J’ai parlé par deux fois des initiatives écoresponsables que les Suisses devront accepter ou refuser le 13 juin 2021.
J’ai expliqué ici ce qu’était une initiative pour tous ceux qui ne sont pas au courant du fonctionnement de nos institutions et exprimé mon questionnement à propos du financement de la campagne du Non à ces initiatives.
J’ai expliqué ici ce que je pensais des méthodes des mêmes opposants.
Mais avant d’aller plus loin, permettez-moi de préciser à tous ceux qui viennent lire cet article et qui ne sont pas des Helvètes une petite particularité de nos initiatives, parce que parfois, ça peut paraître un tout petit peu compliqué vu de l’extérieur (et de l’intérieur aussi).
Voter pour ou contre une initiative populaire, ce n’est pas toujours simple
Lorsqu’il s’agit de voter en matière d’initiatives populaires, on vote pour ou contre une initiative et ce qu’elle propose.
Prenons l’exemple de l’initiative contre les pesticides intitulée “Pour une Suisse libre de pesticides de synthèse“: si vous êtes contre ces matières polluantes, vous allez devoir voter OUI à l’initiative les concernant puisqu’elle vise à les interdire.
Si vous votez OUI à cette initiative, vous votez OUI à l’interdiction des pesticides donc en quelque sorte non aux pesticides.
Pour la deuxième initiative, les choses sont plus simples puisqu’elle s’intitule «Pour une eau potable propre et une alimentation saine – Pas de subventions pour l’utilisation de pesticides et l’utilisation d’antibiotiques à titre prophylactique». Là aussi, si vous êtes contre la présence de pesticides dans l’eau, vous devrez voter OUI à l’initiative.
A contrario, ceux qui préconisent le “2X Non” que l’on voit fleurir partout dans nos champs sont pour que l’on puisse continuer à traiter les champs entre autres choses avec des pesticides de synthèse pour des raisons qui leur sont propres (si l’on peut dire).
Est-ce que j’ai été clair?
Ouais… vous dites que c’est bon, vous voulez que je poursuive, j’ai bien compris… moi…
Venons-en, comme je l’ai promis dimanche, à la première initiative dont je veux vous parler.
Pour une eau potable propre et une alimentation saine – Pas de subventions pour l’utilisation de pesticides et l’utilisation d’antibiotiques à titre prophylactique
Voici, pour commencer, le texte de cette initiative:
Arrêté fédéral
relatif à l’initiative populaire «Pour une eau potable propre et une alimentation saine – Pas de subventions pour l’utilisation de pesticides et l’utilisation d’antibiotiques à titre prophylactique» du 25 septembre 2020L’Assemblée fédérale de la Confédération suisse,
vu l’art. 139, al. 5, de la Constitution1,
vu l’initiative populaire «Pour une eau potable propre et une alimentation saine –
Pas de subventions pour l’utilisation de pesticides et l’utilisation d’antibiotiques à
titre prophylactique» déposée le 18 janvier 20182,
vu le message du Conseil fédéral du 14 décembre 20183,
arrête:Art. 1
1 L’initiative populaire du 18 janvier 2018 «Pour une eau potable propre et une alimentation saine – Pas de subventions pour l’utilisation de pesticides et l’utilisation
d’antibiotiques à titre prophylactique» est valable et sera soumise au vote du peuple
et des cantons.
2 Elle a la teneur suivante:
La Constitution est modifiée comme suit:
Art. 104, al. 1, let. a, 3, let. a, e et g, ainsi que 4
1 La Confédération veille à ce que l’agriculture, par une production répondant à la
fois aux exigences du développement durable et à celles du marché, contribue substantiellement:
a. à la sécurité de l’approvisionnement de la population en denrées alimentaires saines et en eau potable propre;
3 Elle conçoit les mesures de sorte que l’agriculture réponde à ses multiples fonctions. Ses compétences et ses tâches sont notamment les suivantes:a. elle complète le revenu paysan par des paiements directs aux fins de rémunérer équitablement les prestations fournies, à condition que l’exploitant apporte la preuve qu’il satisfait à des exigences de caractère écologique, qui comprennent la préservation de la biodiversité, une production sans pesticides et des effectifs d’animaux pouvant être nourris avec le fourrage produit
dans l’exploitation;
e. elle peut encourager la recherche, la vulgarisation et la formation agricoles
et octroyer des aides à l’investissement, pour autant que ces mesures soutiennent l’agriculture eu égard aux let. a et g et à l’al. 1;
g. elle exclut des paiements directs les exploitations agricoles qui administrent
des antibiotiques à titre prophylactique aux animaux qu’elles détiennent ou
dont le système de production requiert l’administration régulière d’antibiotiques.
4 Elle engage à ces fins des crédits agricoles à affectation spéciale et des ressources
générales de la Confédération, surveille l’exécution des dispositions concernées et
les effets qu’elles déploient et informe régulièrement le public des résultats de la
surveillance.
Art. 197, ch. 124Disposition transitoire relative à l’art. 104, al. 1, let. a, 3, let. a, e et g,
ainsi que 4
Un délai transitoire de 8 ans s’applique à compter de l’acceptation de l’art. 104,
al. 1, let. a, 3, let. a, e et g, et 4, par le peuple et les cantons.Art. 2
Fedlex, La plateforme de publication du droit fédéral
L’Assemblée fédérale recommande au peuple et aux cantons de rejeter l’initiative.
Avant de parler des arguments des initiants, juste quelques mots pour mettre en place le contexte.
Une situation bien plus grave qu’on ne le pensait
On serine depuis des lustres que l’eau du robinet, en Suisse, est juste parfaite, qu’il ne sert strictement à rien d’acheter de l’eau en bouteille.
Je l’ai cru pendant presque toute ma vie, et j’imagine que le pays entier était persuadé de la chose.
Or, nous apprenons que notre eau est polluée, parfois par des composants interdits depuis dix ans, et cela bien plus que l’on ne l’imaginait, les doses de certaines substances dépassant souvent de plus de 10 fois les normes maximales imposées par la Confédération.
Nos rivières sont polluées, nos lacs le sont aussi, tout comme nos nappes phréatiques.
Cet article de 24 heures, je l’ai déjà cité dans un précédent article, permettez que je le replace ici, pour que ce soit vraiment clair.
Les résidus de pesticides et de médicaments n’épargnent aucune rivière du plateau suisse. Ces substances toxiques sont présentes dans des concentrations trop élevées par rapport à la loi, et ce dans toutes les stations de mesure du réseau de surveillance national.
C’est ce que montrent les données du premier monitoring à long terme, uniforme et national des micropolluants dans les eaux de surface (NAWA), qui a débuté en 2018.
Les résultats viennent d’être publiés dans la revue Aqua&Gas. On y apprend que les critères de qualité environnementale, fixés par l’Ordonnance sur la protection des eaux (OEaux), sont dépassés dans chacun des 18 cours d’eau étudiés.
24 Heures Fanny Giroud
Publié: 27.07.2020, 06h19
Ce qu’il faut laisser à l’agriculture conventionnelle, c’est qu’elle n’est pas la seule responsable de la lourde dégradation des eaux puisque l’on trouve d’autres micropolluants que les pesticides dans l’eau.
Voter Oui pour l’initiative “eau propre” ne la rendra pas pure du jour au lendemain, même en admettant que les pesticides de synthèse disparaissent immédiatement de notre pays.
Voyez cet extrait d’une page de l’Office Fédéral de l’environnement intitulée “Les eaux souterraines sont sous pression en Suisse”: qui, vous l’avez bien compris, ne peut pas être accusé de propagande:
Développer des mesures contre les pollutions, surtout dans l’agriculture
Les eaux souterraines doivent être protégées de manière plus conséquente afin d’éviter que la pression sur notre principale ressource d’eau potable n’augmente et pour diminuer la pollution. Il faut impérativement faire baisser les apports de substances provenant de l’agriculture (nitrates et produits phytosanitaires), des eaux usées (micropolluants) et des sites contaminés (hydrocarbures, entre autres), d’autant que les mesures nécessaires mettent très longtemps à produire leurs effets. C’est surtout à l’agriculture, principale responsable de la pollution par les nitrates et les produits phytosanitaires, qu’il appartient d’agir.
En ce qui concerne les substances provenant des zones urbanisées et des sites contaminés, il faut poursuivre l’équipement de certaines stations d’épuration des eaux usées afin d’éliminer les micropolluants et achever l’assainissement des sites contaminés.
Office Fédéral de l’environnement “Les eaux souterraines sont sous pression en Suisse
Vous l’avez compris, il est urgent d’agir dans le domaine de l’agriculture.
Certes, pas seulement dans ce dernier, mais l’Office de l’environnement admet qu’il est le principal responsable de la pollution des eaux.
Ce qui me tarabustait dans cette initiative
Cette initiative implique non seulement l’arrêt des subventions pour les paysans qui continueront, après son acceptation, de travailler en utilisant des pesticides et des antibiotiques préventifs, impose aux paysans d’élever des effectifs d’animaux pouvant être nourris avec le fourrage produit dans l’exploitation.
C’est écrit dans ce passage:
a. elle complète le revenu paysan par des paiements directs aux fins de rémunérer équitablement les prestations fournies, à condition que l’exploitant apporte la preuve qu’il satisfait à des exigences de caractère écologique, qui comprennent la préservation de la biodiversité, une production sans pesticides et des effectifs d’animaux pouvant être nourris avec le fourrage produit dans l’exploitation;
Le but des initiants est de diminuer les élevages intensifs gros producteurs de lisier, lui aussi polluant et l’importation de fourrage.
Or, des amis paysans m’ont expliqué que cela signifiait aussi peut-être qu’une petite ferme bio en serait réduite à ne plus pouvoir toucher de subventions si son domaine n’arrivait pas à nourrir ses 30 poules, parce qu’il n’avait pas la place pour faire pousser du grain.
Bio Suisse a refusé (mais ce n’était de loin pas à l’unanimité) cette initiative d’une part parce qu’elle trouve injuste de mettre la faute en matière de pollution que sur les agriculteurs conventionnels (ils sont bien gentils, quand on sait que certains bios se font moquer depuis des dizaines d’années par les mêmes agriculteurs conventionnels) mais aussi à cause de cet article. gênant lorsqu’on le lit tel quel.
Et ce qui m’a rassuré
J’ai été rassuré (et Bio Suisse aurait dû l’être aussi!) par la réponse donnée par les initiants qui citent l’interprétation officielle de la Confédération suivante sur ce point très précis:
Les communautés d’exploitation au sens de l’art. 10 OTerm sont traitées comme une
exploitation dans le cadre de certaines mesures, par exemple dans celui des PER*.
Il semble dès lors logique de définir également les communautés d’exploitation
comme une exploitation au sens des exigences en matière d’approvisionnement en
fourrage. Conformément à l’art. 3 de l’ordonnance du 26 octobre 2011 sur les aliments pour animaux (OSALA)23, on entend par aliments pour animaux toutes substances ou tous produits, y compris les additifs, transformés, partiellement transformés ou non transformés, destinés à l’alimentation des animaux par voie orale.
L’initiative demande que ces fourrages, dont font partie les fourrages grossiers et les
aliments complémentaires (aliments concentrés) sans les additifs susmentionnés,
soient produits dans l’exploitation. Pour que les exigences relatives aux PER soient
remplies, il faut ainsi que les fourrages grossiers et les aliments complémentaires
destinés à couvrir les besoins en énergie et en protéines de tous les animaux de rente
agricoles soient produits dans l’exploitation ou dans la communauté d’exploitation
*Les prestations écologiques requises (PER) sont l’une des réalisations centrales de la réforme agricole de 1996. Les PER sont une condition requise pour l’octroi de paiements directs et elles doivent assurer les bonnes pratiques agricoles et le respect de la loi (vision agriculture.)
Ainsi, rien n’empêchera plusieurs agriculteurs répondant aux normes de l’initiative de collaborer et de se fournir, au niveau régional, la nourriture pour leur élevage.
Alors Bio Suisse, on revient sur sa décision?
Parce que là non plus, ce n’est pas de la propagande, mais d’un message du Conseil fédéral.
Du temps, et des moyens
Il y a quelque chose que je ne comprends pas dans l’argumentation des paysans conventionnels.
Ils ont 8 ans pour satisfaire aux exigences de l’initiative pour continuer à toucher des subventions. Ils seront aidés financièrement et il est bien indiqué dan le texte que des recherches seront intensifiées pour trouver des solutions qui respectent l’environnement.
Moi, si j’étais l’un d’eux, j’arrêterais de me buter, voyant les dégâts émanant du métier que j’adore, et j’en profiterais pour faire le pas.
De toute façon, il va falloir y aller un jour vers ce “sans pesticides de synthèse”, alors, à quoi bon mettre les pieds au mur?
À quoi bon continuer cette fuite en avant?
Si vous vous posez des questions
Il répond à tous les arguments des opposants, comme celui que prétend que si l’on accepte l’initiative, les productions biologiques ne pourront plus utiliser de produits pour traiter leurs terres.
Or, là aussi, la Confédération explique que ce n’est pas le cas,
Il tord le cou à ce qu’assènent les drapeaux partout dans nos campagnes prônant le 2 X NON pour des raisons de coût:
Non. Une production alimentaire sans pesticides, comme l’exige l’Initiative pour une eau potable propre, ne doit pas forcément être plus chère. C’est ce que prouvent l’entreprise Fredy’s AG et la boulangerie Jowa (Mirgros).
Le boulanger Fredy Hiestand produit ses pains et viennoiseries sans pesticide depuis 2019 – sans augmenter les prix de vente. Et Migros estime que le pain sans pesticide coûte environ deux centimes de plus par pain. Pour en savoir plus, cliquez ici (en allemand).Il faut également garder à l’esprit que l’agriculture sans pesticides ne signifie pas en soi des rendements plus faibles. Grâce à un investissement accru dans la recherche dans ce domaine – également prévu par l’initiative pour une eau potable propre – de nouvelles méthodes et mesures peuvent être développées dans l’agriculture biologique et les rendements peuvent encore être augmentés.
Les fortes marges des grands distributeurs entraînent des prix élevés
En outre, ce ne sont pas les coûts des producteurs qui sont responsables des prix élevés des denrées alimentaires en Suisse, mais les marges élevées des grands distributeurs (en allemand).La vérité des coûts
Si l’agriculture conventionnelle devait payer pour les dommages consécutifs à sa production, qui selon les calculs d’Avenir Suisse s’élève à 7,6 milliards de francs par an, ses produits seraient bien plus chers que les denrées alimentaires produites de manière durable.Une production sans pesticides rend les aliments plus sains, et non plus chers !
Initiative pour une eau potable propre
Ou encore à l’argument qui prétend que si l’on accepte l’initiative, nous dépendrons encore plus de l’étranger pour nourrir notre pays.
La réponse des initiants est la suivante:
Au contraire. Cette initiative réduit massivement notre dépendance vis-à-vis des pays étrangers concernant les importations nécessaires à la production alimentaire actuelle. L’agriculture suisse est aujourd’hui dépendante des importations d’aliments pour animaux, de pesticides, d’antibiotiques, de pétrole, etc. Pour produire une calorie de nourriture, deux calories sont aujourd’hui importées ! Si l’on fermait totalement les frontières, l’agriculture suisse s’effondrerait en peu de temps avec les méthodes de production actuelles.
La manière la plus rapide pour devenir plus indépendant des importations alimentaires est de mettre fin au gaspillage inutile de nourriture (2,8 millions de tonnes par an , soit 30 à 50 %).
500’000 ha de terres arables et 320’000 ha de pâturages sont nécessaires pour cultiver des aliments destinés à la consommation suisse qui sont finalement gaspillés (Food Waste) ! Source : Rapport de l’EPFZ, page 57 Figure 23 (en allemand).
Avec moins de gaspillage alimentaire, nous aurions assez de terres pour produire des aliments de manière durable, écologique et surtout sans pesticides. Et nous devrions importer moins de nourriture. Il faut également garder à l’esprit que l’agriculture sans pesticides n’entraîne pas en soi une baisse des rendements. Grâce à un investissement accru dans la recherche dans ce domaine, comme le demande l’initiative pour l’eau potable propre , de nouvelles méthodes et mesures peuvent être développées dans l’agriculture biologique et les rendements peuvent être continuellement augmentés.
Initiative pour une eau potable propre
Comme vous pouvez le constater, les arguments des initiants sont complets, documentés et convaincants.
En conclusion
Cette initiative doit être acceptée, et ceci conjointement à celle sur l’interdiction des pesticides dont je vous parlerai vendredi prochain.
Elles sont en grande partie complémentaires, notamment parce que le problème de la restriction des importations ne répondant pas aux mêmes normes que celles imposées chez nous est traité par l’initiative s’opposant aux pesticides.
Il faut qu’on change de chemin drastiquement en matière d’agriculture (mais pas seulement), l’initiative “Eau propre” est une chance, saisissons-la.
Il en va de notre santé, de celle de la biodiversité, de celle de notre planète.
Image de couverture: Image par suju-foto de Pixabay
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Merci pour cet argumentaire bien complet .Je viens justement d’entendre à la radio que les sondages ce matin donnent le oui gagnant pour ces deux initiatives (un peu plus de 50%), ainsi que pour la loi sur le CO2 (plus de 60%). ?Je pense que c’est assez “naturel” de pas avoir envie de changer. D’autant que le métier d’agriculteurice est bien pénible, prenant, mal considéré, mal payé: ces gens n’ont malheureusement jamais le temps de rien (à peine s’arrêter un dimanche de temps en temps pour un repas de famille), et donc pas de temps pour lever le nez du guidon, non plus.
Tu as tout à fait raison.
J’ai un grand respect pour leur travail.
Mais il est dommage qu’ils ne sautent pas sur l’occasion pour faire le pas.
Ce d’autant plus que les agriculteurs sont les premiers touchés par les pesticides qu’ils répandent, ce sont les premiers touchés dans leur santé.
C’est ce qui ressortait du sujet hier de Forum, sur la RTS.
Ah j’ai pas écouté Forum hier, je vais le podcaster.
Honnêtement, je ne leur jette pas la première pierre. Quand il s’agit d’investir et de changer, c’est dur. En témoigne toutes celles et ceux qui gardent leur chauffage à mazout bien qu’iels peuvent bénéficier de subvention pour en changer (la calcul économique, même avec subvention ne paraît pas favorable tout de suite….)
Oui, et tu verras que le problème, ce n’est pas seulement un pesticide, mais un cocktail de pesticides et de substituts de médicaments qui pourrait être explosif.
Je voterai évidemment oui.
Mais, fondamentalement, je pense que l’empreinte humaine sur la Terre est irrémédiable. Notre modèle, notre nombreuse population n’ont pu se développer que parce que nous consommons plus d’une Terre par an. Chaque nouvelle solution technique est un doux rêve. Je viens d’apprendre que va s’ouvrir une mine de lithium en Allemagne du Sud, pour fabriquer nos chères batteries. On attend de voir ce que vont faire les zadistes…
Tu as raison.Je fais le pari de la voiture électrique, et ce de manière transitoire puisqu’elle sera à batteries.Donc cela implique des mines.Mes batteries et mon chauffage seront, dès la fin de cette année, solaires.Je me dis que c’est tout de même un petit pas pour notre planète.
Peut-être que je veux pas savoir…
Ah quelle solution de chauffage tu aurras ? Pompe à chaleur + panneaux solaires ?
Ce n’est sûrement pas politiquement correct de la dire: on est trop! Même avec des solutions innovantes, on ne pourra pas nourrir, soigner et transporter tout le monde sans impacter négativement la planète. Une culture extensive demande trop de surfaces. Les seuls médicaments humains polluent déjà les eaux et voyager à l’autre bout du monde en avions électriques, c’est juste du délire.
Alors les petits pas (à commencer par les miens), c’est du pipeau pour les bobos par rapport à l’ampleur de la m… dans laquelle on s’est fourrés.
Cette initiative me parait raisonnable.Sait-on ce que représentent ces subventions dans le revenu d’une exploitation moyenne ?Les antibiotiques devraient pouvoir être utilisés en cas de besoin avéré (comme chez les humains), non ?Il reste le problème des médicaments humains, des micro plastiques (pneus) etc.
Ma voiture actuelle est une Hybride qui fabrique son électricité elle-même
Ah non, je ne suis pas d’accord.
Nos petits pas sont importants, sinon, on lâche tout, et on ne peut pas se le permettre.
Moi je m’en fous, dans au mieux 30 ans, je suis mort.
Mais j’ai des enfants qui auront des enfants (ben désolé, ça aurait peut-être été différent si j’avais été en âge de devenir père maintenant).
Donc Caplan, on ne lâche pas, on continue.??
Il faut des véhicules simples, légers et frugaux en remplacement d’un véhicule devenu irréparable et surtout arrêter avec ces SUV.
Je suis d’accord avec toi, François, mais le raisonnement de Caplan, pour catastrophique qu’il soit, est malheureusement indéniable. Je suis 4 fois grand-père (petits-enfants de quelques mois à 8 ans) et quand je les observe, je pense à ce que notre belle société va leur laisser. Alors, je fait des efforts, certes, mais ma goutte d’eau, elle va changer quoi ?
Regarder ces chiffres, ça donne le vertiges : Site
Cela dit, je suis admiratif de la Suisse qui permet des votations de ce type. Chez nous, on réunit 150 citoyens pour créer une “Convention Climat” dont on nous dit que ces propositions seront retenues sans filtre… Un an plus tard, 3 résolutions sur 147 (très édulcorées !) sont proposées aux votes assemblées. C’est lamentable !
Je ne me fais pas de souci pour la Terre qui nous survivra sans problème mais ce sont bien les populations défavorisées qui vont trinquer, comme c’est le cas pour l’Inde actuellement.
D’accord avec toi, Noisequick, celle que l’on appelle « la planète », continuera de tourner autour du soleil bien longtemps après que nous aurons disparu. Et, bien sûr, les plus pauvres disparaîtront les premiers. Mais les riches suivront rapidement car, sans pauvres il n’y pas de riches…
On peut quand même tenter de sauver quelques générations.
Il faut y croire, rien que pour ceux qui nous suivent.
On ne peut pas baisser les bras.
Je comprends, et en même temps, ça donne de la force.
Bien sûr, ils parlent bien d’antibiotiques préventifs, ceux pour soigner les animaux quand ils sont malades sont toujours possibles.
“elle exclut des paiements directs les exploitations agricoles qui administrentdes antibiotiques à titre prophylactique aux animaux qu’elles détiennent ou
dont le système de production requiert l’administration régulière d’antibiotiques.”
Mais je ne dis pas qu’il faut tout lâcher! Ce que je dis, c’est qu’il faut arrêter de se raconter des histoires. Déjà, lancer des appels au secours pour la planète sur des iBidules, c’est un non-sens. Le boulot à faire est titanesque et nos petits pas personnels ne suffiront pas.
A moins que la régulation se produise d’elle-même pour revenir à l’équilibre. Mais ça va faire mal, surtout chez les pauvres…
Je n’ai pas encore étudié l’initiative en détails, mais le choix de son titre (“Pour une Suisse libre de pesticide de synthèse”) me heurte par la présence du qualificatif de synthèse.D’accord pour des réactions chimiques “naturelles” dans un environnement non maîtrisé et incontrôlé, mais pas pour de la synthèse chimique maîtrisée dans un environnement contrôlé et ne produisant que les produits voulus (et où les éventuels sous-produits non voulus sont gérés spécifiquement)?Un chimiste m’a dit un jour que la fabrication incontrôlée de purin d’ortie (un “produit naturel”) conduit à toutes sortes de m*** de composés chimiques. Je ne suis pas chimiste moi-même, mais je suppose qu’il a raison.Ce n’est pas parce que ça se produit naturellement, sans technologie avancée, que c’est sain. Un feu de bois est naturel, mais pollue terriblement… Pour polluer moins, la combustion doit se faire dans un environnement maîtrisé, par exemple dans un poêle à bois (même si ça pollue alors encore par production de particules fines). Autre exemple: La roténone extraite de plantes tropicales a longuement été utilisée en culture bio. Mais elle a été interdite depuis 2008, car elle avait une action destructrice sur les neurones et favorisait la maladie de Parkinson. (voir https://jardinage.ooreka.fr/astuce/voir/433099/rotenone)Le titre de cette initiative me fait penser à du populisme anti-science (prochaine initiative: Pour une Suisse sans électricité de synthèse). Je répète que je ne commente ici que le titre de l’initiative et pas son contenu, que je n’ai pas encore étudié.
Ce sont les pesticides de synthèse qui posent problème actuellement.
Ce sont eux que l’on retrouve dans l’eau et dans nos légumes.
Ce sont eux qui sont poussés en avant par des entreprises que rien n’arrête.
Après, si l’on découvre qu’un engrais ou un pesticide bio pose problème, on pourra l’interdire aussi.
Pour l’instant, l’urgence est dans le titre.
Je sais que tu ne veux pas tout lâcher, ne t’inquiète pas.
Je dis juste que ce discours est propre à décourager tout un tas de gens qui ne vont plus faire d’efforts, parce que de toute façon, c’est foutu.
Cela dit, je reste persuadé qu’on peut tous s’en sortir.
Ce n’est pas les pesticides de synthèse qui posent problème.
C’est leur usage à trop fortes doses.
Les initiants auraient dû viser à mieux réguler/contrôler leur usage plutôt que de chercher à les interdire indirectement. Ne plus donner de subvention à une exploitation en cas de tout emploi de pesticides de synthèse revient à les proscrire de Suisse.
Si je comprends bien l’initiative anti-pesticides, c’est: allez, tout le monde au bio forcé! Et réduisons au passage en masse les surfaces vierges d’exploitation car il faudra bien compenser les pertes de rendement. Et Yaka trouver des pesticides bio naturels très efficaces dans les années qui viennent. Pesticides qu’il faudra produire avec des méthodes artisanales et dont on ne pourra surtout pas synthétiser le principe actif.
Vous êtes en plein dans les arguments des opposants.
Vous avez dit dans un précédent commentaire que vous n’aviez pas lu l’initiative.
Vous n’avez pas lu non plus les réponses des initiants.
Si vous êtes contre, c’est votre droit, mais renseignez-vous s’il vous plaît, à quoi cela sert-il d’écrire des commentaires si l’on ne s’est pas renseigné?
Et mai fois oui, les pesticides de synthèse posent un vrai problème, même quand on les régule. La preuve? En Suisse ils le sont, et la biodiversité est touchée, les eaux aussi.
Je reviendrai sur tout ça vendredi prochain.
à quoi cela sert-il d’écrire des commentaires si l’on ne s’est pas renseigné?
Mais je me suis renseigné. C’est après lecture notamment du paragraphe suivant (issu du site des initiants)
Il faut également garder à l’esprit que l’agriculture sans pesticides ne signifie pas en soi des rendements plus faibles. Grâce à un investissement accru dans la recherche dans ce domaine – également prévu par l’initiative pour une eau potable propre – de nouvelles méthodes et mesures peuvent être développées dans l’agriculture biologique et les rendements peuvent encore être augmentés.
que j’ai réagi à propos de la réduction des surfaces vierges d’exploitation et que j’ai écrit “Yaka trouver des pesticides bio naturels très efficaces”, qu’il sera par ailleurs interdit de synthétiser.
Pourquoi me suis-je fatigué à commenter? Pour réfléchir et débattre, afin de voter en ayant discuté et pondéré le sujet. Pour faire réfléchir un peu aussi ceux qui font des raccourcis simplistes comme “C’est bio donc c’est bon!” ou “C’est issu d’une réaction chimique de synthèse? C’est pas naturel et donc mauvais! À interdire d’urgence! Vivent les réactions chimiques artisanales incontrôlées!”. Faire du purin d’ortie, c’est de la chimie de synthèse ou pas?
C’est sûr qu’il y a des polluants (pesticides et autres) qui se retrouvent dans les eaux. La question n’est pas là, mais sur ce qu’il faut faire pour améliorer la situation. Le purin d’ortie bio peut certainement aussi polluer l’eau. Il y a souvent une tendance outrancière dans les initiatives. Ne serait-il pas plus efficace de viser des réductions contraignantes d’usage de pesticides et des changements de pratique (épandage de lisier sur sol gelé ou la neige!?) plutôt que de viser un objectif extrême qui ne passera probablement pas ?
Remarque: Je m’attendais à une avalanche de réactions négatives. Je n’ai eu droit pour l’instant qu’à un visage mécontent du boss.
François, au triste et dangereux tableau des catégories de substances qui polluent nos eaux, tu peux ajouter les hormones des pilules contraceptives et d’autres substances de nature différente, ayant également cet effet. Ce qui est compliqué, c’est qu’on ne peut rien faire pour supprimer la pollution due à des perturbateurs endocriniens, du moins pour autant que je sache. Je ne cite que cette source, mais ce sujet est amplement documenté dans de nombreuses autres sur le plan international.
François, sauf erreur, tu as oublié un point crucial… la majorité des cantons!!! Ça va être le plus difficile, et le danger s’est que les sondages, notamment celui de la RTS qui est mentionné plus haut, n’en tient pas compte!
L’initiative sur les multinationales équitables avait passé devant le peuple, mais pas avec la majorité des cantons!
Un truc qui m’interpelle à la lectures des commentaires ici, et ailleurs, et de discussions de-ci de-là, c’est la volonté de d’impuissance issue de l’argument « faire ceci ne suffit pas, parce que cela est mauvais aussi ».C’est sur, une année de courses au vrac est ruiné d’un point de vue écologique (mais pas nécessairement ruinant économiquement) par un week-end au ski. C’est sur, un vol en avion, c’est moins pire qu’une marée noire. C’est certain, prendre le train au lieu de la voiture c’est un tout petit geste par rapport au transport maritime mondial.Or, chacun·e fait ce qu’iel peut, là ou iel peut. Je peux faire mes course en vrac, j’habite en face. C’est déjà ça. De temps en temps je vais à la montagne en train, mais parfois c’est pas possible. C’est déjà ça.Je vais voter oui aux deux initiatives (et bien évidemment aussi à la loi CO2), même si je suis persuadé qu’elles ne passeront pas au final. Mais c’est un signal, c’est déjà ça. Et l’action politique (en Suisse bien facilitée par notre démocratie directe) est ce qu’il y a de plus efficace. Et entre-temps, je vais faire tout ce qu’il me semble possible de faire à mon échelle.J’ai écrit « volonté » d’impuissance, parce qu’au bout d’un moment, l’ensemble des excuses qu’on nous sert, que je sers aussi, sont de l’ordre de la volonté de ne rien faire. Mais il faut tourner le bouton: c’est pas parce que je ne peux pas TOUT faire, que je ne peux RIEN faire.Pour citer le philosophe Bernard Stiegler, de qui Coacoa – qui a eu la chance de rencontrer – m’a rapporté le propos:« Honnêtement, je pense que nous sommes foutus. Mais je ne pas exclure la possiblité d’un miracle. Et c’est pour ce miracle que je travaille. »Si c’est pas un VOLONTÉ de puissance, ça ?
Je reviens d’abord à votre purin d’ortie puisque vous semblez avoir une dent contre lui.
Vous dites avoir un ami chimiste qui vous a dit qu’il n’était pas bon, ça vous suffit donc, vous le dites vous-même.
Étonnant, parce que moi, je n’avais jamais entendu cela, si ce n’est qu’il ne fallait pas trop en abuser en tant qu’engrais pour ne pas faire un choc à la plante en lui apportant trop d’azote.
Je suis allé voir sur Internet pour être sûr.
Alors oui, il faut diluer le purin d’orties pour qu’il ne soit pas dangereux pour la plante, mais en aucun cas, il n’est dangereux pour le sol, même mal utilisé.
Il est interdit à la vente en France ou il risque de l’être? C’est pour des raisons administratives parce qu’il n’existe pas en tant que produit déclaré.
C’est tout en ce qui concerne son danger potentiel.
Tandis que les produits pesticides, on le sait, restent dans le sol, dans les fruits (15 traitements par année pour les pommes) et dans les eaux, même lorsqu’ils sont utilisés selon des réglementations.
Quant à votre “Yaka”…
L’agriculture bio est 20% moins productive pour l’instant que l’agriculture traditionnelle.
Je vous laisse lire l’article d’Adèle Thorrens sur son blog du Temps et notamment ceci:
“Enfin, on n’investit actuellement que très peu d’argent dans la recherche pour une agriculture sans pesticides. A l’échelle mondiale, seuls 1 à 2 pourcents des moyens alloués à la recherche agronomique y sont consacrés. En Suisse, la situation est certes meilleure, notamment grâce aux activités du Centre de recherche agronomique FIBL, consacrées à l’agriculture biologique, mais les montants investis restent modestes. On peut les évaluer à 15 % du total des investissements. Si le peuple acceptait une ou les deux initiatives, il est clair que les moyens liés à la recherche devraient être augmentés et réorientés, afin de promouvoir les innovations favorisant les rendements d’une agriculture sans pesticides.“
Ce n’est pas du Yaka…
Je suis étonné Topoman.
Vous commentez pour la première fois ici, et vous utilisez les nouveaux arguments des opposants: semer le doute sur le bio pour mieux défendre le conventionnel qui ne ferait pas tant de mal que ça.
Ce n’est pas que je n’apprécie pas les nouveaux commentateurs, je vous souhaite d’ailleurs la bienvenue, mais j’ai tout de même comme un doute.
Ah… cette foutue paranoïa…
Ou cette fichue expérience qui nous vient après plus de 20 ans de tenue de blog…
Grandiose!
J’adore, merci.
Je sais AntSto, tu as raison.
Comme je l’avais écrit dans le premier article consacré au sujet, faire passer une initiative en Suisse est extrêmement compliqué, pas mal de cantons étant ruraux.
Mis Franz Weber a réussi, lui, il faut y croire un tout petit peu.
De toute manière, plus le score sera élevé, plus les agriculteurs devront changer leurs pratiques.
Il n’y a qu’à voir, comme par hasard, le Conseil Fédéral veut diminuer de 50% l’utilisation de pesticides pour 2025. C’est sorti là, il y a dix jours.
Une fois les initiatives refusées, tu vas voir comment le parlement va te faire gicler cette proposition, mais on avance!
Ce que je ne comprends pas, avec ces initiatives (en général), c’est pourquoi elles ne sont pas plus modérées. Ce serait par exemple un tiers des subsides qui seraient coupés, ça passerait crème comme on dit chez nous.Et pourquoi le parlement est toujours contre ?Bref, il y a quand même un souci même si cela a le mérite de faire bouger les choses mais à quel prix ?
Mais pour être honnête, il faut mentionner qu’on se prononce QUE sur les initiatives pour lesquelles le parlement est contre!
Lors des discussions, les initiatives qui passent la rampe du National et des États ne sont donc pas/plus présentées au peuple!
Après, sur le côté modéré des initiatives, je te suis en partie! Je suis aussi partisan des petits pas… ici la question est « est-ce que l’on a encore le temps »!
Ah, moi je lis que les initiatives populaires doivent forcément passer par la votation populaire.
Une initiative populaire, si elle va au bout du processus oui! Mais si le parlement, l’accepte, la procédure s’arrête, et elle n’est pas présentée au peuple!
As-tu un lien simple qui explique cela, de ce genre ?
C’est simplement les contre-projets directs ou indirects, qui parfois sont suffisamment proches des initiatives populaires, alors les partisans des initiatives les retire… donc au final, en effet, on ne vote que sur les initiatives pour lesquelles le parlement n’est pas d’accord!Et je rajouterai (utopiquement) que si le parlement décide de modifier les lois lundi, le Conseil fédéral les ordonnances mardi, les initiants annuleraient leurs initiatives, vu que leurs exigences sont remplies!Donc une initiative populaire pour passer, oui, elle doit passer devant le peuple, mais ce n’est que l’ultime étape, si rien n’a évolué politiquement avant!
Financer des recherches pour développer des innovations permettant de réduire (voire de se passer de) pesticides: si l’initiative ne contenait que cela, ou un lot de mesures raisonnables, ça serait super. Mais ce n’est pas l’objectif #1 de l’initative. Ces recherches devront fournir, en moins de 10 ans, des solutions à un problème faramineusement compliqué (et sans réaction chimique de synthèse svp!). Ça revient à vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. D’où mon souhait que les initiants visent des objectifs plus réalistes. Mirou dit que cette initiative lance au moins un signal. Approuver un projet assez extrême pour lancer un signal, je trouve ça risqué. Et les positions extrêmes desservent, je pense, la cause écologique (attention, je n’ai pas écrit que Mirou a une position extrême, il me semble au contraire assez raisonnable). Il vaudrait mieux une initiative avec un paquet de mesures écologiques réalistes qui feraient vraiment avancer les choses, plutôt que de viser tout de suite trop loin et de ne lancer qu’un signal. Vous commentez pour la première fois ici, et vous utilisez les nouveaux arguments des opposants: semer le doute sur le bio pour mieux défendre le conventionnel qui ne ferait pas tant de mal que ça Je suis loin d’être un nouveau commentateur: mon premier commentaire date d’avril 2015 (sur cuk.ch). Je ne commente pas très souvent, uniquement lorsque j’ai vraiment des choses à dire et le temps de le faire, ou que quelque chose m’interpelle. Cette fois-ci, c’était en raison du “de synthèse” dans le titre, et du fait qu’il est intéressant de débattre d’une initiative avant de voter. Je tentais aussi modestement, et peut-être vainement, de faire réaliser/comprendre certaines choses. Je ne me suis pas inspirés des arguments des opposants pour rédiger mon message et venir vous embêter. J’ai juste lu l’initiative et décidé de lancer de lancer une discussion en faisant valoir un point de vue différent. Ça sert notamment à ça les commentaires, non? A priori oui. Merci en tout cas de ne pas avoir censuré mon message, ce qui dénote une ouverture d’esprit. Le bilan écologique actuel est ce qu’il est, et la question est: “Que faire pour améliorer la situation?”. J’ai grande peine à croire à la solution de forcer en 10 ans toute la Suisse au bio 100% sans pesticide “de synthèse”. Pour répondre à ma propre question sur le purin d’ortie: c’est de la chimie de synthèse que l’on fait chez soi, mais avec des réactions chimiques non contrôlées et maîtrisées. Ça sert à produire de l’engrais. Mais moins efficacement et proprement que réalisés par des chimistes professionnels. Alors oui, il faut diluer le purin d’orties pour qu’il ne soit pas dangereux pour la plante, mais en aucun cas, il n’est dangereux pour le sol, même mal utilisé. […] C’est tout en ce qui concerne son danger potentiel. Les eaux souffrent grandement d’un trop grand apport d’engrais. Que l’engrais provienne de purée d’ortie ou de chimie de synthèse ne change rien. La seule chose importante est la dose qui a été répandue et sous quelle condition climatique. À nouveau, ce ne sont pas les pesticides de synthèse qui posent intrinsèquement problème. C’est la manière dont il sont employés. Et il peuvent bien souvent sauver une récolte. J’aurais infiniment moins de réticences face à une initiative qui chercherait à mieux réguler l’usage de pesticides et engrais. Encore une fois, à viser trop haut, on discrèdite un peu la cause et on ne fait qu’envoyer un signal (similairement à certaines initiatives UDC). Attention, je ne mets pas dans le même panier écologistes, dont je suis fondamentalement d’accord avec la cause mais pas forcément avec les moyens ou certains de leurs discours, et les propositions UDC, qui sont souvent détestables. Je déplore uniquement la politique fréquente des “initiatives-signaux”.J’imagine que pour certains l’urgence justifie tout. Pour ma part, je préférerais une initiative forçant à réduire fortement l’usage des pesticides. Que les pommes aient des défauts de surface dans les magasins, ce n’est pas grave et c’est normal. Une interdiction totale de pesticides (qualifiés démagogiquement “de synthèse”) est en revanche une mauvaise idée à mon avis.
Très bien.
Merci d’avoir donné votre position très complète.
GraphComment ne m’a donné que vos deux commentaires comme historique, d’où ma remarque peut-être déplacée.
Si vous le permettez, nous reparlerons vendredi prochain de ce sujet plus précisément, à propos de l’initiative qui elle vise à interdire tout pesticides de synthèse.
Je vous parlerai alors de ce à quoi je suis confronté en permanence en tant que responsable d’enfants qui sont touchés par le spectre de l’autisme, avec des films à l’appui.
Vous comprendrez alors que réguler ne sert à rien, il faut interdire.
Et il y a urgence.
Je suis embêté, j’entends de nombreux producteurs bio qui veulent refuser cette initiative à cause du fourrage.
Là où je vais chercher mes œufs (poulailler mobile) et un autre exemple ici.
Si j’ai bien compris, ils doivent produire eux-même le fourrage nécessaire. Ce qui me semble excessif, et qui revient à mettre en doute la méthode de production du fourrage bio du voisin.
Alors je me garderais bien de parler à leur place mais le fait que les producteurs bios et locaux chez qui je me fournis soient contre me met pas mal de doutes.
Bio et local ne veut pas dire qu’on ne peut pas faire mieux?
L’histoire du fourrage, autrement dit, on peut avoir autant de bêtes que l’on veut, pour autant que la surface permette de les alimenter me semble être du bon sens!
Cette limitation est en lien avec le bilan de fumure, qui est sensé limiter les excèdent d’engrais dans les terres, et donc au final le lessivage dans les cours d’eau!
Cela a l’air de poser problèmes pour les volailles en tout cas. L’éleveur ne produit pas forcément leur nourriture.
Pour rappel, voici les points pourquoi Biosuisse refuse l’initiative “pour l’eau potable”:
Pour moi, voici quelques éléments pour les différents points:
Je précise que ce n’est que “ma” lecture des arguments, et que ce n’est pas la “vérité vrai”. J’admets que je ne suis pas agriculteur, et que l’on demande beaucoup d’effort à ces derniers. Mais moyennant des aides à le reconversion, cela ne me semble pas déraisonnable.
J’ai regardé Infrarouge, le monsieur qui défendait cette initiative me semblait sérieux et censé ; les autres ont peu brillé.
Pour le point 2, l’initiative eau propre ne parle pas des importations contrairement à l’autre.
Je comprends bien l’idée de produire son propre fourrage pour éviter la ferme aux 1000 vaches mais effectivement, produire des aliments sains pour des bêtes omnivores est compliqué.
C’est faux, je suis désolé!
J’ai essayé pourtant de vous expliquer que l’initiative ne va pas du tout obliger les éleveurs à se fournir à l’intérieur de leur exploitation, ils pourront le faire dans le cadre d’associations, ce qui permettra de s’approvisionner de manière régionale.
Tout est expliqué dans l’article, et c’est même la Confédération qui l’explique.
Relisez le chapitre “Ce qui m’a rassuré”.
Cela dit, formuler l’article autrement aurait simplifié les choses.
Dans tous les cas, les producteurs pourront donc s’approvisionner régionalement.
Oui j’ai bien lu ton article mais alors pourquoi les principaux intéressés n’y croient pas ?En regardant Infrarouge, j’ai eu l’impression que les textes pourront être interprétés de manière assez large et qu’on pourra s’arranger.
Pour le point 2, tu as raison… j’ai fait le raccourci à tord avec l’autre initiative!
Après, si l’initiative passe, j’estime que c’est typiquement un point qui pourra être réglé dans les directives d’application! A la vue de la puissance des faîtière agricoles, on pourra sans autre régler le cas des importations!
Après, pour les élevages d’espèces omnivores, je le conçoit, c’est plus compliqué! Mais ça ne veut pas dire que ce n’est pas nécessaire!
Mais si la Confédération qui est contre cette initiative ne saute pas sur cet argument pour le mettre en avant, et dit justement que c’est possible d’acheter au niveau régional, c’est que c’est le cas!
Je ne comprends pas Bio Suisse sur ce coup, je l’ai d’ailleurs dit dans l’article aussi.