Je vous ai à plusieurs reprises parlé de la 2b company, notamment ici et là.
C’est une compagnie théâtrale inventive, d’une intelligence et d’une finesse absolues.
Chacun de leurs spectacles est un délice, et l’équipe est internationalement reconnue.
Vous connaissez bien Mirou si vous lisez les commentaires de ce blog, peut-être un peu moins Coacoa, qui commentait plus particulièrement sur Cuk.ch, un peu moins ici.
Ce sont deux piliers de 2b company.
Mais si je vous parle d’eux ce jour, c’est parce que dans leur dernière newsletter, ils nous expliquent ce qui suit.
Cher François,
Le sixième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) est sans appel: sans un renforcement drastique et immédiat des politiques actuelles, le monde se dirige vers un réchauffement de +3,2 degrés d’ici la fin du siècle, alors que chaque dixième de degré supplémentaire provoque son lot de catastrophes climatiques.
Pour tenter de limiter l’ampleur du désastre probable, il faudrait que les émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs atteignent leur pic avant 2025, et diminuent de près de la moitié d’ici 2030 par rapport à 2019.
Comme l’écrit le GIEC, la réponse doit avant tout être politique, avec des régulations fortes à tous les niveaux sur le plan international.
En attendant, devant l’inadéquation entre l’urgence absolue de la situation et les (in)actions gouvernementales, nous ne pouvons, à notre modeste endroit, que prendre de dérisoires, mais néanmoins concrètes mesures afin de limiter notre impact.
Ainsi, tandis que nous avons l’immense honneur de voir certains de nos spectacles invités à être montrés hors d’Europe, afin de clarifier notre position auprès des structures partenaires et de nos collaborateur·trice·s, nous voulons – comme d’autres avant nous – officialiser notre décision de ne plus voyager en avion.
«Oui, mais l’avion n’est pas LE problème» ne cesse-t-on de relativiser.
C’est vrai. Il en est un parmi beaucoup d’autres.
Un sur lequel – parmi beaucoup d’autres – nous pouvons, en notre qualité de responsables, agir concrètement.
François-Marie Bréon, physicien-climatologue et auteur du cinquième rapport du GIEC, rappelait en audience à l’Assemblée nationale française en juillet 2019 :
«Je pense que l’immense majorité des gens ne se rend pas compte de ce que veut dire aller à la neutralité carbone, voire diminuer par 4 nos émissions. (…) Il est évident que dans une France qui aura divisé ses émissions de gaz à effet de serre par 4, il n’y aura plus d’avion – on ne peut pas y arriver si on conserve le transport aérien. De nombreuses questions de ce type se posent. Le fait qu’il y ait encore ce genre de débats montre bien que l’on n’a pas réalisé ce que veut dire diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre.»
Si nous voulons véritablement et sérieusement atteindre les objectifs que les spécialistes nous adjurent d’adopter sous peine de disparition du vivant (oui, oui, de DIS-PA-RI-TION DU VI-VANT), il nous semble intenable, irrationnel et irresponsable de continuer à relativiser certaines décisions que nous pouvons prendre.
Toutefois, pour paraphraser Aurélien Barrau, s’il nous semble urgent de participer à la nécessaire décroissance de notre prédation mortifère sur les écosystèmes, «que l’amour, la créativité, la solidarité, la connaissance, l’appétence, la recherche scientifique, l’exploration artistique croissent… mais évidemment!».
Aussi, persuadé·e·s que l’art et les idées doivent continuer à circuler malgré tout, et conscient·e·s que les contraintes sont avant tout le point de départ de nouveaux possibles, nous réfléchissons à de nouvelles manières de mettre certains de nos travaux en partage.
Nous ne nous posons ni en juges ni en modèles. Nous ne prétendons pas faire juste ou bien, mais en notre âme et conscience.
Nous nous savons souvent incohérents, fréquemment inconséquents et constamment perfectibles. Toutefois, comme d’autres qui nous inspirent, nous essayons de prendre quelques-uns des engagements que nos convictions exigent.
Ne plus prendre l’avion – parmi d’autres – est notamment l’un d’entre eux.
Pour la 2b company,
François Gremaud – Direction artistique
courriel de la 2bCompany
Michaël Monney – Direction administrative, diffusion
Noémie Doutreleau – Production et administration
Stéphane Gattoni – Direction technique
Chapeau Madame,
Chapeau Messieurs.
En ce qui me concerne, j’ai aussi décidé de ne plus prendre l’avion.
Mais pour moi, cela signifie simplement aller moins loin, profiter des trains pour visiter l’Europe.
Pour vous, c’est tout autre chose.
J’imagine ce que cela signifie pour vous qui devriez vous déplacer, comme vous le dites, hors Europe, pour porter partout votre art magnifique.
Entre autres choses vous réinventer, et je vous trouve remarquables et courageux, exemplaires, tout en évitant de donner des leçons.
Je vous admire, vous me touchez, je vous aime.
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Je viens de lire que l’aviation représente 2.4% des émissions de CO2, le numérique (fabrication mais surtout serveurs pour courriels, streaming, réseaux sociaux, blogs, bases de données, etc, etc,…) 4%
Mise en perspective, perso, j’essaie de diminuer des deux côtés
Bonjour !Merci François pour cette mise en lumière.Je viendrai de temps en temps pour commenter si besoin – ou en fin de journée. Aussi, nous avons reçu quelques remarques depuis l’envoi de ce message qui nous font penser qu’il aurait fallu préciser certaines choses.D’abord que c’est une réflexion que nous avons envoyée d’abord à nos collègues, collaborateurices, et partenaires (notamment en Amérique du Nord), et que dans le sillage de notre spectacle Auréliens, il nous a semblé intéressant de partager avec un plus grand nombre.Aussi, l’objet de la newsletter s’intitulait: “Nous ne prendrons notamment plus l’avion.” C’est à dire que notre pratique s’accompagne depuis toujours, de “petits gestes” qui relèvent plus du bon sens, que d’autres choses. Comme tout le monde, mais dont la réflexion s’appuie souvent sur les calculs d’Unité de Charge Ecologique, bien expliqués par la RTS ici.
Encore une fois, nous ne nous posons pas du tout en modèle, et il y a plein de choses à changer dans nos comportements. Je suis un grand utilisateur du numérique aussi. A noter que si on regarde ici, on peut calculer qu’un Genève-NYC (qui est le genre de vol que nous aurions dû prendre prochainement, à plusieurs) équivaut par exemple à 10’000 heures de visionnage de film en HD. Dans un premier temps, ça nous a semblé (je dis bien “semblé”) plus facile de couper l’avion que le numérique. Même si, c’est sur qu’il faut absolument TOUT diminuer et vite. (Et aussi regarder moins de Netflix et plus de Mubi ou de Arte, mais c’est un autre sujet).
En ce qui me concerne, devant me rendre à La Réunion, ça ne sera pas à pied. Je dois aussi passer 15 jours en Alsace cet été, le vol est 5x moins cher que l’aller-retour en train. Et donc, c’est l’esprit libre que je prendrai l’avion. Ça fera la 3e fois en l’espace de 8 ans, je pense que je n’ai pas trop exagéré et, si j’ai probablement encore des efforts à faire – je suis parfaitement conscient des enjeux environnementaux et climatiques – il s’agirait de ne pas se tromper de cible ni de priorité. Vivant entre l’océan et le plus grand estuaire d’Europe, je suis bien plus préoccupé par la pollution plastique et micro-plastique, qui est un véritable fléau. Alors laissez les avions tranquilles. Pour avoir travaillé dans le milieu aéro plus de 25 ans, je peux affirmer que les constructeurs et les motoristes ont fait des efforts considérables depuis les années 70 pour réduire la consommation, puis l’impact environnemental. Et que ces efforts vont s’amplifier. Si une petite troupe de théâtre qui m’est parfaitement inconnue pense faire sa révolution avec cette décision, tant mieux pour elle. Au passage, dans cet acte d’une rébellion inouïe, on nous sert aussi l’écriture inclusive à la mode, au même titre que les actes d’écologisme (oui, oui, écologisme, pas écologie), je rappelle que son usage n’est pas admis officiellement.Bonne journée à tous, je vais passer la mienne sur mon estuaire, avec 80 personnes à qui j’espère bien faire prendre conscience des ravages du plastique d’une manière ou d’une autre. Et, désolé, mais le bateau n’est pas électrique, mût grâce à ces batteries venues de loin et remplies de matières à fort impact environnemental et qui, pourtant, curieusement, ne semblent pas poser de problème à ceux qui ne veulent plus prendre l’avion.
Excellente initiative, merci de montrer l’exemple. Je suis effaré de voir que les gens persistent à prendre l’avion pour de petits week-ends de loisirs à l’étranger.
Bonjour Mirou, mon commentaire ne se voulait pas du tout une critique de votre décision, que je salue et respecte à sa juste valeur, et je ne ressens pas du tout votre prise de position comme une volonté de vous ériger en modèle.
Mon commentaire se voulait plus une pierre à l’édifice de la réflexion de chacun, car j’imagine bien que tous ceux que nous sommes à lire et commenter ici sommes des utilisateurs plus ou moins importants en numérique (j’axais oublié de mentionner les sauvegardes sur clouds comme grands consommateurs).
Donc mes excuses si j’ai été mal compris, bravo pour votre décision, et plein succès à toute la compagnie.
Oh non j’avais bien compris ! Je voulais aussi apporter une pierre à l’édifice !
Pardon si j’ai mal fait comprendre que j’avais très bien compris que tu avais compris ?.
(et merci)
Je partage votre préoccupation quant à la pollution plastique et je salue votre engagement pour une meilleure prise de conscience de ses ravages.
Bonne journée à vous.
?
Nous savons tous – si nous voulons bien le savoir – le bilan écologique catastrophique qui est le nôtre. J’en suis parfaitement conscient, si, si, vraiment.
Mais le mérite des opinions extrêmes, quelle qu’en soit la couleur est de pouvoir en discuter.
Je viens d’en vivre un exemple.
J’habite à 25 kms de Tours (France). je dois me rendre à Londres pour 3 j accompagné de ma fille et d’une de mes petites filles.
Choix du voyage en train:
– une voiture pour aller de nos domiciles respectifs à la gare de St Pierre des Corps: il n’y a aucun bus. Ma voiture est hybride et je peux faire l’aller retour pratiquement en tout électrique, mais pas complètement.
– Train à St Pierre des Corps pour la gare Montparnasse en TGV dont soit dit en passant je ne sais rien de l’impact écologique. Rouler à 300 km/h… concluez vous même
– Correspondance par le métro vers la gare du Nord. Un taxi électrique est aléatoire.
– Gare du Nord – St Pancrace à Londres en TGV. Même remarque que précédemment.
Temps de voyage 6h30
– Métro ou taxi londoniens. Même remarque que précédemment.
Le coût du train aller et retour, à 3 avoisine les 1200€
J’ajoute que de se farcir le métro parisien, la foule de la gare du Nord et de Montparnasse, très peu pour moi: j’ai passé l’âge. Je ne passe pas sous silence les 30′ de queue à Montparnasse pour acheter un ticket de métro
Choix de l’avion:
25 km en voiture hybride. 3 places d’avion aller et retour 240€. Temps de voyage tout compris 2h.
Si je dois choisir, c’est faire le voyage en avion, ou ne pas voyager du tout.
J’ai corrigé le titre de mon article en reprenant le “Notamment” qui est important.
Il est super, cet article de la RTS! Et voir le graphique du chapitre 2 s’animer est tout de même quelque chose!
Et puis, il y a des choses étonnantes… Je conseille la lecture, bien évidemment!
Oui, les petits gestes sont importants au quotidien, et ils ne rendent même pas la vie si inconfortable que ça.
Pourquoi, Gilles, faut-il toujours que, quand tu n’es pas d’accord, tu te permettes d’être aussi agressif et dédaigneux par rapport à des gens que tu connais pourtant au quotidien ici, par leurs commentaires?Par leur newsletter que je relaie ici, ils sont tout le contraire de ton attitude, ils ne cherchent pas à agresser, ils expliquent humblement pourquoi ils font ce choix.Enfin, si tu ne connais pas “la petite troupe théâtrale” dont il est fait mention ici, ce n’est pas le cas de ceux qui aiment le théâtre un peu partout en Europe.Relis par exemple cet article.Pour terminer et pour reprendre ta conclusion, j’imagine qu’il est inutile de te faire relire l’article sur le film qui parle justement des voitures électriques et leurs batteries dont j’ai parlé ici?
Oui, d’accord, je peux comprendre que, dans ce cas, l’avion a des avantages. L’inconfort de tous ces changements et attentes est à prendre en compte. Ce que je ne parviens pas à comprendre c’est la différence de prix. Le carburant des avions n’est, je crois, pas taxé, ce qui me semble anormal.
Il faut laisser à Gilles (pardon, Gilles, si je ne vous réponds pas directement, c’est parce que je construis sur le message de François) qu’il a raison sur plusieurs points, même si nous ne serons peut-être pas d’accord sur les méthodes:
– Le plastique c’est la cata, et je n’ose pas imaginer les dégâts que vous (Gilles, donc) constatez sur les plages. Et si nos tournées (en train 😉 nous amènent vers la Gironde (si j’ai bien compris?), c’est volontiers que je ferais cette visite avec vous (vous prêcheriez un convaincu, mais c’est toujours bon de voir les choses “en vrai”)
– Nous ne révolutionnons rien du tout. Nous ne sommes pas les premiers à prendre cette décision, bien évidemment. L’impact global de notre décision est dérisoire. À notre échelle, par contre, cela nous permet, si ce n’est de réduire nos émissions, d’au moins ne pas les augmenter plus. La communiquer, cette décision, c’est justement pour essayer de multiplier son maigre effet en donnant quelques arguments.
– Chacun·e fait ce qu’iel peut en fonction de ses moyens, de sa conscience, de son contexte.
– Notre compagnie (qui n’est même pas à proprement parler une “troupe”) est toute petite, inconnue du “grand public” dont la grande partie ne sait pas ce qu’est le théâtre, encore moins le théâtre dit “contemporain”. Nous avons juste la chance d’être vu·e·s et relayé·e·s par Le Blog du Cuk 🙂
La compagnie aérienne en l’occurrence est RyanAir qui rime avec pas cher, mais le “traitement bétail” auquel on est soumis permet d’abaisser les coûts.
On est très mal assis, aucune place pour les jambes et je ne mesure qu’1,77m; l’arrivée à Stansted est une indescriptible pagaille douanière (on n’est désormais plus dans la CEE); au retour les contrôles avant accès à l’avion sont intrusifs à l’excès. Je ne passe pas sous silence
– les horaires jamais respectés
– l’imposition par Ryanair de changement de jour de voyage, sans remboursement et obligation d’acheter un autre voyage
Magnifique et courageuse décision! Bravo! Je suis totalement solidaire!
Commençons par le commencement: tu dis “je dois me rendre à Londres pour 3 j” . Tu DOIS vraiment te rendre à Londres?
Si tu vas en Alsace n’oublie pas de passer à Meyenheim et Gebwiller, pousse vers Murbach. Quand au plastique c’est vrai qu’il pollue le monde. Un jour quelqu’un m’a dit que le ton fait la musique. …
Affirmatif
Un peu court…
Un enterrement
La dernière fois que j’ai pris l’avion, c’était il y a quatre ans, avec ma fille aussi pour aller à Londres un peu plus d’une semaine.
Alors je peux te dire que tes deux heures, ça ne l’a pas tout à fait fait!
D’abord, il faut être deux heures à l’avance à l’aéroport en ces périodes.
Ensuite, une fois à Londres, tu dois prendre un train pour arriver, il n’est pas donné donné, et surtout, tu perds encore une heure.
Au retour, comme toujours, deux heures à l’avance, et l’avion avec plus de trois heures de retard (grand classique pendant l’été). Et bien sûr le train pour aller à l’aéroport.
Finalement, j’ai mis plus de temps pour faire mon trajet que Madame K qui l’a fait avec ses enfants en prenant le train depuis Bière, et en prenant l’autobus pour faire le transfert à Paris.
Parce qu’elle est arrivée pile poil au centre de Londres.
Ce qui ne va pas en effet, c’est le prix.
Là, elle va amener son fils, c’est plus cher en train, c’est clair.
Mais tout sauf l’argument du prix s’il vous plaît: on doit payer un trajet avec ce qu’il coûte comme impact sur l’environnement: ce n’est pas encore le cas, la Suisse vient de refuser une taxe sur les trajets en avion.
Il y a encore du chemin à faire, mais on avance: le train devient de plus en plus efficace, on réintroduit les trains de nuit, et il est clair que l’impact sur l’environnement est moindre qu’en avion. Reste le prix.
Il ne viendrait plus à personne dans mes connaissances de faire un Genève Paris en avion. Pourquoi? Parce que le TGV est plus efficace.
Donc continuons à tout faire pour privilégier le train, en faisant quelques sacrifices.
Tu as raison, je n’ai pas cité les sacro-saintes 2h avant embarquement. Sorry
Bien sûr que Gilles a raison sur le plastique.
Par contre, pourquoi doit-il vous rabaisser dans son commentaire? Mystère.
Nous ne sommes pas en train de combattre une catastrophe contre une autre, une mesure qu’on prend pour faire de notre mieux contre une autre, tout ce qu’on peut faire est utile, soyons admiratifs de chacune d’entre elles.
Par exemple, je suis admiratif que Gilles passe cet après-midi à montrer la catastrophe des plastiques en mer.
Il ne me viendrait même pas à l’idée de dire que sa démarche ne vaut rien parce que le danger est ailleurs.
Les dangers sont partout, la crise est dramatique et générale, faisons là où on peut.
Vous n’avez pas (encore) d’enfant, Mirou, vous avez de la chance quelque part, parce que moi, j’ai vraiment peur pour eux.
Quant à votre valeur, tu sais bien que la presse entière vous trouve incroyables, en Suisse comme en France, et certainement aussi ailleurs.
Et les retards, et la foule à l’aéroport, et la fouille à l’aéroport! Et l’attente des valises (bon, au prix dont tu parles, tu ne dois pas en avoir, juste un bagage à mains j’imagine).
Bon, la fouille, j’imagine qu’elle doit être effectuée avant le passage sous la Manche.
J’ai pris plusieurs fois le tunnel: aucune fouille sauf erreur. Non plus à ma connaissance, par le train
ouh que je n’aime pas l’avion ! Et puis, y a tellement de choses à faire par chez nous…
Agressif l
Limiter nos empreintes carbone, 100% d’accord. Mais devoir justifier un déplacement par une «bonne » raison, là je m’insurge ! Responsabilisation d’accord, inquisition, non !
Désolé…?
Mais on voit bien alors, dans ce cas, que ça n’a rien à voir avec aller faire du shopping…
Erreur : je l’ai fait il y a 5 semaines, arrivée suggérée 1h30 avant le départ Gare du Nord, inspection des bagages, fouille au corps (j’ai un pacemaker), formalités douanières (passeport obligatoire), donc pareil qu’à l’aéroport.Conclusion : ils sont fous, ces Anglais !!!Euh ! Idem au retour par le ferry Porthmouth/Ouistreham (Caen).Conclusion 2 : fois aussi les Français.
Je citais l’absence de contrôle lors de l’embarquement coiture à Coquelles
“Il ne viendrait plus à personne dans mes connaissances de faire un Genève Paris en avion. Pourquoi? Parce que le TGV est plus efficace.”Et 4x plus cher.Il ne s’agit pas de prendre l’avion pour un oui ou pour un non. J’ai travaillé dans une compagnie aérienne qui faisait plusieurs navettes quotidiennes entre Bâle et Zürich et même Bâle et… Berne ! Là il est clair que c’est de l’abus, mais c’était une autre époque, les tarifs n’étaient pas les mêmes, et les low-cost n’existaient pas encore.Mais je suis désolé, quand tu vois un Bordeaux-Bâle à 50 €, qui te prend 2h de ton temps (aller à l’aéroport puis le vol lui-même), comparé à un Bordeaux-Paris > Paris-Mulhouse qui va te prendre 6 h au bas mot (aller à la gare) pour 200 à 250 € en tarif plein, eh bien crois-moi, tu mets tes idéaux écolo sous un voile pudique ce jour-là, car tu sais très bien que, de toute façon, tu ne feras pas le même voyage 12x par an.Donc, oui, il faut limiter les déplacements en avion au strict nécessaire. En revanche, l’attitude qui consiste à rejeter pleinement et, surtout, accuser ce moyen de transport de tous les maux, désolé, mais là, je ne suis pas d’accord.Quant à ma soi-disante agressivité, j’en suis désolé pour ceux qui ne supportent pas qu’on leur dise les choses telles qu’elles sont, avec franchise. Mais par pitié, qu’on ne vienne pas me donner des leçons d’écologie, surtout de la part d’artistes, de troupes de théâtre et autres. Parce qu’à ce moment, on pourrait mettre sur le tapis les incessantes subventions au milieu de la culture. Personnellement, je préfèrerais qu’on attribue cet argent à la dépollution, à la protection de l’environnement, au corps médical ou que sais-je ?Mon propos est dégueulasse ? Peut-être… mais pas plus que s’en prendre au transport aérien qui, lui, a une utilité et n’est pas une… futilité. J’espère aussi que vous renoncerez à vos iPhone, vos Mac, vos batteries de voiture et de vélo, et tout ce que vous commandez et qui est transporté de Chine par porte-conteneurs, un autre genre de salauds de pollueurs, au même titre que les avions 😉
Merci Gilles. J’apporterais juste une nuance : vous ne dites pas les choses telles qu’elles sont, mais bien telles que vous les pensez.
Et là-dessus, rien à redire, vous pensez ce que bon vous semble.
Bien à vous.
“Quant à ma soi-disante agressivité, j’en suis désolé pour ceux qui ne supportent pas qu’on leur dise les choses telles qu’elles sont, avec franchise.”
Gilles, tu confonds la plupart du temps la vérité avec ta vérité !
L’aviation est l’un des enfants du pétrole. Les transports aériens de passagers ont débutés il y a seulement 70 ans et on est en train de s’apercevoir que cela ne durera plus très longtemps, la ressource se raréfiant et sa décarbonation restant complexe.
À titre d’exemple, impact des moyens de transport :
Aviation 2%
Camions : 0,4%
Voitures : 0,6%
Notre engagement pour le futur : aller vers une émission 0 à 30 ans…
Tu trouveras plein de sites intéressants sur le futur de l’aviation, entre autres, celui-ci :
Ton exemple de Bordeaux – Bâle ne me convainc pas. Je ne peux pas croire que tu puisses joindre le centre de Bâle depuis ton antre de l’Estuaire en moins de 4 heures par avion. Le train est plus cher, d’accord, mais ne peux-tu te permettre cette dépense supplémentaire assez rare (d’après toi) en pensant notamment à nos enfants et petits-enfants ?
“Parce qu’à ce moment, on pourrait mettre sur le tapis les incessantes subventions au milieu de la culture. Personnellement, je préfèrerais qu’on attribue cet argent à la dépollution, à la protection de l’environnement, au corps médical ou que sais-je ?“
Là, les bras m’en tombent. Tu es en train de scier la branche sur laquelle tu es assis, car qu’est-ce que la photographie ? Je suppose que tu as une idée des nombreux lieux où sont accrochées les dizaines d’expos photos à travers le Monde et qui sont financés par nos impôts. Et la plupart de ces photos sont passées à la moulinette de l’un ou l’autre logiciel de retouche, mais principalement ceux d’Adobe.
Il y a sur le net de nombreuses ressources qui t’indiqueront quel est l’impact économique de la large diffusion de la Culture. Entre autres, celle-ci :
http://ses.ens-lyon.fr/actualites/rapports-etudes-et-4-pages/le-poids-economique-de-la-culture-en-2018-et-limpact-de-la-crise-du-covid-19-sur-les-secteurs-culturels-deps-juillet-2020
Comme le souligne Coacoa, tu as le droit d’avoir un point de vue sur tout cela et même de nous en faire part, mais je te suggère très humblement de pas penser que tu vas pouvoir nous l’imposer comme la seule et unique vérité par une agressivité dont tu prétends qu’elle est justifiée par le seul fait de vouloir nous mettre notre nez dans la soupe. Merci d’avance.
Pour conclure, que chacun fasse son petit maximum, même si c’est riquiqui, nos successeurs nous en seront reconnaissants. Nous avons consciemment ou non déjà occasionné beaucoup de dégâts.
Je ne cherche pas à imposer mon point de vue, je le donne, tout simplement, que ça plaise ou ça ne plaise pas, à chacun de voir. Quant au rapport entre le monde de la culture et la photographie, je ne vois pas très bien… la photographie professionnelle est une industrie, une activité économique, et qui n’est pas subventionnée. Certes, des photographes pro et non pro arrivent à se faire financer des évènements culturels, tant mieux pour eux, mais je suis globalement contre, sauf quand l’évènement en question permet de dégager un peu de chiffre qui sera reversé à des associations caritatives, ou impliquées dans l’environnemental, le social, etc. En ce qui me concerne je ne fais pas d’expos, ce n’est pas ma tasse de thé. En 35 ans, j’ai du en faire 5 ou 6. Pour moi, le mode de la culture est trop subventionné. Et l’affligeant spectacle dégoulinant d’auto-satisfaction et d’auto-congratulation de la remise des récompenses à Cannes hier ne fait que renforcer ma conviction, car oui, le cinéma est trop subventionné, cet argent serait plus utile ailleurs que produire des films pompeux que personne n’ira voir. Mais là, c’est un autre débat 🙂
Je lirai ce rapport, ça doit être très intéressant… même si ça dépend de qui est derrière, ça je le découvrirai un peu plus tard.Quant au Bordeaux-Bâle, je gagne quand même pas mal de temps avec l’avion (1/2 journée vs l’équivalent d’1 journée), mais là n’est pas le plus important. Ce qui compte, c’est que ça me coûte 3 à 4x moins cher. Et donc, j’irai bien en Alsace avec l’avion. Tout comme je ferai Bordeaux Paris en avion pour prendre celui qui m’emmènera à La Réunion. D’habitude, je prends le train, mais là, je n’ai pas envie de me coltiner les transports en commun parisiens pour aller à Orly.Et j’en profite pour rappeler que prendre le TGV est loin d’être vertueux côté impact carbone.
“la photographie professionnelle est une industrie, une activité économique, et qui n’est pas subventionnée.”Ah ! Bon ?https://www.culture.gouv.fr/Media/Thematiques/Photographie/Files/Les-aides-a-la-photographie
“le cinéma est trop subventionné, cet argent serait plus utile ailleurs que produire des films pompeux que personne n’ira voir. “
Ah! Bon ?
Globalement, les Palmes d’Or ont ramené plus de 112 millions de spectateurs (112 401 260 entrées). Ce qui nous fait une moyenne conséquente de 1 441 042 spectateurs. Il faut toutefois tempérer cela avec les scores très flatteurs des premiers du classement car finalement seuls 24 films sur 78 sont au-dessus de cette moyenne. Au contraire, le classement moyen d’une Palme d’Or dans le top annuel du box-office se situe à la 62ème place. Et c’est 45 films palmés qui sont au-dessus de ce baromètre.
(Extrait de https://www.e-cinema.com/blog/article/le-classement-box-office-des-palmes-dor)
On ne parle visiblement pas de la même chose. Ce que tu montres ici s’inscrit dans le cadre de démarches artistiques et n’est certainement pas un moyen de subsistance. La plupart des photographes ne profitent pas de ce genre de choses, parce que leur priorité première est de trouver de la clientèle régulière et pas des missions à la Villa Médicis ou que sais-je.
Alors oui, certains arrivent certainement à en profiter mais comme pour le reste de la culture, je ne trouve pas ça normal.
1 400 000 spectateurs par palme d’or, c’est bien ce que je dis, c’est peanuts et à cela faut ajouter la vaste majorité des autres œuvres présentées dont la diffusion restera confidentielle et n’intéressera que quelques happy few.
Lu la synthèse du rapport, évidemment très intéressant, d’autant que ce document a été rédigé par des gens impliqués dans le secteur. Bien sûr qu’il faut revoir notre façon de voyager, bien que certains calculs me laissent sceptiques comme prendre le train lorsqu’il y a moins de 4h30 de trajet, tout le monde ne vit pas dans une grande ville ou dans un secteur bien desservi par le train et, donc, parfois, on se retrouve dans la même situation qu’aller prendre l’avion dans un aéroport éloigné de chez soi.Et je crois aussi que, après la période post-covid, le secteur de l’aviation doit faire sa révolution, c’est une évidence. Mais renoncer à ce moyen de transport n’a pas de sens. Se limiter, oui, y renoncer, non.Sinon, bien aimé le clin d’œil à l’aviation avec les scénarios “Maverick” et “Iceman”, actu ciné oblige, et là, il est clair qu’on ne donne pas dans la palme d’or, y compris en terme de succès en salles. En revanche, on peut toujours discuter, au final, du bilan carbone du tournage :-DAllez, discussion close en ce qui me concerne.
Bon, moi aussi je vais m’arrêter là. Comment avoir un débat raisonnable avec quelqu’un qui a toujours raison, même quand il a tort. ?
si c’est ton seul argument, alors je te le retourne, car c’est ton cas aussi. ce soir, de toute façon et comme d’habitude, j’effacerai mes interventions de toute façon.
Faut pas effacer tes interventions, ou alors évite d’en faire, remarque j’en ai effacées car elles rentraient dans le cadre personnel. Là c’est différent!
je retiens le “Nous nous savons souvent incohérents, fréquemment inconséquents et constamment perfectibles.” Sublime.
Une pensée pour le marketeur qui doit analyser l’évolution de la demande en passeports, entre pandémie, guerres et engagement écologiques….