Désolé, je vais parler local cet après-midi.
En Suisse, nous avons un parti, anti tout, un peu l’équivalent du Front National en France, c’est l’UDC, pour Union Démocratique du Centre, et qui porte donc fort mal son nom.
Ce parti est issu de la fusion de 3 partis, dont le PAI pour parti des Paysans, Artisans et Indépendants, qui lui était au centre droit, pendant des décennies.
Dans le canton de Vaud, les UDC ont été longtemps associés aux PAI qui étaient puissants dans ce canton, après la fusion. Les membres de l’UDC l’étaient devenus sans trop s’en rendre compte, et continuaient à être des centristes, très différents de la tendance blochérienne très à droite qui a pris, au fil des années, l’ascendant complet sur la tendance centriste.
Depuis quelques années, il faut être clair: les UDC vaudois sont des gens qui connaissent et partagent les concepts du parti et les thèses zurichoises.
Or, nous avions la possibilité d’élire en ce dimanche un membre de l’UDC, M. Jacques Nicolet, qui a raconté à la radio que le programme qui l’intéressait lors des élections françaises, c’était celui de Mme Le Pen.
Prouvant par cela que l’UDC vaudoise est devenue elle aussi un parti d’extrême droite.
Et s’il y a des politiciens centristes paumés au milieu de cette UDC, ils n’avaient qu’à quitter ce parti, ils ont eu assez le temps pour en trouver un autre plus près de leur conscience politique.
M. Nicolet n’a pas été élu au premier tour, et n’avait que peu de chances de parvenir à ses fins au deuxième tour.
Sauf que…
Une femme, pour qui j’avais de l’estime, Mme Isabelle Chevalley, même si elle est à droite de l’échiquier politique, membre influente des Verts libéraux, les Verts de droite dans notre pays, a surgi entre le premier et le deuxième tour, en pensant pouvoir passer en s’alliant à M. Nicolet.
Mme Chevalley défend l’économie, mais en tenant compte avant tout de l’impact sur notre climat.
Bref, une personne tout à fait intéressante.
Sauf que pour essayer de parvenir à ses fins, elle s’est complètement décrédibilisée aux yeux de nombreux Vaudois.
Comment, en effet, une telle femme pouvait-elle faire alliance avec une UDC qui, par principe et par défaut, s’oppose à tout ce qui touche à la défense de l’environnement?
Mme Chevalley s’est compromise.
Elle n’aura plus mon estime politique, et cela pour longtemps.
Et elle n’aura plus l’estime politique de nombreux Vaudois, dont certains dans son propre parti.
Est-ce que cela valait la peine, pour tenter d’être élue, de passer par-dessus ses convictions les plus profondes, malgré toutes les justifications branlantes qu’elle a tenté de donner ces dernières semaines?
Non.
Elle n’a pas été élue, et le gouvernement vaudois, qui a fait ses preuves dans une telle configuration depuis des années, restera à majorité de gauche, avec un parlement majoritairement à droite.
Cela fonctionne parfaitement comme ça chez nous, et c’est tant mieux.
Je suis soulagé.
Et, cerise sur le gâteau, la Stratégie de transition énergétique 2050, remise en cause par l’UDC (qui l’eût cru?) a été validée en ce beau dimanche, dans toute la Suisse.
Quel beau dimanche nous vivons, de par chez nous!
Et quelles claques l’UDC se prend dans la figure depuis quelques mois, et en particulier en Suisse romande.
Ils restent très forts, mais ça fait du bien de constater qu’ils peinent à faire passer leurs convictions ces derniers temps, tant dans les élections que dans les votations.
Oui, ça fait du bien.
Même s’il faut rester vigilants.
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Le combat contre l’extrême droite ne se fait pas en restant assis sur sa chaise. Il faut bouger (PE comme faire un article), il faut expliquer. C’est vrai que la démocratie n’est sans doute pas le meilleur régime politique. Le seul problème, c’est que tous les autres régimes sont des dictatures. Alors, la démocratie est à l’image de l’homme. C’est un truc qu’il nous appartient de perfectionner et d’améliorer. Car si on préfère le silence des pantoufles, nous risquons le bruit des bottes !
Amitiés
Je connais (très) mal la situation politique de la Suisse et du Vaud. Mais si tu nous raconte que les Vaudois, comme les Français, ont écarté l’extrême-droite, je crie “Bravo ! les Vaudois”. Ici, cela fait deux semaines que la dame infâme se tient coite, mais cela ne saurait durer. Nous sommes maintenant dans l’attente des 3ème et 4ème tours (quelle bêtise d’avoir fait coïncider la présidentielle avec les législatives) et une fois de plus nous allons devoir voter comme au billard, en utilisant une ou plusieurs bandes. Chaque électeur y va de sa petite stratégie, car on ne vote plus pour, mais contre…
Bien malin qui pourra prédire le résultat. Que donnera le ni droite, ni gauche ? Comment Le Maire et Le Drian (ce n’est qu’un exemple) peuvent-ils co-habiter au sein d’un même gouvernement ? Mais que va faire Hulot dans cette galère ? Sera-t-il aussi perdu que son célèbrissime homonyme, personnage des films de Tati ?
Faut arrêter de confondre populiste et extrême droite.
Si les partis dit traditionnels faisaient leur boulot correctement, les populistes et les extrêmes gauche comme de droite n’auraient assurément pas la même audience…
Mais pour ça il faudrait éviter de glisser sous le tapis les préoccupations des gens en les snobant.
Leur préoccupations, n’en déplaisent à certain, ne sont jamais mauvaises par définition.
Ce qui peut l’être ce sont les réponses qu’on y donne et là les populistes (de tout bord) et les extrêmes ne sont jamais bon dans leurs réponses…
Eh bien Daniel, chez nous, ça marche. Les gens cohabitent, et ça marche.
Je pense que vous allez découvrir cela, et ça risque même de vous plaire!:-)
Christian, chez nous, l’UDC, c’est l’extrême droite. Il y a qu’à voir qui ils fréquentent…
Et chez vous, me crois savoir que le FN l’est aussi!:-)
Je ne suis pas français mais suisse et je ne roule pas du tout pour l’UDC, bien au contraire
l’extrême droite n’est pas plus ou moins nauséabonde que l’extrême gauche
L’extrême gauche a au moins un truc de mieux, elle est humaniste. Malheureusement, elle dérape souvent.
@ François : Oui, en Suisse ça marche, en Belgique ça marche aussi, il y a des coalitions entre des socialistes et des libéraux. Mais en France cette pratique n’existe plus depuis des décennies, alors la vie politique s’est bipolarisée. Si le parti “Les Républicains” n’obtient pas une majorité, alors ce sera une expérience intéressante à observer. Par contre, si Macron doit après un mois faire avec une co-habitation,
…Suite : alors ce sera sans doute compliqué. Mais même si j’ai des dotes, j’espère qu’on va vers un mieux…
@ Christian : En France, à part LO et NPA (qui représentent très peu de monde), il n’y pas d’extrême gauche. France Insoumise est la gauche. Le paysage politique à changé, un glissement s’est opéré vers la droite : les socialistes sont désormais au centre (et de moins en moins nombreux), le Modem au centre droit et LR à droite toute. “LRM”, on ne sait pas, plutôt centre droit ! L’extrême droite, on sait qui c’est, raciste, antisémite, intolérante, repliée sur elle-même, en retard d’un siècle, n’hésitant à utiliser l’intrigue, le mensonge, la tricherie, la violence, etc… J’espère que la justice va s’en occuper.
J’ai perdu toute estimé pour les verts libéraux également suite à cette alliance ! C’est là qu’on voit que les principes s’effacent parfois devant l’ambition !
Ces jours j’ai l’impression qu’on est toujours relativement profond au fond de la piscine, mais qu’ayant touché le fond, on a peut être donné un coup de jambe suffisant pour avoir l’espoir de sortir de l’eau au bout du compte.
XXX a écrit:
” Et quelles claques l’UDC se prend dans la figure depuis quelques mois, et en particulier en Suisse romande.
Oui, ça fait du bien.
Même s’il faut rester vigilants.”
Rester vigilants?
Ha ha!
Pour un Genevois, peut-être qu’il faut trouver un autre mot. Quand on se rappelle qui étaient les Vigilants, il y a quelques décennies de ça…!
Zut, j’ai oublié de remplacer XXX par François
Nous aussi, en France, nous avons un olibrius du type de votre Mme Chevalley. Nous l’appelons Dupont-Aignan. Et il lui est arrive la meme chose que chez vous.
Coluche disait: “Les politiques? Il y en a la moitié qui sont bons a rien. L’autre moitié sont prêts a tout.”
Je ne suis pas mécontent du tout que tout ce paysage semble changer. Mais on a tellement été déçu par le passé…
Je crois que, pour que la démocratie fonctionne et que le pouvoir soit contrôlé, il faut une majorité et une opposition. Mais à condition que les deux puissent trouver à l’occasion des accords transpartisans quand l’intérêt général l’exige (je rêve, sans doute). En France la vie politique s’est tellement polarisée qu’on voit les partis approuver quand ils sont au pouvoir des décisions qu’ils ont repoussées quand ils étaient dans l’opposition et inversement, avec des acrobaties réthoriques pénibles pour justifier ces revirements. Si les recompositions actuelles pouvaient secouer un peu ces habitudes claniques, tant mieux.