Mais nom d’une pipe, ce que j’aime lire Pierre Lemaitre.
Déjà, lorsque j’ai dévoré son roman Au-Revoir là haut, dont j’ai parlé ici, et puis là, à propos du film signé Albert Dupontel.
Un livre, puis une BD et un film, tout bonnement exceptionnels.
Dans ce roman, à la première page, nous sommes ensevelis dans un cratère des tranchées de la guerre de 14.
Et nous mourrons avec le héros du roman.
Dans Couleurs de l’incendie, Paul, le jeune fils de Madeleine Perricourt, sœur d’Edouard, la gueule cassée du premier roman, et femme de l’infâme Pradelle qui croupit en prison (eh oui, dans le livre, contrairement au film, Pradelle ne meurt pas), se jette par la fenêtre de sa maison à la fin du premier chapitre que vous pouvez lire ici, alors que nous vivons les obsèques de son grand-père, donc le père de Madeleine, banquier bien connu du monde parisien de la fin des années 20.
Pourquoi un enfant peut-il faire ce geste désespéré?
Il ne faut absolument pas que je déflore cette histoire, je vais donc faire très attention.
Sachez seulement que l’on y découvre une femme trahie sur toute la ligne, ruinée, et qui va tout faire pour s’en sortir.
Comment?
Là est toute la question et l’intérêt de ce livre incroyable, qui nous baigne dans une atmosphère parisienne de l’avant-Deuxième guerre mondiale, ses journaux et ses politiciens près à toutes les compromissions, l’arrivée annoncée du nazisme allemand et du fascisme italien, tant admirés par certaines personnalités importantes.
Lorsqu’on lit les remerciements du livre, on se rend compte à quel point l’auteur s’est baigné dans cette période, s’est documenté partout où il l’a pu.
Nous vivons ces années avec les protagonistes du roman, qui n’est pas policier, mais qui se lit comme tel.
Ce Pierre Lemaitre a un style d’une fluidité délicieuse, n’hésitant pas parfois, sans jamais en abuser, de prendre le lecteur à témoin.
Ce genre de livres où vous terminez un chapitre, et vous devez absolument lire le suivant.
Des personnages touchants, parfois drôles, attachants, d’autres simplement haïssables, mais que l’on finit par plaindre.
Une chanteuse lyrique formidable, un concert à Berlin inoubliable, et je ne peux pas et ne veux pas vous en dire plus, au risque de briser l’effet de surprise.
Dans les remerciements dont je parlais plus haut, Pierre Lemaitre mentionne ses lecteurs avant parution du livre, dont Albert Dupontel.
Cela me donne un espoir: qu’on fasse de ce livre un film aussi réussi que ce dernier a réalisé à propos d’Au-revoir là-haut.
Et puis, Couleurs de l’incendie est la deuxième partie d’une trilogie dont faisait également partie Au-revoir là-haut.
Mais ça va être quoi alors, le troisième volet?
Dire qu’il va falloir attendre trois ans, j’imagine, pour en savoir plus…
Insoutenable!
Quant au “Fallait pas” du titre de ce billet? Lisez le livre, et vous comprendrez.
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14-18, la guerre, notre mort dans les tranchées, un enfant qui se suicide, mais dis-moi, c’est que ça a l’air gai gai gai ton histoire ! 🙂
Le mois dernier, j’ai aussi dévoré “Au-Revoir là-haut” avec un grand plaisir. Je suis toujours méfiant avec les suites. Souvent, ces suites, il ne “faillait pas” les écrire. Et bien maintenant, suite à l’avis de François, il faut que je cours l’acheter.
Merci.
J’ai beaucoup aimé ces deux romans et celui-ci m’a fait penser à Alexandre Dumas et son fameux Comte, raison de plus pour l’avoir lu avec plaisir. Mais effectivement, il se lit trop vite et l’attente pour la suite va être longue.
Ce sont des romans qui ne sont pas gai gai gai, mais qui ne sont pas du tout dénués d’humour de situation.