Festiboc 2022, il grandit bien, ce petit!

Nous venons de passer deux jours au Festiboc, après deux ans de disette pour cause de vous savez quoi…

Je l’ai quitté un dimanche de 2019, alors qu’il fallait démonter toute la structure qui avait été endommagée la veille par un orage violent de toute urgence, puisque Meteo Suisse annonçait une tempête pour 16 heures, quasiment à la minute près.

C’est là que l’on voit d’ailleurs la solidarité d’un village qui se réunit pour réussir l’impossible.

Lorsque les premières gouttes sont tombées (rideau noir comme je l’avais rarement vu, ou même jamais vu dans ma vie), tout était en sécurité.

Et là, lorsque j’arrive ce vendredi soir pour prendre mes premières photos, je tombe sur un festival, toujours sur la place du village, je le rappelle, la dernière en herbe du canton de Vaud, mais totalement changé, délimité comme un grand, avec une armée de bénévoles, dont certaines et certains avaient monté et préparé le coup dans les moindres détails depuis des mois, voire… des années.

Une semaine de montage, m’ont-ielles (pourquoi ces foutus correcteurs continuent-ils à corriger “iels” ou “ielles”, contraction, je le rappelle, de “ils” et de “elles”?) raconté, bien évidemment en dehors des heures de travail, et pour iels (tentons l’autre orthographe), ce n’est pas fini ce dimanche, puisqu’il faut maintenant tout démonter.

Ils sont crevés, elles le seront encore un peu plus à la fin de la semaine à venir.

Mais alors quelle fierté ils et elles peuvent ressentir!

Il semblerait que la fréquentation ait plus que doublé, les stands ont été dévalisés, et tout cela dans une bonhomie que l’on retrouve difficilement ailleurs.

Je connais ce festival depuis la première édition, j’y photographie depuis des années, mais j’ai vraiment l’impression qu’une étape incroyable a été franchie cette année: le Festiboc reste petit, certes, comparé à d’autres, mais sur bien des points, il n’a rien à leur envier.

La programmation?

Mis à part la prestation un peu chaotique pour les enfants samedi à 17 heures, nous avons eu droit à une qualité assez exceptionnelle.

Certes, les musiciens y étaient pour beaucoup, mais vous voyez, si nous avons tellement profité de ces prestations toutes je le répète, de grande qualité, c’est bien parce que les sonorisateurs ont fait un travail tout à fait exceptionnel.

J’ai assez gueulé tout au long de mes articles relatant des festivals auxquels je participe soit comme photographe, soit comme spectateur sur les sonorisateurs pour exprimer ici ma reconnaissance à ceux qui ont œuvré ces deux jours pour ce son magnifique: chaque note, quelle que soit sa fréquence, chaque mot, était agréablement audible.

Et purée, ça doit faire plaisir, à un bassiste, qu’on entende sa ligne mélodique, et pas seulement sa rythmique saturée sur une seule note!

Un son superbe, vraiment, même si je suis conscient qu’il est peut-être plus facile de sonoriser un terrain relativement restreint qu’une plaine complète. Cela dit, il y a certainement, chez les sonorisateurs du Festiboc, une volonté de faire quelque chose de bien, et pas seulement de retourner bêtement les tripes des spectateurs, au détriment de ce que l’on entend, tout ça pour les faire sauter ou les faire entrer dans une transe.

Vraiment, bravo, Festiboc pour ce son formidable.

Cette programmation donc, pour y revenir, a été excellente, vraiment, du premier au dernier groupe de ces deux jours (en tenant compte du bémol évoqué ci-dessus pour lequel Festiboc ne pouvait strictement rien).

Cette année, j’ai eu un coup de cœur pour un groupe superbe formé de deux femmes, Marzia et Ella, il s’agit de Marzella.

Chanteuses, guitaristes, pianistes, machinistes (dieu qu’elles en usent à bon escient et avec fluidité), les deux musiciennes de Marzella sont parfaitement complémentaires, et leurs compositions sont magnifiques.

J’ai assisté, comme le public d’ailleurs, au sound-check, et je dois dire que là, déjà, elles m’ont tiré quelques larmes.

Leur musique est excellente, mais elles gagnent encore à être vues sur scène: ces femmes ont une présence rare, tout en ne faisant jamais trop.

Elles revendiquent d’ailleurs un certain minimalisme dans cette présentation.

https://youtu.be/FLXxC30M84U

Mais qu’on ne s’y trompe pas, leur musique déménage, tout en restant dans la grâce, bref, vous l’avez compris, j’ai adoré.

Écoutez maintenant cette chanson…

Bref, rien que pour ça, mais aussi pour tous les autres artistes de qualité de ce vendredi et de ce samedi, pour les bons moments passés sous les arbres, un grand merci aux organisateurs du Festiboc, encore une fois.

Ah… et si vous voulez vous plonger dans l’ambiance de ces deux jours, je mets à disposition plus de 700 photos ici.

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ggkrail
ggkrail
il y a 1 année

Ton enthousiasme fait toujours très plaisir à lire. J’irai consulter tes images sur mon ordi (je te lis sur mon téléphone intelligent).

Je me questionne beaucoup sur l’écriture inclusive. Je me permets cette remarque car c’est une des premières fois que je la lis ici.

Personnellement, je préfère écrire au tout féminin pendant ces 50 prochaines années, après avoir écrit au tout masculin les 50 premières. Je trouve l’écriture inclusive difficile à lire et cela gâche une partie du plaisir de la lecture.

Ce qui n’enlève rien aux revendications malheureusement nécessaires de la gent féminine, revendications que je sou toi n’es de toutes mes forces.

Francois Cuneo
Francois Cuneo
il y a 1 année

Il y a des manières de faire lisible en faisant gaffe d’utiliser des mots dégenrés le plus possible. Le iel et le iels restent lisibles, je trouve, et je remercie d’ailleurs Mirou de me les avoir fait connaître.

Par contre, le il-elle est content·e me rend dingo, parce que je trouve cela illisible aussi.

Et merci d’avoir fait en sorte que ce petit article ne soit pas sans aucun commentaire, ça aurait été la première fois depuis le début!?

ggkrail
ggkrail
il y a 1 année

Je me disais aussi qu’il était anormal d’être le premier à commenter sur le coup de midi, j’ai même rechargé la page pour contrôler ?

D’accord avec toi pour utiliser des formes et expressions neutre ou non genrées, car suite à d’autres revendications, certains noms, relativement lisibles et facilement compréhensibles avec le point médian séparant la forme masculine de féminine, deviennent illisibles avec le x de la forme neutre :

62b082ad47d37d0ab12acfcd.png
Et je précise qu’étant parent d’un enfant déclaré non binaire et ayant changé officiellement son prénom, je suis clairement ouvert d’esprit et un peu au courant du sujet ?

Mirou
il y a 1 année

Il faisait trop chaud hier pour commenter ?!

Mirou
il y a 1 année

J’avoue que le x au milieu de tout ça en rajoute un peu beaucoup au niveau de la graphie. En plus, je ne sais jamais si le x n’est pas déjà contenu dans le masculin et le féminin juste après.

A titre perso j’utilise le point médian, mais si possible je préfère les contractions de type « iel » et « sonorisateurice.» pour rappeler surtout que ces personnes sont aussi des femmes parfois.

Mirou
il y a 1 année

A force de tourner « Giselle… » je vois que la sonorisation est quelque chose de fort complexe (chaque lieu sonne différent) et surtout d’extrêmement chronophage. Je me demande à quel point c’est pas plutôt le manque de moyens mis dans les honoraires des techniscénistes qui explique les mauvais sons de certaines manifestations plutôt que le manque de volonté.
Aussi, c’est un métier rare, il faut attirer les passionnés, et c’est ce que semble réussir ce Festiboc.

Francois Cuneo
Francois Cuneo
il y a 1 année

Quand tu vois le matos qu’ont les grands festivals, tu te dis qu’il y a des incapables tout de même. D’ailleurs, il arrive que certains concerts soient bien sonorisés, et les suivants catastrophiques.

Volonté ou incapacité, je ne sais pas, mais ce que l’on entend, souvent, ce n’est pas normal et n’a plus rien à voir avec de la musique.

Mirou
il y a 1 année

C’est sur qu’il y a des goûts, des couleurs, …. Et des nazes!
( je dis ça pour rire, je peux aussi tout à fait imaginer que pour un-e producteurice, c’est assez évident qu’une table de mix ça coûte 10´000 balles mais de comprendre qu’un-e sondière compétent-e ça a un coût, et que faire du bin boulot ça prend du temps, c’est autre chose…)

ggkrail
ggkrail
il y a 1 année

En cherchant la petite bête, pourquoi la forme représentant le masculin, dans ces formes qui se veulent non genrées, est toujours placée avant la forme féminine?

C’est ballot tout de même…

PS : j’adore jouer à l’avocat du diable ?

Mirou
il y a 1 année

Et beh… c’est que l’orthographe (on peut le regretter, ou pas), est faite comme ça: on rajoute une lettre pour créer le féminin. Donc on peut difficilement le faire dans l’autre sens, avec le point milieu en tous cas. Mais on pourrait dire spectatriceeurs… ????

Albert-R
il y a 1 année

Personnellement, je suis pour la transmission en général par la femme.Explication peut-être simpliste, avec le nombre de divorces, de remariages et autres trucs du genre, la mère et les enfants porteraient le même nom, pas besoin de s’étaler à chaque changement de classe des bambins.Dans ce cas de figure, les dames auraient toujours la préséance, dans les échanges administratifs, les différents pères des enfants de la dame pourraient quand même jouer leur rôle dans l’éducation. Ces pères seraient plutôt assimilés à des tontons, pourvoyeurs de fonds, aider la dame en cas de besoin(s).Ça vous parait tiré par les cheveux, oui, en cas de doutes relisez les différentes écritures saintes. Il est quand même admis que la femme a été crée à partir d’une côte d’un homme. Ce qui ne veut pas dire qu’on ne doive pas respecter ces dames, qui reconnaissons le, car sans elles on devrait cloner les mâles, il y a 4000 ans c’était hors du commun de tout être humain et de la science.

ggkrail
ggkrail
il y a 1 année

Ok, mais actuellement on réforme l’orthographe en enlevant certains accents circonflexes par exemple, et l’écriture inclusive est aussi une réforme de l’orthographe, donc réformons jusqu’au bout ? (je continue en mode ? ne m’en veux pas stp ?)

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