Est-ce pour cela que l’on parle de prendre son pied pour dire que l’on a du plaisir?
En tout cas, en course à pied, si… les pieds ne suivent pas, rien ne va, et du plaisir, vous n’en aurez pas.
J’ai pu en faire l’amère constatation ces derniers temps.
J’ai couru l’été (l’hiver, je prends des chaussures qui tiennent mieux la pluie) avec des chaussures Mitsuno Inspire 11 qui, bien qu’un peu sèches, me convenaient très bien.
Mais récemment, plusieurs petits problèmes sont survenus, des petits bobos, rien de grave, mais qui m’ont empêché de courir, parfois un peu plus d’une semaine.
J’en ai profité pour aller voir sur Rubitrack combien mes chaussures avaient de km au compteur.
Oups… Plus de 1’100 km, alors que tout le monde vous dira qu’une chaussure ne devrait pas trop dépasser les 800 km, certaines étant capables d’en faire un peu moins, d’autres un peu plus, et qu’arrivées en fin de vie, les chaussures sont, justement, responsables de petites blessures, ne faisant plus leur travail.
Je me suis alors décidé d’en prendre de nouvelles.
Comme d’habitude, je suis allé chez un vendeur tout à fait spécialisé, qui a passé avec moi presque une heure pour m’amener vers une paire qui devait me convenir.
Rappelons que tout bon vendeur devrait disposer d’un tapis de course, de caméras, capable de décomposer votre mouvement et voir comment la chaussure réagit à vos défauts.
En ce qui me concerne, je suis, comme une majorité de gens, pronateur, c’est-à-dire que mon pied s’affaisse sur l’intérieur.
Il est clair que j’ai besoin de soutien vers l’intérieur, et que des chaussures sont typiquement faites pour ça, donc qu’il faut les choisir avec soin.
Nous avions plusieurs paires, parmi les centaines disponibles, qui, au bout du compte, semblaient convenir pour corriger mon défaut.
J’ai pu ensuite les essayer quelques minutes en extérieur.
Finalement, j’ai choisi des Saucony Guide 10, qui auraient dû me convenir parfaitement.
Première sortie…
Mais c’est quoi ce paquet que j’ai sous les pieds, au bout de 3 à 4 km? Ce sont mes chaussettes qui plissent ou quoi? Et ça finit par chauffer et brûler…
Bon, je ferai gaffe lors de la prochaine sortie, et je tirerai bien sur la chaussette pour que ça n’arrive pas.
Deuxième sortie…
Toujours le même paquet au bout de 3 km, l’impression de ne pas avancer, et début des douleurs sur l’arrière des jambes.
Troisième sortie, faut que je m’habitue, me dis-je…
Le paquet habituel, et puis les douleurs qui montent de l’arrière du mollet, jusque dans les fesses, l’impression d’être épuisé au bout de 5-6 km, purée, je deviens vieux à ce point?
Quatrième sortie, faut que je m’habitue, vous dis-je…
Mais toujours les mêmes douleurs, la même fatigue, le même paquet.
Et pendant la 5e sortie, là, je me suis dit, ça suffit.
Ce n’est pas parce que tu as dépensé 220 francs pour des chaussures que tu dois souffrir à ce point pour les rentabiliser.
De retour auprès de mon téléphone (ben oui, je cours avec ma montre, je vous l’ai expliqué l’autre jour), j’ai immédiatement téléphoné à mon vendeur, Planet Endurance, à Ecublens (magasin à deux pas de mon école, fort pratique pour moi, en plus).
– Écoute (on se tutoie dans le monde de la course à pied, c’est cool), j’ai vraiment un problème avec les chaussures que j’ai achetées l’autre jour, c’est une catastrophe pour moi, est-ce que je peux passer en essayer d’autres? Je pense bien que tu ne vas pas me reprendre les Saucony, mais là, je souffre trop, je préfère repasser à la caisse.
– Mais qu’est-ce que tu me racontes, me répond mon vendeur, bien sûr qu’on va te les reprendre, tes chaussures, cela fait partie de notre service.
Le lendemain, j’étais dans son magasin, pour choisir d’autres chaussures.
Et rebelote, plus d’une demi-heure à en essayer plusieurs paires, dont une que j’avais déjà remarquée lors de mon premier essai.
Et là, ça a été la révolution.
Mais je ne vais pas vous dire de quelle chaussure il s’agit, je préfère lui consacrer un article séparé, elle le mérite bien.
En attendant, cette paire coûtait 30 francs de moins que celle que je rendais. J’ai tout de suite demandé que l’on ne me rembourse pas la différence, le service ayant été tellement top qu’il valait bien cette somme.
Où je voulais en venir aussi, c’est que le commerce de proximité et spécialisé a du bon. Même si j’ai été très critique sur Cuk par rapport au prix des chaussures en Suisse.
Mais finalement, là, j’ai passé presque deux heures avec un vendeur ou une vendeuse spécialisée juste pour moi, avec test de nombreuses chaussures, utilisation d’un tapis de course, de caméras.
Si j’étais allé chez un dentiste, un carrossier, un électricien, ça m’aurait coûté combien, ces deux heures, ce matériel?
Et si j’étais allé chez un orthodontiste suisse, non, mais là, vous vous rendez compte?
Bien plus que la différence que j’aurais gagnée en achetant mes chaussures sur Internet.
Et pour les changer, dans le cas précis, bonjour…
Alors oui, je sais qu’il y a des spécialistes du genre «je vais utiliser un vendeur dans un magasin spécialisé pendant des heures, je dis que je vais réfléchir, et j’achète ensuite sur Internet».
Lorsque je travaillais dans un magasin informatique le samedi, à une certaine époque très éloignée, j’ai tellement vu ça.
Des gens qui vous demandent conseil sans vous lâcher, plus d’une heure, et que l’on voit repasser un peu plus tard dans la journée devant la vitrine avec un carton sous le bras payé 50 francs moins cher dans un grand magasin un peu plus bas, pour regagner le parking sous-terrain un peu plus haut, lui, et imposant le passage devant ladite vitrine, à ces gens dont la plupart n’étaient même pas gênés.
Eh bien, ça, je ne pourrai jamais le faire, j’aurais trop honte.
Et vous, vous êtes tout Internet, magasin spécialisé, quand vous prévoyez un achat qui exige conseil?
Pour les chaussures de course: magasin spécialisé (NCS). J’ai jamais été déçu! Et là mes Mizuno, j’ai pas du tout envie de les changer (je crois que j’ai les même que toi, en bleu aussi).
Je me renseigne sur internet beaucoup, et j’achète sur internet tout ce dont je sais que je n’ai pas besoin de plus de conseil * (parfois j’ai l’impression d’en savoir plus que le vendeur et ça m’énerve), notamment les gadgets, parfois les habits techniques. Dans cette dernière catégorie d’ailleurs je trouve énervant de lire partout que tel truc est le meilleur et d’aller dans un magasin qui ne l’a pas en stock et qu’on essaie de te refourguer un truc obscure dont tu n’as jamais entendu parler.
C’est sur qu’Internet change la donne. Avant, sur certains domaines, le vendeur, même s’il n’était pas franchement très au courant était quand même la personne de votre “entourage” qui connaissait le mieux son sujet. Maintenant, il faut être vraiment spécialisé pour faire la différence. Je connais en tous cas une vendeuse et un vendeur de voiture d’occasion qui m’ont avoué que la plupart du temps, les acheteurs en savaient plus sur tel ou tel modèle que eux. La première a d’ailleurs abandonné.
Sur ce point les vendeurs de chaussures de course ont un avantage par rapport à bien d’autres domaine: chaque pied à sa chaussure, et il est assez nécessaire d’avoir un spécialiste externe pour acheter la bonne paire.
mon dieu cette phrase est alambiquée! Et probablement fausse grammaticalement…
On a pourtant compris!?
C’est vrai qu’en informatique, depuis toujours, et il me semble beaucoup dans le monde Mac (sur PC, ils construisaient ou construisent encore leur machine eux-mêmes), il y a les passionnés qui en savent plus que certains vendeurs.
Pour moi, être vendeur, surtout dans les domaines spécialisés, il faut être passionné, sinon, ça ne marche pas.
Le son, l’informatique, l’image, le sport en général, les voitures, bref, tout ce qui est technique, mais aussi le bio pour l’alimentaire voire même les services, il faut que le vendeur lise autant que ses clients sur Internet, et puisse encore en savoir plus parce qu’il suit des formations continue offertes par les marques qu’ils vendent.
C’est cela que j’appelle la vente spécialisée de conseil.
Ah tiens j’avais mis une * avant “Mon Dieu”, et elle a disparu !
Ah oui c’est vrai, la bouffe, le bio, ça c’est encore de la proximité. Quoique… Je reçois mon panier de légume bio chaque semaine sans jamais vraiment croiser un être humain….
Nous sommes passés au 80% bio, plus encore avec le vin, pratiquement à 95 %. Mais ces paniers, on a essayé. Dès qu’on est assez nombreux, il y a soit pas passez de ça et trop de ça, dont on n’a pas vraiment envie.
Heureusement, il y a des fournisseurs bio tout près de chez nous (avec des heures d’ouverture assez compliquées), et puis… il y a la Coop qui fait vraiment un effort, bien plus que la Migros (désolé amis français, c’est un peu suisse-romand, ces références).?
désolé amis français, c’est un peu suisse-romand, ces références…
Tu crois?!… On s’y habitue, tu sais… Paris, c’est tellement loin de tout! 🙂
Nous la panier il y a des fois où on l’adore, et des fois où on le déteste. C’est une vraie contrainte, et l’idée de s’adapter à la production est bien belle, mais parfois j’ai l’impression que le producteur délègue un peu sa mise au composte (parfois en été, on arrive pas à suivre avec les salades qui doivent être mangées dans les 2 jours, alors qu’à 2 personnes, franchement, faut avoir les nerfs solides pour en manger autant en si peu de temps). Par contre je sais que sans ce panier, je n’irais pas acheter moi même toute une série de légumes que pourtant j’adore.
En face de chez nous on a un vrac bio, mais je me suis pas encore fait à l’idée de trimballer des tupperware toute la journée pour aller faire mes courses le soir…
Si j’ai besoin d’un conseil, et que je le reçois de manière satisfaisante, j’achète généralement dans le magasin qui me le fourni. Si j’ai juste besoin de l’objet acheté sans conseil, je l’achète le plus souvent au moins cher (pas toujours internet cependant), au plus pratique, ou parfois (mais c’est rare) là où j’ai un bon service (installation, après-vente, …).
Comme François, acheter sur internet sur base des conseils reçus chez le marchand de proximité, j’aurais honte.
Mais cela ne doit pas empêcher parfois de lui dire que le même produit vaut X € moins cher sur Amazon, et que la différence est quand même un peu grande. Souvent, il adapte son prix…
Finalement, le mieux ne serait-il pas de revenir aux fondamentaux : courir pieds nus ? 🙂
On peut gagner des marathons comme ça, cf. Bikila Abebe aux jeux olympiques de Rome en 1960 !
Oui… euh… ben le retour aux fondamentaux, il attendra un peu hein!?
Je rejoins vos commentaires sur plusieurs points, notamment le fait que dans certains domaines les vendeurs sont moins au courant que les acheteurs, et que du coup on a même pas le prétexte d’acheter plus cher mais avec du conseil. Pareil pour le SAV dans certains domaines, ou de toutes façons l’appareil est renvoyé au fabricant, qu’on achète sur internet ou en boutique…
Pire, parfois le SAV internet est meilleur / plus rapide que le SAV local…
Par contre dans des domaines bien spécialisés, je suis très content d’avoir près de chez moi un vendeur qui non seulement donne de vrais conseils, mais qui en plus s’aligne sur des prix internet sans avoir à faire le marchand de tapis. Du coup tout le monde est gagnant dans l’histoire !
Mais il y a des fois où les vendeurs ne peuvent pas, ou alors ils perdent de l’argent.
Et dans le cas des chaussures de sport, ce temps passé avec nous, pour nous observer, nous conseiller, nous faire tester plein de matos (mais quel investissement financier dans le stock, qui change chaque année!), je trouve tout à fait normal de le payer. Le problème vient souvent des importateurs qui vendent aux revendeurs bien plus cher qu’en France ou aux USA.
Bien sur ils ont des contraintes avec leurs tarifs, mais quand je parle de s’aligner, c’est avec les prix pratiqués et constatés en france, ce qui est déjà bien.
Après on va pas leur demander de s’aligner avec un prix allemand ebay…
Le domaine en question c’est la plongée, donc le conseil est quand même très important, tant pour le confort que pour la sécurité, et on a la possibilité de tester / échanger le matériel, et le SAV est primordial (si on attends 4 mois pour la prise en charge on loupe la saison 😉 )
Pour parler de tes deux chaussures, ne serait-ce pas la différence de drop qui aurait été fatale : 12mm pour l’inspire 11 et 8mm pour la guide 10 ?
Je pense en effet que le drop était responsable en grande partie.
Un peu comme tout le monde, j’estime qu’il y a des magasins qui méritent le respect et qui donnent envie de payer un peu plus cher. Ces magasins dont on sort en ayant l’impression d’y avoir reçu un vrai service.
Mais ils sont tellement rares…
Je n’ai plus le souvenir de la dernière fois où je suis entré chez un commerçant et ressorti sans le sentiment d’avoir perdu mon temps. Sans qu’on m’ait répondu “Non, mais si vous voulez on peut la commander, vous l’aurez dans trois semaines” ou “Pour ça il faut prendre rendez-vous le mardi entre 10h et 11h et de toute façon je n’ai pas de dispo avant avril” ou encore “vous aviez réservé?”.
Et je ne parle même pas des boutiques fermées entre midi et deux, ce qui me rend fou à chaque fois que j’y pense.
Vaste débat… je dirais que quand j’ai besoin d’un conseil et que je tombe sur un vendeur compétant, que le commerce soit spécialisé ou non, je me ferais un plaisir de lui acheter le produit sans me dire… j’aurais gagné 100.- sur internet. Maintenant quand le vendeur n’en sait pas plus que moi, là je n’ai aucun scrupule a acheter en ligne après m’être renseigné.
J’ai acheté un vélo électrique. Je ne connaissais pas grand-chose dans ce domaine. Premier magasin spécialisé, un vendeur qui ne voulait que faire du chiffre sans vraiment donner de conseil. Deuxième… pas mieux que le premier. J’ai été dans un magasin de sport (en général et pas uniquement vélo) J’ai demandé conseil au vendeur qui était en fait le gérant. Il a pris le temps de m’expliqué beaucoup de chose. J’hésitais sur deux vélo… il me regarde en me disant «va les essayer» c’est ce qu’il y a de mieux a faire. J’ai essayé les deux avec une confiance absolue du vendeur (que je ne connaissais pas du tout) Je lui ai acheté mon préféré.
Dans un tout autre domaine, ma femme cherchait des livres pour enfants dans un domaine particulier. Elle a été dans une librairie indépendante (on la patronne assez connue est sur tous les fronts pour défendre les librairies). Réponse: Regardez sur internet et dites-nous les livres que vous voulez et nous vous les commanderons. Heureusement que je n’étais pas avec elle, j’aurais répondu que si je cherche sur internet, je commande sur internet. Un ami libraire, malheureusement décédé aurait pris peur. Ce dernier, on pouvait aller dans la librairie ou il travaillait et dire: J’aimerais acheter un livre sur tel sujet et il vous tendait le livre qu’il fallait prendre sans hésiter. Je n’ai jamais été déçu. Je suis sûr qu’il les avait tous lus.
Tu as pris quoi finalement, comme vélo? Moteur Yamaha ou Bosch? Moteur sur le pédalier ou sur la roue arrière? 45km/h ou 25?
Eh bien !!! Tu fais pareil avec les prostituées ? LOL
Bonjour, merci pour l’article. Vu qu’il y a ici plusieurs habitués de la course à pied, j’aurais aimé savoir ce qui vous a amené à courir la première fois … J’aimerais bien m’y mettre mais je n’y arrive pas.
Guymauve, si je te dis que ce sont les objets connectés qui ont été le déclencheur, tu me crois?
Pour moi, ils ont été la motivation, les encouragements pour m’y mettre et continuer. Et c’est encore le cas maintenant.
Si par hasard je n’ai pas mon matériel connecté parce que je l’ai oublié (ça n’arrive plus puisque j’ai l’Apple Watch), je ne cours pas.