Vous le savez, je n’ai aucune attache, qu’elle soit commerciale ou affective, avec une marque d’appareils de photo.
Comme je l’ai rappelé au début de cet article, je peux changer d’appareil au gré des progrès techniques des uns et des autres.
Là, je suis stabilisé, si l’on peut dire, depuis un peu moins d’un an (waouh, la stabilisation!) à nouveau sur Canon, mais je ne leur dois rien, si une marque sort l’appareil révolutionnaire qui déclasse tout, je changerai encore de matériel, eh oui.
J’ajouterai une chose importante: dans un ancien édito de Chasseur d’Images, Guy-Michel Cogné expliquait qu’il était très difficile pour un journaliste photo de critiquer un appareil parce que lorsqu’il le faisait, il critiquait la fierté de l’homme par rapport à son choix, fierté très profondément ancrée dans ce cas, comme dans celui de l’achat d’une voiture. Dire que son appareil a des défauts remet l’Homme lui-même en question, ce que beaucoup de mâles détestent.
Or, en ce qui me concerne, je m’en fiche complètement. Je dirais même:
- que le 6D Mark II, comme je l’ai expliqué ici, je l’avais pris «?en location?» puisque je pouvais le rendre au magasin et que je me serais fait rembourser le 90 % de l’appareil pour 4 semaines de test, ce qui me semblait tout à fait correct.
Donc s’il avait été mauvais, je l’aurais rendu dans deux semaines maintenant, sans être le moins du monde atteint dans ma fierté, mais je ne vais pas le faire. - que j’avais acheté en son temps un Canon EOS 5D Mark III avec plusieurs objectifs, que j’avais revendu au bout de quelques jours tellement j’avais été déçu par ce boîtier, pour passer sur un Nikon D800. J’avais expliqué alors cette démarche ici.
Vous voyez donc où je me mets ma fierté de mâle en matière de photographie.
Il se trouve que le Canon EOS 6D Mark II est au centre d’une petite polémique qui inquiète les éventuels acheteurs de ce boîtier, j’ai pu le lire en commentaires.
Au départ de cette polémique, un article de DP Review, que j’ai d’ailleurs lié directement dans le test que j’ai écrit sur ce boîtier.
En résumé, son auteur explique qu’à 100 ISOs, en condition de fort contre-jour, le sujet est bouché et que le bruit apparaît lorsqu’on remonte les ombres, beaucoup plus vite que sur d’autres boîtiers.
Nous avons l’exemple d’un couple et d’un chien, mer et soleil dans le dos. Sujet piège, évidemment.
Je vous laisse aller regarder.
Pour que l’on voie le couple, il a fallu remonter l’exposition et très vite, le bruit est apparu.
Attention, je ne dis pas que ce problème n’existe pas, je dis simplement haut et fort que je ne l’ai pas constaté.
D’abord parce que contrairement à ce qu’écrit l’auteur, l’appareil surexpose légèrement dans les paysages à fort contraste, et le sujet s’il est dans l’ombre, peut être débouché sur l’appareil que j’ai en test sans problème et sans bruit apparent.
Mais je vais vous montrer quelque chose.
Une photo, sans intérêt aucun: juste me mettre un peu dans les conditions du test.
Plein contre-jour.
D’abord, une copie d’écran pour que vous puissiez voir ce que présente Lightroom.
Comme vous le voyez, c’est du 100 ISOs, justement critiqué sur l’article de DP Review, je laisse le soin à la mesure évaluative multizone de calculer l’exposition, sans aucune correction manuelle.
C’est bien évidemment l’interprétation Lightroom que vous avez sous les yeux, sans que je retouche quoi que ce soit.
Je vous montre maintenant l’image 1500 * 1500 pixels.
Déjà, il faudra me montrer et me dire comment le 6D sous-expose, comme indiqué, toujours dans le même article.
Vous remarquerez que l’on voit les ombres, et même le ciel, alors que les hautes lumières ne sont même pas trop cramées, mis à part le soleil, bien évidemment, mais moi, en vrai, je ne le regarde pas, parce qu’il me crame les yeux.
Regardons en taille réelle maintenant un extrait dans les ombres.
Donc déjà, il n’y aurait aucune raison de remonter les ombres.
Mais allez, faisons-le, pour qu’il soit dit, même si c’est d’une bêtise crasse de le faire.
Reprenons rapidement l’image pour qu’elle sorte comme je le désire en matière de ciel.
Voilà voilà… il me semble que la démonstration est probante.
Mais j’entends un lecteur qui me dit: facile, c’est du 100 ISOs.
Oui, mais je rappelle que c’est la critique qui est faite dans l’article, soi-disant que l’amplification en haut ISOs couvrirait le bruit.
Eh bien allons-y, en hauts ISOs, et regardons comment l’appareil réagit.
Et tant qu’à faire, prenons une image à dix mille ISOs.
Je vous la montre maintenant en 1500 x 1500 pixels.
Voici un extrait en taille réelle de l’image, maintenant.
Aucune raison de remonter les ombres, vous en conviendrez. Mais continuons dans la sottise et faisons-le tout de même.
Et dites-moi maintenant où est la catastrophe annoncée?
Je ne fais pas de courbes de dynamique, de beaux graphiques, je ne sais pas les faire et je n’en ai pas les moyens.
Pire, ces graphiques, je ne les comprends pas toujours.
Par contre, après tant d’années, je sais reconnaître un appareil qui réagit bien aux différentes conditions d’éclairage et qui nous donne des photos que l’on peut travailler facilement.
Le Canon EOS 6D Mark II est l’un des appareils qui me permettent le plus de corrections, que ce soit dans les hautes ou les basses lumières, que j’ai eus dans les mains. Oserais-je dire «?le meilleur?»? Il faudrait que je compare à nouveau sur les mêmes scènes avec le Sony A7R II, pourtant donné sur le papier comme plus souple.
Peut-être que remonter l’exposition, après l’avoir corrigée au départ de -4 IL, ou plus, comme montré dans l’article de DP Review, n’a-t-il pas vraiment de sens?
Je n’ai même pas envie de faire un test dans cette situation: il ne m’intéresse pas.
Ce que je veux, c’est réussir de bonnes photos, avec des ombres qui sont des ombres quand je le veux, des ombres que je puisse déboucher si j’en ai envie, des hautes lumières que je puisse récupérer, parce que je déteste les ciels cramés.
Le Canon EOS 6D Mark II répond parfaitement à mes attentes, dans toutes les conditions extrêmes que j’ai rencontrées ces derniers jours: photos de nuit, photos de spectacles, photo en montagne. Allez voir les photos que j’ai montrées dans l’article sur le Rock’n Poche (certaines sont prises avec le 6D Mark II, d’autres avec le 5D Mark IV, je vous défie de voir la différence (OK, le 5D était monté avec le 70-200 f2.8, ce devrait être facile)) ou celles que j’ai montrées dans le test dédié à cet appareil.
Vous m’expliquerez ensuite où est le manque de dynamique et où vous trouvez que le bruit est trop présent.
Et je précise que toutes mes images sont traitées avec Lightroom sans la moindre correction supplémentaire que celle par défaut en matière de bruit.
Donc, je me dis que c’est là que les tests «?scientifiques?» montrent leurs limites, et que rien ne vaut l’usage réel d’un appareil pour savoir s’il tient la route ou pas.
Selon mes expériences personnelles, c’est le cas, et comment!
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Bien vu, bien démontré, bien dit, François.
Tu sais pourtant que l’on n’échappe pas aux coupeurs de pixels en quatre ni aux a priori des défenseurs/pourfendeurs de marques. (Tu me diras si tu passes au D850 dans quelques mois… :-P)
Si le 850D est aussi révolutionnaire qu’annoncé, pourquoi pas?
Il faudra que Nikon fasse également un petit changement sur ses boîtiers: la colorimétrie, d’abord sur l’écran arrière des appareils qui, en tout cas jusqu’au 800D, n’était vraiment pas terrible (tirant carrément sur le jaune), et également sur ses photos, un poil trop jaunes également.
Cela dit, ça a peut-être évolué sur le 810 que je n’ai pas testé.
Bref, je préfère la colorimétrie Sony ou la Canon.
A priori, donc.?
Je pense que ca démontre simplement la limite des tests. Effectués par qui que ce soit et quelle que soit la méthode utilisée. Il y a longtemps que j’ai appris à les lire “du bout des doigts” et à prendre tout le recul nécessaire ayant eu de mauvaises surprises en suivant les “conseils” de testeurs réputés. A nous de les interpréter.
N’empêche que les tests font des dégâts terribles. Surtout quand on s’appelle DP Review.
Et qu’on arrive avec plein de courbes et de chiffres, en arrivant à des conclusions incroyables après avoir fait des tests qui le sont tout autant.
Pourtant, comme ysengrain (voir plus bas), j’ai tendance à faire confiance à ce site.
Signalé par canonrumors.com, voici un test de ce boitier qui ne montre pas du tout les “artefacts” publiés par DPReview.
Ceci dit, je tiens ce site pour l’un des, sinon le plus généralement sérieux des sites photos. J’imagine un boitier avec un “firmware d’entrainement”. Dommage d’avoir laissé passer ça.
Oui, mais il me semble, mais je ne suis pas sûr d’avoir bien compris, il parle vite?, que l’auteur est un peu déçu du travail en RAW.
Moi, encore une fois, vraiment pas, bien au contraire.
Cela dit, les images des soufflets de chambres par exemple, à 12’800 ISOs sont incroyables.
Il semble qu’il y ait eu quelques problèmes de commentaires, ils étaient en maintenance serveur chez WordPress. Les choses semblent être rétablies.
Bientôt ?
https://www.on-mag.fr/index.php/zegreen/news/photo/16620-light-l6-l-appareil-photo-disruptif-aux-16-capteurs-de-la-taille-d-un-smartphone?
J’avais vu, on verra!
J’ose me permettre un commentaire un peu rabat-joie, genre vieux paysan vaudois, mais un peu provoc aussi — sans intention d’offenser personne?
On en a quoi à secouer, de ces tests DP Preview et autres, sans parler des «tests» vidéo sur YouTube qu’il m’arrive de regarder pour rigoler un bon coup (p. ex. je recommande ceux du so-called “angry photographer” qui sont à se taper le cul par terre)? Avec la plupart, on en arrive à croire qu’avant le dernier boîtier produit, avant le dernier objectif à la mode, c’était impossible de faire de bonnes photos…
Et pourquoi tout ce blabla, ces bêtises des testeurs sur le vignetage, la distorsion, la frange, etc., toutes caractéristiques déterminantes en argentique (mon premier labo photo date de la fin des années soixante, donc j’ai une certaine expérience), mais vaines en numérique puisqu’on peut corriger tous ces défauts d’objectifs? Ce qui compte avec les objectifs, c’est le piqué, la netteté obtenue et leur capacité à alimenter les capteurs haute résolution en distinguant un maximum de nuances de couleur ou de gris, parce que le capteur avec la meilleure dynamique sera desservi par une optique médiocre (pardon pour le lieu commun). C’est une des raisons pour lesquelles j’apprécie les mesures (pas «tests», je dis bien mesures ou données) de Photons to Photos, et de DXO Mark qui mesure aussi des paires boîtiers-objectifs.
François, c’est pareil avec les dominantes de teintes que tu trouves à tel ou tel boîtier/marque. Tous les tirages que l’on recevait dans le mauvais vieux temps des labos de développement présentaient une dominante, le plus souvent dépendant de la pellicule, non seulement de la marque, mais aussi du modèle: tel Fuji tirait plutôt sur le vert, tel Kodak sur le jaune (je dis de tête, c’est vieux, je peux me tromper), etc. À l’ère du numérique, ces dominantes, on peut aussi les corriger.
Alors présenter de nouveaux boîtiers et objectifs, oui, mais le lyrisme n’est pas indiqué: parce qu’en donnant 10 sur 10 à tel appareil, comment va-t-on noter le suivant que la plupart des testeurs voudront bien sûr trouver «encore meilleur»? Il s’agit de faire vendre, cré nom de sort! Tous ces sites ont un lien à cliquer pour toucher leur commission…
Cela dit, sans rentre-dedans, le test-présentation du boîtier Canon comme François l’a fait est intéressant et utile, parce qu’il se fonde sur des situations réelles de photographie dans lesquelles chacun-e de nous peut se trouver. On peut, doit, comparer avec d’autres boîtiers, mais il reste préférable de se cantonner au comparatif des adjectifs et d’en éviter les superlatifs absolus… 😉
Je suis tout à fait d’accord avec toi, sur tous les points.
JDP a écrit:
Alors présenter de nouveaux boîtiers et objectifs, oui, mais le lyrisme n’est pas indiqué: parce qu’en donnant 10 sur 10 à tel appareil, comment va-t-on noter le suivant que la plupart des testeurs voudront bien sûr trouver «encore meilleur»? Il s’agit de faire vendre, cré nom de sort! Tous ces sites ont un lien à cliquer pour toucher leur commission…
Cela dit, sans rentre-dedans, le test-présentation du boîtier Canon comme François l’a fait est intéressant et utile, parce qu’il se fonde sur des situations réelles de photographie dans lesquelles chacun-e de nous peut se trouver. On peut, doit, comparer avec d’autres boîtiers, mais il reste préférable de se cantonner au comparatif des adjectifs et d’en éviter les superlatifs absolus… ? »
Je précise que j’ai été un des rédacteurs occasionnels de Mac Infos, et que JDP était son rédacteur en chef.
Déjà, à cette époque-là, tu me disais ça: François, je dis pas que ce programme de reconnaissance est génial, parce que comment tu vas faire pour décrire le suivant?
Bon, je dirais que l’on peut s’extasier sur l’état de la technologie actuelle. Pour moi, écrire qu’un appareil est superbe, c’est admettre que c’est maintenant, mais que bien sûr, dans dix ans, il y aura mieux.
JDP a écrit:
« On en a quoi à secouer, de ces tests DP Preview et autres, sans parler des «tests» vidéo sur YouTube qu’il m’arrive de regarder pour rigoler un bon coup (p. ex. je recommande ceux du so-called “angry photographer” qui sont à se taper le cul par terre)? Avec la plupart, on en arrive à croire qu’avant le dernier boîtier produit, avant le dernier objectif à la mode, c’était impossible de faire de bonnes photos… »
Exactement ce que me disait Jean-François Vibert ce matin par mail!
Zut alors! À quoi bon me taper un commentaire si tu dois être d’accord avec moi. Next time, je serai plus provoc… 🙂
À bientôt…
Bonjour,
Selon le test du site hongrois, pixinfo.com (
)
Il y a une baisse sensible de la dynamique à 50 ISO, uniquement en jpeg. Le format RAW n’est pas concerné.
Bon we.
“On en a quoi à secouer, de ces tests DP Preview ”
Je précise que je n’ai pas tout lu, le commentaire etait trop long mais…
1-on a besoin de tests objectifs pour évaluer le progrès technique d’un appareil. Le “ça me plait bien” n’est pas une valeur objective, même si elle doit rester la première dans le choix d’un appareil photo.
2-dans certains domaines, les besoins spécifiques font que l’on va se tourner vers le produit le plus performant d’une manière brut, pas de subjectivité, et à ce jeux là, le 6D mark I reste un meilleur choux pour l’astrophotographie par exemple, un boitier de 2017 se fait griller par un boitier de 2012, ça fait désordre.
Quand est-ce qu’on va laisser la science aux scientifiques et le plaisir de photographier au photographes.
Combien de ceux qui se baladent avec un appareil autour du cou sont des professionnels de haut vol ?
D’ailleurs combien “d’expert” le sont vraiment ?????
Il y a les convaincus que Nikon est le meilleurs des appareils qui se croient obligés de critiquer Canon, Pentax ou autres… et bien sur l’inverse est vrai.
Cette remarque est aussi vraie pour les objectifs, si on se laisse embarquer par les critiques “éclairés” on va se retrouver avec 4 ou 5 boitiers et une vingtaine d’objectifs tous meilleurs les uns que les autres, par contre on va se retrouver avec un trou sur le compte bancaire.
Arrêtons de couper les cheveux en quatre, ce que beaucoup recherchent dans la photographie et de pouvoir mettre ses baskets et prendre son boitier et d’aller faire un tour et on aura pas besoin de l’avis d’un pseudo expert pour nous dire que la photo manque de piqué, que le bokeh n’est pas top, qu’il y a du bruit etc etc….
Pour beaucoup nos photos sont belles parce que c’est nous qui les avons prises avec notre boitier et notre objectif et que nous sommes assez intelligent pour aller chercher des conseils pour améliorer éventuellement….
Je suis l’heureux possesseur du 6D Mark II