Phénoménale Phèdre! de François Gremaud avec Romain Daroles

Vous dire ce matin l’incroyable bonheur que nous avons eu, hier soir, au théâtre du Reflet à Vevey, d’assister à Phèdre! de François Gremaud.

J’ai déjà parlé ce cette pièce qui a connu un véritable triomphe au Festival d’Avignon cette année, avec une presse dithyrambique et des spectateurs aux anges.

Nous avons enfin pu la voir en vrai, cette fameuse pièce.

Eh bien le moins que l’on puisse dire, c’est que nous n’avons pas été déçus.

Phèdre! (avec le point d’exclamation) est une pièce contemporaine qui raconte une tragédie classique, Phèdre (sans point d’exclamation), de Jean Racine.

Rassurez-vous, vous n’avez pas besoin de connaître la pièce à l’origine de ce spectacle, Romain Daroles vous la raconte de la meilleure des manières.

L’écriture de François Gremaud fine, intelligente, fait preuve d’une magnifique connaissance de la pièce, de la mythologie grecque et du fonctionnement de la tragédie, et vous tient en haleine, pendant 1 heure et 40 minutes, sans jamais vous perdre, malgré la complexité de l’histoire.

Ou s’il vous perd, c’est qu’il l’a voulu, et c’en est drôle.

L’écriture de François Gremaud, c’est tout ce que je viens d’écrire, à quoi s’ajoute un humour présent de la première à la dernière minute voire de la première à la dernière seconde (quel final! quelle idée géniale, mais permettez-moi de ne pas la dévoiler ici!), vous ne voyez pas le temps passer.

Gremaud et Racine, le présent et le passé ne font plus qu’un, on pense parfois à Bobby Lapointe dans le jeu sur les mots, les références au présent, le recul par rapport à la pièce d’origine.

C’est extraordinaire.

Ce qui l’est tout autant, c’est je jeu magnifique de Romain Daroles.

Cet acteur est incroyable, jouant son personnage de conférencier et tous ceux de la pièce, avec un simple bouquin (celui de la pièce contemporaine, donc avec le point d’exclamation) qu’il place là où il faut sur son corps pour représenter les personnages principaux.

Il passe de l’un à l’autre en un quart de seconde, avec une précision et une décontraction complètement surréaliste.

Et vous, vous êtes complètement dedans, vous suivez, la pièce comme si tous les personnages étaient là, sur scène, devant vous.

Romain est charmant, drôle, on a juste envie de le prendre dans nos bras à la fin du spectacle.

Voilà, c’était dingue.

Nous sommes sortis, nous avons eu le grand plaisir de voir Michaël Monney, à savoir Mirou pour ceux qui nous lisent, qui s’occupe de la compagnie 2B Company qui produit ce spectacle, François Gremaud (Coacoa), l’auteur donc (mais vous suivez ou bien?), et puis nous sommes allés boire une bière avec Madame K.

Jusqu’à notre retour, dans le restaurant et en voiture, pendant plus d’une heure, nous n’avons parlé que de ce moment merveilleux avec un enthousiasme de gamins.

Si l’on veut donner le goût du théâtre aux jeunes, c’est ce spectacle qu’il faut leur montrer.

Si vous avez un souvenir d’un théâtre ennuyeux, réconciliez-vous avec cet art en allant voir cette pièce.

Et si le théâtre est votre passion… eh bien je pense que vous êtes déjà allés la voir.

Dans tous les cas, voici les dates de la tournée de cette pièce, ne la manquez pas!