La paysannerie “traditionnelle” suisse, la honte par l’image

Vous connaissez mes opinions sur la paysannerie traditionnelle (par opposition à la paysannerie bio).

J’en ai parlé avant les votations de juin qui voulaient supprimer les pesticides.

À l’époque, toute argumentation dans un sens ou dans l’autre pouvait être prise pour de la propagande pour ou contre les initiatives.

Maintenant que ces votations sont passées, que la vie a repris son cours, que les paysans traditionnels ont remercié un tout petit peu plus de la moitié de la population de leur avoir fait confiance, comprenez de leur permettre de continuer empoisonner la terre, l’eau et l’air que nous respirons, le grand reportage de Temps Présent passé hier sur la télévision suisse romande n’en a que plus de valeur.

Vous devez absolument le regarder si ce n’est pas déjà fait.

Où l’on voit comment un président de la Confédération suisse, Monsieur Parmelin, UDC et nonobstant cela sympathique par sa bonhomie nous ment effrontément, mais en baissant les yeux, regardez bien, c’est édifiant, certainement trop gêné qu’il est pour nous regarder droit dans les nôtres, sur la qualité de notre eau, nous disant qu’elle est impeccable alors que 30% de nos sources sont polluées gravement par les produits de merde que les paysans envoient dans leurs champs.

Où l’on voit un paysan bio pleurer à chaudes larmes parce qu’il n’entend plus les oiseaux le matin, et qu’il se sent responsable de cette catastrophe (75% des insectes ont disparu ces dernières années!) à l’époque où il n’avait pas fait sa reconversion.

Où l’on voit des champs entiers devenir des pesticides par leurs plantes.

Où l’on voit le responsable de Temps Présent obligé de s’excuser de passer ce reportage après les votations, parce que le service public avait un devoir de réserve.

Il l’avait notre président Parmelin, ce devoir de réserve, lorsqu’il nous mentait en argumentant contre les initiatives?

Jusqu’à présent, j’ai fait attention de ne pas accuser les paysans traditionnels, je me disais qu’ils ne savaient pas…

Ils n’ont plus aucune excuse, c’est la honte Messieurs, Mesdames, vous savez ce que vous faites, et ne me faites pas rigoler, vous le savez depuis longtemps.

Et dire que vous avez fait une campagne honteuse pour continuer à polluer notre terre, notre eau, notre air, et que vous ne vous gênez pas de le faire!

Et de votre côté, combien d’entre vous ont leur petit jardin bio devant leur ferme, pour ne pas bouffer ce que vous produisez pour les autres, en détruisant la nature?

Je n’aurais pas dû regarder ce reportage, parce que là, vraiment, j’ai la rage.

0 0 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

34 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Francois-Xavier
Francois-Xavier
il y a 2 années

F.Cuneo En Suisse, le prix de la vie est largement supérieur à celui d’autres pays, la main-d’œuvre doit être payée en conséquence.

Et une des conséquences ,entre-autres c’est la mal bouffe.

DMOrsay
DMOrsay
il y a 2 années

Bonjour.
Une Initiative Citoyenne Européenne est proposée par un consortium d’ONG pour demander un retrait des pesticides de synthèse.
Actuellement, elle a recueilli environ 750 000 signatures : si elle atteint le million, elle oblige la Commission européenne à y répondre.
Pour info, sur une cinquantaine de telles initiatives, quatre ont abouti à une action de la commission : https://fr.wikipedia.org/wiki/Initiative_citoyenne_européenne

Pour ce type de pétition, le cadre formel est plus contraignant que pour une pétition banale : n° de carte d’identité ou de passeport, date et lieu de naissance, adresse, sont à fournir.
C’est là : https://www.savebeesandfarmers.eu/fra/

Tout à fait en accord avec les sentiments de François, j’ai signé ! J’ignore si l’initiative arrivera à ses fins, mais, conscientisation aidant, pourquoi pas…

Francois Cuneo
Francois Cuneo
il y a 2 années

Je signerais volontiers, même des deux mains, mais malheureusement , je ne suis pas européen ?

DMOrsay
DMOrsay
il y a 2 années

Pas de problème : initiez une votation pour le devenir… ?

Francois Cuneo
Francois Cuneo
il y a 2 années

Aucune chance, actuellement …

Caplan
il y a 2 années

Je ne pense pas qu’il faille entretenir autant de rage à l’encontre des seuls paysans. On est tous responsables. Les gens de notre génération ont tous cru que la technologie allait tout régler. On a produit des montagnes d’objets et de nourriture sans se demander ce que ça coûtait à la Terre. Maintenant, le modèle global est en place et beaucoup de gens se sentent coupables en même temps qu’ils se sentent trahis et c’est très dur pour un paysan de renier les méthodes pratiquées par son père et son grand-père.

De la même manière que c’est très dur pour toi d’admettre que la succession infinie des iPhones ou des MacBook puisse s’arrêter.
Notre civilisation, notre mode de vie sont basés sur l’excès de tout, sur le dépassement de toutes les limites matérielles, naturelles et même morales.Tous les apparents bienfaits dont nous profitons sont obtenus à crédit. Avant de critiquer les autres, chacun doit se demander à quoi il est prêt à renoncer. Parce qu’il faut se rendre à l’évidence: il va falloir RENONCER à beaucoup de choses. Faire croire qu’on peut changer notre impact sur la planète sans diminuer notre niveau de confort est une imposture.
Et je ne parle même pas des pays du tiers-monde qui vont rester en rade, parce que je ne vois pas ces milliards d’êtres humains se nourrir avec chacun son petit potager bio devant la maison…

Francois Cuneo
Francois Cuneo
il y a 2 années

C’est l’éternelle question.

Je suis d’accord sur tout ce que tu as dit sauf la conclusion.

On peut faire autrement en matière d’agriculture, tout le monde le sait, c’est difficile.

Mais là, ça dépasse l’entendement de voir cet agriculteur fier de semer des graines de tournesol enrobées chacune d’un produit bleu (ou orange parfois dit-il!) qui rend la plante elle-même ensuite et le champ tout entier dangereux pour la biodiversité.

Les agriculteurs et les entreprises chimiques utilisent les mêmes méthodes que les cigarettiers et les vendeurs d’amiante de l’époque: ils mentent et ils gagnent du temps.

Les agriculteurs savent ce qu’ils font, même quand ils font “tout juste” comme ils disent.

Ils n’ont plus aucune excuse.

Caplan, as-tu vu ce Temps Présent? Si ce n’est pas le cas, prends-le, tu verras, tu comprendras ce que j’ai écrit dans cet article.

Et oui Caplan, ce sera possible de nourrir notre planète en ne pratiquant plus comme ils le font.

Des films comme Demain le montrent.

Et même ce Temps Présent le montre, avec des méthodes même mécaniques pour certains, qui évitent ces produits de merde.

Francois Cuneo
Francois Cuneo
il y a 2 années

François-Xavier, ne me fais pas rire: tu as vu le reportage sur France 2 samedi passé sur les marées vertes en Bretagne?

C’est une honte aussi, apparue en 1971, un an après que la Bretagne a décidé et mis en pratique une agriculture intensive massive concertée et planifiée pour sortir cette région de son marasme.

Et maintenant, les gens risquent leur vie en courant au bord des plages interdites parce que les gaz de putréfaction desdites algues obligent le port du masque à gaz pour s’y promener!

La Suisse et son mode de vie n’a rien à voir avec ça, c’est tout un système qui va à la dérive.

Gilles Theophile
Gilles Theophile
il y a 2 années

François, l’agriculture, c’est une chose, mais quand mettras-tu la même hargne à condamner ceux qui produisent les gadgets que tu achètes à tour de bras ?Dans ce genre de combat, il faut aller jusqu’au bout de ses idées et commencer par les appliquer à soi-même.Je pense également qu’il faut tempérer parce que les paysans ont toujours bon dos, les coupables idéaux, et ils n’ont peut-être pas toujours le choix.

Caplan
il y a 2 années

Oui, j’ai vu le Temps Présent. Ce que je pense, c’est que ces gens sont victimes du syndrome de Stockholm. Nous aussi en bonne partie, d’ailleurs.Ce que je veux dire, c’est qu’on a construit un modèle de civilisation au détriment de la Terre (pour simplifier) et qu’on ne pourra pas faire perdurer ce modèle en protégeant la Terre. Il n’est possible de nourrir des mégapoles qu’avec des méthodes “dures”. On ne peut pas leur demander d’aller à vélo chercher leurs légumes bio de proximité. Pour nourrir autant de gens en bio, il faut encore plus de surfaces cultivées, sans compter qu’il y a une déperdition encore plus grande sans produits phytosanitaires pour le transport.“Le site « city population » place en 2017 l’agglomération de Guangzhou au premier rang avec 48,6 millions d’habitants, suivie de Tokyo (2e, 39.8 millions d’habitants), Shanghai (3e, 31.1 millions), Jakarta (4e, 28.9 millions), Delhi (5e, 27.2 millions), Karachi (6e, 25.1 millions), Seoul (7e, 24.8 millions), Manille (8e, 24.1 millions), Mumbai (9e, 23.6 milions), Mexico (10e, 22.3 millions), New York (11e, 22.2 millions), São Paulo (12e, 21.9 millions), Beijing (13e, 20.7 millions).”Que ce soit clair: je suis évidemment pour le bio. Mais il va falloir reconnaître que notre modèle global est faux et qu’on ne va pas pouvoir l’adapter. Il faut juste admettre que ça va se concrétiser par des famines, comme au bon vieux temps, et que les choses vont mal se passer dans la phase de rééquilibrage.Je commence à comprendre pourquoi les pays ont à cœur de s’équiper militairement, en ce moment…

Daniel Pesch
il y a 2 années

Vous savez que chaque année on nous indique le jour du dépassement. Cette année, c’était le 29 juillet. Depuis qu’on la calcule, cette date est de plus en plus précoce. Mais cette date est mondiale et globale. Mais qu’en est-il pour chacun d’entre nous ?Voici, pour ceux qui ne le connaissait pas, un moyen d’en avoir une idée :Quel est votre jour personnel du dépassement ?

Noisequik
il y a 2 années

J’ai regardé ce reportage suite à ton article, merci.Il est clair qu’il y a des choses qui ne vont pas, notamment ces hélicoptères qui aspergent les vignes à quelques mètres des habitations.Les personnes présentées dans le reportages me paraissaient toutes de bonne intelligence et impliquées à divers niveaux dans leur travail. J’ai été déçu en bien comme on dit que le labourage intensif ne soit plus pratiqué même si cela implique l’usage de désherbant en échange.Sur la forme, j’ai toujours de la peine avec cette émission Temps Présent qui présente les choses d’une manière très pesante. Musique dramatique pendant tout le reportage, émotions exacerbées etc. Pour les Français, c’est une sorte d’Envoyé Spécial mais poussé au maximum.Finalement, j’ai regardé après un joli reportage sur le MOB (train Belle Époque qui part de Montreux et passe par Gstaad) qui m’a remonté le moral.Bon week-end à tous.

Francois Cuneo
Francois Cuneo
il y a 2 années

Bien sûr qu’ils ont le choix.

Ils ont tous le choix de changer de pratique, et certains le font, bravo à eux.

Et Gilles, ne reviens pas avec cette histoire de gadgets que j’achète à tour de bras, tu me l’as déjà fait ce reproche, et je t’ai fait la liste complète de tout ce qui a changé dans ma vie et que je ne pratique plus.

C’est trop facile de me reprocher d’acheter un iPhone tous les 3 ou 4 ans ou d’avoir une Apple Watch, pour me demander de fermer ma gueule.

Plus personne ne fait rien, alors, parce que gnagnagna, c’est celui qui dit qui l’est…

C’est vrai que j’ai participé à tout ça pendant un moment, pendant de longues années, et puis j’ai fait une prise de conscience.

J’achète immensément moins qu’avant, j’en suis fier et je ne m’en porte que mieux.

Encore une fois, je ne vais pas te faire la liste de tout ce que je fais maintenant pour l’environnement, mais sois assuré que je suis conséquent avec ce que j’écris.

Francois Cuneo
Francois Cuneo
il y a 2 années

Temps Présent a reçu un nombre de prix internationaux considérables et continue à être récompensée régulièrement pour son travail.

En ce qui concerne le non-labourage compensé par le désherbant, tu as certainement entendu que le bilan est tout de même négatif au final et que l’impact du Glyphosate l’emporte largement négativement.

Bon, je suis content de voir qu’une émission sur le MOB te remonte le moral, c’est plus écologique qu’une émission sur EasyJet!?

Francois Cuneo
Francois Cuneo
il y a 2 années

J’ai fait le test.

Moi, j’ai le résultat suivant, au plus près de ma conscience (mais bon, je pense que les trajets vers l’école compte beaucoup, et l’électrique n’est pas vraiment pris en considération, ce d’autant plus quand il est produit par nous-mêmes).
6145b1a9a294bf6c3f023f05.png

Je précise que j’ai fait un don droit derrière, non pas pour me dédouanner, mais pour encourager ces gens.

Noisequik
il y a 2 années
Daniel Pesch
il y a 2 années

Voici mon résultat :

6145c6699a063170f264b094.jpg

Je pense que si je pouvais ajouter que je roule en Dacia Sandero III au gaz, mon score s’améliorerait un peu (?)… C’est quand même pas brillant !

ysengrain
ysengrain
il y a 2 années

Vivant seul, j’arrive au 20 mai.Certaines questions sont inadaptés à ma situation: en pleine campagne tourangelle, il n’y a aucun transport en commun, par exemple

ysengrain
ysengrain
il y a 2 années

Il me semble qu’un argument important n’a pas été défendu. Je me place en tant que français et je vais évoquer les agriculteurs français.
Beaucoup, sans doute une immense majorité, ont des revenus misérables.
Donc, ils s’adaptent et essaient d’optimiser leur manière de travailler afin de gagner de quoi vivre, ce qui n’est pas, dans la majorité des cas, acquis.

Autre aspect: rien ne sert de souligner les “travers de consommations” des uns et des autres; en premier lieu, c’est très discourtois, ensuite chacun de nous, ici, sommes responsables de ce qui arrive à la Terre. Nous avons été perfusés et “addictés” à la consommation, tous, oui, tous.
Il faut du temps pour faire marche arrière.
Commençons par nous respecter, et peut-être que nous respecterons notre planète.

Jean Pierre2
Jean Pierre2
il y a 2 années

Je suis très loin du monde agricole, je produis moi-même 90% des légumes et fruits de la famille. Pour le reste, je privilégie le local (circuits courts) plutôt que le bio. Je suis effaré d’apprendre que 1/3 des produits bios proviennent hors d’Europe, en particulier de la Chine. L’UE dans sa grande sagesse a imposé il y a quelques années une loi disant que les produits bios hors UE devaient satisfaire aux mêmes critères que les produits intérieurs (Ah bon, cela veut dire qu’avant…).

Je pense qu’il faut respecter nos agriculteurs classiques ou bios, car notre indépendance alimentaire est importante.

La vie des agriculteurs est difficile, parfois pénible : 2 ou 3 agriculteurs français se suicident par semaine.

Je conseille la lecture du livre d’une professeure de géographie à la Sorbonne, Sylvie Brunel

https://www.buchetchastel.fr/catalogue/plaidoyer-pour-nos-agriculteurs/

Au-delà des slogans faciles, ce livre pousse à la réflexion.

Apfelpom
Apfelpom
il y a 2 années

Au sujet de la terre (française)… j‘ai beaucoup aimé écouter La Série Documentaire LSD de France Culture sur le thème « Une terre qui parle » (4 épisodes de reportage radio à 58 minutes) qui débute par la garrigue du sud de la France, en passant par une forêt « originelle », la foutue industrie de la biomasse, les cycles de la forêt, les idées d’un agriculteur devenu bio qui fait promener des dindons aux pieds de ses arbres fruitiers, pour effrayer les campagnols qui bouffent leurs racines, etc. Beaucoup de bon sens dans les propos des scientifiques et des « locaux », du spleen et de l’espoir.

« Une terre qui parle »: La terre s’est tue, Biomasse, des Forêts en vie, un monde hybride:

https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/la-terre-s-est-tue

Soheil
Soheil
il y a 2 années

Je partage ton sentiment François. Ce sujet, comme beaucoup d’autres, me révolte profondément.

Je voudrais juste relever une question de langage qui, pour moi, n’est pas anodine: parler d’agriculture «traditionnelle» quand on devrait dire «conventionnelle», c’est un tour de passe-passe (j’ai réussi à placer le mot qui fâche deux fois!) qui place l’idée de sécurité dans le camp des adeptes du tout chimique et l’idée de nouveauté — forcément aventureuse — dans le camp du bio.

Ce n’est pas ce que tu dis, François, et tu as conscience que ce mot est inapproprié puisque tu le mets entre guillemets. Mais c’était justement une des fourberies des adversaires du OUI, au moment de l’initiative, d’avoir utilisé le mot «traditionnelle» pour parler d’une agriculture née, en gros, après la seconde guerre mondiale, alors que ce mot aurait dû être réservé uniquement au type d’agriculture que l’humanité a pratiquée durant des millénaires.

Tout comme l’usage du mot «phyto-sanitaire», utilisé pour parler de molécules qui ne sont ni végétales ni bonnes pour la santé.

Le détournement du langage est une arme que ces gens manient avec adresse. «Ces gens», ce ne sont pas les agriculteurs mais tous ces experts qui lèvent la main droite et jurent sur l’honneur que leur produit n’est pas dangereux. Et les politiciens qui permettent à leurs mensonges de changer nos vies.

Qu’on ne s’étonne pas, après tous ces scandales, si on en arrive à perdre confiance envers les autorités, les scientifiques et (là je parle pour moi) la médecine moderne — une médecine qui doit beaucoup aux travaux de laboratoires qui gagnent sur tous les tableaux en nous vendant à la fois le poison et l’antidote, une médecine que, pour ma part, je ne consulte que pour son diagnostic, pas pour ses remèdes, et ne m’en porte que mieux.

La crise que nous traversons est une crise de confiance. Mais bon, c’est un autre sujet, c’est mon point de vue, ce n’est pas Open Bar, et il vaut mieux que je m’arrête là: je risquerais de perdre la sympathie de notre ami médecin baroqueux,… ce qui me chagrinerait beaucoup.

Francois Cuneo
Francois Cuneo
il y a 2 années

Merci pour ton commentaire.

Je me rends compte au vu des derniers paragraphes que nous risquons en effet de ne pas être d’accord sur le deuxième sujet que tu évoques.?

Pour le reste, oui, tu as raison, j’aurais dû utiliser le terme “conventionnelle”.

Par contre, tout à fait d’accord sur le terme de “fourberies” en parlant des arguments des défenseurs NON aux initiatives anti-pesticides.

Et je parlerai même de “saloperies” lorsqu’ils nous remercient (ils nous disent merci de “VOTRE” confiance, ils n’ont jamais eu la mienne): oui, ça m’agresse encore plus quand je lis leurs panneaux du NON recouverts par ce foutu MERCI heureusement, ils auront bientôt tous disparu, il n’en reste presque plus.

Ils n’auront jamais plu ma confiance, et ils n’ont pas eu la confiance des gens, ils leur ont seulement fait peur en leur promettant tous les cataclysmes s’ils votaient oui.

C’est pour ça aussi qu’il faut que le plus de monde possible regarde ce Temps Présent maintenant.

Ils n’ont pas gagné.

Ils ont juste gagné du temps, ce qui leur permet de foutre un peu plus en l’air NOTRE planète.

Mirou
il y a 2 années

Je viens de lire dans le Courrier une interview d’une des rédactrices du GIEC. Elle dit notamment qu’elle ne peut plus dormir sans somnifère à cause de l’angoisse. Et là, on ne parle que de climat… pas de la pollution des sols. Et donc la colère est totalement légitime. Nécessaire, même. Et bien plus légitime que l’apathie dans laquelle on se vautre. (Dans laquelle je suis moi-même vautré, écrivant ces lignes, sur un iPad presque neuf, en training de coton-certes-bio-mais-acheté-à-NYC-en-avion…)

Ce qui me questionne dans ton article – ce qui m’a questionné tout le week-end – ce n’est ni la colère elle-même (légitime, nécessaire), ni la source de cette rage (compréhensible, fondée sur les faits), mais sa destination.

Je n’ai pas vu le Temps Présent en question. Mais je me demande si adresser cette colère aux seuls paysans et paysannes, qui pour la plupart de lèvent pas le nez de leurs vaches, de leurs charrues, et bien souvent de leur maigre comptabilité, ne prenant jamais un jour de congé, dont beaucoup trop finissent par abandonner, non pas leur métier, mais carrément leur vie tellement iels sont à bout, est bien raisonné.
Iels ont clairement une responsabilité, comme nous toutes et tous d’ailleurs.

C’est toute une chaine de destinataires de notre colère qui doit être définies. La paysannerie, oui. Mais aussi les consommateurs et consommatrices. Et surtout, les personnes qui fabriquent et promeuvent les pesticides, et un système agricoles totalement débile et dévastateur.

C’est difficile de changer, mais c’est impossible si tout est fait pour nous en empêcher.

Francois Cuneo
Francois Cuneo
il y a 2 années

Mirou, sur le fond, tu as parfaitement raison.

Le système agricole est pourri, du haut en bas de l’échelle.

Madame K était l’autre jour au magasin.

Elle voit un couple se promener dans les rayons la femme prend une salade.

Son mari pousse un cri: NON, C’EST DU BIO!

Il y a du chemin à faire en effet.

Mirou, je suis le premier à voir et à comprendre les difficultés de l’agriculture, j’ai été Syndic avec des amis paysans dans ma Municipalité.

Oui c’est dur.

Au pire, ce que j’aurais attendu d’eux, c’est dire “je suis désolé, je sais que nous faisons de la merde avec la terre, mais je n’arrive pas à faire autrement, je suis démuni, la transition est tellement difficile…”.

Là, c’est tout le contraire: ils ont fait passer ceux qui dénoncent leur empoisonnement général de la terre, de l’eau et de l’air, et même de leur propre santé (regarde le Temps Présent, ce sont les premiers touchés) pour des menteurs, des destructeurs du pays.

Ils ont fait le travail des usines chimiques qui n’ont finalement pratiquement rien eu à faire (mis à part financer la campagne du non de ce début d’année, j’en reste persuadé), les petits soldats-paysans se chargeant de faire le nécessaire à leur place pour qu’elles puissent continuer à vendre et produire leurs poisons.

Il faut voir certains paysans vaudois avec leur arrogance: c’est Ma terre, c’est nous savons, les autres, ce sont des cons d’écolos arf arf arf.

C’est VOTRE terre?

Aucunement, vous n’avez pas le monopole de la terre, c’est la NÔTRE.

Soit les paysans conventionnels sont cyniques, soit ils sont complètement stupides.

Je penche pour la première hypothèse, les écoles de paysannerie étant depuis des années très poussées quelqu’un de stupide ne les réussit pas, n’arrive pas au bout de ses études.

Le paysan sait ce qu’il fait, donc il nous ment, comme les cigarettiers nous mentaient à l’époque.

Le pire, c’est que les initiatives voulaient les aider à faire une transition en 8 ans (pour la première) et 10 ans pour la seconde.

C’était justement l’occasion pour les premiers dont je parle dans ce commentaire, ceux qui sont démunis, de faire un passage en douceur. Ils ont pourtant, pour la plupart, voté non également et planté leurs immondes banderoles dans tous les champs.

Le pire du pire, c’est que les sondages et les études après-votation montrent que c’est l’immense implication des paysans suisses dans ces initiatives de juin qui a fait capoter la loi sur le CO2 proposée au peuple le même jour qui pouvait nous faire progresser.

Re arf arf arf, tant qu’on y est, on va leur montrer à ces cons d’écolos, que même cette loi (pourtant soutenue par tous les partis!), on va la faire capoter.

Alors tu vois Mirou, oui, je suis en colère, et non, je n’ai plus aucune pitié pour eux, je parle bien sûr des paysans qui pratiquent l’agriculture conventionnelle.

Les autres sont, finalement, des héros.

Parce que je ne vous raconte pas les pressions qu’ils ont subies des autres paysans conventionnels, pendant toutes ces années où eux, les bios donc, tout seuls, criaient dans le désert.

Jean Pierre2
Jean Pierre2
il y a 2 années

Je connais bien le problème du jardinage et des fruitiers où les résultats sont aléatoires et vivre de cela est une source d’inquiétude. Je n’aurais pas pu le faire. Certains agriculteurs abandonnent, d’autres mettent fin à leurs jours. L’ostracisme, le manque de pitié qu’ils ressentent y contribue. Les agriculteurs méritent notre respect. Depuis 2000, il ont réduit de 25% leur utilisation de pesticides et le plan français Ecophyto prévoit 50%.
Peut-on nourrir le monde avec l’agriculture bio ? C’est souhaitable, mais je n’en trouve pas la preuve : l’échange -que je ne retrouve plus- de cet après-midi ne le chiffrait pas. http://www.fao.org/organicag/oa-publications/fr/
Les rendements de blé étaient de 10 quintaux/ha au milieu du XIXe siècle, 14 en 1914, 19 en 1939, 10 en 1945 (par absence d’engrais minéraux pendant la guerre et la faim n’était pas loin) et maintenant on atteint 70 avec la mécanisation et les intrants. Je ne vois pas de chiffres de rendements de l’agriculture bio.
Il y a un siècle et demi, il y avait des valets de ferme, et avec leurs familles cela faisait 0.7 personne/ha. Avaient-ils une meilleure vie que les cueilleurs de tomates du sud ? Actuellement,il y a une personne pour 130 ha de blé.
Qu’on ne consomme que 1/9 des produits, comme il était écrit, m’étonne. J’ai plutôt lu qu’il avait 1/3 d’aliments jetés. Encore faut-il chiffrer en détail, la moitié de mes pommes sont pourries sur l’arbre, toutes mes poires aussi, mes tomates ont été atteintes par le mildiou. Le réchauffement climatique augmente les ravageurs.
Une évolution, oui, une révolution non. Il faut laisser aux agriculteurs -et aux chercheurs en agronomie- le temps de trouver des solutions et de s’adapter sinon ils disparaîtront et nous mangerons chinois.

Cyan_282
Cyan_282
il y a 2 années

L’opinion publique prend gentiment conscience du problème. Cela avance dans le bon sens. Mais c’est leeeeeeent, beaucoup trop leeeeeeen. Est-ce qu’on y arrivera ?!?

https://www.rts.ch/info/monde/12534994-une-initiative-citoyenne-europeenne-pour-sauver-les-abeilles-a-abouti.html

Cyan_282
Cyan_282
il y a 2 années

Entièrement d’accord avec toi Caplan !
Nous sommes tous, à différents niveaux, responsable… Si chacun fait “sa part” (légende du “Colibri” selon Pierre Rabhi) on a une chance d’y arrive. UNE chance, une seule ! Ne la gaspillons pas…

https://www.colibris-lemouvement.org/mouvement/legende-colibri

Francois Cuneo
Francois Cuneo
il y a 2 années

On va dire qu’on est tous responsables.

Mais un peu plus que d’autres…

Francois Cuneo
Francois Cuneo
il y a 2 années

Il y a des jeunes qui poussent pour que ça aille vite.

Ça va payer.

On y croit, mais ne disons plus qu’on a le temps de discuter, que c’est compliqué et tout et tout.

Mathieu PIERRE
Mathieu PIERRE
il y a 2 années

Et les vieux ?

Francois Cuneo
Francois Cuneo
il y a 2 années

Eh bien je pousse aussi disons, et vous??

Albert de St-Felix
il y a 2 années

J’ai toujours poussé, même pour mes voitures, cat… pas de diesel, à part une C4. Ce qui m’a le plus touché, c’est les excuses invoquées par les concepteurs, les fabricants surtout qui mettaient en balance le chômage à venir.

Pour moi, même si c’est un mal nécessaire, l’éventuel manque à gagner immédiat rend les gens fou.

Mathieu PIERRE
Mathieu PIERRE
il y a 2 années

Pour un véritable sujet de société, je trouve qu’il faut rassembler tout le monde, jeune vieux, moche et beau, etc… La jeunesse ne pourra rien faire sans l’expérience (bonne ou mauvaise d’ailleurs) des vieux.
Et ça pousse les anciens à assumer un peu leurs bêtises…

Mon petit 3515mylife :

– fils de paysan (sommes nous vraiment maudits jusqu’à la septième génération ?) j’ai appris quelques valeurs simples aux antipodes du consumérisme actuel. Je peux ainsi parler de la saisonnalité des produits avec une certaine aisance, et expliquer à celui qui mange une pomme bio de mai à juillet, que son fruit bio est de la pure connerie écologique stockée en chambre froide ou en provenance de l’outre mer. Bilan carbone qui va plaire au commandant Cousteau et son pacte pour les générations futures… Les pommes se gardent tout l’hiver, en février il faut commencer à les trier pour éviter la propagation de la pourriture. En mars, ne subsistent plus que les variétés “à cuire” que l’on épuise en règle générale fin mai. Mais quel régale, ces tartes de fin de saison. On les déguste car on sait qu’il va falloir attendre la prochaine récolte. Mais pas de panique, la sagesse populaire sait combler le vide avec ses tartes au fromage blanc, aux pruneaux, etc… Et oui, il y a une saison de la tarte au fromage blanc. Vraiment ? Mais non !

– ne pas suivre aveuglement les beaux parleurs, testeur, blogeur, bateleurs, pousses-cartons, et autres influenceurs que le net a vu pousser ces deus/trois dernières décennies. Les écouter, oui, tenter de retenir ce qui peut être bien, d’accord, mais c’est tout. Je suis en train d’écrire sur un mac mini 2011 malheureusement obsolète avec le renouvellement de mon matériel photo/vidéo. Justement, 20 ans d’argentique Praktika, 10 ans de micro 4/3 Lumix GF1, remplacé par un GF9 l’année dernière. Optiques récupérées bien entendu, tout comme les M42 avec bague d’adaptation.

– être encore plus exigent et ne pas s’arrêter à la réputation des choses. Un four Suisse ou Suédois, c’est du pareil au même pour moi, c’est à dire qu’il vise les enfants du marketing. En revanche, une cuisinière AGA, alors là, oui, on rentre dans une autre catégorie, la grande CLASSE de celui/celle qui aime le produit d’exception, très cher, mais qu’on pourra transmettre à ses successeurs. Bon, j’ai pas les moyens pour m’offrir une AGA, alors ‘ai acheté un barbecue Kamado suite à la lecture d’un excellent article sur Cuk il y a quelques années. Prix exorbitant pour une grille entourée de céramique, mais c’est amusant à utiliser, hyper polyvalent, et semble très solide, les enfant d’ailleurs, attendent au tournant pour le récupérer…

– Prendre soin de ses affaires. Je garde mes chaussures 15 ans en moyenne. Chaussures si possible locales (Heschung) ou nationales (Jacques & Demeter), Crème de référence Francaise également (170€/litre, la vache…)…. et vieux sous-vêtement usé pour étaler le bins.

– accepter l’échec. Deux ans sans quetsches avec des larves qui s’installent dans la fleur. Mais hors de question de traiter à cette période, Maya me remercie.

Voilà, plein d’autres “petits” trucs que je tente d’inoculer à nos enfants mais c’est pas facile. Il faut dire qu’il y a 2/3/4 générations, et moi et moi et moi, qui ont bien profité du capitalisme libéral, et qui ne sont pas forcement bien placés pour en parler.

Mais ce brassage de générations doit justement permettre de faire avancer les choses.

Mes deux sous.

34
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x