” lors de l’écoute d’un concert sans trucs onéreux dans les oreilles…ce serait tout simplement de se déplacer dans la zone d’écoute, si possible (pas de places assises définies ou surface du public trop étriquée), jusqu’à satisfaction du spectateur?
En principe, si les techniciens du son ne sont déjà pas trop assourdis(sants), il suffit de se placer à hauteur du point de travail de ces “régulateurs” de volume (entre autres) voir de mettre encore quelques mètres de distance des “murs” d’enceintes de la scène?
Et visuellement bien souvent c’est également plus agréable afin de profiter d’un éventuel show son ET lumières/projections.
Après si l’on est de “corvée” photos à proximité immédiate de la boulimie sonore tout devant de la scène, peut-être se serait mieux de se “couper” totalement du son bien souvent inaudible voir catastrophique afin de prendre tranquillement quelques clichés puis ensuite d’aller dans le public afin d’écouter un peu de musique dans de bonnes conditions (voir ci-dessus).
Alors c’est vraiment ce que je fais, notamment au Paleo (des dizaines de milliers de spectateurs sur la grande scène), où nous sommes toujours adossés à l’avant de la zone de mixage, il n’empêche, le volume frôle toujours les maximums autorisés.
Quant aux photos de scène, quand j’ai accès aux zones dédiées aux photographes, j’aime y rester longtemps pour bien capter les différents moments des spectacles.
Tu es sur que la dizaine de milliers de spectatrices et spectateurs sont « sur » la grande scène? Ça me donne presque envie de retourner à Paléo pour voir ça. 🤪
Alors il me semble qu’à Pa😀léo, si tu veux faire local, tu dis que tu es sur la Grande Scène même si tu fais partie du public!
Je suis déçu en bien.
(Et en fin de soirée, tu dis que « tu es sur Soleure ? »)
L’association qui fait de la prévention tous azimuts au RN’P (capitaines de soirée, capotes, et autres…) proposait deux modèles de bouchons en mousse, un à – 10 dB et un à – 30 dB, ainsi que des casques pour enfants en prêt.
J’ai pris les – 30 dB que j’ai trouvé très efficaces : pas obligé de les enfoncer à fond et d’attendre qu’ils se regonflent dans l’oreille pour avoir une baisse significative du volume.
J’en ai récupéré une poignée pour l’atelier : le casque antibruit, ça va bien pour les petites durées et quand c’est une machine qui fait le travail, mais quand c’est un travail manuel de longue durée (la scie à métaux par exemple, ça agace les dents ;-), ça chauffe trop ;^).
J’ai eu la chance d’avoir été sensibilisé très tôt à ce sujet par un ami chercheur au CNRS qui voulait préserver les oreilles d’un groupe punk en leur proposant des bouchons sur mesure tels que ceux du Boss, avec un plus une coupure de fréquences compatible avec leur instrument, c’était il y a 30 ans, il avait mesuré 110 dB en sortie d’ampli synthé !
Je suis fier d’avoir imposé le port du casque à mon voisin d’atelier, qui ne supporte que le classique et le jazz pas trop libre :
« t’aimes la musique ? alors met ton casque ! »
Ces bouchons ne cassaient pas trop la beauté du son? Ce que tu obtenais était-il fidèle au son original, en étant simplement moins fort?
En ce qui concerne la dernière phrase de ton commentaire, 100% d’accord!