Je vous ai déjà dit tout le bien que je pense de Camille à propos de son dernier disque Ouï, ici, et de son spectacle au Paleo Festival, là.
Hier, mardi soir donc, elle était au Théâtre de Beaulieu à Lausanne.
Vous me pardonnerez de n’avoir pas sorti mon mobile pour prendre des photos ou pour filmer une chanson (personne ne l’a fait d’ailleurs, qu’est-ce que ça fait du bien, quand les gens respectent les interdictions de prendre des photos!).
C’est ce qui explique que l’image à la une n’est pas de moi, mais est tirée du film du concert d’Alcaline, que je vous glisse ici et qui vous donnera une belle idée de ce spectacle, malheureusement sans les décors et sans les tissus (voir plus bas). Mais pour le reste, tout parfait.
Vous me permettrez donc d’avoir profité de chaque seconde de la voir en vrai.
Et quand je dis de la voir en vrai, je devrais dire de les voir en vrai.
Parce que ce spectacle, c’est elle, mais c’est ses trois choristes magnifiques, ses deux percussionnistes incroyables, et son pianiste-percussionniste qui l’est tout autant.
Remarquez que les hommes sont également choristes, et les femmes percussionnistes.
Parce que tout est percussion dans ce spectacle, les timbales accordées de manière à remplacer la basse, les percussions diverses elles-mêmes, les cordes du vieux piano droit, les tissus, les corps eux-mêmes.
Tout cela pour mettre en scène ces voix, toutes absolument somptueuses, celle de Camille qui pourrait être une cantatrice classique volant par-dessus les autres, en s’imbriquant en elles.
Cette précision, cette chorégraphie, ce décor incroyable fait de tissus bleus qui recouvrent les musiciens au départ du concert, puis deviennent tantôt des écrans pour ombres chinoises, tantôt qui deviennent un fond, toujours dans le bleu, c’est réfléchi, c’est pensé, c’est un concept magnifique.
Ah, ça ne doit pas être simple, d’être musicien de Camille.
Tout est rythmique, basé sur la pulsion, sur les sons.
C’est extraordinaire.
Certains diront que l’on n’entend pas souvent les paroles.
Ce n’est absolument pas grave.
Parce que les paroles elles aussi sont des sons avec lesquels elle joue en permanence dans des arrangements les plus subtils.
Ce spectacle est émouvant.
Ce spectacle est intelligent.
Ce spectacle, c’est tout ce qu’on ne voit jamais ailleurs.
Il n’y a qu’elle pour faire ça.
Camille a repris en presque deux heures pleines l’entier de son dernier disque, et quelques chansons que tous ceux qui la connaissent attendaient.
En fin de concert, en bis, elle est revenue seule sur la scène, chanter une chanson tellement incroyable techniquement, chantant deux voix à elle toute seule, et pas n’importe lesquelles, face à un public incroyablement chaleureux jusqu’alors, mais totalement respectueux, au point que l’on entendait voler une mouche pendant cette chanson.
Tiens, je vous la mets ici, cette chanson, Tout dit.
J’ai vu Dom:-) et sa femme à la fin du spectacle.
Dom:-) m’a dit simplement: Quelle claque! Et sa femme qui ne connaissait pas Camille avant était tout aussi subjuguée que Madame K (qui a adoré) et moi-même.
Un spectacle dont je me souviendrai toute ma vie, en tout cas.
Si elle passe un jour par chez vous…
Vous allez me dire: et alors, même pas de label Too Much bô?
Je vous répondrai que je l’ai déjà donné à son disque, mais que pour ce spectacle, il faudrait inventer un label bien plus formidable que celui que je donne habituellement, au point que je n’ai même pas encore trouvé son nom.
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Article mis à jour avec le concert Alcaline de Camille. Il n’y a pas la magie des tissus, mais c’est bien ?
La première phrase du film Alcaline de Camille: la vie est une vaste répétition,quand tu es prêt,tu es mort.
Je continue tout seul, en précisant que j’ai ajouté une vidéo de Tout dit, la chanson bis qu’elle a chantée toute seule hier soir.
J’ai bien sûr les œuvres complètes de Camille et je suis fâché d’avoir oublié ce concert. Nous en avions parlé il y a quelques mois et j’avais décidé d’y aller. Ma foi, mea maxima culpa: ajoute la procrastination à la distraction, et tu obtiens un cocktail handicapant.
J’essaierai de me rattraper demain au Métropole avec Asaf Avidan…
T’es mignon quand t’es amoureux… 🙂
Jean-Daniel, ça m’aurait fait plaisir de te voir.
Petite bière jeudi? Endroit habituel? 17:30?
Ah ben non, tu serais à Asaf Avidan. J’ai un peu de peine, avec sa voix…
bugraptor, je suis amoureux de Camille, oui, en effet, mais pas d’elle.
Comprenne qui peut?
J’y étais aussi hier soir. Vraiment un magnifique concert! Elle, sa voix, les mouvements de son corps, ses chanteuses, ses musiciens, les costumes, la mise en scène, le décor, les lumières, tout était excellent?! Nous étions au dernier rang, le son était parfait et avec les jumelles on a pu profiter des expressions de visages d’elle et de son groupe. J’ai bien aimé aussi l’impro «?Lausanne?». 🙂
François, tu as dû être assez devant, car depuis derrière on voyait par moment pas mal de smartphones 😉
Moi, je n’ai pas résisté et j’ai pris une ou deux photos
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bon, décidément… petit problème avec le code instagram… je croyais qu’il suffisait de le copier pour faire apparaitre la photo… désolé!
@François: je pense avoir compris… Amusant ! 🙂
J’ai effectivement parlé d’une claque. Sauf que, en y repensant, c’est bien bref, une claque. Et c’est bien superficiel aussi. Or, en quittant la salle, hier soir, j’avais l’impression que l’expérience de ce concert méritait mieux que cette image de « claque ». C’est beaucoup plus profond et durable, comme effet. Et surtout, tellement plus agréable et nourrissant!
Cette femme est, à mon sens, en train de marquer l’histoire de la chanson, de la musique, du spectacle, de manière indélébile.
Quand elle chante, elle est capable de murmurer avec une précision incroyable dans les intervalles (cf la vidéo « Tout dit ») comme d’envoyer des cris rageurs avec une énergie frissogène, ou encore de grimper à des hauteurs himalayennes avec un timbre d’une chaleur étonnante.
Quand elle danse, on est aux antipodes des chorégraphies convenues et artificielles vues ailleurs. Sa danse est à la fois aérienne, gracieuse, mais radicalement terrienne. Je dirais même terreuse, tant j’avais parfois l’impression d’assister à une de ces danses rituelles africaines au cours desquelles les pieds tapent la terre en faisant danser la poussière.
Et, comme chanteuses et danseuses, ses 3 choristes ne sont pas en reste! Ces trois femmes ne sont pas interchangeables. Chacune a sa personnalité propre et l’exprime, y compris dans les pas et mouvements coordonnés. Un relief incroyable.
L’ensemble du spectacle est juste magnifique, inventif, sans exagération dans les effets, avec une originalité réjouissante.
Même les quelques erreurs et problèmes techniques ont pris des allures de reliefs de vie. Comme pour rappeler que l’imperfection fait partie intégrante d’une réalité assumée.
Moi qui ne suis pas très attiré par les grandes salles, préférant les concerts plus intimistes, il est clair que Camille fait désormais partie de mes incontournables.
Nicolas, ça dépend des sites, certains passent bien, d’autres pas.
Le son était bon, derrière? Et oui, on était au 4e rang.
bugraptor: très fin n’est-ce pas??
Dom: merci pour ton complément à cet article, j’abonde en tous points.
Je regarde le concert Alcaline pendant ma pause, là, purée, ça vaut la peine de passer la chose sur une chaîne, parce que pour rendre les sons des timbales basses-rythmique, même le MacBook Pro 2016, pourtant réputé pour ses haut-parleurs, ben il ne rend pas correctement la chose.
Purée, et il y a London Grammar qui chante avec elle dans le concert Alcaline, en plus, tout ce que j’aime!
Bon, c’est un peu en mode commentaire de match de foot, mais ceux qui veulent voir un truc dingue techniquement, artistiquement et vocalement parlant, allez dans le concert à la minute 33’10